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 Let me forget about today until tomorrow.

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Raffaele [Miguel Velasco]

Raffaele [Miguel Velasco]

Membre- stella
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MESSAGES : 174

Let me forget about today until tomorrow.  Vide
MessageSujet: Let me forget about today until tomorrow.    Let me forget about today until tomorrow.  I_icon_minitimeMer 13 Juil - 8:23

[Finalement j'ai abandonné, je m'en suis remise au mode aléatoire de mon player pour te dégoter un titre. ... ça aurait pu tomber sur pire que ça au final xD

et tiens, le thème de mon sujet est vachement en accord avec cette nuit je trouve.
... ah pardon on s'en fout. Bref, enjoy]



Y a des gens comme ça, on devrait pas les laisser réfléchir trop longtemps quand ils s’ennuient. Parce que sinon, ils se mettent alors à élaborer quelques petits passes temps tels qu’un ou deux diaboliques projets de conquête du monde par-ci par-là, pour ne citer qu’un exemple. Rien de bien intéressant, vous en conviendrez aisément, mais à long terme ça peut s’avérer un peu embêtant. Enfin quand ces dits projets ne sont pas bien sûr écourtés par un super héro qui passait par là purement par hasard. Et tout le monde sait pertinemment qu’un super héro ça passe toujours par là dans ce genre de circonstances, c’est comme ça on ne peut strictement rien y faire. Fatalité, tout ça…

Et puis à côté de ça il y en a d’autres, des gens qui inventent toute une fournée de plans machiavéliques entre deux bouchées de pain histoire de tuer l’ennui. Sur une échelle réduite certes, mais toujours est-il que ça restait bien chiant pour la – ou les – personne(s) visée(s)… ben oui : pas de super héro pour intervenir dans ces cas-là, hé.


Raffaele faisait sans aucun doute partie de cette seconde catégorie, appréciant tout particulièrement emmerder son monde pour ne pas s’emmerder, elle. Et Raffaele aujourd’hui s’emmerdait grave de chez grave.
D’abord, il ne faisait pas beau. Cette nuit avait vu passer un orage, et si ce dernier avait été plutôt cool à regarder au détriment de la presque nuit blanche qui était allée de pair, il avait laissé derrière lui une coupure de courant des plus charmantes qui n’avait toujours pas été réparée alors que l’après-midi touchait à sa fin. En fait, c’était même à cause de ça qu’elle était actuellement en train de tourner en rond comme un lion en cage, cherchant sans trouver un truc qui lui aurait occupé l’esprit ne serait-ce qu’un quart d’heure dans l’appartement exigu qu’elle partageait avec son adoré Miguel. Miguel qui lui avait sommé de rester au domicile des fois que l’électricien daigne passer et ait besoin des locataires (mais bien sûr !), pendant qu’il allait vaquer à diverses occupations lui permettant de ne plus avoir la tronche de sa stella dans son champ de vision.
… pour tout vous dire, il n’avait pas eu l’air de beaucoup apprécier qu’elle ait regardé l’orage fenêtres ouvertes, la pluie s’étant engouffrée avec joie dans le salon pour gâcher la toile qu’il avait eu le malheur de laisser là.
Et donc elle faisait les cent pas dans la petite pièce encombrée, pestant tour à tour contre Miguel, le poste de radio qui ne s’allumait pas, Miguel, son MP3 déchargé et donc inutile, Miguel, la télé qui faisait écran noir, Miguel, ce foutu réparateur qui ne venait pas, Miguel, Miguel, Miguel…
Et puis elle craqua.
Pas dans le sens péter les plombs et passer en mode berserk pour faire un carnage, hein. Quoique ce ne soit pas l’envie qui lui en manquait.
Non, non. Elle attrapa simplement ses clefs qui – heureusement – surnageaient dans ce fouillis ambiant et se tailla vite fait bien fait, pressentant qu’elle allait réellement finir par exploser si elle restait une seconde de plus dans cet appart. Une fois la porte du hall de l’immeuble claquée derrière elle, elle respira avec soulagement une bouffée de l’air frais quoiqu’un peu lourd de l’extérieur.

Pour ensuite réaliser que dans l’immédiat, elle se faisait toujours autant chier qu’à l’intérieur, la seule différence étant que les quatre murs qui l’encadraient tout à l’heure avaient été remplacés par les immeubles et habitations résidentielles de son quartier banlieusard, tous plus mornes les uns que les autres. Le centre ville de Milan pouvait bien être aussi coloré et enjoué qu’il l’était, dès qu’on passait dans les quartiers moins aisés le paysage prenait tout de suite des teintes bien plus déprimantes. Surtout quand le ciel était uniformément gris et qu’une petite brise fatiguée apprenait à voler sur quelques mètres aux divers déchets qui peuplaient les rues.

Raffa’ sortit une clope trouvée par hasard au fin fond de ses poches et la porta à ses lèvres avant de réaliser qu’elle n’avait pas emporté de briquet. Enervée, elle la bazarda au jugé visant vaguement la poubelle la plus proche – disons plutôt l’amoncellement de détritus, les éboueurs ayant visiblement oublié de passer cette semaine – avant de partir à grands pas vers, euh. Un autre endroit. Elle ne savait pas encore lequel.
Et puis elle songea à un truc. Il y avait bien quelqu’un qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps, en fait. Quelqu’un sur qui elle avait toujours voulu essayer quelque chose de marrant (= quelque chose que vous ne voudriez pas qu’elle essaye sur vous).

Bon eh bien, il avait plutôt intérêt à être chez lui aujourd’hui.


Un petit quart d’heure de marche plus tard, et la voilà qui campait devant l’immeuble où il logeait, se demandant distraitement chez quel résident elle allait sonner en premier afin de lui demander d’ouvrir la porte principale, n’aimant pas se faire annoncer en sonnant directement chez la personne concernée (à chacun ses petites manies). Et puis ça donnait souvent lieu à de petits dialogues hauts en couleurs selon la personne qui se trouvait à l’autre bout de l’interphone, quand il advenait qu’elle refuse d’accéder à sa requête.

Elle n’avait même pas encore eu le temps de choisir sur quel bouton appuyer lorsque la porte s’ouvrit d’elle-même, laissant place à un Tiziano visiblement pressé de se rendre quelque part. Qu’à cela ne tienne ! Son rendez-vous, quel qu’il soit, était annulé ; Raffa’ avait prévu tout autre chose pour lui aujourd’hui. Elle le héla, et c’est donc tout sourire – les mauvaises langues auraient qualifié ce rictus de mesquin – qu’elle se dirigea à grands pas vers lui.

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Tiziano R. Forcolin

Tiziano R. Forcolin

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Let me forget about today until tomorrow.  Vide
MessageSujet: Re: Let me forget about today until tomorrow.    Let me forget about today until tomorrow.  I_icon_minitimeJeu 14 Juil - 11:46

Spoiler:

Les journées étaient tristes, quand le soleil ne daignait pas pointer le bout de son nez, préférant rester caché derrière un amas de nuages d'un gris des plus désolants. La basse pression en ajoutait une couche, affectant le moral des gens qui se retrouvaient bien moins enjoués qu'à leur habitude.

Cela dit, il y en avait certains qui, par n'importe quel temps, pouvaient se montrer d'une énergie et d'une humeur rayonnantes. Le genre que desfois, quand on est de mauvais poil, on a envie de baffer parce que zut, c'est pas permit d'être comme ça.
Et parmi ces gens-là, on pouvait trouver Tiziano. Tiziano qui n'avait pas prêté la moindre attention au ciel ce jour-là. Bon, autant le dire tout de suite, il avait dormi tout du long. Non pas par flemme ou quoi que ce soi, simplement parce qu'il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit et avait donc reporté son sommeil à plus tard.

Et pour cause. L'orage, bien sûr. Oui, il avait peur du tonnerre et sursautait à chaque fois qu'un coup retentissait et faisait presque trembler les murs pour certains. Enfin, ce n'était pas du tout une phobie ni rien, juste une crainte comme tout un chacun en a. Il n'était pas allé se cacher sous la table de la cuisine ou dans un placard que ça passe, au contraire, il s'était posé au salon et observait le ciel s'illuminer de temps à autres, serrant les dents quand ça grondait et faisait passer le temps avec quelques bandes dessinées. Mais comme il lui était impossible de dormir pendant un orage, il avait dû attendre le matin pour enfin aller se coucher. C'est ça qui était bien quand on avait rien à faire le lendemain, on fait ce qu'on veut quand on veut.

Reprenons, donc. À vrai dire, l'italien s'était levé à peine une petite heure auparavant, et après avoir flâné un peu chez lui, s'était rendu compte que le jour se terminait bientôt et qu'en fait, il était censé faire les courses aujourd'hui. Ah, ces petits soucis récurrents du quotidien. Ces saletés de petits soucis qui, au dernier moment, agitent les mains en disant "Youhou, tu m'as oublié, c'est pas bien grave mais ça va te faire chier !" et qui, effectivement, ne mentent pas. Il pourrait très bien s'en occuper le jour suivant, mais ce serait bien d'avoir un bon truc à manger pour ce soir et de pouvoir faire autre chose de traîner dans les rayons du supermarché le plus proche dès le matin. Combien même il n'avait pas d'autre chose à faire, là n'est pas le problème.

Ainsi donc, il opta pour se bouger les fesses immédiatement, au lieu de faire la larve à son appart', et après s'être rapidement préparé à sortir, il fila à l'extérieur, vérifiant trois fois qu'il avait bien fermé sa porte et n'avait pas laissé de robinet ouvert, puis dévala les escaliers en évitant le moindre faux pas qui pourrait finir en catastrophe, et se retrouva dehors, l'air plutôt frais achevant de le réveiller.
Et, là, il se rendit compte qu'il faisait assez moche et que peut-être il aurait dû penser à prendre un parapluie. Au moins, et par chance, la chemise et le pantalon qui lui étaient tombé en premier sous la main et dont il s'était vêtu suffisaient à lui tenir juste assez chaud. Et puis, si il se remettait à pleuvoir, ça lui ferait une douche, pensa-t-il avec insouciance.

Or, le ciel lui avait apparemment réservé une toute autre surprise, d'un genre bien différent, sous la forme d'un être de chair et de sang et qui semblait l'attendre en plus de ça. Enfin, il ne l'aurait même pas vue si elle ne l'avait pas interpellé, bref.
Bon, cette fille, il la connaissait. Il l'avait déjà vue…Il s'agissait de savoir qui, et quand. Eh ouais, sa mémoire n'était pas infaillible, et il lui fallut bien réfléchir pour s'en souvenir exactement.

D'ailleurs, son prénom, c'était…Attends voir. Quand il était petit, il y avait des espèces de chocolats qu'il aimait beaucoup, les partageant avec sa mère et son frère…Euh…EUH. …AH. Voilà, des Raffaello. Donc, le prénom de celle qui se trouvait en face de lui était Raffa…ele. Oui voilà, c'était bien ça, Raffaele, et elle était une amie à Miguel. Enfin, c'est ce qui lui semblait.

Content de la revoir après un certain temps - oui, Tiziano était comme ça, il était toujours très content de voir des gens même si sur le coup il les avait quasi oublié. C'était un bon toutou, en somme. Et puis bon, s'il ne s'en rappelait pas spécialement, c'était qu'il ne s'était rien passé de spécial avec cette personne - surtout quelque chose de mauvais, parce qu'il avait beau ne pas être rancunier, il se souvenait de tout les sales petits coups qu'on a pu lu faire -, mais quoi, il l'avait vue une ou deux fois seulement et Miguel, qui était toujours avec alors, s'empressait de l'éloigner sans que l'italien ne comprenne pourquoi.

C'est donc avec un grand sourire bien à lui qu'il la salua, n'ayant même pas remarqué l'expression malicieuse de cette dernière, bonne poire comme il est.

- Ciao Raffaele ! Ça fait longtemps, comment tu vas ?

Bon, avec tout ça, il ne faudra pas qu'il oublie de faire ce qu'il devait faire, la raison principale pour laquelle il avait quitté sa niche ce soir-là. Se connaissant, ça allait lui sortir de la tête dès qu'une conversation sera engagée, et il se retrouvera l'air bien con devant un magasin qui aura fermé depuis un moment lorsqu'il y parviendra. Mais du coup, il lui faudrait prendre congé de Raffaele rapidement…ce qui n'était pas dans ses intentions. Ni celle de la fille en question, sauf que ça, il ne le savait pas.
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