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 A la limite de ton coeur

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Leo Accettura

Leo Accettura

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A la limite de ton coeur Vide
MessageSujet: A la limite de ton coeur   A la limite de ton coeur I_icon_minitimeSam 13 Aoû - 16:27

« I put a spell on you. Because. You’re. Mine. »
CCR.

Il l’aurait voulu. Terriblement. Placer ses doigts chauds entre ceux –froids- de la nippone. Une insertion criminelle dans son espace vitale, personnel. La dernière fois qu’il avait effleuré l’idée, c’était un regard noir qui l’avait accueilli. Autant dire qu’il avait été remis en place, sous une pluie de juron et d’insultes, toutes autant étrangères les unes que les autres pour lui. Et Leo avait accueilli la critique l’air innocent, la regardant de ses grands yeux bleus, comme s’il possédait le plus beau des spectacles, rien que pour lui. C’était son nouveau jeu. L’énerver et la faire rougir. Pour découvrir ces colorations qu’il ne se réservait que pour lui, en enfant égoïste protégeant son trésor. Son Secret. Un coquelicot timide naissant entre deux pierres. Le secret de leur histoire sur la ligne de leurs vies. Un sourire fin vint orner à nouveau son visage.

Il profita de passants arrivant en sens inverse pour se coller à Aya, frôler sa main l’air de rien. Et la regarder, l’air enfantin sur le visage. Il l’interrogea silencieusement et voyant qu’elle s’apprêtait à lui faire remarquer son écart de conduite de gentleman, il la fit entrer dans une boutique, la première qui passa par là. Heureusement pour lui, c’était l’épicerie dans laquelle ils devaient se rendre. L’abruti chanceux, comme dirait une certaine tornade blonde.

Faire les commissions pour June, c’était devenu un peu leur routine à eux deux. D’abord parce que sa mère ne râlait pas sur la gentille inconnue qui s’était installé chez eux depuis trois semaines, sans aucune préparation mentale à tout ceci –bien qu’elle semblait vivre l’arrivée de la pactisante avec beaucoup de joie, marmonnant des choses étranges à propos de son fils homo qu’elle n’aura pas. Adieu ses rêves yaoiesques.- Egalement parce que chaque individu vivant dans l’antre de la famille Accettura se devait de participer à la vie commune de cette dernière. Aya aidait donc aux courses, et à préparer le repas de temps en temps –la pauvre devant subir la lubie de June sur l’orient. Pour ce qui était du fiston, souvent absent dans la maison depuis trop longtemps, il semblait que la matriarche avait lâché prise de l’encourager à nettoyer le premier étage. En contrepartie, il pratiquait les réparations de la maison. Nous tairons l’épisode de la cuvette des wc lui éclatant en pleine figure.

Le rythme de vie de Leo s’était vu modifié, très légèrement. Il passait plus souvent chez lui, ne manquant pas une occasion de vérifier si l’asiatique n’avait pas pris la poudre d’escampette, depuis qu’elle semblait ne plus avoir besoin de son aide pour descendre les escaliers. A l’exception de cette petite attention, il disparaissait toujours sans prévenir, revenait parfois tôt le matin, l’air exténué et de nouvelles blessures recouvrant ses bras, détruisant ses vêtements en de petits lambeaux. Il griffonnait à de rares occasions de courts mots sur un petit post-it, qu’il avait pris l’habitude de placer sur l’entrée de la porte. Des « Je reviens pas cette nuit, oublie pas de nourrir Ray, sinon il hurle à la mort. » ou encore « T’as dormis la bouche ouverte, c’était mignon 8D » Omettant de dire qu’il l’entendait faire des cauchemars, ou se retourner trop violement dans son sommeil.

Mais Leo était toujours là. Présence discrète, l’attendant à la fin de son job, qu’elle avait repris trop rapidement à son goût. Il la raccompagnait, bavardant de rien, et surtout des choses les moins importantes. Il lui demandait comment s’était passé sa soirée, si elle n’était pas trop fatiguée, lui volait parfois un baiser, ouvrait la porte en premier, et s’assurait qu’elle ne s’exténuait pas trop. Parfois le ton montait. Un peu. Des reproches juste pour la forme, alors que leur contenu mourrait dans l’air ambiant, chassé par un sourire de trop. Une vie presque paisible à l’aurore de cette guerre.

Une fois les emplettes finies, Leo s’assurant de porter les objets les plus lourds, il lui proposa d’aller boire un verre, pas trop loin. Sur une terrasse, à l’ombre de la chaleur de l’été. Sans qu’elle n’ait le temps de refuser –parce qu’elle lui aurait sorti une excuse quelconque, il la kidnappa en direction de la brasserie en question. Mauvais timing. Aurait bien voulu la kidnapper.

« Tu viens boire un verre ? Oui. Super ! : smile :
Leeeee[…]eeeee[...]eeeeoooooo[…]ooooo !! »

Il y a des réflexes de survie, qui se gardent, alors que la situation n’invite même pas à les pratiquer. Enfin. Quand il était question d’un éclair orange, il était toujours bon d’avoir une liste de réflexes à adopter, au cas où, pour s’assurer de ne pas se retrouver à embrasser le tarmac, abattu par un objet blond identifié qui vous tombe dessus. Il lâcha les sacs, en même temps qu’il se crispait sur lui-même, se préparant à recevoir le choc en pleine face. L’impact ne fut pas long à arriver. Une furie en rollers arriva à toute vitesse, leur heurtant dans sa chaire. Il recula un peu, eu le souffle coupé, ne put –de ce fait- rire. Du coin de l’œil, il observa Aya, les yeux sombres. D’un geste de la main –qu’on aurait pu confondre avec un geste de douleur en réalité, mais qui ne l’était pas, ou si peu- il la rassura, alors qu’il chavirait encore à moitié sous le poids de l’asticot gigotant dans tous les sens, s’accrochant à lui tel un koala en manque d’eucalyptus.

« Hiiiiii ! Alexiiiiiis !! » A son tour, les esprits retrouvés, il sera la belle blonde, lui rendant son étreinte, rigolant de plaisir, tourna sa joue pour qu’elle y dépose une bise de bienvenue. « Ca fait siiiii longtemps. Au moins 1 mois. » Il la déposa sur le sol. « Comment t’as pu survivre sans moi durant tout ce temps ? »

Il lui ébouriffa les cheveux, remettant en place ses mèches de folles lui retombant devant les yeux. Alexis. Il sourit. Un épi de blé dans l’entrelacs de ses rencontres. Il se souvient comment elle lui était tombé dessus la première fois, technique de drague, assurément. Les discussions, les quelques verres, les délires parfois dangereux. Les couchers de soleil dans le parc de Milan, alors qu’il s’endormait à moitié sur banc. Les murmures de son nom à la naissance de son cou. Et des secrets. D’autres. Des mensonges et des oublis. Leur relation était allée le plus loin possible, à l’apogée de son potentiel. Et leurs vies avaient dévié. Parce que Leo était trop différent d’elle, dans les fibres de son être, de cet attachement qu’il avait à la Terre, mais également à la Lune. Combien de choses seraient divergentes de cette réalité, si la Dame Rouge n’avait pas existé ?

Mais de cette séparation, qu’il avait eu du mal à digérer, était ressortit un lien particulier, d’une complicité simple et muette entre les deux étudiants. Un lien de sécurité, qui, à de nombreuses reprises, avait soulagé les épaules d’un Leo fatigué. Fatigué de trop de choses. Et la vie les projetait avec tellement de ferveur dans l’exponentielle du temps qui les fuyait. De ces promesses qu’il n’avait pas sus tenir. D’autres qu’il s’acharnait à respecter. Parce que même si Alexis était une boule blonde hyperactive, c’était une boule blonde attachante.

Il s’éloigna d’un pas d’Alexis, se retournant vers la nippone, cru s’étrangler avec sa salive. Aya avait des yeux d’encres. De l’encre trop sombre pour son cœur. Bien qu’elle ne risquât pas de tuer la nouvelle arrivante, elle aurait pu faire n’importe quoi d’autre. Il dut se retenir de rire, pour ne pas vexer son Echo. Alors c’est ainsi quand on s’approche trop de Leo ? C’est si m.i.g.n.o.n. ♥️ Il sourit tendrement, l’amusement dans ses yeux pétillant, offrant plus de vivacité à ses iris bleus. Il s’approcha d’elle, ne s’indignant pas de ces distances de sécurité qu’il brisait le plus souvent possible, son nez presque sur celui de la nippone.

« Tout va bien se passer Aya. D’accord ? » Il se retourna vers Alexis, passa sa main sur les épaules de la noiraude. En présence rassurante. « Regarde Alexis, j’ai trouvé un chat errant ♥️. Elle s’appelle Aya. Elle grogne un peu, mais elle mord pas. Enfin, normalement… » Souvenirs des morsures du Cerbères. « Aya, c’est Alexis. Une abeille shootée au miel et à la bonne humeur. On est sorti ensemble… avant. »

Car maintenant il y a toi et il n’y aura que toi. Il ne savait pas ce qui l’avait poussé à lui dire la vérité. Il aurait pu s’égarer sur une autre rêverie, plonger dans un des délires avec Alexis. Les mots avaient juste filé au-delà de ses désirs, de ses capacités. Mais il sourit. Peu inquiet, plus amusé par ce que sa déclaration allait produire comme réaction chez Aya. Il n’y avait que cette envie de dire la Vérité. De s’égarer du mensonge dans lequel il avait tissé des pans de sa vie, qui l’avaient enserré dans sa relation avec la tornade blonde. Alors il ferait tout, pour préserver l’intégrité de sa relation avec la noiraude, contempler ses yeux tourmalines. Et la faire rougir. En un Secret. Pour eux deux. Juste pour Eux.

Spoiler:
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Alexis Lorenzo [Hily]

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MessageSujet: Re: A la limite de ton coeur   A la limite de ton coeur I_icon_minitimeLun 15 Aoû - 10:15

Take a look at my girlfriend
Cos She's the only one I've got
Not much of a girlfriend
Never seem to get a lot


En ce moment, Alexis délaissait ses skates vélos et autres trottinettes. Elle préférait utiliser encore ses rollers pour les courts trajets. Ou sa moto quand elle devait aller plus loin, mais ça faisait un petit bout de temps qu’elle n’en avait plus fait. Comme si la sortir du garage demandait trop d’effort. Pourtant elle savait qu’elle adorait ça, elle savait que ça aurait pu lui changer les idées. Oublier un instant ce qui bouillonnait dans son crâne depuis plusieurs semaines. Mais elle ne le sentait pas bien. Un écart était vite arrivé. Et le drap blanc s’envolait. Non pas qu’elle avait peur, chacune de ses ballades moto était justement dans le but de risquer de plus en plus. Mais pas quand elle n’était pas concentré. Elle n’arrivait pas à se ressaisir. Elle n’arrivait pas à retrouver sa joie habituelle. Bien sûr, elle arrivait très bien à faire comme d’habitude, ce n’était pas la question. Et seuls ses amis les plus proches auraient remarqué son petit manège. Heureusement, elle n’en avait pas tant que ça. Et si les autres pouvaient voir qu’elle n’était pas tout à fait comme d’habitude, jamais ils ne se seraient risqués à aller lui demander ce qui n’allait pas. Les gens n’aimaient pas les embrouilles et n’aimaient pas entendre celles des autres, surtout des filles un peu folles comme Alexis. Et puis de toute façon elle s’en fichait, ses problèmes, elle ne les racontait pas à n’importe qui. Oui c’étaient ses problèmes. Ca n’intéressait personne et personne ne pouvait les résoudre. Enfin presque personne. Mais la question n’était pas là. La question était de savoir ce qu’elle allait bien pouvoir faire pour se guérir. Mais avait-elle envie d’être guérie ? Dans l’absolu oui, elle n’aimait pas ne pas se sentir bien comme ça. Mais y avait-il vraiment un moyen ?

Elle toujours prompte à agir au quart de tour, la voilà bloquée dans un vicieux raisonnement dont elle n’arrivait pas à s’extirper. Il y avait au moins des dizaines de portes de sortie, mais elle n’en choisissait aucune, car aucune ne lui allait. La principale aurait été de continuer à vivre comme elle l’avait toujours fait, au jour le jour et de profiter. Sauf que ça ne lui suffisait plus. Elle allait échec sur échec et son vœu qu’elle avait formulé il y avait déjà cinq ans lui revenait constamment en tête. Elle rêvait de plus en plus souvent de cette fameuse nuit, de cette étoile descendant vers elle, de cette douleur et de ce pouvoir qu’elle ne contrôlait pas. Elle se revoyait prier à la lune, elle voulait voir le sens de sa vie. Elle voulait être sûre qu’il était là. Quelque part. Mais ses certitudes s’écaillaient au fur et à mesure que les jours s’égrenaient. Elle se refusait à aller voir quelqu’un de compétent pour en parler. Qu’aurait-il comprit de toute façon ? Et si elle lui parlait de cette fameuse nuit, l’enverrait-il dans un hôpital pour qu’on l’étudie ? Non c’était hors de question. C’était ses affaires, pas celle des autres. Il n’y avait qu’Elio pour la comprendre, pour la saisir. Tout ça pour oublier un certain châtain qui revenait hanter ses rêves quand la petite fée ne le faisait pas. Il lui manquait. Oh oui il lui manquait. Et pourtant elle ne pouvait se résoudre à partir à sa recherche. Elle ne voulait plus lui imposer ses problèmes de la sorte. Parce que Leo était trop important pour qu’elle se laisse aller. Alors elle préférait en parler à Elio. Elio l’écoutait ne jugeait pas et c’était quelqu’un de bien. Elle savait très bien que c’était le cas aussi de Leo. Et pourtant, ils étaient opposés tous les deux. Alexis aurait été incapable de choisir lequel des deux sauver si elle avait eu un dilemme. Ils étaient proches et pourtant si lointains. Elle ne réagissait pas de la même façon avec les deux. Ca pouvait paraitre imperceptible, et pourtant c’était le cas.

Elle ne les avait pas rencontrés à la même période, elle n’avait pas tissé les mêmes liens, elle n’avait pas partagé les mêmes choses et ça n’avait pas évolué pareil. Ils auraient pu être les deux hommes de sa vie et pourtant force était de constater qu’elle n’était ni avec l’un, ni avec l’autre. Parce que si c’était trop facile, ce n’était pas drôle. Et en attendant, Alexis était seule, incapable de trouver quelqu’un de bien, ayant cette faculté que beaucoup de fille appelait être un aimant à connard. Etre heureuse avec quelqu’un ? Toute seule ? Mais elle ne supportait pas d’être toute seule. Être heureuse dans on boulot ? Elle avait encore prit énormément de retard sur son mémoire et son directeur commençait à ne plus trouver ça vraiment drôle. Elle qui montrait tellement d’enthousiasme pour sa matière, voilà qu’elle n’avançait plus et piétinait sur son sujet. Il s’était inquiété, s’était heurté à un grand sourire disant que tout allait bien et avait vu un éclair blond filer aussi vite qu’il était arrivé. Oui Alex n’arrivait plus à se concentrer sur quelque chose. Elle ne dormait plus très bien, et sortait continuellement, comme si ça allait l’aider à rencontrer quelqu’un de bien. Elle savait que ce n’était pas la bonne attitude à avoir, mais elle avait l’impression que si elle arrêtait de chercher, c’était la fin et qu’il n’y avait plus d’espoir. Alors elle continuait à sourire, à rire, à danser, à raconter des bêtises, à draguer un peu. A se faire draguer beaucoup. Elle ne s’y retrouvait pas mais elle faisait avec. Ce n’était qu’une mauvaise passe, au pire, elle retournerait voir Elio, il l’aiderait, elle savait qu’il y arriverait.

Elle freina brutalement et manqua de peu de s’écrouler contre le bitume. Ca lui arrivait souvent les changements de direction comme ça. Elle passa à côté d’un glacier et demanda une boule vanille. La grande blonde traversa la place en douceur, sauta par-dessus une plaque d’égout et arriva dans une nouvelle rue. Et là elle le vit. Elle aurait voulu détourner les yeux et repartir dans l’autre sens mais c’était trop tard. Elle aurait voulu l’ignorer et faire demi tour parce qu’elle savait que dans l’état actuel des choses, le revoir n’était peut être pas la meilleure idée qu’elle puisse avoir. Son cornet venait de s’écraser par terre sans qu’elle s’en rende compte, et sans plus contrôler que ça cette envie irrépressible de se rapprocher de lui, elle commença à sprinter en hurlant le prénom de celui dont elle rêvait tant ces derniers jours. Un long cri de joie faisant se retourner nombre de passants. Et elle lui arriva dessus tel un boulet de canon à pleine vitesse. Mais c’était grâce à des réflexes bien ancrés en lui qu’il arriva sans trop de mal à la stopper dans son élan alors qu’elle s’accrochait à lui en riant, les yeux plus étoilés qu’ils ne l’avaient été depuis bien longtemps. C’était fait, elle était plus qu’heureuse de le voir et elle envoya au diable ses idées de ne plus le voir pendant un moment, d’essayer d’oublier qu’elle pensait à lui un peu trop souvent et tout le tralala. Il y avait Leo et elle, elle et Leo. Elle voulu l’embrasser distraitement sur les lèvres, comme elle avait tellement l’habitude de le faire mais ne rencontra que sa joue. Elle lui jeta un regard interrogateur un quart de seconde mais s’en accommoda, elle était déjà bien contente qu’il soit là.

- Un mois c’était comme un an ! J’étais en train de me transformer en fossile en attendant de te revoir ! Tu m’as horriblement et définitivement trop manqué !

Les mots sortaient de ses lèvres sans qu’elle puisse les contenir. Elle aurait voulu être calme, dire qu’elle était heureuse de le revoir mais sans plus, elle aurait voulu être un peu plus mature face à lui. Mais elle se rendit compte qu’elle en était incapable. Face à lui, elle perdait tous ses moyens et ne pouvait s’empêcher d’être autant excitée et souriante, comme avant. Parce que Leo avait cet effet là. Et puis elle comprit, un peu tard peut être qu’il n’y avait pas que Leo et elle, elle et Leo, mais qu’il y avait Leo, une jeune femme brune, et elle. Elle la regarda d’un air interrogatif, cherchant à comprendre. Qui elle était, ce qu’elle faisait là et tout le reste. Mais le poids étrange qui alourdit son cœur ne tomba qu’un peu plus tard, quand Leo lui passa une main sur l’épaule.

« Regarde Alexis, j’ai trouvé un chat errant ♥. Elle s’appelle Aya. Elle grogne un peu, mais elle mord pas. Enfin, normalement… Aya, c’est Alexis. Une abeille shootée au miel et à la bonne humeur. On est sorti ensemble… avant. »

Le cerveau d’Alexis passa en pilotage automatique sur le mode « agir comme d’habitude » même si son sourire avait perdu un peu d’éclat, c’était imperceptible. Elle se jeta sur Aya, l’habitude quoi. Pour l’enlacer et lui faire la bise.

- Hello ! Enchanté de te connaître ! Tu connais la différence entre un corbeau et un bureau ?

Dans l’expression de la jeune femme en sombre, elle éclata de rire.

- Pardon, c’est vrai que ça peut faire bizarre la première fois, je suis un peu incontrôlable.

Elle posa sa main sur le bras de Leo comme pour vérifier qu’il était toujours là, comme pour se donner un peu plus de courage, pour se rassurer.

- Et tu vas bien ? Tu fais attention aux murs ? Je t’avoue que j’ai quand même dit bonjour au tarmac ces temps-ci, mais j’ai essayé de faire attention.

Les pansements sur ses genoux et coudes en témoignaient. Mais elle n’avait pas d’importance, seul lui comptait et elle espérait qu’il avait fait moins de connerie qu’à l’époque, même si au fond d’elle, Alexis en doutait, parce que Leo, on ne pouvait pas le changer, et c’était aussi en partie pour ça qu’ils n’étaient plus ensemble. Elle regarda en direction d’Aya et lui fit un grand sourire. Elle avait de la chance, c’était beau.
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Aya Murazaki [Sky]

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MessageSujet: Re: A la limite de ton coeur   A la limite de ton coeur I_icon_minitimeLun 15 Aoû - 20:12

Lumière contre ténèbres
Fil d'or contre cheveux d'ébène
Se noyant dans le même regard
Toi, celle qui ébranla la confiance du Cerbère
Qui es-tu ?



    Sky me l'avait souvent dit.
    Des cendres, des débris d'une vie sort parfois quelque chose de plus beau, de plus fort. Il ne devait certainement pas avoir la même vision des choses que moi en prononçant ses paroles et pourtant c'était à peu près ce qui se passait.
    Mon monde avait glissé vers la douloureuse pente de la destruction, s’effritant en de multiples étincelles lorsque le fil ténu qui me rattachait encore un peu à mon passé s'était brisé dans un souffle.
    Mais j'étais toujours là. Toujours debout, sous la coupe bienveillante et agaçante de lagons d'opaline. Leo.
    Leo, l'ombre souriante d'un Cerbère au regard douloureux, méfiant. Cette nuit là avait marqué le début de toutes les autres et mon début d'aventure dans la maison des Accettura.
    Car oui ! Aux côtés d'une mère que je qualifiais intérieurement "d'hystérique" par moment, d'un fils au même regard bleuté qui me taquinait continuellement, ma patience et mon courage était mis à rude épreuve. Et pourtant, j'acceptais leurs facéties avec le sourire, savourant secrètement, volant consciemment des petits moments de joies dans un univers qui m'était alors inconnu.
    J'étais l'étrangère, la meurtrière. Le Cerbère.
    Finir sous la pluie battante, le poil hérissé de colère était pourtant ce que j'avais prévu au tout début. Mais j'avais cédé, rendu les armes un moment, accepté. Et surtout été acceptée.
    Trois petites semaines où mon espoir avait vaincu mes craintes avec une facilité déconcertante. Trois petites semaines où j'avais fait la connaissance de l'univers de Leo, de ses inspirations de héros en couche culotte à collants fluo, de ses angoisses de me voir disparue comme un coup de vent, de son entourage. June. Aussi colorée que les cerises de son prénom, qui m'avait accueillie sans me connaître plus que cela. Sans chercher. Juste sourire encore et encore.
    De ce sourire douloureusement caractéristique.

    Je m'étais adaptée tant bien que mal, participant aux tâches ménagères comme je le faisais dans mon appartement, à la cuisine en essayant de leur apprendre les rudiments de la cuisine asiatique. J'avais eu en effet la mauvaise idée de l'évoquer et voilà que la mère de Leo avait eu comme nouvelle lubie de vouloir manger japonais une fois par semaine. Seul hic, je ne savais pas si bien cuisiner que cela et les premiers essais avaient été ... légèrement catastrophiques. De quoi alimenter les moqueries de Leo et mes sarcasmes échangés.
    Et les nuits où son absence se faisait étrangement sentir, j'en venais à regretter sa présence, sa chaleur, sa voix moqueuse, me titillant jusqu'au point de non-retour : des yeux noirs de jais et de promesses de mort qui le fixait furieusement.
    Il arrivait souvent qu'à son retour, fourbu et les cicatrises béantes, je sois là, alerte, dans l'ombre. Dire quelque chose ne servait à rien, et c'est sans même un soupir de désapprobation que pourtant je ressentais, je l'aidais. Tout simplement.
    Ce qui se nouait ces soirs-là n'avait pas besoin de mots, ne se constituait qu'en de longs regards échangés.
    Des silences similaires mais d'un autre ton prenaient parfois place dans nos conversations, sur les inconnus de l'immeuble, de cette gamine, mais aussi sur ma volonté de récupérer mes affaires, de finir les miennes. Vengeance endormie, habilités enfouies.
    Toute vérité n’est pas bonne à dire …
    Nos silhouettes face à face étaient encore baignées d'obscurité. Obscurité qui s’effaçait peu à peu au fil de quelques rares sourires échangés, frôlements de mains rapidement balayés.

    Mais j'avais et cela dès le début, refusé de réduire mon monde à la maisonnée, si bien qu'une semaine plus tard, j'avais repris mon poste au Magenta, la première soirée obligée de rentrer avant l'heure de fin de service sous le regard mécontent et inquiet de Fabio. Il avait bien failli m'arracher la tête en me voyant revenir deux jours après ... Têtue, vous avez dit ?

    Pour se venger, j’en étais persuadée, il avait certainement passé le mot, si bien que pendant quelques jours on ne parla que « du petit ami d’Aya » et tout le monde avait fini par le considérer comme tel, vu qu’il m’accompagnait souvent. Les foudres de mon regard, parfois fuyant, gêné, n’avaient rien arrangé…

    Il fallait bien dire que j’avais encore du mal à gérer tout cela. Je réagissais à l’exact contraire de ce que j’aurais voulu au fond. Une handicapée des sentiments. Trop sauvage, trop instinctive pour accepter de se faire approcher de trop près. Accepter ses sentiments, c’est une chose, les assumer dans les faits en est une toute autre. Et malgré mes désirs enfouies, mes envies fugaces, je n’arrivais pas véritablement à faire de pas vers Leo, reculant, furieuse quand lui s’en jouait comme un funambule professionnel. Car au fond, restait une peur irraisonnée de moi-même, de lui, d’un nous.
    D’un nous qui s’était déjà gravé à l’encre écarlate dans nos prunelles.
    Clown riant des regards noirs d’encre, j’étais son cobaye, sa marionnette, tombant à chaque fois dans le piège de ses grands yeux bleus et de son sourire pour qu’il en profite.
    Délicieusement agaçant. Horripilant.

    Tout comme cette après-midi où je regardais le manège de Leo du coin de l’œil, petit rituel des courses qui était devenu une habitude faite en duo. Et lui qui souriait comme un bien heureux ayant devant les yeux la plus belle chose connue. Veux-tu arrêter ton cirque Leo !?
    Il récolta une œillade meurtrière qui semblait lui dire « Tu crois quand même pas que j’n’ai rien vu, me prends pas pour une idiote ! » au moment où le dos de main frôla la mienne, déclenchant un petit frisson.
    J’ouvris la bouche, pour la refermer l’instant d’après, reproches inutiles, secouai la tête, embarquée d’un seul coup dans une boutique ; l’épicerie où l’on devait faire les courses pour la semaine. Après s’être chamaillé sur qui porterait quoi, les pavés se déroulaient de nouveau sous nos pieds, l’air frais voletant, jouant avec les mèches de cheveux rebelles des passants.
    Un instant de répit dans la lueur de nos vies. Qui éclata en une étincelle dorée.
    Un boulet de canon blond débarqua et se jeta littéralement sur Leo, le renversant presque sous l’élan.

    Je mis quelques secondes à comprendre ce qui venait de se passer, le verre proposé, la moue décidée de Leo et cette … chose qui débarquait comme une furie en hurlant son nom.
    La méfiance et la surprise se bataillaient dans mes prunelles sombres. Tandis qu’instinctivement, un éclat de métal s’était glissé dans une de mes mains, alors que l’autre rattrapait un sac. On ne savait jamais, hein.
    Un frisson sur le bord d’un lac de sang imperturbable. Un sursaut, comme une pointe d’argent silencieuse qui s’insinuait dans mon esprit, m’inspirant le doute devant le comportement de la jeune fille qui venait de débarquer.

    Grande, blonde. Des yeux de soleil et un sourire qui semblait refléter son éclat quand elle posait son regard sur Leo.
    Mon exact opposé et plus encore …

    Déboussolée, presque effrayée, je reculais d’un pas tandis que leurs effusions de joies de se retrouver envahissaient mon monde. Ca me semblait trop pour de simples ou même de très bons amis qui se retrouvaient, même après un mois d’absence. Trop.
    Ma salive se coinça dans ma gorge, la rendant acide à la vue de cette perche blonde qui se collait à Leo. Mon Leo !<3 Cette main sur son bras et cette envie vibrante de plus, qu’elle retenait. D’où me venait ce sentiment d’appartenance, alors que même le terme me répugnait ? Je ne devais pas. Je n’aurais pas du éprouver cette fureur qui me secouait les tripes violemment, comme si on avait retourné mon esprit et mon être pour en faire un champ de ruine sentimental. Mais elle labourait toute raison. Je ne comprenais pas, plus, happée par une peur soudaine, ancrée, ou plutôt je ne comprenais qu’une chose.
    Cette Alexis était dangereuse.
    Et le Cerbère gronda, sa noirceur emplissant mes yeux sous ceux inconscients ou presque, des deux autres.
    Je serrai plus fort l’éclat de métal coincé entre mes doigts, le faisant disparaître à regret quand Leo se pencha vers moi, puis vers l’inconnue, tout sourire.

    « Regarde Alexis, j’ai trouvé un chat errant ♥. Elle s’appelle Aya. Elle grogne un peu, mais elle mord pas. Enfin, normalement… »

    Pardon ? Un chat errant ? Des deux, à présent, je ne savais pas sur lequel sauter dessus en premier. Leo récolta d’un regard empli d’acidité et de consternation colérique. J’aurais très bien pu le prendre avec humour, je n’étais en réalité pas tellement fâchée mais plutôt vexée de la manière dont on me présentait, trouvant la formulation un peu trop ironique.
    . « Aya, c’est Alexis. Une abeille shootée au miel et à la bonne humeur. On est sorti ensemble… avant. »

    L’acidité devint froideur aux derniers mots prononcés par le jeune homme. L’hiver revenait. Mon souffle rata un cran, devenant un instant douloureux.

    Ah … Je comprenais à présent mieux la complicité qui semblait régner entre eux deux, mais au lieu de me rassurer, ses paroles ma glacèrent le cœur. Mes pensées les imaginaient ensemble, souriant, enfants du soleil et d’une clarté qu’ils semblaient partager, creusant peu à peu des sillons sanglants aux abords de mon cœur. J’essayais de les barrer, de les raturer mais elles avaient commencé à naître et ne semblaient pas vouloir arrêter leurs courses.

    Le prénom de la blondinette, bien que plus grande que moi, qui me souriait trouva soudain un écho pas si lointain que cela.
    C’est ça … June m’avait confondue avec … Elle ?
    Et alors que je la scrutais, m’obligeant diaboliquement et inexorablement à établir une comparaison, Alexis me sauta dessus !

    -Hello ! Enchanté de te connaître ! Tu connais la différence entre un corbeau et un bureau ?

    La comparaison avec le chat ne fut cette fois-ci pas volée, me raidissant instinctivement à son contact, enlacée dans ses bras qui me faisaient dresser les poils tout debout. Pour un peu, j’en aurais poussé un feulement indigné !
    L’incompréhension et la stupéfaction marquait mes traits, la lueur dangereusement méfiante toujours au fond des yeux alors qu’elle s’écartait de moi, heureusement. Pour elle.
    Les sourcils arqués, j’en étais toujours à comprendre son espèce de blague alors que la blonde reprenait son babillage joyeux.
    Son rire lézarda les murs pour venir se ficher dans mon esprit comme de minuscules pointes d’un « ce que tu n’es pas » tout aussi stupide que les peurs qui s’éveillaient peu à peu.
    Il sonnait comme des ténèbres aux couleurs dorées venues assaillir la tranquillité de mon obscurité. Un seul son. Capable aussi bien d’apaiser mon esprit comme de le mettre sans dessus dessous.

    -Pardon, c’est vrai que ça peut faire bizarre la première fois, je suis un peu incontrôlable.

    Incontrôlable, c’était peu dire … C’était quoi cette fille ?!
    Essayant de retrouver une presque maitrise de moi-même, la discipline japonaise s’étant enfuie en même que toutes mes certitudes, j’esquissai un petit sourire.

    « Non, ce n’est pas grave, enchantée … »

    Ma voix ne pouvait se défaire d’une petite note sèche, avertissement tacite, malgré une volonté de paraître aimable, gentille. J’avais bien du mal à maintenir les apparences, ne pas laisser tomber le masque terrible d’une âme soudainement inquiète.
    Tout comme moi, Leo était loin d’être un enfant de cœur, et qu’il ait des ex ne me choquaient pas plus que cela. Je m’y attendais plutôt. Cependant se retrouver en face, s’efforçant de sympathiser alors que des deux côtés les sourires légèrement crispés apparaissent, c’est une toute autre affaire. Et pas des moindres …
    Ma main frôla alors celle de Leo sans la saisir, timide. Heureusement pour lui, d’ailleurs.
    Elle aurait été dans la mienne qu’elle aurait été broyée sous la pression de mes doigts, saccadée.

    Et c'était bien la première fois que cela m'arrivait à un tel stade. Je flippais. Sans raison ou non. Le perdre dans cette ombre blonde, le voir disparaître à ses côtés. Comme la réalité qui vous tombe de nouveau sur les épaules, vous coupant le souffle dans l'indifférence de votre existence.
    Je me martelais, essayant de me persuader que le sourire d’Alexis était sincère.
    Qu’elle n’était pas potentiellement une cible menaçant la bulle de petit bonheur qui me semblait tout à coup bien fragile.
    Mais les idiots sont bien incapables de voir leur bonheur, c’est connu.
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MessageSujet: Re: A la limite de ton coeur   A la limite de ton coeur I_icon_minitimeVen 19 Aoû - 17:06

« Tu lui susurres les mots doux. Les mots de ta vie. Ceux que tu ne réserves qu’à lui. Qu’au bon. Qu’à l’unique. »
Murmures.

Aujourd’hui nous serons les spectateurs d’un triste évènement. De la prolongation de cette fracture qui marquait le couple de Leo et Alexis, depuis leur première rencontre peut-être. De deux vies qui se tutoyaient trop souvent. Qui un jour eurent fini par s’abandonner l’une à l’autre. Pour mieux se séparer. En un dernier éclat usé par le temps. De ces efforts que Leo ne pouvait pas se permettre de faire pour Alexis. De ces questions auxquelles il s’interdisait de fournir des réponses. Pour protéger le plus petit éclat d’étoile dans les yeux de la milanaise. Et puis, pour une raison plus secrète également. De cette peur de la voir disparaitre, s’enfuir s’il lui révélait tout. Tout ce qu’il savait. Tout ce qu’il faisait. Mon pauvre Leo, toi qui es si loin de la vérité. T’es-tu refusé de la connaitre mieux que ça pour te fourvoyer à ce point ?

Leo sourit, de la manière la plus innocente possible, ne percevant pas le changement d’éclat dans les yeux d’une étudiante trop animée. Non. Il ne perçut ni le changement de son teint, ni l’affaiblissement de son sourire. La joie l’aveuglait, comme ces rêves d’un monde meilleur lui avaient troublé la vue dans son adolescence. Choix inconscient peut-être. De ne rien faire pour la blesser plus que cette fêlure s’immisçant dans le cœur d’Alexis. Ne rien voir. Ne rien percevoir. Et faire de Leo- pour ce Rp- un aveugle, un peu trop aveugle.

Et se commençait le jeu des retrouvailles de deux corps, de deux esprits, qui ne s’étaient pas aperçus depuis longtemps. Trop longtemps ? Te rendras-tu compte de ce que tu as raté Leo ? Des fils de sa vie apparaissaient ainsi dans le coin de sa tête. Flash-Back malicieux. D’un corps qui en découvre un autre, de cette manière qu’Alexis avait de l’embrasser en déposant ses lèvres sur le bord de celles de Leo, de murmurer son nom. De cette manière qu’elle avait de piquer ses t-shirts « parce qu’ils sont cools, merde. – et je fais comment pour sortir ? – Tu ne pars pas. Jamais. » de ces jeux de mots, jeux de promesses qu’Alexis savait que Leo ne tiendrait pas. Et de cette habitude de ne pas le croire. « Ce ne sont que des mensonges. Tu resteras, n’est-ce pas ? » et leo qui n’avait de cesse de répondre à ce genre de questions par un sourire désolé, alors qu’il franchissait le pas de la porte de son appartement, en lui tournant le dos. Pour disparaitre. Jusqu’à la prochaine fois qu’il la prendrait entre ses bras.

Les doigts de Leo replacèrent une mèche blonde derrière l’oreille d’Alexis, en un geste fraternel, alors qu’elle l’assaillait de sa réponse. Elle était heureuse de le revoir. C’était la même chose pour Leo. De retrouver Alexis, une des rares personne qui ne lui posait pas de questions sur le pourquoi de ses départs si soudaines, de ces blessures plus nombreuses à chaque rencontre, d’être –presque- toujours là quand il ne le fallait pas. De se taire de ces questions dans un silence de souffrance. Et il l’écouta, déblatérer sur ce mois passé, de ces choses presque insignifiantes, qui faisaient toute la particularité d’Alexis. De retenir beaucoup de détails, des broutilles, de faire semblant d’ignorer le plus important, pour se concentrer sur ce qui va, d’une manière ou d’une autre.

« Je suis persuadé que tu serais un fossile fort bruyant et qui aurait beaucoup de choses à raconter. Puis, taper la discut’ avec l’archéologue qui te découvre, ça serait sympa, non ? »

Il rigola face à la mine d’Alexis, qui sans l’avoir entendu se jeta sur sa nouvelle cible. Immédiatement, comme si tout cela se passait dans son propre corps, il perçut la tension s’installer chez Aya. Aurait-il dû préciser qu’Aya n’était pas une accro aux accolades affectives ? Non. Le sourire de Leo s’élargît un peu, reflétant toujours ce trop grand élan de bonté et d’affection. Mais ce n’était plus pour Alexis – elle lui tournait le dos, la fourbe- Mais pour Aya, la rassurer. Lui promettre que rien de dangereux n’arriverait. Pas aujourd’hui. Alors il plongea ses iris bleus dans l’obscurité de son regard, la rassurant avec ces œillades qu’il avait l’habitude de lui offrir. La rassurer. De cette trop forte affection qu’il avait pour elle, qui coulait dans ses veines comme le poison délivré par la vilaine Reine à Blanche Neige.

Le flux de paroles d’Alexis se déchaina, comme à son habitude, en un flot de mots et d’interrogations. Poser des questions sur les autres pour apprendre à mieux se comprendre soi-même. Il sourit, curieux de voir quels étincelles la rencontre entre les 2 A de sa vie allait donner, quels rebondissements cette réunion du hasard allait créer. Peux-tu seulement te douteur que cela les détruirait plus que de les réjouir ? Je t’avais prévenu Aya, que sur toi tombera la Fatalité. La fin de tes espoirs, premier acte. Et en Bonus, la destruction de ceux d’Alexis, gentille fille…

Ses mains se firent plus chaudes sur Aya, l’assurant silencieusement qu’il était là, avec elle, et qu’il n’y avait pas de raison d’avoir peur. Que les contacts humains pouvaient avoir du bon parfois. Si tu savais combien tu te fourvoyais. Faux bonheur articulé sur des idéaux bancales en ce temps de crise. Et Leo chassait tout ceci, ne se souciant que d’Aya en un adolescent trop grand, trop heureux, pour observer ce qui se passait juste sous ses yeux.

« Allez, n’ai pas peur, elle ne griffe pas. »
« Non, ce n’est pas grave, enchantée … »

Leo aurait pu avoir une réaction débile. Faire genre : « Oh ! Mon dieu ! Elle parle. » Mais il se serait juste pris un coup de poing sur l’épaule, et un regard noir. S’il avait été seul, il se serait exprimé de cette manière. Mais il n’était pas du genre à taquiner en surplus la nippone, devinant que n’importe quelle blague qu’il aurait fait aurait été la malvenue. Alors Leo choisit de se comporter d’une manière un peu plus sérieuse, comme il le faisait plus souvent depuis qu’il croisait Aya tous les matins.

« Et tu vas bien ? Tu fais attention aux murs ? Je t’avoue que j’ai quand même dit bonjour au tarmac ces temps-ci, mais j’ai essayé de faire attention. »

Il se laissa toucher le bras par Alexis, se pencha même sur elle pour la pousser un peu, se détachant distraitement d’Aya. Aya et Alexis. C’était deux vies différentes. Deux bonheurs différents. Qui pourtant, avaient les mêmes failles. Les mêmes blessures. De l’un envers l’autre. Leo ne promettait rien à Alexis. Aya ne promettait rien à Leo. Il s’impliquait à lui faire découvrir la vie comme il la percevait. Comment le marchand de journaux trois rues plus loin que sa maison prenait une attention toute particulière à plier les journaux sur son étalage. Comment la voisine souriait à chaque fois qu’elle déposait une tarte aux cerises sur le rebord de la fenêtre. Comment le soleil se levait, en teintant le ciel d’orange, de rouge, d’or, d’amour.

Leo offrait à Aya cette vision du monde qui n’appartenait qu’à lui. D’un univers dans lequel il avait évolué toute sa vie, dans lequel il avait appris à coloré le terne de la vie quotidienne en des touches de joie et de bonne humeur. C’était son monde à lui. Qu’il offrait. Petit à petit. Pour construire un univers à deux, pour eux.

Sa vie prenait un goût différent. Plus calme. Plus tendre. Sa relation avec Alexis, elle était plus fusionnelle. Comme deux corps qui se retrouvaient après trop d’attente. De l’impulsivité. Du désire. Du rire. Du plaisir. C’était comme boire à la fontaine de Jouvence, à même la source. Découvrir Alexis dans son unicité. Et Leo avait commencé à l’aimer. Un peu. Et c’était déjà de trop. Le lion le savait au fond de lui, que jamais il ne pourrait se permettre ce genre de mots d’affection que parfois elle lui susurrait au coin du lit. De ces rêves de promesses qu’il ne pouvait pas lui offrir. Et qui, pourtant, à plusieurs reprises, les mots lui avaient brulé les lèvres, de par cette volonté de sortir de son être et de lui murmurer, aussi, des promesses qu’il aurait voulus tenir. Mais ce n’était pas possible. Leo le savait. Depuis le début. Alors, ils ont rompu. La cruauté de la vie dans toute sa banalité.

« Les murs ? Disons que c’est une relation compliquée. J’ai beau les évités, ils m’aiment de trop ;w ; Mais je fais attention. Un peu. Pis tu s- »

Il s’arrêta. Où l’étonnement se lut sur son visage. Leo n’était pas bête, encore moins stupide. Il savait comment se comporter avec Aya. Il savait comment se comporter avec Alexis. Si cette dernière lui touchait le bras, ce n’était pas si étrange que ça, vu tous les câlins et autres attaques physique qu’ils pouvaient se faire. La raison pour laquelle il s’était arrêté, dans l’élan de sa phrase, ce fut ce léger contacte sur le dos de sa main. D’une main froide. Qui l’appelait à l’aide.

Aya. Elle restait l’ombre mystérieuse de sa vie. Où la découvrir chaque jour était un nouveau défi. Défi qu’il ne se lassait pas de relever. Pour l’observer. A tout moment. Et percevoir les changements. De ses réactions, moins virulentes. De ces attentions, que s’il n’offrait pas, savait qu’elles lui manquaient. Et bien que l’inquiétude dévorait Aya, jusque dans ses doigts, pour qu’elle lui fasse cette légère attention, il remarqua qu’Alexis aussi, avait besoin de réconfort. Alors Leo prit son sourire de grand réconciliateur, médecin des soucis, des cœurs, et des inquiétudes les plus profondes. Un sourire qu’Alexis connaissait bien. De ces heures passées à discuter. Du pourquoi. Du comment. Du quand. De toutes ces choses de la vie qui semblaient lui apporter un questionnement fondamental. Et Leo, y répondait simplement, comment il voyait les choses. Avec une approche légère. Heureuse.

Il regarda quelques secondes Aya avant de prendre sa main. Aucun doute dans ses regards. Juste sa présence. Comme toujours. Etre là avec elle. Pour elle. Leo se rapprocha D’Alexis.

« C’est comme toi, à ce que je vois. Notre affection pour tout ce qui blesse. » Ton amour pour moi. Mon amour pour elle. « Bon. Je vous emmène boire un verre, toutes les deux. Vous allez me faucher, mais c’pas grave ~ Oh. Pis vous portez les affaires. Parce que si je vous tiens toutes les deux, je pourrais pas. J’ai pas encore plusieurs bras. Et malheureusement, pas de pouvoirs magiques non plus. »

Faux. Depuis quand lui mens-tu Leo ?

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Alexis Lorenzo [Hily]

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MessageSujet: Re: A la limite de ton coeur   A la limite de ton coeur I_icon_minitimeMer 24 Aoû - 5:38

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j'envoie

Tu te calmes Alexis, après tout ce n’est rien. Leo et toi vous vous êtes promis des tonnes de choses futiles, mais jamais de rester ensemble pour toujours. Car ça allait de soi que ce n’était pas possible. Et ça allait de soi qu’il n’allait pas rester tout seul toute sa vie. Tout comme tu ne l’as pas été. Tu as déjà eu une montagne d’aventure alors pourquoi tu te formaliserais sur celle de Leo ? Lui s’en fichait bien, sauf peut être quand il devait recoller les morceaux mais bon. Jamais il ne lui faisait vraiment de remarques sur les hommes qui défilaient dans sa vie. Pourquoi elle se serait permise ? Parce que Leo était différent. Leo n’était jamais avec quelqu’un pour un mois. Leo prenait soin de ses copines. Leo c’était Leo, qu’aurait-on pu dire de plus ? Qu’il soit avec quelqu’un d’autre c’était normal. Totalement normal. Et pourtant Alex se rendit compte à quel point ça pouvait lui faire mal présentement. Mais il fallait tout bonnement qu’elle l’oublie, qu’elle n’y pense pas. Jalouse ? Pourquoi ? Leo et elle n’étaient plus ensemble depuis un moment. Il y avait prescription c’était évident. Ah ah. Il fallait simplement faire bonne figure. Alex n’était pas du genre à baisser les bras après tout. Elle n’allait pas partir pour si peu. Elle avait quand même le droit de profiter un peu de lui. Au diable ses bonnes résolutions de rester loin. Rester loin de Leo c’était impossible. Elle avait bien le droit de rester un peu. Oui juste un peu ce n’était rien. Savourer un peu sa présence et après partir à toute vitesse, comme d’habitude. Oui c’était un bon plan. Et sur ces pensées qu’elle espérait positives, elle se maquilla un sourire ravi, un sourire habituel.

Et pourtant à l’instant, rien ne semblait plus compliqué, plus insurmontable. Parce que son cœur était au bord de ses lèvres rien qu’à cette mèche qu’il replaçait derrière son oreille avant de plonger dans des entrailles à chaque regard qu’il lançait à cette amie en sombre, à l’air méfiant et un peu renfrogné. Tout son contraire à vrai dire. Elle était bien moins folle et excitée qu’elle. Elle ne voulait pas croire qu’elle avait ainsi énervé Leo. Il lui aurait dit ou fait comprendre. Donc il ne fallait pas tirer de conclusions hâtives. Ce n’était pas parce qu’elle était ton parfait opposé qu’ils s’étaient séparé à cause de son apparence et de ses délires. Non Alexis savait très bien pourquoi ils n’étaient plus ensemble. Parce que tout avait commencé à s’étioler à force de non dits et de fausses promesses. Jamais l’honnêteté n’avait été le ciment de leur couple. Et c’était en partie ça qui les avait perdu. Et Aya ? Lui disait-il la vérité ? Savait-elle, elle, pourquoi revenait-il constamment couvert de blessures ? Alors qu’Alexis essayait de faire bonne figure en les soignants de son mieux, avait-elle le privilège d’être au courant ? Lentement une mauvaise sensation s’insinua en elle. Quelque chose qu’elle ne ressentait quasiment jamais. Et ça lui faisait de plus en plus mal. Elle ne savait bien, il ne fallait pas qu’elle se fasse des idées ou qu’elle commence à croire n’importe quoi. Elle n’était pas au courant d’eux. Peut être n’étaient-ils que de simples amis ? Et pourtant au fond d’elle, elle savait que c’était faux. Elle-même ne pouvait pas se croire dans ce cas. Elle ne savait pas où ils en étaient, mais la sensation qu’ils dégageaient prouvait qu’ils n’étaient pas que de simples amis.

Elle sentit Aya se raidir alors qu’elle lui sautait littéralement dessus. Et même si à première vue elle ne l’appréciait pas, elle s’en voulut de donner d’elle cette première impression. Pour sûr qu’elle n’était pas pareille. Elle semblait un peu timide, ou renfermée. Ou juste celle qui ne se lie pas facilement et qui n’a pas envie de parler. Et Leo le savait très bien. Elle sourit. Gentiment, amicalement, douloureusement. En voyant cette main sur l’épaule, on voyant ce sourire qui ne lui était plus adressé, en voyant cette façon de la rassurer. Alexis n’avait pas besoin de ça, elle était trop extravertie. Il le savait. Et elle le connaissait. Même si elle ne savait rien de lui, elle le connaissait. Elle reconnaissait ses sourires, ses façons d’agir, de parler, de vivre. Elle reconnaissait ses intentions en un regard. Et ses intentions étaient totalement tournées vers elle. Uniquement vers elle. Et le blue commença à couler de plus en plus dans ses veines. Il fallait juste se retenir de le montrer. Elle tablait sur le fait que Leo était bien trop absorbé par sa nouvelle chère et tendre pour s’en apercevoir. En tout ça, cet évènement venait de la motiver de plus belle pour essayer à tout prix de l’éviter par la suite. Elle était en trop dans ce couple qui rentrait des courses. Être une ex, c’était beaucoup moins glorifiant que d’être l’actuelle. Et puis que pouvait savoir Leo de ses réflexions actuelles, de ses problèmes personnels ? Il avait bien d’autres choses à gérer.

Leo se rapprocha un instant d’elle, en réponse à sa phrase. Alexis sentit son cœur battre légèrement plus fort. Il fallait qu’elle se contrôle, ce n’était qu’amical entre eux. Ca ne serait jamais plus qu’amical. Alex savait se faire beaucoup de raison sur ses ex à elle. Mais elle commençait à se rendre compte qu’avec Leo, rien n’était aussi simple. Rien ne l’avait jamais été. Et elle s’était trop voilée la face pour juste profiter de ses étreintes, de ses baisers, de ses phrases débiles qui devaient la rassurer. Elle préférait ignorer que de le perde. Ce qui n’avait même pas fonctionné au final. Il était intouchable. Alors pourquoi cette peur insidieuse qu’Aya puisse l’appréhender bien plus qu’Alex n’ait jamais réussi ? N’était-elle pas assez bien pour qu’il se confie à elle ? Pour qu’ils partagent ? Son cœur battait douloureusement. Elle aurait pu, en quelque avancées de roller s’enfuir loin de cet endroit. Elle aurait sauvée deux personnes. Aya et elle-même. Car si ça avait été l’inverse, nul doute qu’Alex l’aurait bien accueilli. Mais au vu d’Aya, ce n’était pas étonnant qu’elle n’agisse pas ainsi. Au fond de soi on avait toujours cette peur de se faire totalement comparer, rejeter. Elle ne doutait pas que la demoiselle en sombre pensait ceci. Et Alex n’avait nullement l’intention de les séparer. Elle n’avait pas son mot à dire, elle n’était qu’une ex.

« Les murs ? Disons que c’est une relation compliquée. J’ai beau les éviter, ils m’aiment de trop ;w ; Mais je fais attention. Un peu. Pis tu s- »

Alexis regarda l’air étonné de Leo avec une expression similaire. Pourquoi venait-il de s’arrêter ainsi ? Il vit l’attention vers Aya. Comprit. Essaya tout bonnement de l’ignorer.

- Tu ne changeras jamais sur ce point je pense. Essaie de t’entrainer à les esquiver ! Comme à saute mouton ou le ballon prisonnier.

Parler joyeusement, faire mine de ne pas se rendre compte qu’il devait à peine l’écouter d’une oreille trop plongé dans le comportement de sa copine. Lui tenant cette main qu’Alex avait lâché. Elle l’ignora. Fit semblant de l’ignorer. Elle avait cette capacité de ne pas s’inquiéter pour elle, pour ses délires, pour ses prises de risques, pour ses rencontres avec le tarmac. Mais pour lui ce n’était pas la même chose. Pour lui elle s’inquiétait, pour lui elle avait peur. Pour lui elle essayait de faire bonne figure devant ses blessures, ses cicatrices, son sang. Elle faisait son possible. Mais quelqu’un l’avait remplacé dans ce rôle là. Elle ne doutait pas qu’Aya puisse prendre soin de lui à sa manière, s’inquiéter. Tout ce qu’elle espérait, c’était qu’elle savourait et qu’elle se rende compte de ce qu’il lui apportait. C’était la moindre des choses. Elle lâcha son bras, comme si dorénavant en présence de la jeune femme brune elle n’en avait plus le droit. Elle ne voulait pas réellement créer de problème par sa simple présence. Après tout, Aya ne lui avait rien fait, elle l’avait remplacé. Mais ce n’était pas volontaire. Et vu sa tête, Leo n’avait pas du lui parler d’elle avant cette rencontre. Elle n’aurait jamais dû lui sauter dessus de la sorte et maintenant elle le regrettait. Et pourtant elle ne parvenait pas à partir. Elle voulait savoir, connaître la nature de leur relation. Elle voulait se vacciner de lui, se faire une raison, se canaliser elle-même, essayer de trouver une issue pour l’oublier. Mais ce n’étaient que des mauvaises excuses. Elle restait, car malgré son cœur qui se serrait, malgré son sourire qu’elle essayait de garder franc, elle voulait rester un peu avec lui. Après tout, ça faisait un mois qu’elle ne l’avait pas vu. Et elle ne savait pas quand serait la prochaine fois… Alors haut les cœurs Alex !

« C’est comme toi, à ce que je vois. Notre affection pour tout ce qui blesse. Bon. Je vous emmène boire un verre, toutes les deux. Vous allez me faucher, mais c’pas grave ~ Oh. Pis vous portez les affaires. Parce que si je vous tiens toutes les deux, je pourrais pas. J’ai pas encore plusieurs bras. Et malheureusement, pas de pouvoirs magiques non plus. »

- Oui un verre ! Ca fait longtemps ! J’espère que ça te gêne pas Aya, je voudrais pas m’imposer ! Elle attrapa les sacs de course et tourna sur elle-même en rond sur ses rollers. Je te rembourserais si ce n’est que ça !

Elle s’éloigna de nouveau un peu de lui, comme pour respirer, reprendre une respiration plus sereine loin de leur ambiance juste à eux deux. Elle se mit à rire et resta satisfaite de la distance qu’elle venait de placer entre eux.

- Mais si t’as des pouvoirs magiques ! Tu es super Leo on le sait bien ça ! Même Aya a dû le remarquer ! Peut être même avant moi. On avait bien dit qu’un jour on arriverait à voler ensemble ! Mais on s’est brûlé les ailes avant le grand saut.

Elle garda le sourire mais restait dans l’expectative. Si Aya disait que ça la gênait, elle aurait définitivement perdu sa journée.
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MessageSujet: Re: A la limite de ton coeur   A la limite de ton coeur I_icon_minitimeJeu 25 Aoû - 19:28

Même partie
Tu as laissé une tâche, une trace indélébile dans son univers.
Et je la regarde, inquiète
Sachant qu'elle ne s’effacerait jamais.
De l'encre dorée qui m’effraie.


    Pire que la peur peut-être. Bien pire.
    C'était ce regard mordoré qui coulait sur ma silhouette, la capturant, l’appréhendant dans cette comparaison silencieuse. Inutile, malsaine mais tellement forte qu'elle s'imposait à mon esprit comme le gong de la fin d'une existence. La comparaison est quelque chose d'horriblement compliqué à supporter, mettant à bas toutes nos faiblesses. Là où j'aurais gagné haut la main ne comptait pas dans cet espace entre nous, dans ce genre d'univers. Il n'était nulle question de survie, de se défendre, ou de faire des actes répréhensibles. Juste être là, alors que la fuite hurlait dans mes entrailles. Alors que mon instinct me criait de retourner dans une obscurité rassurante. Connue.

    Lumière contre noir d’ébène.
    Soleil contre ténèbres.
    L'origine d'un monde, de deux faces sous l'ombre de nos silhouettes. Elle, si énergique sous un feu lumineux, éclat de son sourire, des mèches qui s'échappaient de sa crinière sauvage. Alexis. Alex', nom, surnom qui appelait de lui-même une sympathie prononcée, la lueur chaleureuse de son regard.
    Moi, l'ombre obscure d'un regard d'acier, aussi maladroite qu'elle était à l'aise avec les sourires, les gestes d'affection. Moi l'être dont les lèvres n'esquissaient qu'une fraction de mes pensées, de ma satisfaction. Incapable de laisser filtrer ce qu'elle donnait à voir les bras ouverts dans une position accueillante, alors je n'étais qu'un éclat sombre dans l’entrebâillement d'une porte, bien plus dans mon élément de nuit noire, dans un monde de sang et de ténèbres.
    Comme les deux faces d'une même lune, nous étions aussi différentes que le jour et la nuit.
    Mais cette différence qui pourtant aurait pu me plaire, me rassurer en me disant que je l'étais justement trop pour qu'un pont puisse s'établir entre Alexis et moi, était la pioche qui s'enfonçait dans mon cœur. Il l'avait aimé, c'était indéniable. Comme inscrit dans leurs prunelles ...
    Cette différence me rappelait mon incapacité, mes réticences ancrées, si dur à surmonter.
    La peur, je connaissais, je savais la contrôler, du moins je le croyais, mais celle-là ravageait tout, tout de mes certitudes, de cette confiance que je pouvais avoir en moi, en lui, en un nous qui me paraissait soudainement éphémère, compliqué , alors qu'entre Leo et Alexis, tout semblait appartenir au même monde. C'était une terreur panique d’une perte, pire qu'un combat contre la mort, contre celle dont on ne peut rien, parce qu'elle est immuable, présente dans chaque souffle. Parce que je savais que contre ses yeux, je ne pourrais rien faire.

    Grondement du Cerbère, un frisson sur l'échine du chien des Enfers.
    Et pourtant, mon corps réagissait contre ce sentiment qui s'insinuait comme de l'encre plus sombre encore dans mes prunelles.
    Un frôlement de ma main devenue glacée, qui le fit s'arrêter subitement. Alors que je m'en voulais aussitôt de demander de l'aide de la part de Leo. Ma fierté égratignée mais oubliée sous le coup.
    Et bien, petite fille, ne serait-tu plus capable de tenir sur tes jambes sans l'appui de ces opalines ?

    Sky aurait surement dit que j'étais pathétique, ébranlée par une étincelle blonde, moi qui les contrôlait tous les jours. C'était ça, et c'était tellement plus ...
    Une seconde de chute dans son regard, pilier rassurant alors que ses doigts s'accrochaient aux miens, dans une étreinte à laquelle je répondis plus fort qu'à l'accoutumée, les jointures presque blanches.
    Moi qui la refusais auparavant, voilà que j'osais demander, poussée par une présence qui dérangeait les tréfonds de mon âme, la faisant vaciller d'incertitude. Reprends-toi Aya ! Tu es le Cerbère, cette lame qui dévore tout, tout sur son passage...

    « C’est comme toi, à ce que je vois. Notre affection pour tout ce qui blesse. Bon. Je vous emmène boire un verre, toutes les deux. Vous allez me faucher, mais c’pas grave ~ Oh. Pis vous portez les affaires. Parce que si je vous tiens toutes les deux, je pourrais pas. J’ai pas encore plusieurs bras. Et malheureusement, pas de pouvoirs magiques non plus. »

    J'avais fermé les yeux un instant, rétablir l'équilibre du souffle étouffé entre mes lèvres, l'ordre des choses, oublier cette pensée que tout pouvait s'écrouler en une fraction de seconde. Qu'il ne resterait plus rien, rien qu'une ombre s'évaporant dans la clarté.
    Et sourire, un peu. A cette autre qui se dressait là. Prendre l'autre partie des sacs, la douleur des hanses sur mes paumes me ramenant à une certaine réalité que j'avais voulu fuir.
    "Notre affection pour tout ce qui blesse ". Ainsi Alexis n'était-elle peut-être pas si à l'opposé de mon être, cette tendance absolument stupide à s'accrocher à ce qui nous déchirait de l'intérieur, cet appel de la souffrance, au delà des mots.
    J'adressai un regard entendu à Leo, un rien interrogateur malgré la note moqueuse de mes prunelles à l'évocation de ses pouvoirs. Tss...
    J'aurais pu le grillé auprès d'Alexis, assez étonnée qu'elle n’ait pas connaissance de cette lune rouge qui avait vu naître un éclat bleuté dans le regard et sous les doigts de Leo. Étrange, mais soit.
    Chacun avait des secrets à protéger ... S'il ne l'avait découvert lors de cette nuit pluvieuse, Leo n'aurait certainement jamais eu vent de mes activités nocturnes. Et peut-être au fond, une satisfaction secrète, totalement puérile de savoir que pour l'instant, la lune rouge restait entre nous. Dans l'espace caché de nos deux êtres.
    J'avais écouté leur discussion, en silence, ne sachant pas bien quoi dire dans ces retrouvailles, esquisse d'un passé qui m'était étranger et la question gênée d'Alexis me sembla incongrue.

    - Oui un verre ! Ca fait longtemps ! J’espère que ça te gêne pas Aya, je voudrais pas m’imposer !

    Il était clair qu'elle n'avait aucune envie de partir, ni Leo. Quand à moi, j'étais encore un peu paumée dans mes pensées pour en être véritablement certaine. Bien sur que ce verre pris en tête-à-tête aurait été tout autre que ce qu'il se profilait, mais je n'étais pas aussi ingrate pour refuser. Le sourire heureux de Leo était une douleur à qui rien ne s'opposait.

    " Pas de soucis. Ça ne me gêne pas. "

    Lui adresser un sourire prudent, du bord des lèvres, alors qu'aucun coup vicieux ne viendrait à proprement parler de sa part. Du moins physiquement. Ce n'était pas de l'hypocrisie, juste une sincérité un peu chamboulée.
    Mais j'avais l'impression que la langue Italienne butait contre mes lèvres, les mots raclant mon palais, comme si je ne l'avais jamais appris à force de discussion, le sentiment diffus qu'Alexis provoquait en moi n'aidant pas. Que je n'arrivais pas à chasser, à raturer, faucher.

    - Mais si t’as des pouvoirs magiques ! Tu es super Leo on le sait bien ça ! Même Aya a dû le remarquer !

    Son rire cascadait sur les murs, entraient dans l'antre du Cerbère, le provoquant de son impétuosité, de sa liberté. Et pourtant, j'essayais de me raccrocher à sa tentative de m'inclure dans la conversation, sympathique au demeurant mais légèrement vexant, dans ma vision des choses flouée. Comme si j'en avais besoin ! Raclement de griffes.
    Et parce que la situation était plus désagréable que jamais mais qu'il y avait Leo, au milieu, j'avalais ma salive de travers, avant de sourire étrangement, avant de lancer un regard provocateur à celui-ci.
    Tout ceci. Ta faute.

    " Un vrai héros, c'est certain ! "

    La taquinerie acide dans ma voix était palpable, mais je n'ajoutai rien. Demi-vérité moqueuse soufflée, oui Leo était un héros, ou essayait de l'être, l'avait été pour moi il y a peu, je n'avais pas le droit de le nier, mais pouvait être aussi pathétique que légèrement suicidaire. Dans le genre à se prendre les murs, tout à fait.

    - On avait bien dit qu’un jour on arriverait à voler ensemble !

    Un étonnement douloureux passa dans les prunelles, fugace. Promesse. Une promesse aux accents d'espoir, alors que j'avais l'impression de n'apporter que de la noirceur dans le flot de vie de Leo. Une métaphore qui les unissait encore maintenant.
    'Suffit !
    Mes lèvres devenaient sèches sous une respiration un peu plus agitée, le sourire insolemment calme se craquela sous un pli discret qui disparut bien vite au cas où Leo risquerait un coup d’œil dans ma direction. il fallait que cela cesse, ce remue-ménage qui mettait tout à sac dans mon cœur, dans mon esprit au rythme d'une promesse de sang muette. J'allais devenir folle.
    J'avais des questions sur la langue, sur ce qu'ils avaient été au travers de ces gestes, de cette complicité, de ces promesses alors que même l'envisager me faisait saigner, mais ma bouche resta close.

    Jusqu'à cet instant où les rollers d'Alexis rencontrèrent les pieds du serveur du café duquel nous avions franchi la terrasse. Pas vu, ni pour l'un ni pour l'autre. Collision inévitable alors que le plateau tanguait au dessus de nos têtes, les verres s'entrechoquant.

    "Attent... ! "

    Comme pour annoncer une catastrophe... qui ne vint pas ou presque.
    Sans lâcher la main de Leo, comme soudée à elle, je pivotai pour lui barrer la route, rattrapai le plateau de celle qui tenait déjà les courses. Le poids des sacs n'arrangea rien du tout, au contraire mais après une ou deux embardées, les verres restèrent sur le plateau, appuyant sur mon poignet douloureux. Un sifflement était sorti comme par réflexe entre mes lèvres serrées.

    Moins une !
    Peut-être moins pour d'autre ....
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MessageSujet: Re: A la limite de ton coeur   A la limite de ton coeur I_icon_minitimeVen 30 Sep - 20:21

« Courons vers cet endroit que nous appelons maison. Se perdre l’un dans l’autre. L’un pour l’autre. Se serrer. Se blesser. Se mordre. S’embrasser. S’aimer. Se perdre. »
Tequila.

Elle lui rappelait une musique ancienne. Une qu’il avait appris à aimer, qui l’avait capturé, agacé. Pour finir, il avait cédé. Leo s’était laissé charmer par le son de son rire, les échos de ses pleurs quand il la serrait dans ses bras après une rupture amoureuse. Elle l’avait attiré par l’éclat de son sourire timide, blessé, qui pourtant était toujours là. Toujours présent. Qu’importe ce qu’elle ressentait. Qu’importe ce qu’elle avait envie de fuir. Alexis était ainsi. Une jeune fille perdue dans le dédalle de sa vie à Milan. Douce mélodie d’un passé joyeux. D’un passé taché d’omissions, de regards désolés. De tant de choses qu’il avait voulu lui dire. Et quand ce moment arriva, il partit. Cependant, bien que c’est une des caractéristiques de leur relation –le mensonge- elle n’était pas celle qui marquait le plus Leo. Au contraire. Ses souvenirs d’Alexis et lui portaient tous ces couleurs lumineuses, partagées entre des fous rires communs, des ententes discrètes, des surprises, des petites blagues, de moment câlins torrides. D’un corps brulant contre un autre. D’un souffle qui se perd sur des lèvres qui ne sont pas les siennes. D’une complicité. D’une aventure. D’une vie, si Leo l’avait désiré, aurait pu perdurer pour des années.

Le destin est capricieux, malicieux. Il se moqua ouvertement de cette possibilité, balançant Leo dans le flux mouvementé de ce combat, de ses secrets, de sa vie. Et il avait continué sa route, se détachant tant bien que mal d’Alexis, reprenant ses vêtements, les babioles qu’il laissait chez elle, cessant de rêver d’elle les nuits trop calmes. Et le monde, dans son indifférence parfaite, continua de tourner. Encore. Encore. Trois petits tours et puis s’en vont.

Ses doigts se glissèrent dans ceux de la nippone, la couvrant d’un élan d’affection silencieux. Elle ne le tapa pas, et en fut soulagé. Aya, à cet instant, pouvait réagir de n’importe quelle manière. Elle aurait pu prétendre quelque chose d’urgent à faire, et partir. Elle aurait pu se montrer beaucoup plus froide envers la blonde, Leo savait qu’elle en était capable. Elle aurait pu la tuer sur-le-champ, bien qu’il n’ait pas apprécié. A l’inverse, elle se contentait de suivre Leo, de s’accrocher à lui pour mieux avancer. Il sourit. Tendrement. Découvrant les mystères de son être qu’elle s’autorisait à dévoiler au brun de temps en temps, dans des situations innovantes, où la nippone devait créer de nouvelles solutions, de nouvelles réactions pour faire face. Il trouva cela adorable, se demandant jusqu’à quel point elle serait prête à aller. Pour rester avec lui. Pour, tout doucement, commencer à l’aimer.

Alors Leo prit la décision de la taquiner du mieux qu’il le pourrait. De jouer avec Alexis comme ils le faisaient. Parce qu’il n’avait pas de raison de se comporter différemment avec l’étudiante si l’assassin n’était pas loin. C’aurait été mentir à Aya. Et ça, il ne le voulait pas, relier au Cerbère trop intimement pour oser lui raconter des histoires. Autant jouer là-dessus. Découvrir les rougeurs qu’elle dissimulerait le mieux possible, éviter ses regards noirs quand il sera un peu trop proche d’Alexis. Mais toujours être présent pour elle. Ne pas la laisser. Ne pas l’abandonner.

« Oui un verre ! Ca fait longtemps ! J’espère que ça te gêne pas Aya, je voudrais pas m’imposer ! »
« Pas de soucis. Ça ne me gêne pas. »

Taire sa langue, cette soudaine envie de rire face à l’embarras bien présent de son Echo. Néanmoins, il ne put s’empêcher de sourire face à l’air contrit d’Aya, qui se forçait à répondre pour la forme. Vive les traditions japonaise, n’est-ce pas ? Le jeu commençait vraiment. Premier pas dans la succession d’épreuve qu’il mettrait sur le chemin de la nippone. Et elle réagissait bien. Accepter de les suivre dans un café quelconque, où ils discuteraient, où Leo s’amuserait à lui faire subir des élans d’émotions qu’elle ne connaissait peut-être pas.

Ses yeux bleus se relevèrent, observant Alexis qui s’emparait d’une partie des courses, tout en s’éloignant un peu. Il l’observa rouler librement. Courant d’air insaisissable qui pourtant, pouvait prendre le temps de s’arrêter, si son attention était titillée suffisamment. Pour eux, ç’avait été réciproque. Il se souviendrait toujours de cette balade dans les laboratoires de l’université où ils n’avaient pas manqué de jouer quelques tours aux autres personnes en blouses blanches qu’ils avaient croisés, riant comme des gamins quand une farce s’avérait efficace. L’image d’une Alexis dans un tablier blanc, les cheveux attachés et les lunettes de protections qu’elle portait très mal –Leo avait insisté-, se substitua à celle de l’Alexis qu’il avait devant lui. Nuvola insaisissable, qui ne demandait qu’à fuir.

Mais Leo n’avait pas ça en tête, observer le supplice d’une blonde qui cachait son malheur sous ses sourire trop excités, comme elle l’avait toujours fait. Cette mimique que Leo avait prise l’habitude d’observer quand ils apprirent à se connaitre. Cet éclat de folie feinte, alors qu’il y avait un souffle de peine balayant son cœur. Il ne s’en formalisa pas, ne connaissant pas son origine. (Bien qu’apprendre qu’il en était l’origine l’aurait fait rire, n’étant pas la première fois qu’il lui causait de la peine pour un sujet qu’il ne trouvait pas si grave que ça.) Trop gentille. Petit fille perdue dans les larmes que tu ne peux verser. Au final, les schémas étaient les mêmes, entre Aya et Alexis, bien que la manière de l’exprimer n’entrait pas dans des domaines identiques. Elles taisaient toutes les deux ce qui leur capturait les sens, attirant leurs attentions, leurs inquiétudes, leurs pensées. Toutes les deux attirées par un Leo, et inquiètent parce que l’autre représentait. Si Leo s’en était rendu compte, il aurait souri tendrement, comme quand on observe des enfants découvrir le monde des sentiments.

Mais ce n’était pas le moment de s’attarder à parler de ce qui n’allait pas avec le cœur d’Alexis. Leo préférait être seul pour le faire, l’interroger, et d’un regard, l’inviter à se dévoiler. Et recoller les morceaux, les assembles les uns après les autres, pour reformer une Alexis un peu plus forte que celle qu’il avait quitté la dernière fois. Une petite fille qui se forgeait au fil de sa vie, bien qu’elle ne s’en rendait pas compte.

« Mais si t’as des pouvoirs magiques ! Tu es super Leo on le sait bien ça ! Même Aya a dû le remarquer ! »

Et qui, vraisemblablement, ne se rendait pas compte de bien d’autres choses. Tu es un si bon menteur Leo, ce n’est pas de sa faute. Super Leo, lui ne le croyait pas. Il abandonnait petit à petit ses visions salvatrices, pour affronter le monde comme il le pouvait, mais surtout comme il le désirait. Bien que cela lui attirait souvent des problèmes, et que ça continuerait de lui en causer, il ne pouvait juste pas s’empêcher d’agir, au lieu de regarder Milan, sa si belle ville, dépérir sous le joug d’une Lune un peu trop Rouge, un peu trop Cruelle.

« Un vrai héros, c'est certain ! »

La pique et la lueur joueuse dans le regard d’Aya, il ne la manqua pas, laisser échapper un « Maaaaaaaaaaaaais ;w; » sonore en réplique. Outre le fait qu’il n’avait aucun argument sous la main pour défendre cette étiquette de pseudo héros de son dos, parce qu’il n’en avait tout simplement pas l’envie, il adressa un clin d’œil malicieux à Aya, tout en posant son doigt sur ses lèvres, symbole d’un silence entendu entre eux. C’était un rappel. A ce coup d’œil qu’elle avait échangé avec lui à l’évocation de son pouvoir, entente discrète de ce qu’eux savaient et qui se devait de rester entre eux. Comme un secret. Qui les protégeant, tous les deux. Mais qui protégeant aussi Alexis. C’était la raison principale. De ses absences, de son refus de répondre à ses questions que des yeux bleus bien connus lui renvoyait, encourageant Leo à se mordre le bas de sa lèvre, de lui tourner le dos, de partir. Pour revenir. Elle ne savait pas quand. Elle ne savait pas comment. Mais au final, Leo revenait toujours chez elle. Car il commençait à être de plus en plus accro à elle. Et il y eut la fin. De eux.

« On avait bien dit qu’un jour on arriverait à voler ensemble ! »

Volontairement, il passa outre les doigts d’une certaine asiatique qui se serrèrent un peu plus fort, manquant de lui faire mal. Il tira une mince grimace, se rappelant de cette promesse et des autres rêves de révolutionnaires qu’ils avaient faits, se souvenant de cette bulle qui constituait leur monde. Où, à deux, ils créaient ce qu’ils voulaient, où tout devenait possible, jusqu’à rencontrer la surface du monde réel. Voler ensemble. Douce vision d’un rêve utopique. Pourtant il ne laisserait pas partir avec sa remarque. Non. Un fin sourire rieur se dessina sur ses lèvres.

« T’envoyer au septième ciel c’était pas suffisant ? »

Il l’avait pensé. Il le fit. De se comporter toujours de la même manière avec Alexis. La taquiner, répondre à ses remarques, se jouer d’elle. Sa voix était la même que celle qu’elle connaissait si bien, un ton qu’il utilisait quand ils étaient à deux, et qu’il l’embêtait gentiment. S’amuser de ses faiblesses, la faire rougir dans un geste adorable. La voir confuse et bégayer quelque chose pour se défendre. Comme quand ils n’étaient qu’ensemble et que rien n’existait, sauf leur attirance l’un pour l’autre. Se pencher sur sa nuque, embrassé sa peau découverte et lui murmurer des mots doux, des petites répliques espiègle pour son plaisir, pour la rendre plus accessible. Souvenirs édulcorés.

Et c’était volontaire. Et c’était pesé. Avec Alexis, il se permettait ce genre de remarque, nullement pudique à ce sujet. Avec Aya, c’était un autre combat. Car ça ne faisait que trois semaines que leur relation avait évolué, en un quotidien qui ne manquait pas de le charmer. Et où ce genre de remarque, Leo se les interdisait bien fort, alors que June ne manquait pas de questionner une Aya qui devenait rouge bien vite. Leo se contentant d’étouffer sous le fou rire qui le prenait à chaque fois. Leo, il pouvait être patient. Leo, bien que ce fut fort rare pour un garçon –si, si- n’était pas pressé par ce genre de choses. Découvrir Aya chaque jour était une Aventure qui lui plaisait particulièrement, le satisfaisant pleinement quand cette dernière osait porter une marque d’affection envers Leo, outre ses insultes qu’elle ne pensait pas et des regards qui ne restaient noirs qu’un infime moment. C’était capturer son rire, le voler un battement de cœur ou deux, partager le contacte de ses lèvres, le soupir qu’elle laissait parfois échapper après.

Au-delà de ça, Leo ne faisait rien. Gentil garçon qui attendait son heure. Parfois il y avait eu quelques écarts de conduite, comme une discussion sur msn qui dérive. Et c’était tout. Et c’était suffisant. Pour lui, se réveiller au matin et trouver la main d’Aya nichée dans la sienne était suffisant.

Il aurait bien voulu voir la réaction d’Alexis. Il faut croire qu’elle fut d’une ampleur non négligeable, puisqu’elle ne vit pas le serveur, sur lequel elle roula. Pauvres orteils. Et elle tomba. Ce genre d’accident, Leo en avait l’habitude. Nuvola, dans son élan, ne percevait plus le monde qui l’entourait. Alors il s’était retrouvé avec des réflexes plus ou moins pratiques, comme de se figer quand une furie blonde lui arrivait dessus sans prévenir. Ici, il plongea son bras jusqu’à la blonde, attrapant le dos de son vêtement, limitant la casse, tandis qu’Aya tirait sur sa main, il partit en arrière, lâchant malgré lui sa prise, d’une Alexis qui rencontra le tarmac. Attraction infaillible, non ?

Il aida Aya à maintenir les verres en équilibre, en détachant sa main de la sienne, volant le sachet qui lui capturait quelques doigts. Il en profita pour la caresser négligemment le début du poignet, avant de se retourner rapidement vers la milanaise au sol, évitant ainsi les foudres d’un Cerbère. Il aida le serveur à se redresser, vérifiant qu’il allait bien, en quelques secondes à peine. Il faut comprendre, un pnj de cette importance ne mérite pas de faire un aparté sur la vérification minutieuse de son état par Leo. Déjà parce qu’il allait très bien, et que c’était un serveur pas beau. Voilà. Et pour réconforter les rêves brisés de sa mère sur les penchants sexuels non réalisables de son fils, il pouvait au moins accorder un peu plus d’attention aux jeunes hommes qui avaient un certain charisme, comme Milo ou Liam. (Mais là on s’écarte.)

Il se pencha un peu, souriant, à moitié écrouler de rire, de retrouver Alexis dans une position qu’elle appréciait, allongée de tout son long sur le sol.

« Bah c’est la meilleure ça, tu me fais la morale, mais tu oses tomber pour le tarmac devant moi. Tu ne fais pas de progrès à ce que je vois. Ca va même en s’empirant. »

Il sourit, rigola. Sans attendre qu’elle se relève, il captura Alexis avec un de ses bras qu’il passa autour de sa taille, la relevant d’une manière assez particulière alors qu’il la posa sur son épaule, comme un bon sac de patate qu’elle était. Le colis aussi confortablement installé que possible, il récupéra une Aya qui s’était débarrassée du plateau et de son chargement. Il fronça les sourcils, signe qu’il s’inquiétait pour sa jambe, si elle ne souffrait pas trop suite à cet exercice. Mais elle allait bien. Il expira de soulagement, ouvrant la marche pour choisir une table à l’ombre de la chaleur mordante de ce début d’après-midi. Il ne s’inquiétait pas de son chargement, l’ayant déjà porté de cette manière à plusieurs reprises, il savait où placer sa main pour ne pas qu’elle glisse, ou qu’elle le tape malencontreusement, ou volontairement, pour qu’il la lâche.

Leo était joyeux. De ce genre de gaffe qui faisait que jamais Alexis ne changera. Il voulait préserver l’étudiante. La protéger de ce monde qu’Aya et lui côtoyaient. Il ne voulait pas qu’elle se laisse entrainer par le flot de la vérité qui, immonde, ne manquait pas une occasion de marquer les individus de son horreur, plaisir sadique de la Fatalité. Alors il agissait. Comme il le faisait toujours. Avec des sourires et des belles paroles. Rassurer Alexis, se moquer d’elle un peu aussi, tout en gardant une part d’attention sur Aya, qui présentait sa Réalité. Unique et Limpide.

Le plus délicatement possible, c'est-à-dire pas tellement, il déposa Alexis sur une des chaises en fer forgé du café, attendit inconsciemment qu’Aya s’installe pour qu’il puisse s’asseoir à son tour. Se penchant sur un des accoudoirs, il félicita la nippone de sa dextérité.

« Comme quoi, être barman te permets de sauver les commandes d’un autre serveur. Je ne te savais pas aussi attentionnée. »

Plisser les yeux d’amusement et sourire, alors qu’il évitait la tape qu’elle voulut lui donner sur le haut du crâne. Il rigola malicieusement, alors qu’il tirait sa chaise vers Alexis, comme pour se protéger du vilain Cerbère qui grognait.

« T’as vu comment elle est méchante avec moi ;w; Je suis un homme battu. » Cessant vivement son jeu de peureux, bien qu’un Leo pleurnichard fût toujours très attachant, il se pencha un peu plus vers la blonde. « Tu t’es pas fait mal au moins ? »

C’était entre l’amusement et l’inquiétude. Comme il e faisait à chaque fois qu’elle tombait. La connaissance, elle devait avoir un nouveau bobo. Une vraie chute d’Alexis n’était réussie que si Alexis s’écorchait un genou ou un coude. Sinon, ce n’était pas une véritable gamelle. Sinon, ce n’était pas véritablement Alexis.
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