FENÊTRE SUR COUR
| NOM — Cesare. PRENOM — Maxime. Ce n'est pas italien mais sa famille est loin d'avoir une goutte de sang étrangère dans les veines... peut-être la grand-mère Chiara, elle était apparemment suisse. Et encore, ce n'est pas sûr. SURNOM — Max, or le x est assez exotique donc les Milanais se contenteront d'un vague Massi. Blondie aussi, c'est plus. Cliché. SEXE — viril. DATE DE NAISSANCE — 23 février 2004. LIEU DE NAISSANCE — dans la banlieue de Naples. SITUATION — célibataire bornée. STATUT — étudiante en photographie. NATIONALITE — italienne. |
JEUNE ...
Il est drôle, très drôle, très étonnant et très vrai de constater que les gens ont toujours plus de sympathie pour les blondes. Si elles ont des yeux bleus, c'est le top. C'est un réflexe pour chacun, quelle que soit la couleur de peau ou quoi. Une crinière dorée adoucit les mœurs. C'est très drôle, très très drôle. Maxime l'a très bien constaté. Elle entretient particulièrement bien ses cheveux, ni paille ni or, blonds. Très blonds. Clairs, presque platine. Elle n'aime pas vraiment, mais si les gens aiment bien, alors oui. Elle prend soin de ses yeux aussi. Souligner le bleu doux avec du maquillage est un jeu de fillette. La vie est facile quand on est une blonde aux yeux bleus. Quand on a un visage plutôt banal mais un sourire gentil. C'est devenu rare, les sourires gentils. Il y a maintenant les sourires intéressés, hypocrites, tout ce que vous voulez. Une fille pas très grande, très maigre, très grosse, très voyante. Elle pourrait pourtant servir d'écho à une Madone avec ses yeux marqués de mélancolie ou sa silhouette hésitante.
Le visage de Maxime respire la naïveté. Même quand elle est en colère, méfiante, tout ça. C'est marqué sur ses joues trop roses, ses iris trop bleus, NAÏVE.
Elle a même des vêtements de pigeon. Des chemises légères, des fleurs, des colliers de jeune fille pleine de rêves et d'espoirs. Des chaussures dansantes, féminines, pastel, à la mode. A la mode. Toujours à la mode. Un bracelet fétiche porté quotidiennement sera oublié sous le lit, dans la poussière un mois plus tard. Toutes les tenues changeantes ne modifieront jamais son expression d'adulescente crédule. Au contraire, tant de versatilité y apporte une preuve de poids.
& INNOCENTE
On pourra lui mettre un tampon sur le front, « blonde pas intelligente, gaie, hardie, joviale, etc » et d'ailleurs, ce ne sera pas faux. Elle rira de bon cœur aux blagues sur les gens de son espèce – c'est une malédiction.
Maxime est beaucoup plus que ce maigre cliché ridicule.
C'est une fille pleine de rêves, d'ambition, de peurs, de colères, pleine de poésie et de gourmandise - une fille normale. Une étudiante comme on peut en trouver d'autres, sans aucune distinction particulière.
Une passionnée de cinéma, une fanatique de Hitchcock, ça se trouve partout. Celle-ci parcourt tout Milan avec son fidèle Canon pour trouver les plus beaux sujets à immortaliser et ne s'en lasse pas. Une fille qui veut avoir un joli travail, un bon salaire, quelques enfants et bien finir sa vie; mais aussi percer dans le photo-journalisme, ou la photographie tout court, ce serait vraiment mieux. Elle ne veut pas la célébrité pour la célébrité, elle la veut pour casser son passé de fillette modèle. Vivant avec une mère et deux soeurs, il est trop facile pour une adolescente de rêver à la grandeur et aux étoiles.
Son petit appartement humble est le concentré de la créativité d'une jeune dame, ce sont des coupures de journaux à gauche, des bijoux à droite. Il n'est pas possible de trouver une seule parcelle d'ordre dans le royaume des idées de madame. Elle le vit d'ailleurs très bien et contribue chaque jour à rajouter du chaos partout.
Ou alors ne le vit-elle pas bien et ne trouve-t-elle pas la force de se donner une claque.
Elle ne pense pas réussir et se terre dans son amoncellement de vêtements dans le vent, elle suit les modes pour s'oublier et disparaître dans l'uniformité des étudiantes blondes. Elle s'enterre dans son pessimisme et son eau stagnante couleur vert-bleu.
Maxime c'est quelqu'un de faible et elle le sait, alors elle se veut gentille et loyale. Elle se fait aussi un peu mystérieuse si ça peut lui rapporter gros, ça dépend toujours des pigeons qu'on a en face.
QUELQU'UN VINT
La pluie ruisselle contre la paroi en verre de l'abri-bus. Déjà quatre véhicules sont passés et chaque conducteur a eu la meme grimace de pitié pour la blondinette. Être assis n'est pas confortable quand on attend. Quand on attend, il faut marcher et trepigner pour garder un comportement sain. Son parapluie goutte, ses cheveux aussi. Ils sont un peu moins mouillés et pourtant ont trempé son t-shirt.
C'est une pluie chaude d'été qui sent la terre. Avec de grosses gouttes qui tombent et font un joli bruit.
— Maxime -
Elle se retourne vivement, pour marcher à l'encontre du garçon, lui aussi complètement detrempé. Arrivée à sa hauteur, elle soulève le parapluie au dessus d'eux deux en souriant.
— Je m'inquietais. Ça faisait tellement longtemps.
Deux semaines qu'ils ne s'etaient pas vus. Deux semaines, c'est long lorsqu'on n'a vécu que dix-sept ans. Deux semaines, c'est très long quand on n'a que la télé pour s'occuper. Et qu'est-ce que c'est long, deux semaines, quand on est une jeune fille amoureuse.
— Tu vas bien, Gianni ?
Il a l'air grave. Tres éloigné de l'habituel pour lequel elle rougit. Elle ose une main compatissante sur l'épaule de son copain. Et même infime, elle sent le leger mouvement de recul de sa part. Elle a peur.
— Tu as attrapé froid ?
Si ce n'etait que ça. Ce serait parfait. Il aurait de la fievre, elle sera à son chevet pour lui couper des peches et lui sursurrer des mots doux. Elle surveillerait sa température et déposerait des levres aimantes sur son front brûlant.
Il leve les yeux. Ses cheveux châtain sont collés contre ses tempes et lui donnent un air étrange. Le doute trop long s'infiltre dans les deux esprits en même temps. C'est beau, un couple en osmose.
— Je ne venais que pour...
Pas de balade au marché cette fois-ci. Pas de film niais, pas de glace géante, pas de longues discussions sur des dessins animés cultes ou des fêtes à venir.
Le parapluie s'abaisse. L'eau martele les crânes des deux adolescents absorbés dans leurs meditations respectives.
— Je -
— Tu romps, Gianni. D'accord.
Un petit sourire maladroit. Elle a envie de lui dire, mets-toi au chaud ou ta fievre va empirer. Un crissement de pneu retentit. Elle monte promptement dans le bus et fait un signe de la main au garçon trempé et abasourdi. Ça fait un peu moins mal comme ça.
— Merde, Maxime, arrête !
La porte défoncée stoppe momentanément les sanglots tragiques de la blonde. Ils reprennent dix secondes apres, étouffés dans son oreiller rose ridicule.
Claudia ouvre la bouche pour lui ordonner de se taire et se ravise. Ses sourcils se defroncent, elle vient s'agenouiller près de sa cadette et lui caresse maladroitement les cheveux en lui proposant des mouchoirs de sa poche. Inutile : il y en a une boîte à côté et elle est à moitié pleine. Ou à moitié vide, on ne sait pas.
— Voyons, chhhhht. Ils ne meritent pas tout ça.
En guise de reponse, Claudia a droit à un reniflement sonore suivi d'un concerto de hoquets.
— Toutes les filles apprennent un jour la cruauté des hommes. C'est comme ça. Bon, tu as eu plus de mauvaises expériences que la moyenne, certes.
Les pleurs redoublent.
— Regarde moi, j'ai vingt ans, je me porte bien.
Ce n'est apparemment pas un argument suffisant parce qu'elle sanglote encore plus fort.
— Tu me diras, je n'ai eu qu'un copain et je suis toujours avec.
La port s'ouvre à la volée une deuxieme fois. C'est Silvia, un paquet de Pringles à la main. Elle articule un :
— Kechiya ?
— Ta soeur s'est encore fait plaquer.
— Ah oué ? Gabriele s'est cassé ?
— Non, ça c'etait y a quatre mois.
— Euh Gianni ?
— Non. Là, c'est Elias.
— Merde.
Elle s'agenouille de même et frotte le bras de sa benjamine.
— Alleeeez. Un de perdu, dix de retrouvés.
La solidarité des soeurs Cesare a toujours été exemplaire.
Il y avait d'abord Claudia Cesare. Etudiante en neurologie, première de sa promotion. Elle a toujours aidé ses cadettes pour les devoirs. En échange, les petites l'ont poussée dans les bras de Rafael. Ses longs cheveux noirs et sa peau mate en faisaient une napolitaine classique, et sa myopie était dissimulée avec des lentilles durement gagnées - la madre n'a consenti que lorsqu'elle a été acceptée dans sa prestigieuse école. Elle venait encore parfois à la maison, pour les vacances, et deux fois sur trois, Maxime pleurait.
Ensuite venait Silvia Cesare. Elle ressemblait goutte par goutte à la mère avec ses cheveux noirs lisses et son nez en trompette. Ses goûts pour les filles et le rire en faisaient une soeur adorable. Elle etait prête à sacrifier tout ce qu'elle avait dans le but de protéger ses amis ou ses soeurs. Elle avait des notes plutôt catastrophiques, mais elle savait qu'elle allait reprendre les vergers familiaux. De toute façon, elle adorait prendre soin des arbres.
Et enfin il y avait la derniere. Trop gâtée par sa mère et ses soeurs. Maxime suivait un parcours scolaires normal et avait une bande d'amis normale comme chaque fille. Ses soeurs aimaient à dire qu'elles avaient reçu une qualité chacune. Minerve la sage avait dorloté Claudia. Junon la loyale avait protégé Silvia. Et Venus la cruelle avait gardé Maxime.
C'etait tellement cliché.
Grâce à ses soeurs, Maxime s'en remettait à chaque fois. Elles finissaient par regarder un film caricatural en s'endormant devant le televiseur - cette fois, ce sera Grease. Si elles veulent lui faire plaisir, elles ressortiront un dvd de Hitchcock. Elles savent ce qui fait plaisir à Maxime. Elles sont là et veillent sur la petite blonde.
— Milan ?
C'est loin, Milan. Il faut traverder toute l'Italie pour y aller. C'est le nord. Le grand nôôôôrd. Il y fait surement froid. Les gens là-bas doivent déjà etre en laine en cette saison.
Elle frissonne.
— Y a rien ici, Maxime. Tu as vu l'image que les gens ont de Naples ? C'est la mafia et les gâteaux. Merci.
— Je n'ai pas dit non, Giuseppe. C'est juste que. C'est loin.
Elle lui prend la main. Combien de mains avait-elle prises comme ça, avec ses yeux de biche et son sourire doux. Il sourit et la prend dans ses bras.
— Je savais que tu le comprendrais. On a fini l'ecole, il faut penser à de belles choses.
Oh, oui. Giuseppe avait peut-etre un vieux prenom, mais qu'est-ce qu'il etait gentil ! Ils se connaissent depuis quinze ans. Ils ont grandi ensemble. Ils se comprennent. Milan, d'accord. La maison serait vide. Sa mère devra s'occuper seule des pêches et du menage, avec Silvia, certes. Elle a un pincement au coeur. Elles s'etaient disputées sur cette problematique des études. Elle avait dit, si tu as peur des délinquants, va-t-en, Maxime.
L'ocean de ses yeux était en proie à une telle tempête ces derniers temps que son esprit plus malléable que jamais aurait de toute façon été de tout coeur avec Giuseppe.
— Nous serons heureux là-bas.
— Amedeo, tu n'embeteras plus Maxime.
La maîtresse se retourne et va se chercher un café.
Et la terreur refait surface.
Dés qu'elle n'a plus ses soeurs à côté, la fillette est paralysée par la terreur. Entrer à l'ecole, c'est être la proie de vingt petites filles et vingt petits garçons qui se moquent d'elle à la moindre occasion. Elle a peur. Elle se fait petite, pres du toboggan, personne ne la regarde. Juste lui.
— La maîtresse a dit que tu pouvais pas m'embeter.
— Si je peux. Regarde.
Et il lui tire violemment les cheveux. Elle commence à pleurer. Les filles jouent, plus loin. Les garçons crient au foot. Elle a très peur.
— Pourquoi tu pleures ?
— Parce que tu me fais mal et parce que je ne t'aime pas.
— Mais moi je t'aime bien, moi.
Elle le deteste. Un garçon, c'est horrible. Ça a des cheveux courts et des vêtements tres moches. Elle s'essuie avec sa robe bleu ciel. Elle ne pleure plus mais surveille la porte de l'ecole, vite, maitresse, revenez, sortez de votre salle de classe et venez surveiller vos mioches.
— Elle ne sortira pas. Elle est avec le directeur.
Elle a six ans. Elle pourra tenir tête à un garçon qui a le même âge qu'elle, assurément. Il lui faudra trouver la force et le courage necessaires, mais techniquement, elle peut. Il la tient pas le bras et lui fait mal.
— Tu me reponds pas ? Je t'ai dit que je t'aimais bien.
— Je te crois pas.
Elle se dégage avec un coup de pied mais il l'immobilise et ils commencent à se battre par terre. Leur classe commence à les remarquer, les filles ont peur, les garçons interrompent leur foot. Un main salvatrice vient l'aider.
— Touche pas à Maxime, Amedeo.
Elle a la natte toute defaite et ne peut voir que le dos de Giuseppe.
— M'en fiche.
Il a un regard mauvais vers elle et elle tremble encore.
— A part moi, personne ne t'aimera, Maxime.
Elle sent ses yeux qui piquent mais ravale la boule au fond de sa gorge. Giuseppe se retourne vers elle et lui prend doucement le coude pour la relever et l'emmener voir le maitresse. Elle a encore peur. Un peu moins, à côté de son ami. Il lui dit "il dit n'importe quoi, l'ecoute pas, y a moi, y a tes soeurs." Elle le croit. Il la protégera du monstre, puis Amedeo déménagera. Elle ne le verra plus jamais. Elle croit Giuseppe, la petite Maxime, et encore douze ans après, elle croit en lui.
— Personne !
— J'ouvre la porte si tu.
Un silence de mort. Elle a changé, Maxime.
D'abord, Giuseppe l'a lâchée pour un mannequin français. Connard.
Elle a su vivre seule, à Milan, dans ce grand nord. La mer et les pêchers lui manquent. Mais une grande chose a changé : elle a fait un voeu. Pour être aimée, une fois pour de bon. Et pour de vrai, aussi.
Sauf qu'elle s'est reçu cette asperge qui essaie de s'enfuir dés qu'elle le peut. Elle passe son temps libre à lui courir après et à le ficeler sur une chaise pour le photographier - à defaut d'avoir un vrai modèle. Il y a James, le chat, mais après deux photos, il n'y a plus de grand intérêt à photographier un siamois endormi.
Elle pourchasse Nerio, l'attrape et le traine. Il est une plaie, parce qu'il l'empeche de trouver le bel amour dans les rues romantiques de la belle ville, bref, c'est un boulet.
— Je t'ouvre la porte si tu cuisines le dîner.
Et oui, elle l'enferme pour l'empecher de fuguer.
Peut-etre que la Lune Rouge s'est trompee. Qu'elle a envoyé un mauvais colis, ça peut arriver. Elle a confondu son voeu avec celui d'un masochiste probablement.
Il y a eu un silence abasourdi entre la terreur et le bonheur, et un très long moment d'hésitation.
La nuit lumineuse se réverbérait sur le dallage et le toit en verre. Il n'y avait personne dans le passage ; quelques touristes devaient s'extasier encore devant la cathédrale. Ses joues ont encore gardé les marques pitoyables des larmes qu'elle essaie d'essuyer.
Celui qui est devant elle est réel. Elle sait qu'il est la matérialisation de ce qu'elle avait souhaité. Elle n'en savait rien, de tout ça, mais son instinct lui soufflait que si, c'était lui.
Il sourit. Il devait trouver ça drôle, de la voir dans un état aussi déplorable. Elle essaie également de bomber son torse et de le regarder pour lui montrer que c'est elle qui le contrôle. Ce n'était pas très crédible avec les yeux rouges et les mouchoirs usagés dans les mains. Il a dû voir son énième séparation avec un garçon qu'elle croyait pourtant bien. Il doit bien se moquer d'elle.
— Alors comme ça. C'est toi hein.
Elle avait pourtant essayé encore une fois de maîtriser son ton et son expression. Vu son expression à lui, ce n'était pas bon de commencer d'une telle manière.
— Tu exauces mon voeu ?
Elle s'approche un peu. Ses yeux lui picotent encore, c'est trop bête.
Il exaucera son voeu. Il fera en sorte que plus jamais elle n'aura à errer dans les rues de Milan pour une histoire de coeur profondément niaise et futile. Il devra la protéger et lui apporter du bonheur. Ça lui met de la pression ? Il devra juste la rendre heureuse. C'est une obligation.
Ils sont tout proches. Elle se familiarise avec son odeur et ose le toucher des bouts des doigts. Un sourire timide se profile sur ses lèves.
Maxime lève la tête, se hisse un peu et les dépose doucement sur celles de Nerio.
...
RANG — A.
POUVOIR —
CONTRÔLE DES OMBRES.
Chouette pouvoir. Il lui permet de tordre et de manipuler les ombres comme s'il se fût agi d'un liquide étalé, de les agrandir, de les fusionner avec d'autres ou de les rétrécir. Elles ne peuvent néanmoins pas disparaître ou se détacher de leur source. L'ombre contrôlée par Maxime peut aussi prendre une troisième dimension, former des stalactites modulables, monter sur des sujets 3D, s'étaler dessus. L'ombre ainsi peut s'enrouler autour des personnes, par exemple, et les empêcher de bouger, comme des cordes.
CAMP — July.
QUI EN SAVAIT TROP
heu bonjouur.
PSEUDO — pix sur aisling, lux sur wh, carin sur soulmates, big bad wolf sur redgarden, miss sur madland, henry sur shyzen.
NOM — vorona/varona de DRRR!!
REGLEMENT —
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