La Belle Et La Bête

Sujet ; Et la Belle se perd dans le château de pierres. Et la Belle a peur. Et la Belle ne sait plus quoi faire. Et la Bête apparait. Monstre de chair et de poils. Que feras-tu, Belle ? Fuis ! Fuis ! Avant qu’il ne te croque. Mais est-ce vraiment sa motivation première ? Veut-il vraiment enfoncer ses crocs dans ta peau et te dévorer de tes entrailles ? Le charme passera-t-il au-delà de son apparence d’animal, de fauve ? Sais-tu qu’il est un prince ? Sais-tu que sous cette fourrure, son cœur bat d’amour pour toi ? Est-ce que l’attraction aura raison de cette malédiction ?

Vous êtes libres de commencer votre rp à tout moment de l’histoire, inspiré de l’univers de Disney, de Villeneuve ou du vôtre. Vous êtes les écrivains de leur décadence. Choisissez si la chute sera lente, ou agonisante.
Participants ; Milo & Leo VS Alexis & Elio
Arbitre; Aya Murazaki
Date limite premier rp ; 24 Octobre 2011
Rappel des règles ;
- Chaque post rp devra comprendre entre 300 et 500 mots.
- Autant de réponses que possible. Seules les 15 premières seront prises en compte pour le concours.
- Vous pouvez prendre vos dispositions avec votre partenaire pour arranger le rp de quelconque manière que ce soit, vous y êtes plus qu'invités.

Il ne pouvait pas la lâcher comme ça, les lâcher comme ça, c’était déloyal, c’était minable c’était pitoyable. Il avait eu la trouille cet abruti ! La trouille ! Et puis quoi encore ? Depuis quand jouer devant deux cent personnes procurait une trouille telle qu’on allait vomir et qu’on s’enfuyait à toutes jambes ? Et elle avait l’air de quoi elle maintenant ? Toute seule dans sa robe bleue et blanche ? Elle avait une pièce à jouer elle et sans héro, elle allait être bien, parce que se marier avec Gaston, non merci c’était bon. Surtout quand il faisait parti d’un de ses innombrables ex copains, et pas le plus sympathique. Lourd en plus de ça, toujours prêt à la drague intempestive même alors qu’ils n’étaient plus ensemble. Et on comptait sur elle. Elle avait porté cette pièce à bout de bras et ce n’était pas maintenant qu’elle allait laissé tomber à cause d’un débile incapable de gérer un peu de stress. Elle n’était pas stressée elle ? Non d’accord elle n’était pas stressée, mais quand même un peu beaucoup sur les nerfs. Ce qui avait le mérite de ne pas arriver non plus tous les quatre matins. Il lui fallait un remplaçant et Leo étant encore porté disparu, elle savait très bien à qui demander. De toute façon il n’allait pas avoir le choix, et puis il avait l’habitude maintenant, vu le nombre de galère dans lesquels elle l’avait déjà entrainé. Oui il ferait bien l’affaire, après tout il n’avait qu’à grogner.

Finalement, non, ça ne pouvait pas être aussi simple qu’elle ne se l’était imaginé. Car venant de lutter de façon totalement convaincante et imaginaire contre le froid, la voilà en train de taper à la porte immense en carton du manoir de la bête.

- Il faut vite que je rentre me mettre à l’abri avant que le froid ne m’emporte ! Les loups ne sont pas loin derrière non plus !

Vite s’arcbouter sur la porte et y taper de toutes ses forces.

- Ouvrez-moi ! A l’aide ouvrez-moi !

Et le portail s’ouvrit. Révélant une bête affreuse… Avec un regard plus que noir en direction de la jeune fille blonde. Alexis retint un sourire désolé. Au moins, le regard meurtrier était très bien représenté…

La Bête se regardait dans le miroir de sa loge. Bien triste loge en vérité, qu’un paravent en papier crépon et un pauvre miroir, indispensable dans son rôle où le maquillage voulait tout dire. Cela faisait environ une heure qu’on l’avait posé là, une image de son modèle sous les yeux, une boite de fard noirâtre sur la petite table branlante, et ... un manteau de fourrure marron. Un manteau de fourrure, sérieusement ? Elio ... alias William pour les besoins de la pièce, regardait d’un œil torve et rancunier ce qu’on lui avait humblement prêté en guise de peau de bête, le tout recouvert d’une cape violette et d’un pantalon-pagne déchiré verdâtre. Et sale. Qui lui rappelait un peu trop la dernière fois où il avait dû jouer à l’acteur, dans un pauvre film minable sur les zombies. Etrangement, cela faisait deux fois qu’il se laissait avoir aussi simplement que par une splendide créature aux yeux de biche. La première fois, c’était Delia qui avait trouvé cela amusant, là c’était cette fatigante amie de longue date qui le conviait à la danse.

Pourquoi ? Parce qu’un crétin n’était pas venu et qu’il devait faire le bouche trou de service. Elio ... William ... La Bête ... Bon sang il était qui au juste ? Le jeune homme n’arrivait même plus à penser à lui sous la bonne dénomination. En se barbouillant le visage d’un fond de teint marron foncé, il avait soupiré. Alexis avait déconné, franchement. Puis il avait été temps de commencer, totalement dans le doute, dans l’incertitude. Elle était apparue sur scène, elle avait commencé son texte. Et lui ne savait rien, et lui ignorait tout. La Bête avait de fortes envies de meurtre, ce soir.

Des loups, la laisser entrer ? La Bête s’arrêta un instant, interloqué. Euh, c’était quoi la pièce déjà ? Pas le temps d’y penser, il fit le signe indiquant d’ouvrir le portail, qui ne l’avait pas attendu pour ce faire, et lança un regard noir à Alexis, ne sachant quoi faire, quoi dire. Il restait juste là à la fusiller de son regard amer, conscient du nombre de personnes présentes. Puis, essayant de se mettre dans l’idée de ne pas l’étrangler tout de suite, il se racla la gorge et essaya de prendre une voix grave, malgré son ridicule manteau de fourrure et ses cornes attachées dans ses cheveux qui avaient pour l’occasion bénéficié d’extensions capillaires.

- Que veux-tu ... femme ?

Il ne savait même pas comment elle s’appelait, la belle, dans cette histoire ... Pas de script, pas de résumé, une bête improvisation pour la Bête qu’il devait incarner.

Alexis ne put retenir son regard atterré après qu’il eut parlé. Femme ? Mais qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Entre le rôle de Gaston qui la collait sans cesse pour lui foutre des mains au cul et un mou du bulbe incapable de retenir un texte elle n’était pas du tout sorti de l’auberge, la pauvre Alexis… Mais bon en attendant elle avait une pièce à sauver et malgré l’effrayante perspective de ne pas arriver à tirer quelque chose de correct, elle n’avait d’autre choix que d’essayer. Elle se composa un masque effrayé en essayant de dire plein de choses à voix basse pour qu’Elio entre plus dans son rôle, mais si elle savait au fond d’elle que c’était déjà peine perdue et qu’il allait falloir redoubler de jeu pour réussir à mener la pièce jusqu’au bout.
Elle recula de quelques pas, ne voulant surtout pas avoir affaire avec une bête pareille et espéra juste qu’Elio comprenne que là il ne fallait pas la laisser partir. Ce qu’elle essaya de lui montrer par des gestes pas totalement discrets. Ce qui la déprima encore plus.

- Je voulais… Juste un abri pour la nuit, désolée de vous avoir dérangé je vais… Je vais partir…

Elle remonta sa cape sur ses épaules pour faire demi-tour de façon empressée. Elle n’était même pas sûre qu’Elio ait pigé et si c’était le cas, elle devra improviser. Ce qui était en soi super pratique dans un conte aussi téléguidé que celui de la belle et la bête. Elle aurait peut être dû lui dire qu’à la fin ils étaient ensemble, ça l’aurait peut être motivé. Ou peut être pas à vrai dire. Elle était persuadée qu’il n’avait pas lu jusqu’à la fin et n’était même pas sûre qu’il sache réellement de quoi le conte était fait. Elle retint un soupir. Pourquoi avait-il fallu qu’elle le choisisse lui ? Bien sûr elle l’aimait beaucoup, c’était Elio, et puis elle était une des seules avec Delia à réussir à lui faire faire des choses pareilles, c’était un fait. Mais ça ne voulait pas dire qu’il l’aimait plus pour ça. En tout cas il fallait tout de même avouer qu’elle aimait bien passer de plus en plus de moments avec lui en ce moment. Même si ça devait se terminer de façon aussi catastrophique que maintenant.

Elle gesticulait et tentait de lui expliquer des détails qu’il ne saisissait pas du tout. Un château enchanté ? La Bête se retourna un instant pour fixer le bout de carton peint sans doute par des amateurs. Ah ouais, vachement enchanté vu comme ça. Des serviteurs transformés en objets ? C’était ça alors, la raison du déguisement de l’autre crétin qui ressemblait à un luminaire accompagné de son ami la pendule. Elio avait un instant cru qu’ils avaient totalement perdu la tête, mais cela s’expliquait plutôt bien maintenant. Bon, l’avantage c’est que dans tout son charabia paniqué, il avait retenu qu’elle était supposée être belle. Oui, ça il le savait Alexis avait toujours eu du charme et de toute façon ce n’était pas maintenant qu’il s’en apercevait et ... ah. Sa phrase avait été « je suis Belle, tu es la Bête », un truc du genre. Même un crétin comme lui avait senti la majuscule, et il partait du principe que sa déduction était la bonne. Dans le doute, l’appeler par son prénom le moins possible.

Restait le problème de : que faire. A sa phrase et à son air désespéré il crut comprendre qu’en la laissant partir c’était la fin de la pièce. Saisissant sa motivation à deux mains pour essayer de la faire rentrer de nouveau dans son crâne, la Bête saisit le bras de sa ... bref, de la fille, qu’il commença à entrainer vers son château. Il avait bon, hein, il avait bon ?

- Tatata, on s’en va pas comme ça. Vous êtes mon invitée ... le regard d’Alexis le fit comprendre qu’il avait dit une connerie. Alors il éclata de rire pour se donner bonne contenance. Ma prisonnière, ah ah ah ! Pour l’éternité.

C’était pitoyable, il ne connaissait rien au conte, à son texte, à son rôle, à celui d’Alexis. Il devait faire quoi, la bouffer ? Prenant un air de monstre affamé, il la poussa dans ce qui était la seule pièce qui était pour l’instant représentée du château, le reste étant dessiné sur d’autres panneaux qu’il ne soupçonnait pas encore, se contentant de ce qu’on lui donnait. Il la poussa donc dans ce qui semblait être une chambre et resta campé là, attendant un signe. Il faisait quoi maintenant ? Lui sauter dessus et la violer, ou alors lui arracher une jambe ne semblait pas coller à l’ambiance qui régnait en coulisses. Mais il se voyait mal faire autre chose avec un tel déguisement ... Bordel, c’était trop compliqué. Il ne pouvait juste pas la prendre dans ses bras et aller boire un coup ? La Bête ne semblait pas trop encline à ce genre de pratique, alors Belle n’en parlons pas. Pourtant, ça leur ressemblait tellement plus que cette comédie ridicule ...