Ilana E. Acciari

Extacy

"D'abord, c'est pas juste. Les garçons portent du bleu, les filles du rose... Et ben moi je veux du vert ! "
Un éclat de rire, un éclat de vie, un éclat de verre dans un monde de boue. De vert.
Des étincelles d'existence au coin d'une bouche taquine, au coin de ces yeux qui n'en plus de vous découvrir de son regard.
Et des pensées qui se perdent dans un nuit, dans l'ombre d'un balcon où s'échappe le filet de fumée d'une cigarette qui se consume lentement.


A mon extacy ...

" Il veut quoi l'autre crouton à me fixer comme ça ?! Je vais finir par donner raison à ses préjugés en lui faisant bouffer la lanière de sa ceinture ... Grr "

BAISSES TA MUSIQUE.
"Hein ? Pardon, je n'entendais rien ... "
Je t'aime voisin.

Et mes rêves s'accrochent à tes phalanges
Je t'aime trop fort ça te dérange
Et mes rêves se brisent sur tes phalanges
Je t'aime trop fort
Mon ange mon ange

Que nous est-il arrivé ? Qu'est-ce qui a fait que les cris et les pleurs ont remplacé les sourires complices et nos doigts qui s'entrecroisent dans une étreinte douce ?
Hein Carlotta ?
Pourquoi a t-il fallu que tes yeux bordés d'une rancune sans fondements fassent saigner mon cœur à en mourir, dans un soupir, dans les bras d'une autre ?
On était pourtant bien ensemble. Pas de prise de tête, pas d'engagements, juste toi et moi, des silences chargés de mots, de "je t'aime" qui n'en étaient pas encore. Le temps nous laissait tranquille.
J'aimais la façon dont tu avais de me regarder, de m'observer dans une indifférence voilée, ce petit sourire qui ornait tes lèvres à mes blagues, toutes pourries les unes que les autres. Tes soupirs bruyants à mon bordel environnant. Ton rire qui cascadait le long de mes reins, nos batailles sous la couette. Ton parfum, tes cheveux mouillés qui me chatouillaient.Tes pleurs, ta façon de t'excuser en évitant mes prunelles furieuses.

Mon ange aux ailes tachées d'une noirceur toute humaine, travers d'une impuissance, d'une existence qui te filait entre les doigts. La mienne. Je ne t'appartiens pas.
Même si, même si je ne peux m'empêcher de revenir vers toi, papillon de nuit attiré par le réverbère, aube de sa vie. Comme un automate revient vers le créateur, l'inventeur de son fil de vie.

Prends mes soupirs donne moi des larmes
A trop mourir on pose les armes

Lâches ma main, Libères-moi de l'emprise de tes céruléennes. Laisses-moi effacer tes mensonges d'un baiser. Laisses-moi mes larmes, ne les tâches pas de ta colère.
Tues-moi, tues-moi ou pars.
Mais choisis.

Betray.

Ma berceuse, mon envouteuse. Chasseuse de mauvais rêves dans un soupir, dans le froissement d'un drap.
Mon péché le plus vif, face à ce regard azur que j'ai du mal à soutenir, dans l'horreur du mal que l'on s'est fait mutuellement. Alicia, tu as juste été là, toujours là, alors qu'elle non. Que je ne voyais d'elle, plus qu'un dos qui s’effaçait dans mes rêves, dans la réalité froide d'un monde en larmes.
Je l'ai trahie, trompée, bafouée, me tâchant de cette faute que ma bouche lui avait pourtant craché à la figure, quelques mois auparavant.

Je ne vaux pas mieux que Carlotta, Alicia. Et pourtant, ton regard garde cette lueur, douce lumière amusée. Tu sais que je m'en veux, mais tu ne dis rien, ne regrette rien et m'entraine dans les méandres d'une trahison consommée maintes et maintes fois, sans jamais promettre.
Que ça guérira mon cœur.
Que ça ne se reproduira pas.

Ton être est un mystère éternel...
Tu prends, tu donnes, sans retenue aucune.
Douce décadence qui pourtant me garde l'esprit hors de l'eau.
Nos moments sont hors du temps, bouffée de liberté, de culpabilité à la fois.
Prends moi encore une fois dans tes bras Alicia.

You're my lullaby...