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 Faute d'un écrou [Drathir]

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Tullia Scalabrino [Nar]

Tullia Scalabrino [Nar]

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Faute d'un écrou [Drathir] Vide
MessageSujet: Faute d'un écrou [Drathir]   Faute d'un écrou [Drathir] I_icon_minitimeMer 22 Fév - 17:37

La nuit, Tullia cauchemardait. Le jour, elle travaillait. La nuit, c'était le moment où les souvenirs remontaient à la surface, déformés par le temps et la fatigue. Son sommeil était le royaume des monstres, des ombres, des cadavres déchiquetés, des loups affamés et des bûcherons meurtriers, un royaume sur lequel elle n'avait aucun contrôle et qui pourtant se soumettait à elle. La nuit, elle était Reine, Reine d'une fourmilière qui en horrifierait plus d'un, Reine empoisonnée par ses sujets désireux de ne jamais plus la quitter.
Le jour aussi, elle s'empoisonnait. Avec ses médicaments, avec les vapeurs de ses produits chimiques qui lui brûlaient les poumons et lui piquaient les yeux chaque fois que ses clients lui demandaient de préparer les corps chez eux plutôt que dans un lieu approprié - comme une morgue ou une chambre funéraire, parce qu'il lui fallait une ventilation basse bon sang ! - et avec toutes les saloperies que ses morts essayaient en vain de lui refiler. Rien de tel que risquer d'attraper le SIDA en préparant un cadavre pour vous rendre adepte du nettoyage à grande eau de Javel, des gants et de la stérilisation.

Mourir à cause d'un mort était un poil trop ironique aux yeux de la jeune femme.

Mais entre la nuit et le jour, il y avait l'aube, et Tullia avait profité de la frayeur que lui avait fait le corps tout en os et en peau en lambeaux pour s'échapper. Nar ne remarquerait probablement pas son absence lorsqu'il rentrerait après le boulot. Il serait probablement trop fatigué pour ça.

La Pactisante s'habilla rapidement, dédaignant son habituelle hésitation devant sa collection de lentilles colorées et n'appliquant aucun maquillage. Elle noua une écharpe autour de son cou avant de passer une vieille blouse tâchée de maquillage en guise de manteau, se fixant tout du long dans le miroir accroché à la porte d'entrée. Ses yeux vert absinthe l'observaient sans ciller, immensément sérieux, tandis qu'elle glissait une clé universelle dans sa poche. Aujourd'hui, sa collection allait s'agrandir.

C'était sans doute étrange, de collectionner les écrous et les roues dentées. Mais Tullia se moquait d'avoir une collection normale. Pour elle, les écrous stabilisaient les constructions et les roues dentées servaient à faire des engrenages qui servaient à transmettre du mouvement. Donc, plus elle en aurait, plus il y aurait de stabilité et de mouvement dans sa vie. C'était aussi simple que ça.

La jeune femme se laissa glisser le long de la colline, se réceptionnant maladroitement à l'arrivée. Ses mains entrèrent en contact avec la terre humide, et elle les essuya d'un geste brusque sur sa blouse. C'était nul, la terre. Froid, et noir, et mouillé, et compact, et friable. Que l'on puisse collectionner des échantillons de terre était inconcevable aux yeux de Tullia. Telle collection devait être aussi inutile que de collectionner... que de collectionner... les boutons de manchette ? Non, ça pouvait servir, et rien n'était plus classe qu'un homme portant des boutons de manchette. Les échantillons de maquillage ? Non, au pire, on pouvait les revendre.
Tullia claqua des doigts, un sourire lui montant aux lèvres. Les figurines en verre ! C'était fragile, ça prenait la poussière, et c'était juste assez joli pour complètement se fondre dans le décor. Sans compter le fait que c'était vu et revu. Certaines personnes devaient vraiment aimer faire la poussière.

Un rire lui échappa alors qu'elle se glissait entre les plantes qui cernaient l'entrée du pont. L'endroit était dangereux, ou du moins, c'était ce que l'on disait. Pour sa part, Tullia n'avait pas d'opinion. Si des gens trouvaient l'endroit approprié pour se la jouer sexe, drogues et rock'n'roll, tant mieux pour eux. Pour sa part, elle avait mieux à faire. Elle avait un rail à démonter, des écrous à collecter. Quoique l'administration risquait d'appeler ça du vol. Elle voyait déjà les gros titres. "Ecrous volés sur l'ancienne ligne du chemin de fer; sommes-nous en sécurité ?"

Pour information, la réponse était non, nous ne le sommes pas.

Riant toujours, la Pactisante s'agenouilla et sortit sa clé de sa poche, bien décidée à compléter sa tâche avant que le jour ne se soit pas totalement levé. Plus rien ne pouvait l'empêcher d'agrandir sa collection désormais. Elle allait vaincre, vaincre tous ces idiots sur le Net qui pensaient qu'il était impossible d'avoir un exemplaire de chaque série d'écrous produite en Italie ! Victoire, enfin !

Enfin, lorsque la blonde qui venait d'arriver serait partie. Tullia ne tenait pas à avoir un casier judiciaire; pas pour un délit de type "a tenté de voler un écru sur une ligne de chemin de fer désaffectée". Tant qu'à faire, "a croqué un mort" sonnait carrément mieux.

En attendant, elle souriait, un grand sourire qui découvrait ses dents et lui donnait une expression affligeante de niaiserie.

Dégage, blondasse. J'ai du boulot.


Dernière édition par Tullia Scalabrino [Nar] le Sam 25 Fév - 7:22, édité 1 fois
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Drathir Linath

Drathir Linath

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Faute d'un écrou [Drathir] Vide
MessageSujet: Re: Faute d'un écrou [Drathir]   Faute d'un écrou [Drathir] I_icon_minitimeJeu 23 Fév - 13:36

    La justice est une illusion.

    Oh que oui s’en était une. Et une belle. Comment peut-on réclamer la justice, alors que l’homme ne désire que vengeance ? Drathir, n’avait jamais cru en la justice, pas une seule fois. Alors elle a apprit à faire la justice elle même, à sa façon. En un sens, chaque membre du GDP agissaient de même, surtout les chasseurs comme elle. C’était tellement facile de contourner les lois, et de nos jours on butait des pactisant. Bien que cela était loin de déranger la demoiselle, au contraire, comment pouvait-on parler de justice dans cette ville pourrie jusqu’à la moelle ?
    Drathir ricana, amusée par la tournure que prenaient ses pensées, pour finalement se détourner de la fenêtre de sa chambre. Enfin, non, il ne s’agissait pas vraiment de sa chambre. La jeune femme jeta un coup d’œil dans le lit qui trônait dans un coin de la pièce, observant le jeune homme qui s’y tenait allongé, encore endormi. Oui, les coups d’un soir, c’était jamais chez elle. La blonde tenait à son espace privée et son appartement constituait un véritable jardin secret, et peu de personne avaient le droit d’y pénétrer. Bon, le jour se levait à peine et ce couillon dormait à poing fermé, c’était le moment de se faire la malle. Se rhabillant, la chasseuse enfila un débardeur blanc ainsi qu’un short en jean, pour finalement finir en enfilant une veste noire assez légère. Elle s’empara de on flingue qu’elle glissa à hauteur de sa ceinture, avant de le camoufler avec la veste. Bizarrement quand son partenaire avait découvert l’arme, ça l’avait plutôt emballé. Masochiste va. Tu ne diras pas la même chose quand tu te retrouveras des menottes aux poignets et des coups de poings dans la gueule afin de te faire avouer un crime que tu n’auras peut être jamais commis. Oh certes c’est une vision très sombre de la police et cela se passe rarement comme ça dans la vraie vie, mais ça arrive, et elle le sait parfaitement.

    Drathir finit donc par quitter l’appartement qui n’était pas le sien, en prenant soin de claquer la porte, afin de réveiller l’homme avec qui elle venait de passer la nuit. Bah oui, ce serait con qu’il l’oublie aussi facilement, par contre elle, elle ne se gênerait pas pour l’oublier. Mais passons, la belle devait plutôt penser à se trouver une activité aujourd’hui. Bah, marcher, comme d’habitude. Elle aimait errer un peu partout, à toute heure de la journée. Et ce matin, elle avait décidé de longer inlassablement la voie ferrée. Elle le faisait de temps en temps, et même de nuit, n’étant nullement effrayée par tous les malfrats qui pouvaient rôder à la même heure. Lorsque ces derniers s’en prenaient à elle, soit ils finissaient à l’hôpital avec des fractures en tout genre, soit c’était au commissariat – le nez en sang sinon c’est pas drôle – avec peu de chance d’en ressortir.
    La justice n’est qu’une illusion
    Mais bon dieu ce que ça l’arrange.

    Poursuivant sa route, la jeune femme finit par arrivée sous le vieux pont abandonné, là où les rails semblaient le plus camouflé, là où les gens évitaient le plus souvent d’aller. Par conséquent, elle serait probablement seule à errer dans cet endroit, seule et ses pensées. Que demander de plus ? L’ombre d’un sourire aux lèvres, la chasseuse poursuivit lentement sa route jusqu’à ce qu’un mince grognement agacé ne lui échappe lorsqu’elle découvrit cette fille plus loin. Probablement plus jeune qu’elle de quelques années, elle était agenouillée près de la voie ferrée, en train de fouiller la terre en quête de quelque chose. Génial. Devenant soudainement silencieuse – un talent nécessaire lorsque l’on était chasseuse au sein du GDP, du moins c’est ainsi qu’elle voyait les choses – elle s’avança tranquillement, et donc sans faire un bruit, en direction de l’inconnue. Se glissant dans son dos tout en prenant soin de s’arrêter tout de même à quelques mètres d’elle. Il s’agissait là d’une distance que Drathir jugeait respectable. Distance à la fois nécessaire ou cas où la fille serait une folle furieuse qui attaque tout ce qui bouge mais également nécessaire pour le bien être de Drathir. A ses yeux il était inutile de s’approcher de trop près de quelqu’un si ce n’est pour lui foutre une baffe, ou l’embrasser. Elle préférait éviter des contacts tant que cela ne servait pas ses intérêts. Quoi qu’il en soit cela n’empêcha pas la blonde de vriller ses prunelles vertes sur la nuque de l’inconnue, avant de prendre la parole, d’une voix cassante et ironique, avec suffisamment de force pour tenter de surprendre la demoiselle.


    « Tu devrais t’en aller, ça me ferait chier de retrouver et de devoir emmener ta pathétique carcasse. »

    Politesse, gentillesse et délicatesse étaient décidément des mots qui ne faisaient pas partit de son vocabulaire. Mais pourquoi s’embarrasser de normes inutiles, de mots doucereux, pour énoncer gentiment une vérité pourtant évidente : Etre ici aussitôt, c’était généralement mauvais pour la santé. C’est ce que la chasseuse avait tenté de faire comprendre en une phrase moqueuse. Quoi qu’il en soit, Drathir profita de la surprise qu’elle avait probablement occasionnée pour jeter un coup d’œil sur le côté, tentant de savoir ce que faisait la suicidaire du jour. Une clé à la main ? La blonde enchaîna donc.

    « Et jpeux savoir ce que tu fous ? »

    ça paraissait évident, la jeune fille était en train de bidouiller avec sa clé, probablement pour récupérer des boulons ou autre truc de métal sur la voie ferrée. Seulement la blonde aimerait bien des précisions et qui sait, si l’inconnue se met à l’emmerder, lui faire signaler qu’elle était flic et qu’elle pouvait l’emmener pour avoir Osé piquer un écrou. La bonne blague. D’ordinaire la jeune femme n’aurais jamais pris la peine de faire chier quelqu’un pour un prétendu délit, surtout que le délit en question était insignifiant, n’aurait aucune conséquences et merde quoi… un écrou ! Qu’est ce qu’elle en avait à foutre qu’on pique un écrou devant elle, surtout sur des rails qui n’étaient plus du tout empruntés. C’est pas comme si c’était un terroriste qui voulait buter tout le monde en faisant dérailler un train non plus.
    Mais peu importe, s’il fallait en passer par là pour rabattre le caquet de ce qui pouvait potentiellement être une emmerdeuse, alors soit, elle le ferait.
    La justice n’est qu’une illusion.
    Mais bon dieu ce que ça l’arrange.
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Tullia Scalabrino [Nar]

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MessageSujet: Re: Faute d'un écrou [Drathir]   Faute d'un écrou [Drathir] I_icon_minitimeSam 25 Fév - 8:20

Ouavavavava. La tranquillité n'était décidément qu'une illusion. A croire que le calme et le silence relevaient eux aussi des contes et des mythes. Si elle avait été Princesse dans un conte, l'intruse aurait eu une voix d'homme, une présence rassurante, et se serait fait la malle sitôt qu'elle aurait vu la clé. Parce que les Princes, ça a beau aimer les Princesses, ça aime encore plus qu'elles soient jolie et féminines et douces et pas agenouillées sur une voie de chemin de fer abandonnée à essayer de desserrer un boulon simplement parce qu'on avait une collection à compléter.
Apparemment là, Tullia était plutôt dans la réalité, avec le lobe gauche de son cerveau coincé entre une enclume et un marteau chauffé à blanc, une emmerdeuse qui croyait que Tullia allait suivre son conseil et partir après l'avoir gentiment remerciée de se soucier d'elle de la sorte, les jambes de son treillis humides parce que le sol était pas sec et l'écrou sur lequel elle avait jeté son dévolu qui refusait d'être délivré du joug de son rail.

Parce qu'évidemment, de tous les écrous sur cette foutue voie, il fallait qu'elle choisisse le seul du lot qui tenait à son job.

Et l'autre idiote qui lui demandait ce qu'elle faisait. Non, c'est vrai, c'est tellement banal d'être penchée sur un rail, une clé à la main, à essayer de dévisser un boulon. Vraiment, même un doctorant n'aurait pas deviné ce que Tullia était en train de fabriquer.

Le sourire qui lui déchirait le visage en deux disparût en un instant, laissant une absence d'expression digne d'une poupée de cire sur le visage de la jeune femme qui, s'étant redressée, faisait désormais face à l'intruse. Bordel. Comme si déranger Tullia ne suffisait pas. La blonde était vraiment obligée d'être belle ? Sérieusement, c'était quoi ces gens qui jouaient les héros solitaires et malpolis et n'avaient même pas le bon goût d'être moches ? C'était quoi cette ville où personne n'était difforme ? Tullia avait emménagé dans le royaume des Fables ou quoi ? Après les étoiles qui deviennent humaines le temps d'accomplir les vœux des gens, après les super-pouvoirs avec des super-effets secondaires, après les guerres pour régner sur le monde et la chasse aux Pactisants, la bombe blonde malpolie qui se prenait pour un garde-chasse.

C'était décidé, tout ça n'était qu'un énième cauchemar qui jouait sur son dédain des Contes et sa peur des emmerdeuses qui parlaient comme sa grand-mère, politesse mise à part. Et si se pincer ne la réveillait pas, c'était juste parce que...

Parce que Murphy se foutait d'elle. Comme d'habitude.

Roulant des yeux avec un soupir exaspéré, Tullia ne prit pas la peine de râler. Vraiment, comment avait-elle pu douter une seconde que ce n'était pas la réalité ? Etre en train de cauchemarder aurait été une bonne chose, et les bonnes choses ne servaient qu'à amplifier la tuile à venir. Vu que la tuile se tenait devant elle, Tullia ne dormait pas, était bel et bien là, et la blonde ne partirait pas de sitôt. Quoiqu'elle avait pas l'air bien patiente. Peut-être que Tullia pouvait l'inciter à dégager plus vite que prévu ? Un immense sourire ravi étira ses lèvres alors qu'elle commençait à sauter sur place.

_ Faut pas s'inquiéter, faut pas s'inquiéter ! Chuis en sécurité ! C'est pas comme si un SDF allait me sauter dessus pour me violer, me voler, m'égorger et me manger ! C'est pas ce genre d'endroit, non non non ! Et de toutes façons, on est pas dans un fait divers donc na !

Cessant de sauter, la jeune femme glissa rapidement sa clé universelle dans sa poche de treillis et adressa un nouveau sourire à la gêneuse, ses yeux scintillants de bonne humeur. Effrayer les gens à force d'étrangeté était drôle, et en plus c'était facile. Elle avait juste à accentuer ses bizarreries habituelles et à dissimuler le fait qu'elle avait un cerveau en état de marche, chose rendue encore plus simple par les migraines. Ne pas réfléchir était un remède naturel, gratuit, et aussi efficace qu'un autre. Il fallait juste que Tullia l'utilise avec parcimonie.

_ Et toi-vous, pourquoi t'es là ? Parce que vous vouliez vous vider la tête des parasites communistes ? Parce que tu collectionnes les planches de rails ? Les plus belles, elles sont dix mètres plus loin. Je le sais, parce que je croyais qu'elles auraient des beaux boulons, mais en faits ils avaient rouillés. Du coup, le rail a des bras en gants de toilette.

Si la tuile survivait à tant de bizarreries, Tullia voulait bien manger les céréales de Nar et écouter le sermon qui s'ensuivrait. Même si ledit sermon pouvait durer des heures et que le Stella ne pouvait pas lui donner de leçons, vu le nombre de plans d'un soir qu'il avait fait tomber à l'eau.

Bon, t'attends quoi pour fuir en courant ?
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Drathir Linath

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MessageSujet: Re: Faute d'un écrou [Drathir]   Faute d'un écrou [Drathir] I_icon_minitimeMar 28 Fév - 11:16

    En fait non. Cette fille n’était pas une emmerdeuse, ni une poufiasse de première, non. Il s’agissait juste d’une pauvre fille, totalement folle, qui mériterait d’être expédiée dans un asile plutôt qu’en taule. Un sourire semblait orner le visage de l’inconnue, sourire qui disparut cependant bien vite, laissant place à une expression indéchiffrable. Drathir garda le silence, conservant ses prunelles fixées dans celles, plus singulières, de son interlocutrice. Cette dernière était d’ailleurs trop étrange pour être normale… ou plutôt trop étrange pour être anormale. Oui je sais la logique est particulière mais comment une personne folle, une vrai timbrée, pouvait-elle passer ainsi de l’exaspération – c’est un signe d’intelligence non ? – à un tel sourire lumineux, témoin d’une naïveté qui lui donnait envie de gerber. La jeune semblait ravie, et se mit à sautiller sur place tout en lui disant qu’il ne fallait pas s’inquiéter, qu’elle ne risquait rien. Le raisonnement de la jeune fille était si innocent, mais dans lequel on pouvait noter la violence du monde réel, que Drathir n’eut qu’une envie : baffer cette idiote qui souriait à la vie. Bordel, ma pauvre’ fille, si on est pas dans un fait divers on est pas dans un conte de fée non plus. Mais, plutôt que de s’énerver devant ce qu’elle considérait comme de la stupidité à l’état brut, la blonde préféra se calmer en se contrant sur des détails. Des détails certes minimes, mais moins agaçant que le sourire angélique de l’inconnue. C’est pour cela que la chasseuse reprit la parole, haussant un sourcil, répliquant d’une voix dépourvue de la moindre émotion, si ce n’est cette très légère pointe d’exaspération.

    « C’est bizarre… Moi j’aurais plutôt dit que d’abord il te volait, et ensuite seulement il passe au viol. Mais comme au final tu finiras morte sur le bord de la route, je suppose qu’on se moque de ce genre de détails. »

    Au final les deux demoiselles, bien qu’elles l’ignoraient sûrement, s’étaient peut être plutôt bien trouvées. Après tout l’on pouvait facilement se dire que Drathir était également folle, à sa manière. Je connais peu de personnes ayant un tel dédain pour la vie, un tel manque de respect envers les gens et envers ce qu’ils signifient. Elle se moque de tout, de la vie, de la mort. Elle se moque de cette fille qui lui fait face, se moque de sa folie, se moque de ses envies ou ambitions. Elle n’était qu’un pion comme un autre, une perte envisageable voir nécessaire. Juste un pion, dont la vie est tellement insignifiante… voir peut être pathétique, qui sait. Après tout il faut avoir une vie sacrément merdique pour en être réduit à collectionner des écrous. N’a-t-elle rien d’autre de mieux à faire ? L’ombre d’un sourire passa sur le visage de la chasseuse. Et elle même d’ailleurs, n’avait-elle rien de mieux à faire que de rester ici à converser avec une attardée armée d’une clé ?
    Non.

    Drathir fut tirée de ses pensées par les nouvelles paroles qui échappèrent à l’inconnue, cette dernière avait d’ailleurs arrêté de sautiller sur place. Quelle idée. Si seulement elle savait à quel point Drathir se foutait de la politique, tout autant qu’elle se moquait des rails. Qu’est ce qu’elle foutait là d’ailleurs ? Pas grand-chose en vérité. Mais « pas grand-chose » n’était pas une réponse appréciée dans nos sociétés actuelles. Ça plombait l’ambiance et mettait fin directement à la conversation. Mais pourquoi mettre fin à ce jeu ? D’ailleurs la blonde comptait bien poursuivre son rôle, continuer à jouer les méchantes sans scrupules ni remords. Ce fut pour cela qu’elle daigna enfin réponde à la question, chacun de ses mots suintant d’une ironie insolente.


    « Je comptais voler puis tuer un SDF justement. Et après avoir planqué le corps je serais probablement aller me manger un giga sandwich en guise de petit dej’ avant d’aller bosser. La routine quoi. »

    Comment se foutre de la gueule de l’autre en même pas quelques secondes. Mais après tout, ce n’était là qu’une réponse à l’invitation de l’inconnue. Drathir n’était pas idiote, elle se doutait que la bizarrerie de la fille qui lui faisait face était feinte, tout du moins en partie seulement. N’importe qui se serait tiré en courant devant tant d’imbécilités, mais ce serait faire le jeu de la brune, se serait lui rendre service. Or il était hors de question que la blonde lui fasse ce plaisir. Si l’inconnue était particulière – pour rester polie – alors la chasseuse n’en restait pas moins une emmerdeuse. Et ça ce n’était pas un rôle qu’elle jouait. Le sourire moqueur de la blonde s’étira en un mince sourire.
    Elle était trop étrange pour être anormale.


    « Et à part ça miss-je-vais-avoir-un-casier-judiciaire-pour-avoir-volé-un-écrou… tu t’appelles ? »

    Sait-on jamais. Ça me servira peut être un jour de pouvoir placer un nom sur ton sourire dégoulinant de niaiserie.
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Tullia Scalabrino [Nar]

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MessageSujet: Re: Faute d'un écrou [Drathir]   Faute d'un écrou [Drathir] I_icon_minitimeMer 29 Fév - 15:57

Dis-moi, garde-chasse, pourquoi ce visage calme ? Pourquoi tant de patience ? Ne veux-tu donc pas te débarrasser de moi, garde-chasse ? Ne suis-je pas en train de piétiner tes précieuses plates-bandes, de souiller ta paix avec ma présence ?

C'était ridicule. Elle était là, sautillant, souriant, affichant un optimisme et une naïveté qui lui retournaient l'estomac, et la garde-chasse discutait sémantique. Qui faisait ça ?! Qui se préoccupait de savoir dans quel ordre quelqu'un commettait ses crimes ?! C'était une réaction stupide, le genre de réaction propre à Tullia. Ce n'était définitivement pas le genre de réaction qu'une femme comme le garde-chasse était sensée avoir. L'autre femme était sensée dégainer son portable et appeler l'asile, pas pointer une possible faille dans le raisonnement de Tullia-je-suis-encore-plus-naïve-qu'un-nouveau-né. La seule chose qui empêchait l'atroce sourire niais de disparaître était la dernière remarque. Effectivement, les morts se moquaient de ce genre de détails. Quoique. Il y avait une sérieuse faille dans le raisonnement, là, et la Pactisante s'y engouffra volontiers, abandonnant le sourire au passage. De toutes façons, il ne marchait pas.

_ Mais peut-être que ça a de l'importance pour les morts, ce genre de détails. Faudrait leur poser la question, leur demander si un élément particulier de leur mort leur semble, à la réflexion, particulièrement frustrant ou insultant. Après tout, outre le fait d'être morts, ce qui en soit ne doit pas être agréable, surtout avec tout ces catholiques qui refusent obstinément de faire embaumer leurs défunts, rien n'indique que les gens meurent leur mort idéale. Et même si c'était le cas, ils trouveraient probablement une raison de se plaindre. Du moins, j'espère.

Les sourcils fins de la jeune femme se plissèrent alors qu'elle s'interrompait le temps d'avaler sa salive. Parler aux morts. Ce don devait être une véritable plaie. Ne serait-ce que parce qu'il compliquerait encore son métier. Après tout, qui veut voir son travail commenté par le mort que l'on vient juste de faire de maquiller ? Vraiment, Tullia espérait que le Pactisant avec ce don avait un métier sans le moindre lien avec la mort. C'était un coup à faire une névrose. Le genre de situation qui poussait les Pactisants à la folie et apportait de l'eau au moulin du GDP. Rapidement, elle nota qu'il pourrait être intéressant d'en parler avec un des éducateurs du Réseau avant de reporter son attention sur la blonde. Elle voulait son nom ? Plus sérieusement... Elle pensait que Tullia allait lui donner son nom, juste comme ça, juste parce qu'elle avait demandé ? Le garde-chasse carburait au white-spirit ou quoi ?

D'un autre côté, si elle carburait au white-spirit, Tullia se demandait sérieusement à quoi elle carburait, formol et autres substances parfaitement licites exceptées. Et il y avait toujours le risque qu'elle soit proche de la police, auquel cas une simple description lui apprendrait l'identité de Tullia. Dilemme, dilemme. Mentir, ou ne pas mentir ?
Les iris violacés se levèrent vers la voûte bétonnée, songeurs. Mentir signifiait qu'elle avait au moins quelques heures pour inventer une histoire solide. Dire la vérité lui permettait de couvrir ses arrières, mais pouvait se révéler risqué. Dans les deux cas, il risquait d'y avoir des problèmes sur le long terme. Il y en avait toujours. Les noms n'étaient jamais innocents. Les surnoms, par contre... Elle sourit.

_ Tulle. Et vous, miss Garde-Chasse ?

Un nom pour un nom. C'était équitable, non ? Quelque part, Tullia en doutait. L'autre avait peut-être accès à d'immenses ressources, de quoi trouver son identité et son passé, où elle vivait, avec qui, et comment. Autant de ressources que l'embaumeuse n'avait pas. C'était frustrant, assez frustrant pour qu'elle se masse les tempes, sourcils froncés. Elle pensait trop. Et l'instant d'avant, elle pensait trop peu. C'était vraiment trop demander que de trouver le juste milieu ?

_ Au fait miss Garde-Chasse... pourquoi t'as toujours pas appelé l'asile ? T'as peur qu'ils t'embarquent en même temps que moi ?

Vraiment, ça ne faisait pas le moindre sens.
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Drathir Linath

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HUMEUR : Gentille... ah euh non, énervée. Ah attendez elle s'est calmée en fait. Vite, fuyez pendant qu'il en est encore temps.

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MessageSujet: Re: Faute d'un écrou [Drathir]   Faute d'un écrou [Drathir] I_icon_minitimeSam 3 Mar - 14:22

    La conversation prenait un tournant vraiment intéressant, ou tout du moins totalement imprévu. Drathir se demandait encore ce qu’elle foutait là, à discuter de choses aussi futiles et dont en vérité elle n’avait strictement rien à cirer. Pourtant elle restait immobile, toujours à deux mètres environ de l’inconnue, cette distance de sécurité semblait désormais vraiment nécessaire, à toutes les deux. Et voila nos deux folles en train de débattre sur la mort des gens, ou en tout cas la façon dont ils allaient mourir, et ce que ces personnes pouvaient ressentir ensuite face à ça. Une femme morte après une cinquantaine de coups de couteaux estimerait-elle ensuite avoir eu affaire à un véritable boucher n’ayant reçu aucune éducation ? Imaginer les gens se plaindre du fait que leurs assassins n’étaient pas des professionnelles fit sourire la blonde. Décidément, si c’était vraiment le cas ça promettait d’être marrant. Et s’il y avait une vie après la mort – ce dont elle doutait fortement – qui permettait de se faire de telles réflexions, alors elle allait vraiment se faire beaucoup d’ennemis. Surtout que si tu tues quelqu’un tu te tapes les foudres de la famille en deuil. Ouais. Ça lui ferait un sacré paquets de personnes remontées contre elle. Pfff, la belle affaire. Quoi qu’il en soit la chasseuse reprit donc la conversation là où elle en était resté, esquissant un mince sourire devant le raisonnement de l’inconnue.

    « C’est pas faux, mais ça il faudrait croire à une vie après la mort, or ce n’est pas mon cas. Mais si ça devait arriver je suppose que dans tous les cas, je serais frustrée de mourir. Que se soit à cause d’un couillon qui me poignarde dans le dos, ce qui serait vraiment la honte, ou bien de vieillesse dans mon lit, ce que je trouve vraiment naze comme mort. Et toi, tu voudrais mourir comment ? »

    N’empêche elle n’était vraiment pas banale cette fille. Lors d’une première rencontre les gens avaient pour habitude de parler de leurs jobs respectifs, de leurs époux et de leurs gosses s’il y avait. Mais sûrement pas de la façon dont elles voudraient mourir. Cette conversation était vraiment intéressante. Mais vint alors la question ultime, celle plus naturelle mais à laquelle il ne fallait pas dire n’importe quoi. Un nom. Une identité. Et vu le climat de méfiance qui régnait en ville, les gens hésitaient, ou au contraire balançaient directement leur nom. Dans les deux cas, il devenait délicat pour la blonde d’en déduire quoi que se soit. Pactisant, pas pactisant ? Dur de savoir. Et même en liant cette brève hésitation, ainsi que ce brin de méfiance, dans les yeux violets de son interlocutrice, la chasseuse n’aurait pas pu deviner quoi que se soit. Elle n’en fut pas moins surprise en entendant la réponse : Tulle. Un nom franchement pas commun et que Drathir n’aurait voulu porter pour rien au monde. Pourquoi pas « tuile » tant qu’on y est ? Evidemment la dénommée Tulle lui retourna la question et le sourire de la blonde s’élargit lentement, amusé. Miss garde-chasse ? Pourquoi pas.

    « J’aime bien le surnom que tu me donnes. Mais sinon moi c’est Isïl. »

    Mensonge. Mais cela ne devait probablement pas se voir, elle avait tellement l’habitude de ce nom d’emprunt qu’elle n’hésitait plus à l’offrir au premier passant venu. Pourquoi Isïl ? Oh c’était tout bêtement le nom du chien qu’elle avait eu étant gamine. Un nom qu’elle trouvait très joli, soit dit en passant. La chasseuse observa l’inconnue, qui ne l’était plus autant que ça finalement, se masser les tempes, soudainement fatiguée, lasse. Quoi, tu réfléchis trop ? Ce serait tout de même assez étonnant non ? Mais la blonde n’eut pas le temps de s’attarder sur la question que déjà Tulle lui en posait une autre. Son sourire disparut lentement et la jeune femme se plongea dans ce qui semblait être une profonde réflexion. Pourquoi elle n’avait pas appelé l’asile ? Au début c’était franchement tentant, fallait l’avouer. Mais dans tous les cas ce n’était plus envisageable maintenant. Faudrait probablement qu’elle dise qui a appelé et elle n’avait nullement envie de dévoiler si vite qu’Isïl n’était pas son vrai nom. Accessoirement, elle sauvait probablement la mise de la jeune fille car ceux qui s’occuperaient d’elle voudront probablement connaître son identité à elle aussi et son mensonge volerait en éclats également. Comme quoi… Cependant la blonde offrit une autre réponse, qui n’en était pas moins vraie pour autant.

    « Je pense surtout que tu n’as rien à y faire. On a certes une conversation bizarre, il n’empêche que tu me parais bien moins stupide qu’il y a deux minutes. »

    L’ombre d’un sourire narquois orna le visage de la blonde. En effet, une fois que Tulle arrêtait de sautiller tout en prononçant des paroles naïves au possible, elle paraissait intelligente. Et malgré quelques bizarreries, Drathir était persuadée qu’elle n’était pas aussi stupide qu’elle ait voulu le prétendre.
    Dis moi. Qu’as-tu à répondre à ça ?

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