NOM; Cléopâtre
SURNOM; Dragon, peste, abruti, sale roux sont ses sobriquets les plus doux.
SEXE; Masculin
APPARTENANCE; Aristide Battista
MÉTIER;Nop pas encore

INTÉRIEUR;Que ça brille! C'est joli ce léger chaos personnel. Un amalgame de petits éclats tranchants, entrelacs de plaies mignonnes et polies par le sable. Ça souffre, ça hurle de se voir confiné dans un corps si petit, si inconvenant. Oh si tu pouvais voir tout ce qui se passe à l'intérieur Aristide, sans doute en prendrais tu un peu peur, de voir que derrière le sourire aimable se cache la consistance amère du regret et de la haine. Il n'y a au cœur que la colère, la trépidante poursuite des heures qui se cognent contre sa cage thoracique et l'émousse lente de l'oubli.
L'amnésie salvatrice, ce n'est plus rien qu'un nom qu'on donne, un jet d'encre sur une toile blanche. S'il a existé avant toi ? Peut-être, il ne se souvient plus. Tout n'est que poussière, car existe-t-on si on ne se souvient pas ? Tu seras Cléopâtre mon cher. La reine séduisante mordue au sang par le poison. Ah ça, tu aimes le poison Aristide, tu le connais bien non ?
Cléopâtre est un lion en cage, une furie sans cesse renouvelée qui se heurte à ses propres côtes. Alors, vous vouliez savoir ce qu'il y avait à l'intérieur ? Pas grand chose si ce n'est le bourdonnant silence de la haine contenue, de l'anti catharsis. Cléopâtre n'est qu'un Peter Pan qui se répand en sourires, en phrases drôles, en dandyseries excédés sans jamais révéler les longues tribulations de la bête le long de sa colonne vertébrale. Rarement aimable, poli par convenance, il y a quelque chose d'un peu étrange et d'un peu brisé dans ces manières, d'un peu galvaudé. Pour lui, il n'existe rien d'autre que la liberté, le réconfort de l'égoïsme. Il est bien plus facile de ne penser qu'à soit, et, transporté dans les méandres de l'enfance, Cléopâtre ne se voit que comme le centre du monde, il est et sera celui qu'il doit préserver avant tout. S'il cherche à réaliser le vœux d'Aristide, c'est uniquement parce qu'il croit qu'une fois fait, il sera libre. Qu'il pourra retrouver cette mémoire qui lui a été arrachée comme les pages d'un journal.

EXTÉRIEUR; Est-ce le céruléen de ce regard ? Ce bleu brillant comme un phare qu'on devine dans les zones les plus sombres. Oh, mais qui pourrais imaginer ce qu'il se passe à l'intérieur en avisant une si joli enveloppe, un visage de poupée si avenant. Car Cléopâtre paraît le charme même, pas de beauté préconçue non, mais l'accommodante appréciation de quelqu'un d'agréable, de vivant et de joyeux. Exactement ce qu'il faudrait à Aristide, amusant n'est ce pas ? Un sourire, une main qui se tend, des petites phalanges menues, des ongles pointus. Car Cléopâtre est petit, peut-être 1m70, parfois un peu moins, il est comme un petit singe agile qui cheville les poings aux hanches et vous regarde de haut, auréolé de sa couronne de flammes et de ses grands airs supérieurs.

Cette voix grave, un peu enveloppante qui se glisse le long de la nuque, ce port de tête délié, ses épaules fines et cette peau pâle comme un cupidon posé sur une pierre. On le verrait presque les bras enlacé autour des genoux, couvant d'un regard millénaire les hères qui s'approchent de son socle. Le long de sa joue court le formidable dragon ailé, évoluant en circonvolution le long de sa gorge pour se glisser jusque sur son torse. Tu veux voir le pouvoir ? Regarde, je cristallise mon sang, le transforme en encre et me tatoue de l'intérieur. Ah, oui, on dirait un peu le véritable Cléopâtre qui fait surface. On dirait une marque au fer rouge qui se presse pour sortir. Une main de nourrisson que l'on devine contre le ventre de sa mère.

Car dès fois, le sourire de Cléopâtre s'abime, disparaît et laisse place à cette espèce de haine sauvage qu'on devine, dans l'éclat un peu trop brillant de ce regard, dans la lame un peu trop prononcée de ses lèvres. Il hurle, tempête, frappe, brise tout ce qui se trouve à son contact. Crache au visage d'Aristide, se transforme en colère pure. Que personne ne soit sur son chemin sans en subir les conséquences, sans recevoir le dragon en plein torse. Le palpitant c'est ça, c'est le tout et le rien. Tout cette histoire manque un peu... de cœur.

Le paradoxe aimable.
Mais après tout, ne sommes pas tous réduit à cacher notre dragon ?

HISTOIRE; Cela avait été comme s'éveiller d'un rêve, la conscience encore jaunie au coin de l'œil. La consistance étrange et rugueuse d'un canapé, et le visage d'Aristide. Ce monde n'avait été qu'une chose, un simple étalage de chair sur tant d'os. Tant de chair, sur tant d'os.

Aristide.
Cléopâtre n'avait pas comprit avant de se lever, avant que la douleur ne le saisisse à la nuque et qu'il se laisse retomber mollement là où on l'avait posé.
C'est douloureux de s'incarner n'est ce pas ? Être poussière est bien plus commode, bien plus doux. Comment accepter maintenant de sentir le poids de son propre corps, la chaleur d'une pièce, le grain d'un tissu sous la pulpe des doigts ? Un nourrisson dans un berceau d'épines. Chaque contact arrachait des lambeaux de peau par pans entiers. Un simple effleurement l'aurait fait hurler mais ce n'était pas le pire.

Le pire c'était le sourire.
« Je m'appelle Aristide, et tu seras Cléopâtre »

Existe-t-on avant de naître ? Cléopâtre put-il un seul instant considérer qu'il avait existé avant ce nom ? L'amnésie, la persistante impression d'avoir raté quelque chose. Chaque fois que Cléopâtre glissait les mains dans ses souvenirs ces derniers lui échappaient comme de l'eau vive. Une eau brûlante et nauséeuse qui lui aurait abimé les phalanges. Avant lui le néant, après lui le déluge. Ce vœux, il ne s'en souvenait plus. Il se savait avoir erré, éternellement, dans l'éther d'un orbe blanc, puis il avait chuté jusque sur ce canapé miteux. Et là, il avait serré la main d'un inconnu, serré ses lèvres contre les siennes, lui avait susurré « je te promet » et c'était perdu dans l'abime de sa propre existence. Il ne se souvenait de rien. Difficile de se croire satisfait ou non. Aristide lui avait expliqué, et chaque fois qu'on lui parlait d'étoile et de stella, il avait senti l'intime conviction, d'être plus qu'un humain, s'installer en lui. Et en même temps, cette soif de liberté qu'on lui arrachait alors qu'il commençait à peine à la concevoir. Tu viens de naitre mais tu dois m'aider. Ça sonnait un peu comme un glas, une gentille épée de Damocles le long d'une nuque gracile.

Cléopâtre haussa les épaules devant tant de misère, de tristesse. Touché par cet homme détruit, peut-être, touché par la maladie dans les veines, peut-être. Touché par ce propre sang courant dans son corps ? Touché par sa future liberté ? Bien plus surement que tout le reste.

Je te promet.

C'est d'un facile. Même tout éternel, les promesses sont des liens dangereux.
Mais les promesses n'engagent-elles pas que ceux qui y croient ?

TYPE; Specchio
POUVOIR; Le sang c'est la clef. Il tire sa force de ce sang empoisonné par le venin des aspics. Quelques goutes, une simple ligne carmine devient sous ses doigts agiles le plus beau des joyaux, la plus acide des drogues et la plus noire des encres.

En échange de ce pouvoir, Aristide se voit lentement privé de ses sens. Cruel pour quelqu'un qui souhaite se construire une vie sociale de devoir perdre un par un le moyen de vivre avec son nouvel entourage.
VOEU; Trouver une âme sœur
DATE DU PACTE;Il y a une semaine

Prénom ou pseudo habituel; Noa
Avatar; Mickaël d'Angel Sanctuary
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