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 Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya!

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Leo Accettura

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Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya! Vide
MessageSujet: Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya!   Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya! I_icon_minitimeJeu 16 Juin - 14:18

Spoiler:

« L’âpreté de la réalité se heurte contre ta peau sensible. Marque indélébile de ta stupidité.»
Gray.

Le poing partit, dans la parfaite courbe qu’il dessinait, pour frapper une joue accrochée à un visage. La mince douleur fila au contact des deux corps. L’une remonta les jointures de la main, pour se répercuter dans les nerfs éveillés. L’autre se dissipa en une explosion de sensations, martelant l’os d’une pulsation frénétique, alors que les dents entraient dans la chair qui était la sienne. Un peu de sang s’échappa sur la langue, goût particulier du métal qui s’installe. Sa tête suivit le mouvement imprimé par la rotation. Il recula de trois pas, fut rattrapé par une paire de bras inconnue. Le temps qu’il tourne le regard pour foudroyer son adversaire, un autre coup fut décoché, se fichant entre l’estomac et le diaphragme. Le brun expulsa l’air et le liquide carmin qu’il gardait en bouche. Cracha diffus qui atterrit dans les cheveux de l’assaillant. Il aurait ri, comme il aimait le faire. Mais l’oxygène restait toujours coincé à la limite de sa gorge, brulant la glotte dans l’attente de pénétrer dans les poumons. La souffrance lui vrilla le ventre, suffoqua un peu et dans un ultime effort parvint à reprendre son souffle. L’adversaire s’éloigna un peu. Sourire.

« Bon, le merdeux. Tu m’expliques ? Tu te pointes là comme ça et tu me demandes de vider mon sac sur le Thon Sacré… Et tu pensais t’en sortir avec un cadeau ? »

A ce moment, Leo fut particulièrement soulagé que deux lascars gays le retinssent pas les bras. Il avait la mauvaise impression que ses jambes ne tarderaient pas à l’abandonner sous son propre poids, si ce n’était pas déjà le cas. Le carcan que formait leur prise lui faisait mal à vrai dire. L’un des pseudos voyous ne se gênait pas de presser son poignet droit comme une orange, n’attendant qu’un signe de leur boss pour le briser en un joli puzzle. Et il s’était foutu dans la merde. Et ça le faisait rire, ce qui énerva tout particulièrement la racaille qui menait le jeu. Ses doigts se serrèrent sur eux même, le pouce placé sur la deuxième phalange de l’index et du majeur. Leo eu un pincement de lèvre. Le coup qui allait venir, il allait faire bobo à son visage. Il s’ancra sur le haut de la pommette, tapa exactement au même endroit que précédemment. Avec plus de force, plus de violence. Le brun prit soin de ne pas se mordre trop profondément la langue, de déjà pivoter de plusieurs degrés la tête pour atténuer le choc. Ses pensées résonnaient déjà dans son cerveau, amplifiant un peu l’impression lancinante dans sa mâchoire. Le blond le saisit par le crâne, tirant son visage à la lumière.

« Alors, cornuto, tu m’expliques ? »

Il ouvrit ses yeux, perforant la canaille de ses iris bleus. Une étrange étincelle de malice dans le regard. Mauvais signe. Ce qu’il y avait d’important dans un bon coup de boule, ce n’était pas la puissance que l’on mettant dans la nuque. Ca jouait, mais l’élément principal résidait dans la respiration et dans les muscles de tout le corps. Pour que l’impact soit brutal, même à très courte distance. Le mafioso lui arracha quelques cheveux sous la surprise, alors que son corps reculait en un seul élan, le nez éclaté se vidant en une mince gerbe de sang. L’un des comparses de la raclure eut un éclat d’intelligence qui lui grilla un neurone, cassa un doigt – l’annulaire- au pauvre pactisant que voilà. Il eut un claquement de langue agacé, se retourna, se débâtit.

« Police ! Qu’est-ce que vous foutez là ? »

En un éclair, les trois individus étaient partis. Ne laissant qu’une tache rouge sur le sol et une douleur persistante à la joue de Leo. En un éclair aussi, B. se retrouva le nez contre le mur, un objet froid lui enserrant les mains. Il rigola. Mauvaise blague.

Ce qu’on ne pouvait pas en vouloir à Leo, c’était sa bonne humeur permanente. Alors qu’il venait de gagner un tour gratuit en voiture de flic, tel une petite racaille en récidivisme, son nez était collé à la fenêtre, regardant dehors comme si c’était la première fois qu’il voyait la ville de Milan. Ce qui l’excitait tout particulièrement, c’était la chance inopinée d’être assis sur les sièges puant du véhicule de service, de mater la grille branlante, presque cassée, qui le séparait des deux agents, tandis que le conducteur le regardait l’air mauvais de ces yeux verts dans le rétroviseur. S’il n’était pas dans une situation aussi gênante, il aurait éclaté de rire, certainement. A la place, il sautillait joyeusement sur son derrière, marmonnant une chanson à la mode. La réalité de sa journée ne semblait pas l’effleuré, ni ce qui arriverait s’il ne préparait pas soigneusement sa déposition. Parce que, c’était de la légitime défense, non ? Même si le monsieur en bleu ne l’avait pas vu de cet œil-là. Tant pis, il jouerait dans ce sens un moment. Après… Il verrait.

Une fois installé face au bureau d’un fonctionnaire quelconque, avec une cravate jaune horrible, et qu’il lui racontait des choses sans réel attention, l’homme dans la trentaine du se masser par deux fois la tempe face à l’amusement du jeune homme. Leo regardait partout, mais surtout pas dans la direction de la cravate jaune. Ainsi, l’air très penaud, il suivait le groupe d’officier qui s’en allaient en patrouille, dans une allure beaucoup moins charmante que ce qu’on pouvait voir à la télé. Où était donc le charmant inspecteur Horatio ? Ou encore le détective O’Hara ? Le ventilateur qui fonctionnait mal, avec le temps, répandait la chaleur du mois de juin, dans un bruitage continu. Et le brun sautillait toujours sur sa chaise, détaillant un gros dur, blouson en cuir et tatouage de dragon. Ouh. Un frisson d’excitation parcourut le dos du pactisant. Et soudain, il fut pris d’un regret énorme : Pourquoi n’avait-il pas eu droit à un tour du commissariat de police plus tôt ? Pauvre idiot.

Une silhouette sombre se détacha du lot des individus insipides, yeux noirs, cheveux noirs. Il se tendit sur sa chaise, pour mieux le détailler, fini par se relever.

« Milo ! »

Voix d’un gosse en découverte de la plus belle chose de sa vie. L’inspecteur le regarda à peine, alors que le brun lui adressa un grand sourire baignant dans la joie. Le premier intéressé le nia parfaitement, continuant sa marche dans les locaux. Le fonctionnaire-cravate-moche s’empressa de bondir sur le délinquant Vous pensez que j’aurais un casier judiciaire monsieur ? pour l’intimer de s’asseoir. Il posa ses mains fortement sur les épaules du garçon qui le dépassait de plusieurs centimètres. Leo se débattit un peu, fini par obtempérer cordialement, alors que des menaces peu inquiétantes étaient prononcées à son encontre. La moue boudeuse, il suivit du coin de l’œil sa clé de sortie, et pourquoi pas son jouet pour les dix prochaines minutes ?

Il gigota sur sa chaise à roulette, alors que le pauvre travailleur tentait de faire son boulot correctement. La tête penchée, en signe de déception, si Ray était là, l’animal aurait apprécié le spectacle. Répondant vaguement aux informations demandées –nom ? Maziani. Prénom ? Victoria, on ne se moque pas, merci- l’humain à l’air boudeur repassa, cette fois ci, non loin de lui. Le corps du gosse réagit plus vite que ses réflexes. Une impulsion des pieds, le siège partit en un roulement haché, s’arrêtant parfaitement sur le trajet de Mr. Smile, l’air toujours aussi ennuyé.

« Milo ! »

Même appel débile d’un enfant en bas âge. Bonjour, comment tu vas vieux frère ? Les yeux emplis d’étoiles, toujours assis, il observa du bas l’impression intimidante qui se dégageait du milanais. Le sourire qui fendait le visage du lion s’élargit, pour finir en une nouvelle moue dépitée quand l’agent des forces de l’ordre le nia à nouveau en bloc, détournant son regard blasé de Leo. Le fonctionnaire revint au pas de course pour récupérer l’énergumène intenable, le trainant sur la chaise. Il tendit ses bras menottés vers son contacte, l’air suppliant, ne voulant surtout pas être séparé. Puis il avait des choses à lui dire aussi. Comment va ta femme ? T’as prévu quelques choses de tes vacances ? Il se gratta la joue endolorie de son épaule, les centimètres se creusant entre l’indic’ et le flic. Un « non » sonore s’éleva dans tout l’espace ouvert, signe manifeste de protestation. Il ne voulait pas revenir avec monsieur l’employé de bureau. Ce n’était pas quelqu’un d’assez amusant à embêter. L’Huitre, c’était un lvl 20 au moins. Leo aurait de quoi bien rire.

« Milo ! J’ai des infos ! »

Parce que ça rimait, et que c’était beaucoup plus intéressant de voir la réaction du policier de cette manière. Un sérieux étrange avait pris la place sur le numéro de gamin à pile qu’il jouait. Alors, Milo, tenté ?
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Milo Vasco

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MessageSujet: Re: Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya!   Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya! I_icon_minitimeMar 21 Juin - 8:16

La réponse arriva sous forme d’enveloppe papier kraft, format A4, qui atterrit sur son visage en plein petit-déjeuner, vers huit heures. Ce matin-là, les facteurs de Milan avaient décidés d’être matinaux. Le précieux objet chiffonna le journal que Milo tenait dans ses mains, manquant de le déchirer, puis s’écrasa au sol juste à côté de sa tasse de café, qui ne du qu’à la bonté divine de ne pas renverser son contenu brûlant sur les genoux du policier. Les tartines, elles, n’eurent pas cette chance. Heureusement que Milo aimait la confiture d’abricot.

Sachant pertinemment à qui il devait cette délicate attention, Milo releva la tête et fixa Marica par-dessus la feuille de chou. L’air de rien mais les lèvres boudeuses, elle contemplait sa récente manucure avec intensité.

- Merci, lâcha sarcastiquement son petit ami en se disant qu’il aurait encore préféré que Renzo s’occupe de la chose.

- De rien ! répliqua brutalement Marica en sortant de la pièce à grands pas pour astiquer la vaisselle –la sienne, pas celle de Milo-.


M’en fiche, j’achèterais un lave-vaisselle. Le mien. Il posa le journal à côté des tartines rescapées de l’Apocalypse, écarta la tasse en la buvant d’un trait et s’intéressa à l’enveloppe. Comme nous l’avons dit, c’était une de ses grandes lettres sépias, celles qui vous apportaient votre bulletin de note, votre facture téléphonique ou divers dossiers plein de paperasseries compliquées. C’était bel et bien son nom, en caractères d’imprimerie, qui se trouvaient sous la partie plastifiée transparente. L’expéditeur, eh bien… C’était celui que Milo espérait et redoutait à la fois. Il le savait pourtant, que tout ça devait arriver aujourd’hui. Seulement, connaissant la poste milanaise, il s’était dit qu’il ne la recevrait que ce soir. Ou demain. Voir dans une semaine, semaine passée à s’arracher les cheveux ou à tirer ceux de Maricasse-tête. Alors, pris au dépourvu, il hésita. Contempla quelques secondes, en chien de faïence, le message qui lui brûlait les doigts. Allait-il se jeter dessus et la déchirer pour attraper au plus vite son contenant ? Ou bien attendre ce soir, le ventre noué, le stress caché ? Ou encore, faire ça comme un adulte rationnel ?

- C’est quoi ? brailla Maricasemate, qui comme son surnom l’indiquait, se planquait dans l’abri de sa chère cuisine.

Milo ne répondit pas, mais cette intervention lui permit de prendre sa décision. Il se leva, engloutit ce qui restait de tartines –adieu !- puis retourna dans la chambre se préparer, l’enveloppe à la main. Pas question de l’ouvrir avec le souffle brûlant du rapace sur sa nuque. Ce ne fut que plus tard, alors qu’il fermait la porte de l’immeuble et s’engageait sur le chemin qui le mènerait au commissariat, que Milo ouvrit fébrilement la chose. Un coup de dent força une colle de mauvaise qualité, arracha au passage une partie brune de papier et fit une ouverture dans laquelle la main du jeune homme plongea pour ressortir avec le papier. Ses iris le parcoururent un instant avant qu’il ne se rende compte qu’il regardait le verso de la feuille. En marmonnant, il la retourna et lu enfin.

C’était l’un de ces moments épiques de notre vie de tous les jours. Qui n’avait jamais connu l’attente d’une nouvelle et l’angoisse qui l’accompagnait lorsqu’elle arrivait, lorsqu’on allait enfin savoir ? L’appréhension refoulée –on n’y croyait pas-, et encore derrière, l’espoir étouffé qu’on ne voulait surtout pas entendre de peur d’être déçu, et qui pourtant, malgré nous, s’invitait quand même ? Milo était écrasé par ce mélange d’émotions contradictoires qu’il combattait avec d’autant plus de vigueur qu’il les détestait. Deux longs mois à patienter, après des heures de labeur intellectuel et de sacrifices moraux –comme son couple, par exemple-. Et maintenant, le sésame.

Il lut. Son cœur s’arrêta, comme il était de coutume. Et puis repartit de plus belle, dans le genre explosion qui va vous déformer la cage thoracique. Il l’avait. Il avait eu ce satané concours. Fini, le train-train du commissariat, épuisant. Finis les petites frappes, les racailles, les prostituées, les cambrioleurs, les chiens écrasés, les vols d’ordinateurs, la casse de voitures. Fini, fini, fini. Finies les patrouilles inutiles. Et surtout, FINIS les dossiers retirés brusquement, sans raison, sans avertissement, avec juste un « ça change de juridiction, mon vieux ». Milo n’aurait pas été Milo, il aurait fait la roue avant de sauter comme un cabri un peu partout. Mais fort heureusement pour sa dignité, Milo était Milo et par conséquent, il se contenta de courir dans le sens inverse jusqu’à chez lui. Il avait très envie de d’annoncer la nouvelle à Maricapucine et de l’embrasser en lui pardonnant toutes les dernières semaines -et se faire pardonner lui aussi-.



Beaucoup plus tard dans la journée, Milo tirait la tronche. Ce n’était pas pour changer ses collègues de la police qui connaissaient parfaitement les airs sombres de l’Huitre Sauvage. Ses regards assassins par-dessus l’écran, son air mauvais de garde du corps mafieux, ses réponses monosyllabiques. Bien évidemment, Milo était toujours très heureux de devenir lieutenant de police, mais il avait appris entre-temps que ce changement ne s’effectuerait qu’à la fin du mois, soit dans deux semaines. Toujours coincé au deuxième étage du bâtiment en attendant, là où les bureaux n’étaient que des tables pourvus d’ordinateurs dinosauriens et ronflants, dans une unique et même pièce –certes grande, mais unique tout de même-. Milo venait de s’entretenir avec le commissaire –lui, il avait son propre bureau- au niveau supérieur. Actuellement, il descendait et s’apprêtait à traverser ce repère de la raclure milanaise pour aller se chercher son café préféré au distributeur dans le couloir. Histoire de bien ressentir l’amertume. Puis, il s’assoirait à son bureau et continuerait à remplir pour deux semaines encore la paperasserie la plus ennuyeuse de la planète. Détail amusant, les deux semaines s’achèveraient par la réception estivale qui ponctuait la vie du commissariat début juillet, comme elle le faisait depuis sept ans. Un truc où Marica ne demanderait qu’à aller, parce qu’en outre de retrouver tous ses collègues du Parquet et les connaissances du milieu, elle pouvait également mettre sa plus jolie robe de soirée. En général, Milo ne l’emmenait pas dans les restaurants quatre étoiles, alors l’occasion était rare. Pour Milo, c’était une longue soirée de blablas inutile en perspective, mais il ne pourrait pas y couper. Cette certitude ne faisait que de le rendre encore plus blasé que d’ordinaire.

« Milo ! »

Son prénom prononcé avec une joie candide s’écrasa sur ses pensées telle la balle d’un bazooka. Intempestive. Ledit Milo releva la tête, surpris. Personne parmi ses collègues ne l’appelait « Milo ! » avec ce ton ravi. En fait, il n’y avait qu’une personne qui avait cette fâcheuse habitude et Milo ne voyait pas très bien ce qu’elle pouvait faire là. Son regard sombre balaya la pièce avant de s’accrocher à un jeune homme tendu sur sa chaise roulante comme un ressort, juste devant lui. Oh, oh. Milo hésita à ponctuer cette pensée d’un « Non ». Et d’ailleurs, que faisait-il juste sous son nez, mmmh ? Avant même qu’il ne put exprimer sa contrariété de voir Accettura ici, il préféra se détourner. Non, non, je ne connais pas ce type. Pas maintenant. Pas aujourd’hui. Vittorio Pasi rattrapa la chaise et s’évertua à ramener l’énergumène devant le bureau. En désespoir de cause, Accettura tendit ses mains – Milo fronça les sourcils, bouh, ça faisait peur !-, brama un « Non ! » sonore de contestation à l‘égard de Pasi et ponctua le tout d’un salvateur :

« Milo ! J’ai des infos ! »


Milo s’immobilisa alors qu’il se détournait. Dans sa tête, le forgeron qu’était son subconscient martelait des « pas aujourd’hui » en faisant clignoter le nouveau tournant de sa carrière. Si on te voit avec un type louche –surtout les types à qui il pensait-, il pouvait faire une croix sur la promotion. Un résultat de concours, c’était facile à truquer. Il y aurait toujours un autre policier méritant pour compléter le quota. Milo résista un moment, puis revint sur ses pas pour aborder glacialement le pauvre Vittorio tout dépassé.

- Pasi, cet homme a un doigt cassé, lui fit-il remarquer en désignant d’un coup de menton l’annulaire d’Accettura qui enflait à vue d'oeil. Vous ne pensez pas qu’il faudrait d’abord s’occuper de ça avant qu’il colle au commissariat un procès ?

Vittorio bafouilla misérablement en se ratatinant à vu d’œil sous le ton du policier. Soyons indulgent, songea Milo.

- C’est bon, je vais m’en occuper. Je préfère que vous vous occupiez des piétons narcoleptiques, vous serez moins débordé. Monsieur, suivez-moi, ajouta-t-il à l’attention de son contact.

Sans attendre sa réaction, il le saisit par l’épaule pour le tirer hors de la pièce et l’escorter jusqu’à l’infirmerie, un étage au-dessus des cellules de dégrisement et des gardes à vues. Du coin de l’œil, il observait le profil tout abimé de Leo. Il ignorait ce qui c’était passé et pourquoi l’imbécile heureux avait gagné un voyage à Commissariat-Land, mais de toute évidence, il s’était mis dans le pétrin jusqu’au cou –rien de nouveau sous le soleil, quoi-. Quel idiot. Et voilà qu’il voulait y mettre, comme à son habitude, Milo. Oh, non, pas aujourd’hui !

- Qu’est ce que tu fiches ici ? demanda-t-il sèchement en l’asseyant sur l’un des lits de camp de la salle déserte.
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Leo Accettura

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MessageSujet: Re: Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya!   Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya! I_icon_minitimeMar 21 Juin - 18:54

« De ton regard puéril tu confonds la cruauté du monde. Tu perds la notion du sang, de la peur. Et te plonges dans une folle euphorie. Regarde derrière toi. Il te rattrape. »
Vitaly.


Ce que Leo aimait particulièrement, c’était de faire de surprises. Faire de sa présence le cadeau des pires idiotes dont il était capable. Le tout en ponctuant sa gourde d’un sourire candide, soulignant cet air enfantin. Quoi, c’est moi qui ait fait ça ? Et bousculer ces vies monotones, chasser le banal à grand coup de blagues, et rire, rire. Plus fort que jamais. Plus longtemps que jamais. Balayer la paresse et la fatigue des jours accumuler pour recommencer une nouvelle histoire, une nouvelle aventure le sourire accroché aux lèvres. Il y avait des jours, comme ça, où rien ne semblait pouvoir ébranler cette certitude brillant dans ses yeux, ponctuant sa vie de conviction insondable, presque intouchables tellement elles semblaient éloignés des caprices du quotidien. Et dans ces jours, Leo ne pouvait s’empêcher de le partager avec le Monde. Rien que pour le plaisir de voir quelqu’un sourire.

Et dans cette tâche parfaitement puéril, le défi du jour –parce qu’on avait toujours besoin d’un défi du jour- se présentait sous l’apparence de Milo, qui le regardait les yeux noirs, l’air menaçant. Si Leo n’avait pas été un fou en manque de péripéties, peut-être aurait-il baissé la tête, se serait-il caché dans ses épaules, marmonnant une excuse à peine audible. Mais ce n’était pas le cas. Si ce regard était sombre, il ne lui faisait pas peur, comme il semblait intimider le reste des policiers ici présents. Hum. Leo aurait dû essayer le même regard sur les agents qui l’avaient emmené. Avec un peu de chance, il s’en serait sorti sans de trop gros problème. Mais dans ce cas, Milo n’aurait pas rencontré son chemin.

Aller à sa rencontre, c’était l’effort de la journée. Se dire que Leo se ferait remballer comme un vulgaire chien que l’on croise dans la rue. Et ne pas se laisser arrêter par cette pensée, qui sous n’importe quelle forme –sauf d’un Cerbère- ne ferait jamais fuir le lion. Tout sourire, il observa Mr. Smile au sommet de sa forme, le dévisager en chien de faïence. L’air fâché, agacé. En soi, pour ne rien changer. Horizon observa momentanément le plissement de son front, l’expression agacée qu’il affichait. Pas gêné pour un sous de blesser Leo par sa réelle affection qu’il portait au brun, ce dernier fut emmené, une nouvelle fois par le fonctionnaire-cravate-jaune.

Poussant un soupir peu avenant, il se concentra sur le monsieur devant son bureau, qui semblait plus qu’excédé par le comportement du pactisant. Bon. Soit. Il rongerait son os, l’embêterait un peu. Puis, soudainement, il disparaitrait de ces locaux, quand il jugera qu’il les avait vus depuis trop longtemps. S’imaginant la mimique parfaitement étonnée que le pauvre homme aurait, il ne put retenir un sourire.

« Pasi, cet homme a un doigt cassé. Vous ne pensez pas qu’il faudrait d’abord s’occuper de ça avant qu’il colle au commissariat un procès ? »

Leo se retourna, le comble du bonheur bordant son visage. Les étoiles dans les yeux, comme un gosse qui se retrouve devant son héros, il détailla Milo. Toujours cette même expression blasé. Tant pis. Leo la renforcerait, poussant le policier au bout de ses ressources. Tourner autour du pot pour faire ressortir autre chose que le Milo de surface. Il en trembla presque de joie, lui aurait bien fait une accolade si des menottes ne se trouvaient pas autour de ses poignets. A la place il prit une voix d’enfant.

« Oh, je peux vraiment porter un procès à Pasi, monsieur ? »

Voilà. Parfaitement. Comme un gosse au début de son rêve. Parce qu’il pouvait détruire la carrière de fonctionnaire ? L’idée fut très tentante, mais ce n’était pas le genre de plaisir sadique dans lequel Leo aimait s’exercer. Juste faire miroiter la peur d’un changement de situation. Prends garde mon gars, Leo est plus que de bonne humeur. Et tout bousculer dans ce rythme somnolant de leurs vies. Il tourna sa tête vers le noiraud, sautillant légèrement sur sa chaise, preuve d’une excitation qu’il ne prenait même pas la peine de cacher.

« C’est bon, je vais m’en occuper. Je préfère que vous vous occupiez des piétons narcoleptiques, vous serez moins débordé. Monsieur, suivez-moi. »

Hiiiiii, mon héros. Oh oui, emmène-moi ♥️ Emporté par la poigne forte de l’agent des forces de l’ordre, il ne put tout de même s’empêcher de se retourner, détaillant le personnage penaud qu’ils quittaient dans une scène mémorable. Faisant de grands signes et criant un « au-revoir ! » qui fit plus que rougir le fonctionnaire, mais ignora si c’était de honte ou de colère. Les deux ? Rigolant plus silencieusement que précédemment, il se laissa guider par l’Huitre Humaine, ne perdant rien du bâtiment, des pièces qu’il y avait, des individus qui s’y promenaient. Ça pouvait toujours servir. De savoir que les toilettes pour les hommes n’était pas à coté de celles des dames – il n’aurait pas d’excuse s’il se trompait, qu’une des fenêtres donnait immédiatement sur le parking des voitures de service, tandis qu’une autre, zébrée, ne demandait qu’à être réparée. Que la clim ne fonctionnait pas, et que de ce fait que l’employé des archives possédait des auréoles à n’en plus finir. Que les escaliers étaient un endroit charmant pour croiser un tueur fou, ou tout simplement un honnête citoyen quelque peu dérangé dans sa tête. Que l’infirmerie n’était désignée que par une plaque grise, avec un croix rouge présentée dessus, que c’était la deuxième porte sur la gauche.

Leo rentra, invité par un Milo qui lui avait lâché l’épaule une fois arrivé au troisième étage. Il entra, respira momentanément l’odeur du désinfectant, fut poussé sur un lit de camp. Inconfortable, il grinça sous son poids, arqua un sourcil en se demandait si les draps avaient étés changer depuis le dernier utilisateur. Et les yeux toujours noirs d’un Milo, vraisemblablement en rogne. Oh, qu’est-ce qu’il ne va pas mon amour ?

« Qu’est ce que tu fiches ici ? »
« Je voulais te revoir ? : heart : »

Il battit des cils, offrit un regard de biche à Milo, qui le laissa de marbre, sans grande surprise. Leo rigola un peu, voulu se gratter la tête, mais dû s’arrêter à cause des entraves à ses mains. Il fit une moue, à nouveau agacé par ce canevas de métal. Si ça ne tenait qu’à lui, elles seraient déjà parties dans un amas de poussière. Mais un certain policier ici présent l’empêchait d’agir à sa guise. Tant pis, jouer le rôle du prisonnier un peu niais ne le dérangeait pas. Alors, Milo. Gentil ou Méchant flic ? Laisse-moi devinez… A la place, il se gratta sa pommette enflée. Ne se souciant guère de la douleur qui picota un peu sa peau. Il fit craquer sa nuque deux fois, se libérant d’un gène. Foutu coup de poings.

« Tu savais que la pseudo-mafia-milanaise tapait si fort ? Si j’avais su, je serais venu les voir un peu plus tôt, histoire qu’ils fassent autre chose que de me tabasser. » Il marmonna pour lui-même. « M’enfin, j’ai quand même eu ce que je voulais. »

Un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres, s’opposant à la perfection avec sa gestuelle de gamin survolté qu’il avait adopté auparavant. Il tapa dans ses mains, le bruit du claquement lui rappelant à quel point la pièce était vide, et que Milo ne l’avait certainement pas amené ici pour soigner cette fracture qui ne l’incombait pas plus que ça. Des os brisés, il en avait eu plein. Faire abstraction de la souffrance était quelque chose qui s’apprenait, par instinct. Ne plus prêter attention au hurlement de la chair, aux froissements des os les uns contre les autres, ni à la léthargie d’un bras ou d’un pied. Alors, resté vingt minutes à papoter sur la pluie et le beau temps ne le dérangerait pas plus que ça.

« Tiens, tant que j’y pense : Félicitations pour ta promotion Mr. Smile. J’espère que tu es content ! »

Parce que dans le monde dans lequel vivait Leo, tout se savait avant même que son existence ne soit avérée, et qu’une gentille dame d’un certain âge l’avait convié dans son magasin ce matin. Granny qu’il avait retrouvé avec plaisir, et entre deux discussions de commères, lui avait touché un mot à propos d’une Huitre trop sombre, trop refermée sur elle-même. Mais qu’il était temps de la changer d’eau avant qu’un Thon ou un autre animal du genre ne vienne le dévorer. Félicitations pour ta promotion. Tu rentres dans le monde des grands maintenant. Attention à ne pas te perdre.

D’un grand sourire, il voulut prendre quelque chose dans une de ses poches de sa veste, mais à nouveau en fut incapable à cause des menottes. Il échappa un cri plaintif, soupira même. Foutues menottes bordel. Il tendit ses petits bras vers un Milo toujours aussi sérieux. Il le regarda, l’air suppliant.

« S’il-te-plait ? Oh. Et si tu veux me faire un bisou magique au passage… »

Vas. Libère-moi de ces entraves. Tu auras ta récompense si tu es sage.
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Milo Vasco

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Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya! Vide
MessageSujet: Re: Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya!   Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya! I_icon_minitimeJeu 7 Juil - 17:47

« Je voulais te revoir ? » roucoula Accettura, dont le plus doux regard fut snobé sans pitié par l’agent de police.

Ben voyons. Ce type était-il seulement capable de prononcer une phrase sans user de son humour –si on pouvait appeler ça comme ça- vaseux ? La réponse, Milo la connaissait déjà, mais son humeur du moment le conduisait à s’auto-persuadé que non. Non, il n’avait à faire qu’à un sinistre crétin, un sombre abruti bienheureux. Un échappé de l’asile. Comme si Milo n’avait pas déjà suffisamment à s’occuper avec la harpie. De plus, cette façon d’être prise pour un délicieux cupcake à la crème lui tapait sur les nerfs. Sans desserrer les dents, il fixa l’asticot qui se débattait dans ses entraves et se dandinait sur le dessus de lit. J’attend toujours. Cela ne tarda pas à suivre :

« Tu savais que la pseudo-mafia-milanaise tapait si fort ? Si j’avais su, je serais venu les voir un peu plus tôt, histoire qu’ils fassent autre chose que de me tabasser. M’enfin, j’ai quand même eu ce que je voulais. »

En voilà une réponse plus sensée. Sous le couvert de sa nonchalance, Leo venait de lui répondre au moins partiellement. Qu’est ce qu’il était allé faire avec les bandits milanais ? Milo le voyait mal fricoter avec eux pour des histoires d’argent ou de drogue, mais il était vrai qu’il ne connaissait pas beaucoup son interlocuteur. Et vu son humour, il était capable de tout et n’importe quoi. Sur ce plan-là, il était imprévisible. Enfin, après tout, ce n’était pas les oignons de Milo qui, somme toute, s’en fichait comme de sa première dent de lait. L’essentiel, c’était de savoir si l’arrestation d’Accettura était justifiée –et dans ce cas, qu’il aille au diable- et ce qu’il lui voulait. Ce qu’il était venu chercher –si c’était autre chose qu’un bien frauduleux-, peu importait à Milo qui n’avait aucune envie de faire subir un interrogatoire à une anguille. « Je suis allée chercher un pain au chocolat pour ma grand-mère », c’était sûrement le genre de réponse que Leo lui opposerait. Une grosse perte de temps pour les deux. Milo ne mordrait pas à ce hameçon bidon.

En ce qui concernait le passage à tabac, l’informateur l’avait sûrement bien mérité. Une petite vengeance mesquine de la part de Milo, tout à fait. Combien de fois avait-il souhaité l’étrangler ? Oulhà.

« Tiens, tant que j’y pense : Félicitations pour ta promotion Mr. Smile. J’espère que tu es content ! » enchaîna subitement Leo, sans raisonnement logique apparent.

Mr. Smile retint un haussement de sourcil et une moue tout à fait illustrative de son sentiment. Cette remarque ne le surprenait pas vraiment de la part de l’informateur ; après tout, c’était son job. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir –un tantinet- agressé. Cela serait venu de la part d’un homme de cinquante ans, noir, barbu, les yeux sombres, la mine sérieuse du député qui met sa vie en jeu pour le contribuable que le message aurait mieux été reçu. Peut-être. Venant d’un jeunot hilare et qui passait le plus clair de son temps à se foutre de la gueule de son interlocuteur, il y avait peu de chance. C’était exaspérant –comme tout Accettura l’était-. Milo se crispa inconsciemment, tout en gardant une face impassible. Il n’était pas sans ignorer que Leo prenait un malin plaisir à lui balancer ces déclarations à la figure comme le Schtroumf Farceur offrait ses paquets explosifs. C’était comme être une bonne grosse carpe dans son lac et de se faire sans cesser harceler par des vers appétissants appartenant, au bout du fil, à un taquineur de goujons. Milo refusait catégoriquement de laisser Leo avoir des prises sur lui et d’abonder dans son sens. Seulement, là, contrairement aux blagues idiotes dont l’informateur était friand, Milo ne pouvait ignorer sa remarque.

- Merci, répliqua-t-il de son ton le plus acide qui signifiait clairement qu’il ne supportait pas l’idée que sa vie puisse être entre les mains d’un type comme Accettura. Qui te l’a dit ?

Faite que ça ne soit pas son papa qui décide de ce genre de choses, pria Milo silencieusement, en regardant le prisonnier se tortiller artistiquement pour attraper malgré ses menottes quelque chose qui se trouvait dans la poche de sa veste. Après quelques minutes de lutte silencieuse, Leo abandonna et préféra se tourner vers le policier, bras tendus, telle une madone suppliante :

« S’il-te-plait ? Oh. Et si tu veux me faire un bisou magique au passage… »

Un orage éclata dans les prunelles de Milo qui ne pu cacher, cette fois-ci, son agacement le plus profond. Son irritation prit la forme d’un grognement inarticulé. Il prit quelques secondes pour fermer les paupières, expirer une ou deux fois et retrouver ainsi contenance.

- Hors de question, trancha-t-il sans une once de pitié. Tu ne m’as toujours pas dit pourquoi on t’a mis ces menottes et je ne te fais absolument pas confiance. Dis moi juste ce que tu voulais me communiquer. Moi, je vais regarder ça.

Après une seconde de réflexion, il ajouta:

- Et si tu t'avises de faire le moindre commentaire caustique sur mon refus, je te tue ici-même.

Milo se pencha pour attraper du majeur et de l’index ce qui se révéla être une feuille de papier pliée en deux. Reculant de quelques pas, le nouvel inspecteur l’ouvrit. Sur la page, tracées d’une écriture ronde et légère, quelques phrases. Quelques phrases qui, comprit-il après lecture, lui étaient adressées.

"Mes sincères félicitations pour votre promotion. Vous passez à l'étape suivante. Ne soyez pas trop méchant avec Leo ♥ ".

Milo resta contemplatif un moment. Ce papier, mince de quelques couches de celluloses, était beaucoup plus lourd qu’il ne laissait paraître. Les mots, innocents, semblables à ceux clamer par Accettura une minute plus tôt étaient finalement aiguisés comme des rasoirs. Loin d’être bête, Milo voyait bien ce qu’ils signifiaient en transparence. Et cela confirmait ce dont il se doutait déjà auparavant, d’une façon confuse ; Leo n’agissait pas de sa seule volonté. Ces petits jeux avec Milo, ces joutes verbales, ces informations qu’il lui donnait au compte-goutte ; tout ça n’arrivait parce qu’on lui avait demandé. Pas uniquement parce que le fils à papa était gay et aimait la gueule de l’inspecteur. Cela provenait de quelqu’un proche de Leo, évidemment. Restaient deux hypothèses : d’une part, il travaillait en haut lieu, ou bien c’était juste un type –des types ?- qui surveillaient attentivement les moindres faits et gestes de Milo. Et cela était plus glaçant. Oh, Milo se doutait bien qu’il n’était pas si intéressant que ça pour qu’il trouve chez lui des micros et des caméras, non. Ou alors, on l’avait dupé depuis sa naissance et il vivait dans une série télé américaine. Mais c’était tout à fait plausible que quelqu’un se penche sur sa carrière –tout simplement parce qu’il avait eu le malheur une fois d’avoir un comportement différent de ce qu’on lui demandait-. Pourquoi ? Qu’attendait-on exactement de lui ? Et c’était quoi, cette histoire d’étape suivante ? Il participait à un jeu sans le savoir, un jeu dont il ignorait les règles ? S’il se plantait, Leo disparaitrait-il en fumée, les gens derrière lui déçus par leur… leur recrue, leur dada, leur pion ? Que devait-il faire pour passer à un échelon plus haut ? Comment savoir si cela était plutôt positif ou négatif ? Félicitations, vous venez de tuer un pauvre type, vous passez du Côté Obscur !.

Ouais, cela avait des airs de jeux vidéo de rôle. Selon ses actions et ses phrases, il gagnait des points, mais il ne savait même pas en quoi. Si ça se trouve, il n’avait aucune raison de se féliciter. A moins que le message ne parle uniquement du côté promotion dans le boulot.

Milo chiffonna le papier et le fourra dans sa poche. Peut-être montait-il trop ça en sauce. Oui, peut-être était-ce juste un type haut placé qui l’avait pris sous sa coupe et qui rêvait de voir son poulain évoluer jusqu’à ce qu’il le remplace au Ministère de la Défense.

- Qui est à l’auteur de ce message ? interrogea-t-il d’un air dégagé, à mi-voix.

Sûrement une fille, vu l’écriture de vieille écolière. Ohlala. Une fille. Encore une. L’idée d’être pisté par une fille, espionné même, c’était… assez dérangeant, même pour un mec qui adorait sa sœur –et parfois sa petite amie-. Surtout dans son milieu. Et ce petit coeur, là, il sortait d'où?

Malgré tout, Milo ne devait pas perdre de vue Leo –qui devait bien se marrer dans sa tête, avec le plaisir que ressent un Maître du Jeu dans un de masse en ligne-. Et rester concentrer sur ce qu’il souhaitait obtenir de lui. Avec un peu de chance, Accettura allait arrêter de faire l’andouille et lui expliquerait tranquillement tout ça. Après quoi, rassuré, Milo lui offrirait un café au plus mauvais distributeur du commissariat et chacun continuerait sa vie tranquille, de préférence, loin l’un de l’autre. Douce utopie . Milo poursuivit néanmoins :

- C’était ça, ton information ? Le papier ?

Tout ça commençait à faire beaucoup d’interrogations. Trop pour Leoo, peut-être, dont le cerveau rieur n’était sûrement pas capable de se souvenir des questions remontant à cinq secondes plus tôt, tel un fringant poisson rouge.

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Leo Accettura

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Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya! Vide
MessageSujet: Re: Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya!   Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya! I_icon_minitimeVen 2 Déc - 20:53

C’était un jeu, en soi. Raconter une connerie. Une deuxième. Une troisième si nécessaire. Jusqu’à ce que face-d’huitre-Milo se décide à porter une expression humain, aussi agacée soit-elle. Et ça ne ratait pas. Et ça ne manquait pas de faire rire un Leo surexcité de cette partie d’agacement mental. Il faut dire qu’il était –presque- maitre dans son domaine. Il se souvient, de manière fugace, de sa première rencontre avec Aya. Il avait bien cru se faire tuer, si July ne s’était pas faite médiatrice. Ah, le bon temps.

Voir les faciès de Milo, c’était voir son cerveau tourner sous sa petite caboche, à chercher des explications, des réponses à un mystère qu’il ne pouvait qu’à peine effleurer du doigt depuis sa position actuelle. Et le Bouffon en retirait un plaisir coquin, de se jouer de cette situation en meneur. Comme le loup qui se cache dans le troupeau à la recherche du mouton qu’il croquerait. Pas de chance, c’était tombé sur Milo. Ou peut-être, justement, avait-il de la chance, que ce soit Leo qui lui soit tombé dessus. Peut-être deviendrait-il un peu plus ouvert au monde. Oui, oui, Leo, à son âge, croyait encore aux miracles. C’était ce qui faisait son charme. C’était ce qui faisait l’exaspération de l’agent de police.

« Merci. Qui te l’a dit ? »

Oh mon dieu ! Il savait être poli avec cette tête à claque de bouffon. Le brun se devait de faire une croix dans son agenda, avec une notice « Aujourd’hui, Mr. Smile a été gentil avec moi. Un peu. » Entourant le tout d’un cœur, fait d’un beau rouge brillant, comme cet amour que lui portait le noiraud… Bref.

La dernière réplique ne sembla pas plaire au lieutenant. Le pactisant avait encore ses bras tendus vers l’huitre, en espérant qu’il lui enlèverait les entraves de fer, lui enserrant les poignets. Il haussa les sourcils en entendant un grognement. Y avait-il un chat dans l’infirmerie ? Au pauvre CHAT ! (gnn.) que le brun n’aurait pas vu ? Honte à lui ! Mais avant de s’affoler plus, il comprit que la source de ce bruit, rauque, étrange, presque inquiétant, venait de l’homme en face de lui. Timidement, il rapprocha ses mains. On ne savait jamais. Peut-être allait-il mordre. Leo tenait encore à ses doigts, l’air de rien. Il l’observa de manière suspicieuse, une moue pincée sur le visage. Ne savait-on jamais. Il pouvait avoir contracté la rage… La rage de quoi ? Ca restait à voir.

« Hors de question. Tu ne m’as toujours pas dit pourquoi on t’a mis ces menottes et je ne te fais absolument pas confiance. Dis-moi juste ce que tu voulais me communiquer. Moi, je vais regarder ça. Et si tu t'avises de faire le moindre commentaire caustique sur mon refus, je te tue ici-même. »

Oh, ce n’était que la rage de Leo. Ce n’était pas un cas désespéré. Leo afficha un grand sourire, sourire soleil qui brille dans sa tête. Ca va aller Leo, un jour on retrouvera tes neurones, promis. Ecouter et faire ce que demandait Milo à cet instant c’était… impossible. Pas avec cet air contrarié qui trônait sur son visage, avec son ton agacé, cette lueur furieuse dans son regard. Milo devait s’en douter, aussi, qu’il n’y avait aucune chance que le suspect obéisse. Il connaissait trop bien Leo pour ça, même si le noiraud ne voulait pas se l’avouer. Demander au lion de rester calme en présence de son jouet préféré… Non. Il ne pourrait pas, malgré tous les efforts qu’il tenterait de faire. Donc Leo continua de sourire plusieurs secondes.

Expression qui se transforma en surprise dans l’agent se faufila dans la poche de sa veste, pour prendre son message. Il échappa un cri de désapprobation, tant pis pour sa vie, il n’avait pas peur de l’huitre humaine. Ses mains se tendirent, dans l’espoir de rattraper l’impudent qui osait profaner ses poches. Avoue que tu ne te serais pas gêner à faire la même chose. Mais Milo, huitre transformée en anguille, recula trop loin pour qu’il puisse l’attraper. Tant pis. Il se retourna un peu, bouda pour la forme avec une expression de gamin pourri gâté. Après tout, c’était ce qu’il était, non ?

Le manège ne dura pas longtemps, alors que du coin de l’œil, il remarqua le changement de comportement de Milo. Un fin sourire se peignit sur son visage. Bienvenue Milo, tu rentres dans la cour des grands. Il attendit, patiemment, calmement, que le noiraud détacha ses yeux noisettes de ce mot doux, pour le reposer sur Leo. Maintenant, avait-il toute son attention ? Il hésita, plusieurs secondes, à jouer à nouveau l’idiot ignare, ou enfiler sa veste d’informateur. Il se tata.

« Qui est à l’auteur de ce message ? »
« Tu n’es pas apte à le savoir. »

La phrase avait filé d’elle-même, alors qu’un sourire candide s’accrochait aux lèvres de Leo. Il pencha la tête sur le côté, dans un mouvement lui rappelant une certaine Lea, Belle demoiselle perdue dans les bois. Il eut un léger rire, alors qu’il se rappelait la silhouette de Granny, taillée par les âges, voutée par le poids sur ses épaules trop lourd, le visage ridé, mais gardant un air espiègle. Il l’aimait bien, cette grand-mère. Il se remémora surtout du silence de Yubaba quand il lui demanda, d’un air presque détaché ce qu’il devait dire à l’inspecteur. Elle avait laissé un silence. Il avait hoché la tête. Cela faisait assez longtemps que Leo trainait dans les couloirs de Réseau pour comprendre les ordres muets que lui donnait Granny. Les directives, les conseils. Et puis, Leo était un assez grand garçon pour se débrouiller tout seul.

« T’as vu, y a un cœur après mon prénom. »

… Au temps pour moi. Ca dépendait des situations. L’air enjoué de Leo devait suffire à détruire le restant de sang-froid d’huitre de Milo, tout du moins, il l’espérait. Horizon adorait quand l’agent perdait son calme, face aux bêtises de l’étudiant. Il remonta ses jambes, les croisa en indiennes, tandis qu’il se penchait un peu plus vers le noiraud, lui souriant malicieusement, minaudant presque.

« C’était ça, ton information ? Le papier ? »
« Tu penses que j’aurais fait tout ce chemin pour un seul morceau de papier ? Je ne suis pas un coursier Milo. Je suis déçu que tu penses ça de moi. » Il prit une moue affligée, de manière la plus théâtrale possible. « Mais tu devras être sage pour avoir le plus intéressant. »

Il crut éclater de rire en voyant la mine de son opposant. Surtout, se retenir. Il recula, s’éloignant de l’humain. C’était une réaction de précaution. Leo ne savait pas si l’agent avait l’habitude de s’adonner à des réactions colériques. Il était déjà assez abimé comme ça. Pas besoin d’en rajouter une couche ou deux. Il avait assez mal à son doigt. Il ne voulait pas en avoir un deuxième cassé. Bref. Il se balança d’avant en arrière, savourant la sensation d’avoir toutes les cartes du jeu en main. Il chantonna un peu, s’égarant dans l’observation de l’infirmerie. De son odeur de désinfecté, de renfermé, et des trois mouches mortes aux pieds des fenêtres. Ouh. Il n’irait pas se faire soigner ici, c’était certain. Il tenait à sa vie, et ne courait pas le risque d’attraper une infection. Enfin, quand on voyait l’état misérable du commissariat, Leo n’était pas étonné qu’il fallait toute une organisation pour s’occuper du problème pactisant.

Soudain, il s’arrêta de gigoter, semblant se souvenir de quelque chose ayant une réelle importance. Il ouvrit la bouche sous la surprise. Comment pouvait-il oublier ce genre de choses ? Leo, parfois, tu étais vraiment stupide.

« J’y pense ! C’est vital ! » Pause de suspens, pour bien attirer l’attention sur lui, n’en ayant pas assez. « Ma voisine a eu une portée de chatons, tu en voudrais un ? Je suis certain que Marica adorerait ces boules de poils. Non ? »

Autant se perdre dans un océan de conneries avec Leo, le monde semblerait bien moins compliqué. Mais l’air sérieux qu’il afficha avait de quoi en détourner plus d’un. Trouver des propriétaires à ces pauvres félidés avait plus d’importance que cette guerre et cette Lune Rouge qui se moquait d’eux depuis trop longtemps. L’image des chatons courra dans son esprit. Vraiment adorable…

Mais faisons un Leo un tantinet sérieux, qui ne perd pas de vue son objectif. Il s’étira un peu, levant les bras en l’air, le tintement des menottes qui brise le silence de la pièce. Le bruit des couloirs parvient aux oreilles de Leo, vérifiant qu’il n’y avait pas de curieux qui trainaient près d’ici. Ca l’étonnerait. Sa visite n’était pas prévue. Le fait qu’il se fasse kidnapper par Milo dans l’infirmerie pour faire des choses cochonnes non plus. Le zone pouvait être considérée comme digne de confiance.

« Je sais bien que tu ne m’aimes pas. Mais bon. Tu m’aimeras quand même, un jour. ♥ Tu te souviens de l’explosion de gaz qu’il y a eu il y a quelques temps, dans le centre ? Si tu fouines un peu, avec des témoignages et autres, tu verras qu’il ne s’agit pas tout à fait de ça. En plus, tes amis qui n’arrêtent pas de prendre tes enquêtes en court y sont peut-être impliqués. »

C’était ainsi que fonctionnait l’Orchestre Rouge. En lançant des miettes de pains à des gens trop curieux, qui n’avaient pas nécessairement peur d’y laisser leur peau. C’était plus rapide. Plus discret également. Il y a tellement d’individus sur cette planète qui s’amusaient à fonctionner ainsi. Parce que, Milo avait beau détester le comportement de Leo –et qu’il l’aimait inconsciemment- il irait, suivre les conseils du pactisant. C’était plus fort que lui. Inéluctable.

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Tandis que les centimètres se creusaient entre le flic et l'indic ~PV Bouya!

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