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 Tic. Tac. Boom. [EVENT]

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Agostina Gallo

Agostina Gallo

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MessageSujet: Tic. Tac. Boom. [EVENT]   Tic. Tac. Boom. [EVENT] I_icon_minitimeMer 26 Oct - 19:19

Il se réveilla péniblement, s’étira longuement avant de se heurter contre le petit corps endormi de sa maîtresse. Il se lécha les babines, la gorge sèche, et avec une désagréable impression de faim. Un regard en direction de la fenêtre lui permit de deviner qu’il était temps de réveiller la bête. En effet, les rayons de soleil filtraient déjà au travers des volets de la grande chambre. Ce qui signifiait donc que l’autre avait sufisamment dormi pour aujourd’hui, qu’elle serait probablement de mauvaise humeur aussi. Et puis il avait faim. C’était l’heure qu’on lui donne sa pitance. Aussi se mit-il rapidement sur ses pattes avant de rapprocher son visage de celui de la jeune femme. Et sans plus de cérémonies, certain qu’elle n’apprécierait pas la chose, il commença à lui lécher la joue, en long, en large, en travers, répandant abondamment sa bave sur la figure déjà grimaçante de la jeune femme. Elle se retourna, appuya l’oreiller contre sa tête. Le chien aboya. Consciente qu’elle ne gagnerait pas cette bataille, elle se redressa difficilement, visiblement mécontente de quitter la douce tiédeur de ses draps, le confort de son oreiller.

    - Putain de merde de connerie de clebs.


Il était neuf heures pétantes, le chien avait faim, et Agostina comme à son habitude était tout à fait charmante.

La pièce était sombre, froide, horriblement vide. Elle détestait se réveiller dans cette chambre, impersonnelle à souhait, dans ce lit massif, majestueux, centré, qu’il avait eu l’audace de lui imposer, mais et surtout de lui laisser. Le salop. Il l’avait plaqué pour cette petite garce, cette blonde décolorée, qui travaillait dans une petite entreprise de merde et qui faisait du porte à porte pour vendre des produits d’entretiens. La salope.
Et tandis qu’elle marmonnait deux ou trois jurons, elle se traîna jusqu’à l’armoire, étroite et basse, qui siégeait dans un coin de la pièce, vieille et poussiéreuse. D’un coup de main, elle se débarrassa du long t.shirt qui lui servait de pyjama, avant d’ouvrir l’armoire d’un coup de pied bien placé. Toujours dans le noir, elle tendit ses mains au hasard, attrapa ce qui lui semblait être une robe, un truc assez hideux, mauve. Elle ramassa un collant qui traînait par terre, et quitta d’un pas lourd et mal assuré sa chambre, suivie de très près par le cabot. Elle se changea rapidement, en même temps qu’elle descendait les escaliers. D’un saut agile, elle évita la marche qui grinçait, mais glissa malencontreusement sur un reste de pizza. Elle poussa quelques cris, quelques jurons, avant de dégringoler le reste des escaliers sur le cul, et d’atterrir enfin la tête la première dans la gamelle du chien. Et au même moment, elle se jura que ce foutu cabot ne mangerait plus jamais en bas des escaliers.

Ce mauvais instant passé, elle se dirigea nonchalamment dans la cuisine, prête à exécuter ses petits rituels de la matinée. Elle voulut se servir un café noir bien corsé, mais renversa celui-ci sur la nappe de la table alors qu’elle regardait les dessins animés. Et comme il ne restait plus rien dans la cafetière, elle se dirigea vers le frigo, attrapa une brique de lait qui devait être périmé d’un bon mois, et bu à même la chose. Et comme à chaque fois qu’elle buvait à la bouteille, et que le contenu se trouvait être périmé, elle recracha le tout sur la tête de ce pauvre chien.

    - Oui bon bah ça va. J’t’ai pas demandé de me coller au cul non plus. Putain, me regarde pas comme ça. Je sais bien que t’as faim. Mais je t’ai jamais demandé de bouffer la totalité de tes boites en deux jours. Ho et puis tu m’emmerdes à la fin. Tu crois qu’on est assez riche pour se payer assez à bouffer pour deux ? Pourquoi t’es pas un chat ? Pourquoi tu bois pas du lait ?


Et sur cette remarque pleine de bon sens… Ou pas. Agostina se décida enfin à céder aux caprices de l’animal. Titubant un brin sur des talons trop grands pour elle, elle confia la barraque au sale clebs, et se hâta de grimper dans le vieux tacot qui lui servait de voiture. Chauffage à fond, radio on, cigarette. La voiture brouta, cala. Brouta. Cala. Brouta. Cala. Et puis finalement, elle put démarrer et prendre la route vers la gallerie Vittorio Emmanuele II, se souvenant qu’elle y avait quelques courses à y faire. Et avec un peu de chance, il n’y aurait pas trop de monde sur la route.

Il faisait plutôt beau, la voiture faisait un boucan d’enfer. Et à la radio, on annonçait la mort de deux journalistes dans un quelconque pays d’Afrique. Et finalement, Agostina pensa que la journée ne commençait pas si mal que ça.

Elle arriva rapidement sur les lieux, pesta un brin quand elle découvrit que la place qu’elle prenait habituellement pour se garrer n’était plus libre. Et pour se venger, elle occupa une place pour handicapée.
Une fois à l’intérieur, elle resta planter une petite demi-heure devant une boutique de luxe, à essayer de calculer combien d’années et combien de salaires il faudrait économiser pour pouvoir se payer la ravissante petite robe qui se trouvait en boutique. Désespérée par le résultat, elle se consola en allant acheter un truc qui restait dans ses moyens, un bouquin. Et en ressortant enfin de la librairie, elle se figea net.
Comme une désagréable impression d’avoir oublié quelque chose. Quelque chose de très important. Et une petite phrase prononcé par une quelconque personne du GDP lui revint aussitôt en mémoire.

    - Tic. Tac… Boom.


Un bruit assourdissant. Une énorme explosion. Quelle conne d’avoir zappé un évènement pareil. Elle se retrouva projetée un peu plus loin, se ramassa quelques gros débris, prit quelque chose de lourd au passage. Un coup d’œil fut suffisant pour surprendre une tignasse blonde, un visage. Dès lors, elle ne le lâcha plus, s’y accrocha de toutes ses forces. Par peur, sans doute. Et parce que ça avait quelque chose de rassurant de pouvoir se caler contre quelqu’un, en se disant que si jamais on devait se prendre un truc par la tronche, il se le prendrait avant.

Ils retombèrent lourdement sur le sol. Elle perdit un instant connaissance.
Quand elle se réveilla un peu plus tard, elle sentit qu’on l’écrasait, et ne mit que très peu de temps pour réaliser que le corps du garçon était complètement avachi sur le sien. Elle voulut le pousser, se rendit compte qu’il était recouvert de petits morceaux de verres.

    - Quelle horreur ! Je suis sûre qu’il est mort !


Mon dieu, quelle gentillesse. Ca fait du bien de savoir qu'il y a des gens qui se sentent à ce point concernés par l'état de leur prochain. Surtout après s'en être servi comme bouclier humain.

Promis. Dans le prochain post, on lui refile une ou deux émotions humaines.
Mais que voulez-vous ? Certains ont le réflexe de chouiner dans une situation pareille, d'autres de se plaindre. Voilà tout.




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Ares Galla [Nemo]

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MessageSujet: Re: Tic. Tac. Boom. [EVENT]   Tic. Tac. Boom. [EVENT] I_icon_minitimeMar 1 Nov - 12:01

Ares exultait, il n’avait pas cours de la journée, une grippe avait frappé le conférencier qui devait leur servir un baratin innommable pendant 4 heure de suite était resté chez lui, (il espérait définitivement) cloué à son lit. Il n’aimait pas cet homme. Cette personne avait la fâcheuse tendance à mépriser ses élèves, les prendre tous pour des petits cons arrogants pas capable de saisir la moindre information qu’il débitait vitesse grand V sans même leur laisser de temps de demander des explications. Et si quelqu’un avait le malheur, et la chance d’avoir calculé le bon timing pour avoir pu placer une question, il y avait deux réactions possible : soit il répondait par une moue méprisante et blasée qui voulait dire « Vous n’êtes que des pauvres moutons stupides et vos questions n’ont pas le moindre intérêt pour moi, parce que moi, je comprend. Et si vous, vous ne comprenez pas, c’est parce que vous considérez mes discours comme ce qu’il y a de plus rébarbatif, sans même chercher à les comprendre en plus d’être des crétins doublés de branleurs de première. Et tout ça, je vous le rend bien. » Ou alors, un rayon de dieu venait de se déposer sur le charmant minois de l’élève émut par tant d’attention lui étant subitement offert, et les mots qu’il avait pu prononcé, étaient considéré comme « audibles et digne de la semence de mon grand savoir » , le bénit se voyait accordé une réponse(parfois fausse) sur un ton hautain, n’expliquant que d’une façon très élitiste et usant d’un vocabulaire technique les propos qu’il venait de tenir.

Et voilà qu’il était malade, tant mieux, moins il ne verrait, mieux il serait. Arès n’était pas quelqu’un possédant des capacités de compréhension et de mémorisation exceptionnelle, il n’était pas idiot, loin de là, juste normal. Il faut dire qu’il fonctionnait aussi à la motivation , son esprit s’en retrouvait dopé s’il s’agissait d’inventer une blague farfelue, ou un défi rocambolesque. Osiris avait d’ailleurs la gentillesse de lui ré-expliquer le cour quand il n’avait vraiment rien compris, ce qui arrivait souvent quand c’était cet intervenant qui leur dispensait son savoir. Il comprenait mieux, et son frère s’appropriait les notions en les répliquant à quelqu’un d’autre. C’était positif des deux côtés, mais bien sur, il n’était en aucun cas question de trouver une équivalence de service rendu. Le seul regret du jeune pactisant c’est qu’il n’avait pas pu faire exprès d’arriver en retard pour faire grincer les dents de cet homme détestable, juste assez pour le faire enrager, mais pas trop pour qu’il ait une bonne raison de l’interdire d’assister à son cour. Dans ce genre de situation, arriver pile lors de la sonnerie était un moyen particulièrement satisfaisant de l’énerver, tout en lui adressant une excuse poli et un grand sourire honnête. Mais à la place d’aller s’évertuer à comprendre ce charabia puis finir par s’ennuyer il avait quartier libre pour toute la matinée. Arès c’était donc rendu a la Galleria Vittorio Emmanuele II dans l’unique but de perdre son temps dans des choses qui le préoccupait beaucoup plus. Faire les courses pour remplir le frigo ( et indirectement son estomac ), traîner dans les magasins de fringues ou bien…

Il s’arrêta un instant. Quelque chose n’allait pas. Un doute perçant s’insinuait en lui. Quelque chose lui soufflait qu’une chose terrible allait arriver. Il fouilla son esprit à la recherche du moindre indice pour décrypter ce sentiment qui le faisait tant douter. Il était la, en plein milieu de l’année bondée. Et un instinct sortant de son subconscient tirait la sonnette d’alarmes de toute ses formes. Il entendait le hurlement affolé, mais n’en trouvait pas la source. Un sentiment d’inquiétude le taraudait, venu de nul part, portant pour nom « 6éme sens » lui gueulait dessus de toutes ses forces. Ajouté à ce stress subit, la frustration et la peur de ne pas savoir ce qu’il craignait l’avait figé sur place. Des pubs recouvraient les murs qui n’était pas des vitrines et les vitrines afficherait des pubs pour elles-même. Dans ce genre de lieu tout était fait pour s’offrir une auto promotion démentielle et attirer toujours plus le client. Lui, ses cheveux blonds remplit de barrettes, ses oreilles percées, son jean troué, ses chaussures de cuir piqués avec du jaune, son foulard effilé, son t-shirt avec le logo d’une marque connue imprimé en plein milieu était un le résultat de toute cette société de consommation. Et il évoluait dans ce monde sans complexe, aussi bien qu’un bon petit soldat contribue pour son pays. Il étudiait le commerce, il savait quel était son rôle dans tout ça. Et il savait aussi qu’il était utile de contribuer à cette économie, parce que sans elle, tout s’effondrerait. Si notre mon avait été construit sur d’autres bases, les valeurs qui dirigent notre monde ne serait sûrement pas les mêmes qu’aujourd’hui, mais il était vain de vouloir changer ce qui avait été décidé au moment des anciennes civilisations, le blondinet n’avait pas encore le pouvoir de remonter le temps aussi loin, d’inverser des vecteurs aussi puissant. Et a vrai dire il n’y avait jamais songé autrement qu’en le qualifiant d’utopie. Nous étions là, à ce jour le monde était fait de cette manière, et il fallait faire avec pour changer positivement le futur.

Tout a coup ses sourcils s’arquèrent. Une explosion retentit dans son esprit. Il était enfin parvenu à la révélation. Il avait oublié d’acheter la biographie de l’économiste qu’ils étudiaient actuellement. Une certaine…une certaine… il chercha dans son sac le bout de papier ou il avait noté le nom de cette femme qui avait inventé un nouveau concept très innovateur dans le milieu. Il trouva avec un petit sourire victorieux la malheureuse feuille torturée sous ses affaires diverses et variées mélangées. Et d’un pas nonchalant il se dirigea tranquillement vers la librairie du centre commercial. Profitant de ses instants libres d’un certain enseignant pompant. Il passa devant un café dans lequel deux personnes aux habits sobres rentrèrent, l’air grave, un magasin de vêtements, une boutique de chaussure, un bagagiste, une animalerie, encore d’autres lieu où se vendait le salaire de chaque personnes dans le monde et enfin le libraire.

Une explosion retentit dans la galerie. Un grand « BOUM » lui perfora les tympan, le souffle de l’explosion le projeta à toute allure. Il s’envola, sentit quelque chose heurter son crâne, une présence chaude et liquide, quelque chose de froid et atrocement douloureux. Du chaud, beaucoup de froid. Tout valsait autour de lui. Les plantes se renversèrent, les vitrines explosèrent, les gens autour de lui hurlèrent, les enfers frappèrent.

Toc.Toc.Toc.

Il buvait du noir. Il voyait du vide. Il saignait du rien. Son esprit était éteint. La deuxième chose qu’il s’était prise sur sa tête avait finit de le réduire à l’état de corps inerte, voyageant dans l’air sans contrôler le moindre élément.

C’est la douleur qui le ramena à la vie. Autour de lui tout semblait calme, arrêté. Même le sol semblait confortable. Sous sa peau, ça hurlait, ça le brûlait. C’était comme des couteaux de glace qui lui crevait les veines et lui arrachait la peau. Mais ce qui le fit réagir c’est quand le truc chaud qui lui servait de matelas bougea. Paniquant il rouvrit soudain les yeux. Une horrible nausée pris son cœur dans ses serres malsaines, un nuage sombre clignota dans son champ de vision et son oreille interne lui fit comprendre son désaccord avec le fait de bouger en lui donnant l’impression d’être perdu dans une mer déchaînée. Il essaya de bouger et la douleur diffuse qui lui tranchait les membres eu un pic assourdissant, il n’arriva a rien sauf à avoir encore plus mal. Un bruit s’échappa de sa gorge mais il ne l’entendit pas. Il n’entendait presque plus aucun bruit à vrai dire. Il resta un moment comme ça, oubliant ce qui l’avait dérangé en s’agitant sous lui. Tout ce qu’il ressentait, c’était un élancement atroce, qui réduisait en cendre toute autre pensée. Ça lui coûtait de respirer, à chaque mouvement aussi infime soit-il, les vers brûlants qui lui avait mangé la peau, s’agitaient et le rongeait un peu plus. Il entendit une quelque chose près de lui, mais assommé par le bruit de l’explosion, ses oreilles ne lui transmirent que de vagues sons.

La douleur refluant toujours, mais ayant réussi à l’ignorer assez pour pouvoir penser à autre chose il commença à se poser quelques petites questions. Par exemple : « C’est quoi cette histoire, merde ?! ».

Après quelques il essaya encore un fois de bouger, il tenta de bouger ses doigts. Un réponse douloureuse lui fit sentir qu’il avait réussi à se faire ultra mal en déplaçant à peine le pouce, il tournait déjà de l’œil en pensant qu’il faudrait qu’il se relève. Progressivement il décida d’ouvrir les yeux. Un nuage noir lui boucha la vue pendant quelques secondes et disparu progressivement. Il avait envie de vomir. Et lorsqu’il pu distinguer nettement ce qui se tenait dans son champ de vision, c’est a dire, son « matelas », le sol jonché de débris et les bouts de verres dansant sur le carrelage, Arès regretta la conférence sur l’économie.

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Agostina Gallo

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MessageSujet: Re: Tic. Tac. Boom. [EVENT]   Tic. Tac. Boom. [EVENT] I_icon_minitimeSam 5 Nov - 15:51

Spoiler:


Le moment de surprise dura encore un moment. Un long moment de perplexité où elle resta muette et figée, alors qu’elle dévisageait doucement, les yeux hésitants, le corps de l’autre. Inerte. Froid. Elle ravala sa salive, s’étonna de déglutir. Une dure sensation de gêne s’empara vaguement d’elle. Un léger frisson lui remonta le long des jambes, lui paralysa un bref instant les bras. Elle coupa machinalement sa respiration. Elle tremblait. Son esprit lui ordonna d’arrêter ça immédiatement. Mais ça sonnait dans sa tête comme un martellement désagréable, des tambours qu’on battait fermement et frénétiquement, et à la fois comme des hurlements stridents qu’on s’amusait à lui lancer dans le creux de l’oreille. La douleur était lancinante, mais elle ne réagissait pas. Pas plus que ça. Elle faisait une réelle obsession sur la carcasse, lourde, qui lui faisait face. Elle ne chercha pas. L’idée qu’il puisse être en vie lui paraissait, de prime abord, tout juste absurde. Elle s’en était arrêtée au simple point qu’il y avait un cadavre tacheté de sang en train de lui écraser les miches. Point barre.

La drôle d’odeur qui flottait dans l’air la tira brutalement à sa contemplation, et lui arracha une grimace alors que ses sourcils se fronçaient presque naturellement. Comme une vieille odeur, nauséabonde à souhait, persistante, qui venait chatouiller ses narines, lui caressait le visage, la rendait mal-à-l’aise, lui donnait des petits et de très légers picotements dans le coin des yeux. Doux remugle, douce fragrance, doux rouillé. Un zeste de saleté dans l’air, rouge sang et écœurant. Elle avait comme une légère angoisse, sordide, éloquente, qui la prenait par les tripes, lui retournait l’estomac, et lui tordait le cœur. Elle se força à tourner la tête, et à coincer sa bouche entre ses petites mains tremblantes. Se retenir, ne pas vomir. Ca n’arrangerait rien. Il fallait faire preuve de sang-froid, de méthode, et de rigueur. Là, était la seule et unique façon de s’en sortir convenablement. Et cela faisait belle lurette qu’Agostina s’en était persuadée.
Elle lâcha un profond soupir. Elle n’en était pas à son premier cadavre. Elle se souvenait des corps de pactisants qu’on avait disséqué au GDP. Et, si elle n’avait pas joué du scalpel, elle se souvenait très bien y avoir assisté. De loin peut-être, mais quand même. Ce n’était pas rien. Et, si ses souvenirs ne lui faisaient pas défaut, elle avait toujours affronté la mort avec brio. Comme la fois où elle avait soigneusement découpé un poulet, enlevé le sang à l’intérieur, avant de le mettre au four. Ou comme le jour où elle avait jeté avec une satisfaction malsaine un homard encore vivant dans une marmite bouillante. Ou la fois où elle avait décortiqué la queue d’une crevette. Que d’expériences traumatisantes mes amis, où elle avait bravé la mort. Ca peut paraître anodin, mais pour quelqu’un qui ne se goinfre que de cochonneries et de surgelés, je vous assure que, faire la cuisine, c’est à la limite de l’héroïque.
Et puis au fond, et en imaginant bien la chose, on ne faisait pas franchement de différence entre ce pauvre garçon et un pauvre poulet. Le tout était maintenant de s’en convaincre. Non parce que, il était bien gentil coco, mais pour l’instant il était plus emmerdant qu’autre chose.

Un triste sourire s’afficha au coin de ses lèvres. Agir. Elle ne pouvait pas rester allonger là indéfiniment. L’explosion avait certainement fait des dégâts considérables. La preuve se trouvait à trois centimètres d’elle. Et ils ne devaient pas être les seules victimes dans la galerie. Les secours devaient déjà être sur les lieux, et on devait déjà rechercher les survivants. Elle ne pouvait pas simplement attendre qu’on vienne la trouver. Et d’ailleurs, où se trouvait-elle ? Sa tête pivota vers la droite, puis vers la gauche. Elle ne reconnaissait pas l’endroit, et ne distinguait que des formes vagues, des débris, partout, des vitrines explosées, des objets retournés, brûlés, et de la poussière. Beaucoup de poussière. Elle se massait d’une main tremblante la tête, jurant et grommelant doucement. Quelques secondes s’écoulèrent, le temps de constater qu’elle avait un fichu mal de crâne et du sang plein les mains. Elle remarqua rapidement la source du saignement. Un endroit à l’arrière de la tête qui piquait un peu plus que le reste, une douleur cuisante qui lui arracha un petit soupir. Rien de trop grave, mais la situation la fatiguait déjà, et plus encore lorsqu’elle voulut se redresser. Son dos. Son pauvre dos. Elle arrivait à un âge bien délicat, vingt-sept ans. C’est vieux. Les os se fatiguent déjà, les articulations marchent moins bien. Il suffisait d’un rien. La boule de nerfs dans le creux de son estomac tripla de volume en un instant. Elle se laissa submerger par une certaine nervosité qu’il n’était pas bon de trop attiser.
Ses sourcils se fronçaient un peu plus, accentuant ainsi les quelques rides qu’elle possédait déjà sur son front, résultat d’une trop grande nervosité et d’un trop gros nombre de soucis dans son quotidien. Comme quoi, il n’était vraiment pas conseillé d’être soucieux à un aussi jeune âge, sous peine d’accélérer le processus de vieillesse. Et fallait pas trop compter sur les pots de crème antirides pour remédier à la situation.

Elle s’apprêtait à se relever, ou au moins à essayer, quand il lui sembla entendre un petit grognement, un léger souffle, discret. Figée, haletante, ses yeux se tournèrent doucement vers ceux du soit disant cadavre. Deux jolies pupilles qui la fixaient précisément, un brin confuses, encore. Il était vivant, bien amoché certes. Mais en vie. Ca lui enleva comme un poids. Elle esquissa un léger rictus, le soulagement sans doute, avant de rester interloquée, la bouche tordue, les yeux fuyants. Le silence se faisait un brin pesant, trop lourd pour sa propre anxiété. Le mieux était donc de s’en débarrasser.

- Bah mon p’tit, puisque t’es vivant, tu vas peut-être pouvoir aller t’asseoir ailleurs hein. Puis faut t’enlever ces trucs aussi, on dirait un hérisson…

Et comme pour illustrer ses propos, elle élança sa main en direction du jeune homme avant de lui arracher d’un coup sec un petit morceau de verre planté en haut de son dos.
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MessageSujet: Re: Tic. Tac. Boom. [EVENT]   Tic. Tac. Boom. [EVENT] I_icon_minitimeDim 20 Nov - 4:20

Son corps était un poids mort, une masse lancinante qui l’empêchait d’émettre le moindre signe de vie sous peine de ressentir la douleur aussi brûlante qu’elle pouvait l’être, aussi crispante qu’elle pouvait l’être, aussi choquante, aussi aimante qu’elle pouvait l’embrasser, l’embraser. Elle le coupait de ses muscles dans un non définitif, lisse, glacé et atrocement chaud. Tout ce qu’il pouvait faire c’était ressentir, apprécier le contact du liquide fluide et poisseux qui dégoulinait sur sa peau, coulait lentement entre ses doigts et envahissait sa nuque. Il était collé contre cette femme inconnue et pouvait détailler la matière de ses habits, se peau aux endroits ou il n’y en avait pas. Elle semblait bien froide comparé à la chaleur qui s’allumait dans ses plaies à chaque fois qu’il faisait le moindre geste. Mais elle était moins glacée et mortelle que la froideur du silence. Il veillait en maître sur la scène, après cette effusion d’explosions, de cris cristallin et gorgé d’horreur, d’abondance de chutes, de bruits de choses qui cassent, s’effondrent, se brisent par milliers, de tout les côtés, remplissant la tranquillité austère du lieu par une tempête de hurlements, sons violents et meurtriers. Ce vide était comme un loup, alerte, tendu et faisait comme une pression grandissant crescendo. Qui montait, augmentait au fur et à mesure que rien ne se passait, rien ne bougeait, tout était figé et immobile, comme les bouts de verres dans sa peau. Qui n’allaient pas tarder à se briser. Qui n’allait pas tarder à se briser. Cette tension avait atteint son point du rupture au moment ou l’inconnue/amortiseuse/matelas parla :

- Bah mon p’tit, puisque t’es vivant, tu vas peut-être pouvoir aller t’asseoir ailleurs hein. Puis faut t’enlever ces trucs aussi, on dirait un hérisson…

Il apprécia la phrase mais s’empêcha de sourire craignant le retour de la douleur omniprésente, se rappelant soudainement la position plus ou moins cocasse dans laquelle il se trouvait. Arès, le petit blondinet perdu, le corps criblé de bouts de verres émiettés savamment sur le glaçage appétissant qu’était sa peau, surmonté d’un coulis de sang frais et saupoudré de poussière de béton, le tout délicatement marié à un biscuit parlant de chair fraîche. S’il avait déjà envie de vomir à l’instant ce fut amplifié après que l’étage inférieur de sa pièce monté lui ai arraché l’un de ses petits cristaux de sucre qui était enfoncé dans sa pâte. Son estomac fit un bon, et son thorax l’accompagnant, son petit déjeuné remontant dans sa tranché, et son corps s’arqua. La douleur qui en résultat lui interdit de se soulager de ses tartines demi-digérés. Son orgueil aussi sûrement. Un hoquet de souffrance, lui en revanche sortit de sa gorge, s’étouffant dans une plainte désespéré. D’un coup, tout les vers glacés qui rongeaient sont corps c’était mit à dévorer de plus belle sa peau, tranchant encore un peu plus, entamant avec une avidité sauvage et irrésistible sa chair en surface. Exorbitant les yeux sous le choc. Il put pendant quelques instant admirer la scène sous un tout nouveau jour, plus vif, plus fin, plus précis. Plus ardent.

La douleur retomba, comme son corps s’avachit de plus belle sur cette arracheuse de dent, mais était maintenant plus diffuse dans son corps, surtout à l’endroit où elle avait enlevé la première épine. Il était dans un état de choc, à la fois frappé par la douleur et par la surprise, l’incompréhension de l’explosion. Les réponses ne lui venait pas, quelque chose avait fait boum, tout avait été disloqué dans sa vie, dans son esprit. Il vint à arrêter de penser à lui-même un moment pour se concentrer sur l’état des personnes auquel il tenait le plus. Après un accident la première chose que l’on se dit lorsqu’on revient à la surface c’est « Je vais comment ? ». Après une analyse rapide de notre situation on commence à vraiment paniquer pour les autres. Ce sentiment de panique commençait à l’emporter dans le tourbillon de l’inquiétude. Son cerveau fit les liens entre les brides de souvenirs qui lui restait en ces instants de rupture. Osiris, devoirs surveillé à l’école de commerce. Il ne les aurait jamais ratés. Nemo, entrain de cuver sur le canapé du salon, il était rentré après que son jumeau soit partit et s’était avachi tout du long sur le sofa avec un grognement explicite et ne risquerait pas de bouger de la journée. Il poussa un soupir mentalement, le reste n’était que de la gnognotte. Sa douleur, ses plaies, il y survivrait. Il ne se sentait pas vivre sans Osiris et l’absence du stella serait une faille dans son cœur qu’il aurait du mal à combler. Le fait de savoir que tout les gens auquel il tenait étaient tous en vie, ou du moins, qu’ils n’aient pas été pris dans l’attentat comme lui l’avait rendu soudainement beaucoup plus léger, il se serait même relâché et retombé dans l’inconscience s’il avait pu.

Sa position ne lui permettait pas. Il avait du mal à placer la honte et les bons usage dans un contexte aussi catastrophique mais ses complexes et stéréotypes de bon petit humain qu’il était reprenaient vite le dessus. Il était temps qu’il bouge. Arès s’empourpra très délicatement en s’imaginant une fois de plus la scène qu’il jouait. Ce n’était qu’au bout d’un certain temps qu’il avait réussi à prendre la mesure de la situation. D’un geste brouillon et ralentit par la douleur qui lui fendait les nerfs, il tenta se faire dévier son corps pour laisser la place à l’inconnue de se dégager et qu’il puisse enfin reposer sur un sol décent. Lentement et par pulsions musculaires au niveau de ses bras, son ventre et sa tête, il réussi à s’étaler à moitié sur le carrelage recouvert de poussière de plâtre, ses jambes encore entremêlées avec celles de la femme. Il peignait tout ce qu’il touchait de sang, de longues larmes coulait sur sa peau, laissant des traces vermillions un peu partout. La douleur affluait dans son corps, les lames de soleil le brûlait de toutes part et cet effort s’acheva sur un autre râle très convainquant, accompagné d’un nouveau hoquet de dégoût. Dans un dernier acte avant la fin de la pièce, il retira ses membres inférieurs. Elle était libre de son poids, et lui libre de dormir en paix. Il voulait oublier la douleur. L’effort l’avait exténué et remplit ses veines d’un poison vengeur qui dissolvais ses pensés et leur donnait autant de sens qu’une rasade de white spirit. Dans une dernière prière il murmura quelques sons reconnaissables.

« Aïegrmbputaun… »
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