Ultima Alluvione
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 Rescue the light [Leo]

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Aya Murazaki [Sky]

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MessageSujet: Rescue the light [Leo]   Rescue the light [Leo] I_icon_minitimeLun 12 Mar - 21:02

NB : Pour ceux qui liraient ... Il s'agit de l'ancienne planque du GDP, vous avez majoritairement déjà déménager vos bureaux ;)
Rescue the light [Leo] Rpsky-copie-2f6c718

Attente infernale

    Jamais la Foudre n’avait été aussi patiente, attendant avant de frapper de toute la force de sa rancœur, ruminée au fil des heures, au fil des cernes qui se creusaient sous les yeux fous de l’étoile.
    Les prunelles rouges de Sky semblaient vouloir tout bruler sur leur passage, allié comme ennemi, les sens aussi électriques que la tension qui parcourait son corps continuellement. Il avait suivi le gamin, réfréné les envies meurtres qui lui courrait le long de l’échine, comme une bête assoiffée de sang, de vengeance pour ce qui avait été fait.
    Ils avaient osé.
    Il y eut des mots durs, des insultes à demi voilées sous un manteau d’ironie et d’acide, puis l’étoile avait suivi Leo jusque dans les tréfonds d’une organisation qui fourmillait sous les pavés de Milan, réseau aux milles oreilles. Là encore, il avait écouté en ruminant des insanités, fumer des paquets entiers,à croire qu'il croquait littéralement ses clopes, sans se préoccuper de savoir où atterrissaient ses mégots.
    Vicky l’avait tenté, plusieurs nuits, alors que les fils d’un cauchemar vivant le tenait éveillé, sur les toits, mais Sky était buté, pire qu’une mule, et ceux capable de faire plier sa volonté se comptait sur les doigts d’une main…
    Le jeune homme à la chevelure de feu avait eu envie de la buter, cette vieille bique de Yubaba, la couvant d’un regard de haine alors qu’elle refusait tout net d’aller au contact des agents du GDP qui torturaient chaque minute de plus sa pactisante. Après tout, qu’étaient-ils, si ce n’était des pions sacrifiables sur un échiquier grandeur nature ?
    Aya était une figure faisant office d’électron trop libre pour être considéré comme utile, trop de problème à la clé. Mais qu’ils aillent se faire foutre, ces péquenots planqués comme des rats.
    Ils étaient censé être le contrepied du groupe de destruction des pactisants, mais à ses yeux, à cet instant, ils ne ressemblaient qu’à de pauvres marionnettes pissant dans leur froc’. Un sourire amer avait barré son visage, après tout, pourquoi se faire chier pour une seule personne hein … Sky s’était retrouvé coincé, à ruminer sous ce regard bleu qu’il haïssait d’exister.

    Il se souvenait aussi de celui de July, presque les larmes aux yeux, balbutiant son incompréhension. Pauvre gamine perdue dans un destin qui se traçait sous des gestes de sang. Même ce connard de Jude avait détourné la tête, s’éloignant pour expirer la frustration de voir un de leur lieutenant déjà mort dans leur esprit, ou presque, en plus de l’affection cachée qu’il pouvait porter à la nipponne. Ray l’avait fixé, imperturbable étoile.
    Ils avaient été des regards supplémentaires sur les habitudes des ennemis, les occupant intensivement dans un léger jeu du chat de la souris avec les agents.

    Sky s’était toujours dit qu’il partirait avant Aya, même si ce n’était que d’une demi-seconde. Il était le rempart de feu devant la lame du Cerbère, aussi éphémère que dangereux. Jamais, il n’avait imaginé qu’ils se retrouveraient dans une situation pareille, sans compter le moustique dans ses pattes.
    Il lui en voulait toujours. C’était viscéral pour la Foudre qui ne connaissait au final que des sensations, sentiments douloureux exigus. Peine, douleur, douceur, sang et sourire.
    Rouge ou Noir. Pas entre les deux, même s’il devait avouer qu’il commençait à être un peu mitigé par rapport au Bouffon, mais Sky détestait se prendre la tête sur ce type de question.
    Il le détestait, le détesterait donc …
    Jamais autant que cette ombre dont il n’arrivait pas à saisir l’essence, qui s’amusait à pousser Aya dans ses moindres retranchements, pour la lapider ensuite, faisant frissonner le lac sombre, habituellement tranquille de son âme.
    Le stella la sentait plonger dans un vide de ténèbres et de désespoir, ce qui alimentait d’autant plus sa rage, ses larmes pourpres, une fois seul. Ses insultes, vindicatives se taisaient à mesure que le temps filait, l’entourant d’un silence encore plus froid. L’épuisement le narguait mais la Foudre jamais ne faiblit.
    Pour peu qu’on l’ait côtoyé même un peu, voir Sky fermer sa gueule et ne plus prononcer un mot, les dents serrées, était quelque chose de particulièrement rare et singulier pour cette grande perche, toujours le dernier mot à la bouche.

    Personne, aucun de ses visages soi-disant compatissants, ne pouvait comprendre le calvaire qu’il endurait, fixant pendant des heures les aller et venus de ces insectes, sachant pertinemment qu’on le surveillait également dans le cas où il déraperait. Pauvres cons, vous n’auriez pas le temps de me rattraper .

    Attentif, loup à l’affut, Sky s’était souvent éclipsé, sans pouvoir se noyer ailleurs que dans la contemplation infernale de cette bâtisse en verre, vitrifiée sur son intégralité, aspect moderne qui cachait un véritable territoire de requins.
    Ces chasseurs, ces tueurs qu’il faucherait sans le moindre remords, enfin devenu l’incarnation de ce qu’il était réellement, la destruction dans un claquement sonore et un trait de lumière aveuglante.

    Lentement, il déplia son corps, son manteau claquant sous le vent d’un soir où Sky ne sentait même plus sa morsure, les sens atrophiés par ceux, jumeaux de sa pactisante. Il avait pressé Leo, la veille, n’avait jamais été aussi sérieux de toute son existence en affirmant qu’on ne pouvait plus attendre, que quelque chose s’était brisé. Il était sur que le moucheron avait senti au moins une infime trace, sans plus en savoir que lui sur ce qu’avait subit Aya.
    Le Stella ferma les yeux, l’imagina les pieds penchés vers un gouffre si profond qu’il n’en avait pas de fin, tendant le bras pour la retenir sans jamais l’atteindre. Et toujours cette douleur dans ses yeux d’encre.

    Le sentiment de vouloir exister encore un peu le tenaillait, rêve égoïste, au côté d’une inquiétude devenue angoisse permanente, rouge de colère et de frustration. Une certaine excitation malsaine aussi lui coulait dans le sang, juste à la pensée du potentiel carnage. Non, Sky n’avait jamais été un enfant de cœur après tout, et sous son sourire charmeur se cachait une attraction morbide pour le sang et la souffrance, tout comme il pouvait le détester parfois…
    Un arc étincela entre son pouce et son index, une fraction de seconde, pour disparaître en même temps que sa silhouette sur le toit.
    Plus de sourire, plus de paroles enjôleuses, juste deux billes rougeoyantes qui sortaient de la ruelle.
    Et la nuit tombe .
    Il jeta son mégot sur le trottoir, s’avançant lentement vers la grille délimitant le parking du bâtiment, ses ongles crissant contre le métal, étincelles de sa furieuse détermination, pour se diriger vers le panneau de métal. Il le décrocha d’un geste brusque, pied de biche à l’appui, et saisit à pleines mains les fils reliés au disjoncteur.
    Le marchand de sable passe …
    Le présentateur à l’écran disparut, tout d’un coup, il n’y eut plus d’eau chaude au robinet, les feux de circulation moururent, et une discussion msn crasha sous les cris furax du petit geek encore éveillé à deux heures du matin. Le quartier entier s’endormit dans les ténèbres, les lumières s’éteignant dans une danse de domino qui dégringolent.
    Plus près, dans la cabine de surveillance du gardien du parking, les écrans et les cameras vidéos grillèrent sous la pression dégagée par la décharge, l’odeur de la chair décharnée et cramée emplissant l’air. Pas de quartier, de témoins. Sky l’avait dit : il ne ferait pas dans la dentelle, et marcher sur des cadavres était loin d’être un problème pour lui.
    Après tout, il était l’ombre d’un assassin.
    Autour de lui, l’air était chargé d’électricité, ses bras crépitant d’arcs mortels, sans pour autant avoir dévoilé leur véritable potentiel. L’étoile se retenait. Lui n’avait besoin d’aucun sang versé pour laisser s’échapper la folie qui courrait sous ses doigts.
    Le panneau avait fondu littéralement sous l’onde de chaleur, le ciel gronda au dessus de Milan, tension d’un monde soumis à une loi toute sauf naturelle.
    Sky se retourna, fentes rouges se fixant sur une silhouette en particulier.

    « A toi de jouer, je briserais les fenêtres ensuite. »

    Éclats de verre, décor de leur diversion alors qu’éclatait déjà une explosion un peu plus loin.
    Vacarme de leur venue.

Ultime prière d’une étoile au désespoir coulant de son regard.
Reste avec moi, reste et cries, de cette vie que tu maudis.
Reste, Aya.
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MessageSujet: Re: Rescue the light [Leo]   Rescue the light [Leo] I_icon_minitimeVen 16 Mar - 14:36

« Le désespoir nait. Le désespoir se meurt. »
Sous tes doigts, il se meurt, toi qui l’écrase sur ta paume sèche. Tu es un destructeur, qui reprend courage, force. Tu détailles l’horizon, cette bâtisse qui se moque de ta douleur. Est venu l’heure de leur reprendre ce qu’ils t’ont volé. Le Bonheur, un Coquelicot qui fleurit sous tes pieds, cette odeur de menthe, cette morsure d’une obscurité dont tu ne peux te détacher, un Cerbère. Aya. Va, et sauve-la.
Leo était fébrile, mouvement nerveux qui animaient ses gestes, sa démarche. Ce qui allait venir, il l’avait tant attendu. Tant. Tellement. Si longtemps. Il y avait pensé. Des heures. Des heures, assis dans le noir, revérifiant les plans qu’il avait reçus du Réseau, s’imaginant chaque action qu’il poserait. Des heures, à se retenir de ne pas y aller tout de suite, pour la satisfaction de se briser contre une résistance trop grande pour lui, et sentir le plaisir d’oublier, une seconde, deux secondes, l’angoisse, elle qui s’appelait Leo, elle qui se moquait de lui depuis trop longtemps. Tellement Longtemps. Ca n’avait que trop duré. Le fil rouge de la Fatalité qui le reliait à elle s’effilait, disparaissant dans le vide de l’inconnu, sans que Leo puisse y apporter un quelconque changement, sans que, tirant de ses deux mains jusqu’à se blesser au sang, il ne puisse venir, la sauver, repartir. Réapprendre à rire. Rendez-moi mon rire, ma raison de vivre.

Ce n’avait que trop duré. Elle trottait, phrase agaçante parcourant son cerveau, tournant dans la soupe de sa matière grise pour lui susurrer cette même conclusion, la même qu’il avait eu, alors qu’il l’avait perdu, le premier jour, sa première erreur, la pire. Il allait la sauver. Qu’importe le prix. Qu’importe que ça lui coute un bras, une jambe, un poumon, son cœur. Il enfoncerait ses ongles dans sa chair, pour s’arracher le muscle battant, chaud, dégoulinant de sang, si cela aurait pu la ramener. Leo était prêt à tout donner pour elle. Sa vie aussi.

Depuis combien de jours n’avait-il plus dormi ? Il avait tenté de fermer les yeux, oui, plusieurs fois, sans succès, se remémorant chaque détail de cette journée fatidique où il était arrivé en retard, essoufflé, dépassé par le temps et son horreur qui se jouait d’eux. Le sommeil, il ne le trouvait que quelques minutes, le temps de plonger dans des rêves qui n’avaient de cette caractéristique que l’appellation, la forme se tournant plus sur son oxymore. Cauchemar. Mais y avait-il encore une différence, une séparation entre le monde de Morphée et celui dans lequel le milanais existait ? Le réel s’était teinté, depuis plus d’une semaine, d’un goût de farce, de tromperie désabusée. Mauvais rêve. A présent, Leo allait en sortir, déchirant ce voile d’horreur posé sur lui.

Il avait maigri, ne trouvant le goût pour aucune nourriture. Il était fatigué, mais la fatigue n’avait aucune importance. Ses yeux, anciennement si bleus, étaient cernés, marquant le teint gris de ses iris. Son front, à force d’être plissé par l’inquiétude semblait ne connaitre que cette expression. Ses joues s’étaient creusées par les nuits blanches, de l’encre tachetant sa peau, au niveau de la main droite. De l’encre pour un mot. Leo ne retournerait jamais chez lui. Peut-être ne rêverait-il plus jamais sa mère. A chaque temps venait un choix. Il avait fait le sien, abandonnant tout ce qui le rapprochait à la demeure Accettura, ainsi qu’à ses habitants. No Way Back.

Leo les avait rejoints, ce petit groupe de suicidaires en herbes. Il en avait attendu d’autres, tâtant de son regard bleu l’obstacle qu’ils s’apprêtaient à affronter, éventrer le restant de l’organisation présente et extirper de ses entrailles le corps d’une pactisante, si importante. Leurs semblables n’étaient qu’un outil de diversion, un substitut de chair à canon, balancer de la poudre aux yeux de ces chasseurs de Lune. Et Leo était silencieux, ne cherchant pas de paroles à prononcer, assis sur un muret, attendant son heure, évitant de croiser le regarde de Sky. S’il l’avait fait, il n’aurait plus été capable de se retenir. Parce que le lion avait envie de tous les planter à leur point de rendez-vous pour courir le premier jusqu’à cette maudite bâtisse et s’y faufiler. Ce n’était qu’un restant de raison qui le forçait à rester sur place, attendant le signal de départ, donner par cette étoile rouge.

La nuit tomba soudainement, lourdement sur tout le quartier, enlevant les sources lumineuses, taisant les lampadaires, meurtrissant les néons, déclenchant les alarmes dans toutes les rues, les agacements des milanais. Une seconde, il y eut un silence, ce genre de calme qui précède une tempête sans aucune comparaison existante. Horizon retint son souffle, grimaça au lieu de sourire. Il était prêt –depuis combien de temps l’était-il ? Les muscles bandés, les dents serrées. Ses yeux brillèrent d’un bleu stellaire quand le noir les entoura, Ray aboyant à ses pieds. Ce soir, il n’y aurait pas de compensation stupide à apporter. Ce soir, il n’y aura pas de voile pour cacher son identité. Il n’y aura aucun Bouffon, aucune valeur à défendre. Il n’y aura que Leo qui recommençait à courir après Aya. Enfin.

Les éclairs claquèrent autour de Sky et si le brun s’inquiéta pour la nippone en voyant le flux de ce pouvoir libéré, il chassa cette pensée, l’entassa dans un coin de son estomac qui ne cessait de le brûler depuis des jours, devenant une sensation familière, rejoignant toutes les hypothèses auxquelles il s’efforçait de ne pas songer.

« A toi de jouer, je briserais les fenêtres ensuite. »

Ce fut le signal, accompagné d’une odeur de chair brulée. Leo s’était redressé depuis plusieurs minutes, hochant la tête, signe qu’il avait compris. Sky avait eu le plaisir d’ouvrir les hostilités, Ray lui, aurait celui d’ouvrir la marche, trottinant un mètre devant son maitre. Accettura le suivit, courant à son tour. Ils arrivèrent devant le premier poste de sécurité du bâtiment, jaugeant du regard le premier garde. Contrairement aux clichés, ce n’était pas un italien bien gras qui l’attendait, mais un adulte au meilleur de sa forme. Ca ne l’inquiéta pas plus. Leo était prêt à faire tomber toutes les pièces qui se mettraient en travers de son chemin, sans aucun regret, sans aucun remords.

Sa main se tendit vers l’homme, une lumière bleutée surgit de l’obscurité, enrobant ses doigts, alors que d’un geste, le garde se retrouvait projeté en arrière, contre un mur dont le béton qui l’encercla, l’avala. Leo sauta par-dessus la barrière de sécurité, empêchant normalement tout étranger d’entrer. Ce fut à Ray d’ouvrir le passage pour les trois pactisant qui les suivaient, alors que des éclats de verre volèrent dans leurs dos, l’étoile du Cerbère jouant un dernier tour de distraction. Quatre soldats étaient déjà sortis de bâtiment, courant à leur rencontre, effectuant des gestes d’experts. Leo ralentit un peu, alors que son stella accéléra le pas, sautant à l’épaule du premier obstacle qui tomba sur ses crocs. Cri de douleur.

Leo souffla vivement, s’abaissant sous le projectile qui manqua sa cible –heureusement. La deuxième balle, il la renvoya dans le flanc de l’opposant, comme une balle qui rebondit sur un mur imaginaire, se plantant dans la chair. L’agent se plia sous la blessure, la morsure de métal. Il se déplia sous l’effet du pacte du lion, qui d’un geste ample l’écarta de son chemin. Plus rien n’existait autour de Leo, entouré d’une bulle. C’était à peine s’il entendait encore les alarmes, les cris des milanais paniqués par l’agitation, les sommations des gardiens du bâtiment. Il voyait à peine les derniers compagnons qui restèrent en arrière, en ayant fait plus qu’assez. Il n’observa pas attentivement ceux qui se trouvaient en face de lui, ni leur expression.

Il n’y avait que lui, et cette adrénaline chaude qui lui parcourait les veines, entendant à peine les jappements joyeux de Ray et ses remarques qui résonnaient dans sa tête. Elle était vide de toute réflexion, de n’importe quelle forme de doute. Il n’y avait qu’un instinct sauvage qui le guidait, qu’une suite de réflexes, de gestes et d’actions. Qu’un poing qui s’accroche à la mâchoire d’un type pour le faire tomber, aider de son pouvoir qui résonne dans son corps, qui lui permet de frapper trop fort, d’éliminer l’agent qui se trouvait en face de lui, prêt à lui planter un couteau dans la peau de son avant-bras. La lame ne fit qu’une éraflure, tomba sur le sol. Le jeune homme la regarda à peine, n’entendit pas le claquement de la foudre non loin de lui.

Leo hurla le prénom de Sky, recouvrant les bruits assourdissants qui les entourait, évitant du regard ce que l’étoile s’amusait à faire avec les membres du GDP qui arrivaient. D’un signe de la tête, il lui indiqua un chemin à suivre, qui se reculait de la zone d’affrontement, à l’écart de la grande porte. L’idée d’arriver sur le tapis rouge était alléchante, mais Ray et lui-même doutaient de survivre à ce qui les attendait de l’autre côté. L’air commença à lui brûler la gorge quand il arriva sur le côté de la bâtisse, s’assurant d’un simple coup d’œil que personne ne les avait suivi.

Il posa sa main sur le mur les séparant de l’intérieur, ouvrant un passage comme on ouvrait une porte.

« Rentres là-dedans. T’en auras plein d’autres à tabasser une fois à l’intérieur. »

Leo poussa presque Sky à l’intérieur, s’y précipitant également, baissant la tête, refermant déjà le passage, ne laissant aucune trace, rien qu’une paroi lisse, comme au premier jour. Les sons extérieurs étaient étouffés, bien que des signes d’agitations dans les couloirs se fassent entendre. Leo plissa les sourcils, non pas inquiet de rencontrer un agent ou deux. C’était la première fois qu’ils étaient aussi proches d’Aya, alors qu’ils n’avaient eu de cesse d’attendre ce moment. Une pointe de réjouissance naquit, alors que le pire ne demandait qu’à arriver.
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Aya Murazaki [Sky]

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MessageSujet: Re: Rescue the light [Leo]   Rescue the light [Leo] I_icon_minitimeMer 28 Mar - 18:41

Heaven’s not enough

    Je ne bougeais plus.
    Plus la force, plus l’envie surtout. Prostrée sur ce sol froid comme si j’avais voulu m’y fondre entièrement, m’oublier. Pour ne plus penser, ne plus sentir cette pointe mentale qui me harcelait, s’effaçait puis revenait, insidieusement. A chaque fois que je pensais à lui, à eux.
    Je ne voulais plus, tout simplement.
    Tout était noir, sombre de sang, sur mon corps, dans ma tête, sur les traces de ce mur devenu un ciel virtuel.
    Je m’étais relevée, sans cesse, pour tomber de plus haut, mais sans jamais vouloir m’arrêter, répliquer en lui crachant à la figure comme un animal prisonnier mais non résigner, encaissant les coups sans un cri.
    Et cette volonté indomptable faiblissait, à mesure que les secondes, les heures s’écoulaient. Immanquablement, je n’arrêtais pas de penser aux mots qui avaient franchi mes lèvres, jetés au vent pour tomber dans l’oreille de l’enfer. Et avec cette culpabilité, la peur. La peur de voir se réaliser mes pires craintes, cauchemars vivants au bord de mes yeux, prêts à m’envahir à chaque fois que je les fermais.
    Ce salaud.
    Il avait porté pire qu’un coup physique… blessure que je m’infligeais moi-même, comme Sisyphe, torture psychologique prévue, répétée, minant les forces adverses par elles-mêmes. Je le haïssais, je me haïssais.
    Je détestais ce corps qui ne faisait plus que trembler sous les coups donnés, sans relâche, cette faiblesse, cette douleur qui rendait mon esprit fou. Fou et faible. J’abhorrais la simple idée de mon existence, de celle qu’elle était devenue, proie qui avait vendu les siens, dans un souffle de désespoir au lieu de mourir.
    Les larmes s’étaient faîtes silencieuses, rageuses, les réactions moins vives alors que subsistait toujours en moi cette flamme, ce brasier de haine, de noirceur, comme si tout ne compterait plus que pour se venger de lui.
    Je sentais l’agitation de Sky, affaibli mais toujours là, comme une lame noire dans mes entrailles, n’arrivait plus à saisir l’image d’un Leo qui s’éloignait, progressivement grignoté par les ténèbres dans mon esprit. Je restais là, immobile depuis des heures, des jours, sifflement entre mes lèvres à chaque mouvement trop grand, résistance passive, abandonnée sans pouvoir le faire avec l’idée même de les laisser disparaître complètement.

    Une étincelle déchira le voile de ma vie.
    Encore. Similaire à quelques années auparavant, douce, chaude, piquante et vivace.
    Je fermai de nouveau les yeux comme pour mieux la saisir, étouffant un cri de désespoir douloureux. Rêve ou réalité ?


    _________

    Rescue the light [Leo] Rpsky-copie-2f6c718

    Si l’étoile rouge avait tant donné dans ce premier coup, à ce que les étincelles crépitent encore entre ses doigts, ce n’était pas que pour tester la résistance qui coulait encore dans son sang, teinte de son regard, cendre de son existence. Contrairement à l’effort que cela pouvait demander à Aya, lui utilisait son pouvoir aussi librement qu’il le voulait, instinct de destruction pure auquel il lâchait la bride.
    C’était pour qu’elle le sente, ce changement dans l’atmosphère, devenu plus lourd sous l’électricité statique qui remplissait désormais l’air de la zone.
    Comme une piqure de rappel, une ultime semonce pour prévenir l’épuisement qu’il sentait proche, engourdissement discret de ses sens, sensation jumelle à celle de sa pactisante.
    Elle n’avait pas le droit de lâcher maintenant, alors qu’ils étaient si proches.
    Il jura, s’alluma une clope alors que la silhouette de Ray suivie du bouffon le dépassait, prenant les devants, ouvrant une marche. Sanglante. Premiers éclats de verres brisés alors que plus loin résonnait déjà les étincelles de la diversion. Sky sourit, grimace torve au coin des lèvres. La lueur qui brillait dans son regard n’était pas uniquement joueuse, elle était furieuse, sadique.

    Ses doigts s’agrippèrent à la trachée d’un des gardes venu à la rescousse de ses collègues.
    T’aurais dû rester planqué, couillon.
    Craquement sinistre, doux à ses oreilles alors qu’il suivait tranquillement l’ombre de Leo, l’étincelle de son pouvoir rougeoyant dans son regard, crépitement constant de son corps alors que des éclairs grondant d’un orage non-annoncé fondaient sur la bâtisse.
    Le monde s’effondrait, le sien, celui de ces humains qu’il haïssait autant qu’il les enviait, adorait. Seule ne comptait que cette alarme, rouge sang qui résonnait dans son esprit, urgence de frémissements, qui précipitait le carnage que le Stella se plaisait à installer dans cette cours, au milieu du verre brisé.
    Il sourit doucement.
    Aya serait toujours là pour l’arrêter hein …

    La tension était devenue telle qu’effleurer son corps revenait à se cramer la face, et Sky s’en délectait, brulant tout sur son passage. C’était rare qu’il puisse laisser libre cours à son pouvoir de cette manière, le relâcher sans devoir penser aux dégâts provoqués. Il en avait soif. Les entrainements avec ces abrutis du camp de July ne lui suffisait pas, et il devait souvent pousser Jude trop loin pour avoir ne serait-ce qu’un aperçu de résistance.
    L’homme aux cheveux de feu avait tout simplement besoin de se défouler et l’opportunité était trop belle pour la rater. La Foudre se délectait des cris, de la douleur dans les yeux de ses humains qui croyaient pouvoir l’arrêter en combat rapproché, évitant les étincelles vengeresses.
    Un coup l’atteignit à la mâchoire, un autre à l’estomac. Le sang s'invita dans sa bouche.Enfin. Un rire suinta de ses lèvres, alors qu’il se jetait contre cet adversaire, le frappant à la tempe avant de l’envoyer valser d’un coup de genoux vicieux. De tout son être, il souhaitait que ce con se relève, pour lui en donner encore, violence dévorant ses sens, sa crainte. La noyant dans un flot noir.

    Il la respirait, cette folie qui crépitait, étincelait dans ses prunelles, déchirant, brisant d’un claquement de doigt, le fil d’existences qu’il ne voyait plus que comme des obstacles. Vision en noir et rouge.
    Il voulait leur faire payer, tout simplement.
    Pour Aya, et pour tous les autres, tant qu’à faire.
    Exultant sa douleur, une boule de plasma s’était formée dans sa main droite, minuscule bombe qui explosa à la face d’un groupe armé, les empêchant de les prendre à revers.
    Un cri interrompit net Sky, qui se retourna dans la direction de cette étincelle bleue, si détestable, et pourtant si indispensable.
    Le jeune homme aux cheveux rougeoyants sous les flammes de ce que son pouvoir avait provoqué, grogna, plus pour la forme que réellement mécontent. Agacé, ça oui.
    Malgré ça, l’étoile suivit la direction donnée par Leo, jeta un regard entendu à Ray. Il lui faisait confiance, à ce clebs qui kiffait tant ses croquettes que s’en lui était incompréhensible.
    « Rentres là-dedans. T’en auras plein d’autres à tabasser une fois à l’intérieur. »

    Il en aurait presque ri.

    « -Fais gaffe à ce que je te confonde pas avec alors… »

    On savait jamais, hein, une petite erreur et hop plus de moucheron….

    Et déjà ces cafards arrivaient, tout près à se faire exploser. Les murs crépitèrent, léchés d’électricité statique, alors qu’il essayait de se concentrer. Il pouvait la sentir, ténue, cette présence, cette pulsation dans son esprit.
    Trop proche, et pas encore assez.
    Un drôle de rayon le força à se baisser, pour éviter de finir la tronche complètement cramée par ce putain d’engin.
    « - Putain ! »
    Malgré l’injure sifflée entre ses dents, la Foudre souriait. Ah, ils sortaient enfin la grosse artillerie, ils les prenaient enfin au sérieux … L’affrontement excitait ses sens, mais il n’était pas là pour ça, seulement le con était sur leur chemin. Il y eut un claquement, sa main sur le mur, et un cri alors que le corps électrocuté de l’agent s’effondrait dans un craquement sonore du mur derrière. Double baffe, pouvoirs ayant agi conjointement.
    Au moins n’avait-il pas eu l’idée brillante de rameuter du monde, même si son silence prouverait leur passage, à coups surs.

    « -Je…Elle est pas très loin, mais pas ici, plus bas. Ils ont du l’enfermer dans les sous-sols.»

    Et oui, mine de rien, même si Sky paraissait un gros glandeur, fumeur invétéré – d’ailleurs il l’avait perdu dans la bataille, sa fameuse clope, Fuck – cela ne l’avait pas empêché de jeter un coup d’œil aux plans du bâtiment.
    Il serra les dents, plongea son regard de braise dans l’eau du pactisant. Une seule fraction de seconde où il lui fit comprendre muettement l’urgence qui drainait ses sens, sa vie. Et la sienne.
    Il ne fallait pas qu’elle lâche. Tout en courant, entre ses dents serrés, le Stella murmurait des mots sans début ni fin, la forçant à tenir, encore un peu, ne pas plonger dans une inconscience dangereuse…
    Entrainant, un peu à tâtons par moment ses deux compères de fortune, le Stella recula d’un coup, projetant Leo derrière lui, alors que deux billes écorchaient une de ses côtes. Putain, mais ils élevaient comme des fourmis leurs foutus agents du GDP !
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MessageSujet: Re: Rescue the light [Leo]   Rescue the light [Leo] I_icon_minitimeJeu 5 Avr - 16:14

« Le gout de ton être sur mes lèvres. »

C’était un rythme de feu, de fou, qui battait ses veines, ses tempes, son cerveau, son cœur. Ce n’était pas uniquement dû à l’essoufflement duquel il souffrait. L’attente, intenable, n’en finissant plus, était la cause de cette rage sans nom qui se libérait en lui. Tout ce que Leo avait dû maintenir dans les tréfonds de son âme, le ligotant de ce fil rouge le reliant à Aya. Cette peur, cette colère, cette rancœur, ces espoirs, ces envies… le flot grouillant dans tous les recoins de l’être de notre Chevalier Vert, enfin, pouvait se libérer, s’extirper de cette boite de Pandore factice forgée de ses mains. Plus fort que l’adrénaline, que l’excitation, que le LSD… C’était une profusion d’une certitude d’une promesse de non-retour, dos au mur. Il la retrouverait.

Leo n’entendait rien, trop focalisé sur cette tâche ne s’encombrant pas des bruits, des explosions, des cris, des crépitements. Il ne pouvait pas s’arrêter sur ces détails, au risque de perdre cette concentration, ne captant plus que le son de sa respiration et de son sang parcourant son corps à une vitesse folle. Certes, il captait les sons, mais il ne les enregistrait pas, captant plus les vibrations de ce qui l’entourait, mouvements flous et incertains de son environnement.

Tout sembla se calmer une fois cette porte magique franchie, les restes de la diversion devenue lointaine. Leo fut étonné, de la si bonne insonorisation du bâtiment, bien que l’alarme gémissements aigus, agressait les oreilles du brun. Une main passa dans ses cheveux, respirant du mieux qu’il put, récupérant son souffle éparpillé dans la course. Attention, ce n’est pas encore fini. Le temps de te reposer n’est pas encore venu.

« -Fais gaffe à ce que je te confonde pas avec alors… »

Leo haussa les yeux, retenant une remarque sarcastique sur la ressemblance du rouge avec son reflet noir. Si l’étoile avait encore la force de blaguer, c’est qu’il n’était pas encore trop tard, n’est-ce pas ? Tous les arguments étaient bons pour se rassurer, se dire que rien n’était encore joué ou perdu. Dans tous les cas, cela fit rire Ray, animal toujours sur la défensive, prêt à bondir à tout danger. Le chien, comme son autre semblable stellaire, éprouvait beaucoup de plaisir à ce jeu de chasse, profitant de l’occasion pour prendre sa revanche sur les individus du GDP. Ceux qui avaient fait tomber tellement de ses frères. Il pouvait bien dépecer une ou deux silhouettes gênantes, non ?

La pause se termina. Le rayon surgit. Ray sauta sur son pactisant pour que celui-ci se retrouve face contre sol. La deuxième attaque, alors que le pactisant l’attendait, enfonçant le plus possible sa tête sur le carrelage, ne vint pas. L’agent fut assommé par la célérité d’un éclair trop vif. Ils étaient repérés. Soit, c’était prévu dans le plan. D’un geste de la main, la signature d’un pacte luisant sur le bout de ses doigts, Leo fit surgir un mur, épais, solide, les isolant d’une partie des soldats arrivants, qui auraient pu se révéler être une source de problèmes. C’est à peine si le lion notifia que, de ce fait, il venait de bloquer une sortie de secoure éventuelle.

Il se retourna vers l’étoile. Horizon lu dans le regard bordeaux de la foudre une alerte qu’il ne voulait pas voir. Qui, en contrepartie, se fit ressentir dans toutes les parcelles de chair du rêveur. Il ne fallait pas trainer, qu’importent toutes ces pensées rassurantes qu’il s’injectait. Le fil rouge d’une Fatalité familière se resserrait sans cesse sur la gorge de la japonaise. Depuis qu’ils étaient enfin dans les entrailles du GDP, Leo l’avait retrouvé, ce touché familier sur la limite de son échine, caresse amoureuse d’un lien retrouvé, qui avait été que trop tenu. Et il pouvait le ressentir. Que le Trop Tard se rapprochait, inexorablement, des secondes où Sky et lui arriveraient auprès d’elle.

« -Je…Elle est pas très loin, mais pas ici, plus bas. Ils ont du l’enfermer dans les sous-sols. »

B. hocha la tête, toujours accroupit sur le sol, même lueur présente dans son regard. Qui eut cru que la foudre et le bouffon seraient un jour sur la même longueur d’onde ? Leo se baissa à l’attaque d’un nouvel agent, emporté par Sky. Il eut le souffle coupé, remarqua les perles rouges accompagnant le parcourt des balles. Sa langue claqua. Sa main se logea sur le cou de la pile humaine, le tirant férocement vers lui, dans son dos, face au cul-de-sac sécuritaire. Il détailla l’ennemi, lui adressant un clin d’œil joueur. La seconde d’après, il écrasa ses poings sur le carrelage. Il y eut une fissure et une onde de choc. De ce pouvoir invisible, pourtant réel, le sol s’éventra, invitant les trois protagonistes dans sa chute.

Leo avait tenu sa patience en laisse, la taisant d’une muselière trop serrée, la dilapidant à toutes les heures du jour et de la nuit, qu’à présent, il ne possédait plus aucune once de constance. Il n’était plus capable d’attendre, de faire dans la dentelle. Non. Il était vide de ce genre de qualité, et de bon nombre d’autres y ressemblant. Tout ne laissait plus la place qu’à une seule chose.Aya. Le reste ne comptait plus.

Le sol se déchira en deux, faisant tomber les intrus de cette forteresse bien gardée. Leo, Ray et Sky atterrirent entre les décombres. Ce n’était pas le moment de s’arrêter, de rester assommé par les quelques mètres dégringolés. Secouant sa tête, les grains de poussière s’envolant sur le mouvement, le Broder Collie envoya les blocs de béton cassés sur les humains restés en hauteurs, les écrasants sur leur chair. Pour eux, c’était le banc de touche, pas question de sauter dans ce trou, synonyme de la fosse au diable. Leo passa une main sur son visage, chassant le plâtre concassé rendant son teint encore plus pâle. Il trébucha jusqu’à Sky qu’il souleva sans sommation, faisant la sourde oreille à toute sorte de remarque qui aurait pu pleuvoir. C’était plus rapide que l’ascenseur, non ?

Crachant la saleté qui s’était invitée dans la bouche, Leo siffla Ray. Le faux animal se retourna, la langue pendante, le poil rendu blanc. Il se mit à courir, entendant les paroles de son maitre dans sa tête, économisant ainsi l’énergie de la parole. Ainsi le stella partit à la recherche de cette odeur familière qu’il avait eu le luxe d’apprendre, de reconnaitre, malgré la distance séparant le groupe de la captive. La truffe en l’air, les oreilles en avant, le chien partit en courant, nettoyant le couloir d’éventuels problèmes. L’excitation gagna le canidé. Une piste venait de se faire sentir. Il agita vivement la queue, aboyant vers Leo et Sky restés en arrière. Ca voulait tout dire…

Leo accéléra le pas, s’assurant que l’éclat rouge était toujours parmi eux. Ray ouvrit la marche, alors que son pactisant se chargeait d’assommer un agent perdu dans les couloirs, le claquant contre le mur avec force et violence dans un râle soudain. Ils tournèrent à droite dans un couloir éclairés de néons, les bruits de pas leur provenant de derrière eux. Le chien indiqua une salle d’un aboiement.

La porte claqua, ouverture béante dont Leo fut le responsable. Ses yeux, les iris dilatées, cernées de ce bleu familier, scrutèrent, tremblants, la pièce plongée dans la pénombre. Son cœur s’était arrêté de battre, craignant le pire. Tu peux craindre, ce n’est malgré tout pas lui qui vient à ta rencontre. C’est quelque chose d’autre. Effectivement. Il y avait une silhouette, assise sur une chaise, derrière un bureau, regardant dans la direction du brun. Il eut un frisson, griffes de glaces lui mordant les omoplates.

« Je t’attendais, Leo. »
- Que… »

Ce n’était pas la voix d’Aya. Ce n’était même pas elle. Il l’avait deviné des secondes auparavant. La voix était grave, rauque. Le reflet de la lumière sur les lunettes de cet inconnu indiquait le niveau de son visage, les yeux rieurs, sourire sadique se fanant sur ses lèvres. L’étranger, brusque, sans bruit, se leva, prenant appui sur son bureau. Leo voulu reculer, Ray situé derrière lui, l’en empêcha.

« Nous avons tellement de choses à nous raconter. »

Miguel. Mais tu ne le comprends pas encore. Parce que tu ne le connais pas encore.
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MessageSujet: Re: Rescue the light [Leo]   Rescue the light [Leo] I_icon_minitimeSam 19 Mai - 14:57

« Et elle avait écrit quelque part que tu verserais des larmes de sang… »
Grand corps malade - j'ai pas les mots


    Vous vous doutez bien que les pensées qui traversèrent l’esprit du stella à ce moment étaient très loin d’être flatteuses pour ce moucheron qui s’éclatait à tout détruire, sa pactisante au passage, avec un tel cirque. Des morceaux de plâtre, de poussière encore dans la bouche, Sky jura copieusement contre Leo, l’insultant dans un jargon à faire pâlir la grand-mère gâteau du quartier.
    Son corps encore chargé d’un pouvoir plus corrosif que jamais, les matériaux de fer composant les murs avaient littéralement fondu à son contact, ne pouvant supporter la chaleur à si haute pression.
    Sky aurait du si attendre, à cette chute, mais force était de constater que l’espèce d’énergumène qui tenait lieu de petit ami à Aya savait faire avec des méthodes expéditives, quand il le voulait bien, même si la descente d’un étage ne comportait pas l’option délicatesse apparemment.
    Il retint l’envie de l’envoyer valser dans le décor, juste pour décharger cette hargne, cette tension grandissante à mesure qu’il la sentait proche.
    Si proche et pourtant si loin. Comme s’il la sentait s’effacer petit à petit de son univers, devenu fade. Plissant les yeux, il haussa les épaules et cracha par terre, un restant de poussière. Inutile d’essayer de se repérer dans ce foutu labyrinthe, seul comptait cette pulsation dans son esprit, cette sensation piquante et à la fois si familière, s’atténuant ou au contraire s’accentuant à mesure qu’il avançait dans certaines directions.
    La Foudre ne savait pas où elle se trouvait, mais elle était sure et certaine d’une chose : tous ceux qui se dresseraient sur leur chemin mourraient. Aya était la seule certitude, le fil d’Ariane qui les reliaient à une réalité. La leur. La seule qui comptait vraiment, dans tout ce bordel.

    L’urgence grignotait la prudence, érodait une certaine réalité du terrain ennemi. Adrénaline mordante qui fit de nouveau un saut à la surface, quand ils se retrouvèrent devant un visage inconnu, lunettes finement montées sur des yeux d’eau claire, expression malsaine au coin des lèvres.
    Sky resta silencieux un instant, essayant de choper la raison de cette impression qui lui brulait l’échine à la vue de ce péquenot en blouse blanche. Où l’avait-il déjà vu ? Pourquoi tant de haine ressentie d’une bouffée à la vue de sa silhouette ? Il ne pouvait se défaire de cette impression.

    «Nous avons tellement de choses à nous raconter. »

    Le déclencheur. Ce fut cette intonation amusée au bout de ces lèvres qui ne demandaient qu’à être fendues, comme une provocation silencieuse. La révélation fusa dans l’esprit du stella. Cette voix, ce petit air supérieur, il ne le connaissait pas directement, non bien sur … Il l’avait perçu dans un éclair, au travers de l’esprit épuisé d’une Aya qui continuait à se battre, les sens en sang.
    Et celui de l’étoile ne fit qu’un tour. Alors que Leo reculait vaguement, l’étincelle pourpre s’avança d’un bond pour arriver à quelques centimètres du bonhomme qu’il ne semblait plus voir que comme une ombre. Un obstacle, une silhouette à effacer, purement. Pour tout ce qu’il devinait dans ce regard qui en savait beaucoup, beaucoup trop pour être innocent.

    « -Toi … »
    L’acidité coulait au travers de ce simple mot, des lèvres de Sky tordues dans une grimace sinistre. Tout le ressentiment dont il était capable. D’un geste vif, il avait déjà les doigts brulants crispés sur la trachée de ce scientifique qui avait joué avec le feu.
    Une fois de trop. Darkness.
    Jamais la Foudre n’avait été aussi en colère, sombre promesse vacillante au coin du regard, comme avait du lui en jeter Aya, mais cette fois bien trop proche de la réalité. Et s’il ne lui rompit pas le cou, malgré la nervosité, l’envie qui lui dévorait les tripes, le jeune homme laissa sa victime baragouiner quelques mots.
    Assassins.

    « Elle a tout dit. Elle vous a vendu… »

    La suite et le rire qui suivit fut étouffé par la prise de Sky, plus aucun scrupule à réduire en bouillie cet être, bon à donné aux chiens. Celui qui avait réussi à faire craquer l’impassibilité, et la résolution féroce de la japonaise. Il ne comprenait pas, ne voulait plus être raisonnable, s’en remettait à sa nature profonde, sauvage. Sans attendre une quelconque protestation du jeune homme, surement prostré derrière lui, Sky serra. Plus fort.
    L’air s’était rempli d’arc d’électricité et de chair brulée. Miguel hurla un son indistinct, tenta de se débattre mais Sky refusait de le lâcher, et quand la tension du corps entre ses doigts semblait faire des ratés, c’était plus que la satisfaction morbide d’une vengeance qu’il ressentit. Mais une sorte de libération, bien amère.
    Un avant-goût de l’enfer qui semblait s’être ouvert sous ses pieds. Le sien.Comme si dans ces mots était contenu la chute d’une vie, miroir de la sienne.
    Un frisson lui parcourut la colonne. Dans quel état la retrouverait-il ?
    Il n’avait pas pu résister, même attendre et forcer cette saloperie d’être humain à lui révéler où elle était, ou même le torturer. C’était au dessus de ce qu’il pouvait faire, le cœur noir en charpie, les phalanges encore blanches sur les bords du bureau, alors que le corps était déjà tombé lourdement sur le sol. Déchet.

    C’était comme s’il s’était pris une baffe monumentale contenant tout ce qui s’était déroulé dans cette pièce, sans savoir exactement, mais rien que le fait d’imaginer le mettait dans un rage, une tristesse folle.
    Les prunelles réduites à des fentes rougeâtres, il se retourna, fixant Leo.

    « - Il le méritait, dix fois. On la tire de là. Bouges-toi ! »

    Des mots sous une forme de justification qui n’en était pas une, le stella ne ressentait qu’un seul remord, coléreux; celui de n’être pas arrivé plus tôt. D’avoir écouter ces pauvres moustiques prudents, ne voulant pas foncer dans le tas. Non.
    Simplement le rappel implacable de leur présence ici. Il avait comme envie de secouer Leo comme un prunier, comme si tout était de sa faute, sa décadence, la leur.
    Les conséquences plus tard, il s’en balançait même, prêt à cacher Aya dans ses ténèbres aussi longtemps que nécessaire.
    Il était prêt à lui remettre les yeux en face des trous à coups de coups de latte s’il le fallait, déjà à l’entrée de la pièce, voulant quitter le plus vite possible cet air vicié, puant une mort qu’il ne voulait pas voir. Pas croire.
    Parce qu’il savait le mode de pensée tout à fait stupide de sa pactisante. Sentiment de trahison qui l’amènerait à des extrémités. Les mots, les pensées se bousculaient dans sa tronche, à mesure qu’il commençait à avancer dans les corridors sombres, sans se soucier de savoir si l’autre bouffon l’avait suivi ou pas.
    Sky savait, comprenait ce qui passerait dans la tête d’Aya. Un assassin ne parle pas. Quand il le fait, il est mort. Grillé. Bafoué. Règle marquée au fer rouge dans leurs esprits.

    Il courrait presque, écrasant contre le béton les quelques têtes qu’il croisait comme s’il n’était question que de vulgaires mouches venues l’asticoter un peu, attirée par l’odeur du sang. La Foudre se retenait, de tout détruire, d’une pensée, d’un cri.
    Sa douleur en écho à celle, réelle et imaginée, de sa pactisante. Elle était forte oui, mais une fois la corde rompue ?...
    Arrivé à un embranchement, Sky ferma les yeux, essuyant le sang sur son visage d’un revers presque habitué. Intérieurement encore, il bouillait, essayant tant bien que mal de calquer sa respiration sur sa « jumelle », celle dont le souffle de vie représentait la sienne. Rouvrit les yeux, mélange de pourpre et d’encre.

    Sans ménagement, il ouvrit la porte, la faisant claquer contre le mur à son coup de pied. Mais resta immobile, statut de marbre de marbre et de douleur.
    Le cri qui se répercuta sur les murs de cette prison humaine ne l’était plus, animal, empli de rancœur et de rage.




    Je veux fermer les yeux, mais tu me vrilles les tempes, comme une claque sonore sur un corps qui n’en peut plus. Et dans ce brouillard, je te vois, toi l’étincelle pourpre d’une promesse silencieuse.
    J’essaye de relever la tête, poindre mon regard à travers des mèches crasseuses, captant comme un second souffle, cette aura bleutée. Aimée et crainte à la fois. Parce que j’ai trahi. Failli.

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MessageSujet: Re: Rescue the light [Leo]   Rescue the light [Leo] I_icon_minitimeVen 25 Mai - 5:31

« Briser tes chaînes. Briser tes rêves. »

Il aurait voulu avoir une réaction. Lever la main. L’attaquer. Le tabasser. Lui faire cracher la vérité. Lui faire cracher des mensonges. Oui Leo, tu ne sais pas qui il est. Tu ne sais pas, non plus, pourquoi tu le crains tant. Ca le fixe sur le sol, les pieds collés, le corps figé. Ca ne dura qu’un instant, l’instant de trop. Il aurait dû réagir. La Foudre fut plus réactive. Plus Instinctive. Déjà le Stella referma ses doigts sur la gorge de Miguel, le soulevant de la terre, l’entrainant avec lui dans cette folie le caractérisant. Leo tendit sa main, un éclair lui brûla les doigts. Pour cet homme, il était trop tard.

Le lion recula d’un pas, conscient qu’il ne pouvait plus rien pour l’étranger. Méritait-il seulement que quelqu’un le sauve ? Leo ne sait pas. Il serra les poings. Fort. A sang. Destruction de chairs communes.

« Elle a tout dit. Elle vous a vendu. »

Miguel croisa le regard d’Horizon, qui baissa les yeux, recula une nouvelle fois, bousculant son étoile montant la garde. Son cœur était révulsé. Pas envers Aya. Non, comment le pourrait-il ? Leo était révulsé. Contre tout ceci, ce bâtiment, les agents, cette guerre, ce type dont il ne connaissait même pas le nom. Envers tout ce qu’il avait dû faire pour délier la langue de la nippone, toutes ces horreurs que Leo ne pouvait imaginer. Les pactisants étaient qualifiés d’inhumaines. Quelle humanité resetait-il de cet homme ? (pas grand-chose après le passage de Sky)

La voix de l’inconnu s’étrangla dans la douleur. Le brun serra plus fort les poings, envoya un agent du GDP fraichement arrivé s’encastrer dans le mur d’en face. Sa tête devint soudainement vide, réussissant à chasser ces pensées inutiles, se focalisant à nouveau sur elle. Ils étaient venus pour la sauver, non pas pour s’attarder sur tous les salauds qui lui étaient passés dessus.

« - Il le méritait, dix fois. On la tire de là. Bouges-toi ! »

Il voulut baisser les yeux, mais le lion, cette fois-ci n’y arriva pas. Pas devant ces fentes rouges qui suintaient la haine et tant de choses que le pactisant ne saisissait pas. Parce qu’il ne le vivait pas. Et qu’au final, il ne serait jamais comme l’étoile de sang. Pas aussi attaché à Aya que ce morceau stellaire l’était. Pas aussi dépendant de la noiraude. Pas aussi vital. Ravale cette jalousie, elle n’est ni bonne, ni mauvaise. Ainsi Leo dépassa Sky, dans un mouvement rageur, pour éradiquer le reste de dégout qui lui restait de la scène. Vrai, ces deux fous n’avaient pas besoin d’une prise de bec pour le moment. Alors le héros ferme sa gueule et serre les dents. Fort.

La course, la chasse se poursuivit. Dans toujours plus de confusion de la part des assaillants du GDP. Leo se contorsionne entre les balles et les éclairs perdu que la Foudre égard dans son sillage. Le sang frappe à nouveau la porte de ses tempes, l’adrénaline prend d’assaut sa moelle épinière. Leo sait, à présent, le sent, le vit, le respire. Aya n’est pas loin. Comme ce fil rouge qui se resserra autour de sa gorge, l’étranglant dans cette angoisse qui le reprend. Leo assommait les agents que l’étoile rouge ne tuait pas. Il tut sa pensée sur le nombre de morts. C’est eux ou toi gamin. lui répéta le chien. Ca n’était pas une excuse.

Tout s’accéléra. Quelques cris en plus, un aboiement de Ray, une porte qui claque –ou explose. Elle était là. C’était comme un battement de cœur qui dérape et qui lui écorche la poitrine. Le hurlement de Sky lui fit croire qu’elle s’était éteinte, qu’ils étaient arrivés trop tard. Un mouvement. Non. Un frémissement, lui indiqua que c’était faux. Mais son cœur lui, restait serré, arrêté. Et ce n’était pas le moment pour ce genre de sentiments. Sa langue claqua contre son palais, reprenant pied avec la réalité. Il posa sa main sur Sky pour qu’il puisse se déplacer jusqu’à la nippone. L’électricité lui mordit les doigts, violement, réussissant à le faire saigner. Leo pinça les lèvres. Son esprit ne tournait plus qu’autour d’une seule personne.

Il s’approcha. S’arrêta. Se pencha.

L’alarme lui parut lointaine. Leo approcha sa main de son coquelicot fané. Ses doigts effleurèrent sa joue. Si le Cerbère était brisé, il lui restait encore ses crocs, ses griffes. Aya recula la tête, brusquement. Comme un chat sauvage. Un être brisé. Leo sourit tristement, s’approcha un peu plus de la silhouette plongée dans le noir.

« Aya, ça va aller. On est venu te chercher. » Ray aboya, confirmation animale.

Deuxième essai. Leo tendit à nouveau sa main vers elle, touché délicat de la peau de glace sur sa paume. Il sourit, un poids qui s’envola de son estomac. Ses doigts se mirent à scintiller de cette lumière bleutée si familière, éclairant les alentours. Le lion put voir, plus aisément, l’état de l’ancienne captive et malgré lui, ne put retenir une grimace, l’effroi marquant ses pupilles. Lèvre gonflée, ecchymoses. Ce n’était que la surface. Aya tenta de se relever, il posa son autre main sur son épaule, la retenant au sol.

« Bouge pas. On s’occupe de tout. Ca va chatouiller un peu, comme avant. »

Il y avait de l’émotion dans sa voix. Leo ne pouvait ni la chaer, ni la dissimulé. Il n’avait nulle part où la stocker. Pas après l’avoir retenue aussi longtemps. Il lui adressa un clin d’œil complice. L’empreinte de son pacte se fit plus forte sur sa conscience, alors que, grâce à son lien avec la Lune Rouge, il arrivait à percevoir ce qu’il ne pouvait d’un simple coup d’œil. Ressentir les côtes cassés, les coupures, les écorchures. Leo ne pouvait pas la soigner totalement – ce n’était pas son pouvoir. Mais pour un temps, il pourrait alléger la souffrance d’Aya. Il fronça les sourcils, toujours avec cette douceur indéterminée, inépuisable dans son regard.

Leo se redressa, tendit sa main vers la noiraude. Moment inestimable volé dans la réalité.

« Prends ma main. Je ne te lâcherai pas. »

Pièce de théâtre qui se répétait. Dans un arrière-goût semblable, néanmoins, moins grave. Ce qui se joue cette nuit est unique. Les conséquences le seront également.Leo était prêt. Toujours là, à l’attendre. Il l’avait dit, n’est-ce pas ? Finalité de la Fatalité gravée dans l’encre de leur histoire. De ce Leo qui revenait toujours à la rescousse d’une Aya. Jamais je ne t’abandonnerai. Oui. Jamais.

L’adrénaline lui battait toujours les veines, leitmotiv impératif de quitter les lieux aux plus vite. & Déjà les bruits des gardes se faisaient entendre.

[publier un peu plus tard que prévu (nafout, t'as pas encore eu ta pause >8D). Je voulais modifier deux/trois trucs, mais au final, c'est bien comme ça. C'est simple. Puis Aya is Back \o/]
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MessageSujet: Re: Rescue the light [Leo]   Rescue the light [Leo] I_icon_minitimeLun 20 Aoû - 18:47

Need you, to find myself again.

    Je te déteste. Toi. Cette faiblesse qui paralyse mes sens, mes membres, me laissant comme une poupée décharnée contre ce sol poisseux de sang, qui résonnent encore des accents de ma trahison. Cet épuisement qui sape et mine ma volonté et la résistance de mon corps, humain après tout. Ce désespoir qui me tend les bras, alors que je le scrute, du haut de ma falaise.
    Je te hais.

    Je me haïssais, les ongles plantés dans la paume de mes mains, comme si un stimuli de douleur encore pourrait être le coup de feu, me permettant ne serait-ce que d’esquisser un mouvement. Aussi infime soit-il.
    Mais cela faisait un moment que les claques ne venaient plus. Rien que du silence, et un son sourd à mes oreilles… ma propre respiration. Ce salopard de scientifique allait-il me laisser crever dans cette pièce maintenant qu’il avait extrait, obtenue assez de moi ? Je ricanais légèrement, il ne fallait pas être naïf. Les gens bossant pour le GDP avait de la ressource dans les idées, surtout si elles étaient plus tordues les unes que les autres. Surtout si elles concernaient les pactisants. Ces êtres que j’avais trahi, qui m’avaient accueillie comme l’une des leurs, m’entourant d’une chaleur, d’un filet de sécurité que j’avais pourtant eu du mal à admettre. Et maintenant, cette pensée rassurante devenait bien amère, teintée d’une inquiétude qui me lacérait les sens.
    Pendant tout ce temps, que s’était-il passé ?

    Je luttais intérieurement pour chasser les images de massacres, de corps disloqués, de gerbes de sang sur les murs qui envahissaient mon esprit. Des visions bien connues, trop de fois répétées.
    Ils lutteraient, j’en étais certaine. Y laisseraient la vie, existence brisée par une guerre dans laquelle on était tous engagés malgré nous, même ceux qui se disaient ne pas vouloir y prendre part. Ils seraient engloutis comme nous tous, comme les autres dans ce tourbillon de violence et de larmes.
    Je voulus bouger, regain de volonté à les secourir alors que je savais la chose parfaitement impossible. Le secourir. Voler au secours de son sourire, comme il l’avait tant de fois fait pour moi, comme un ultime geste envers lui. Leo.
    L’être qui avait inséré une touche de bleu dans mon univers pourpre et noir. Une goutte d’espoir, doux, comme l’était le goût de ses lèvres dans ses baisers volés. Combien de temps avais-je perdu à ne pas vouloir me laisser enserrer par ses bras hein ?
    Petite conne.
    Le reverrais-je seulement un jour, arriverais-je un jour à lui susurrer ces mots qui restaient coincés au travers de ma gorge, le cœur lourd de remords, de regrets. Tout ce temps gaspillé… Serrer les poings rouvrit les plaies entre mes doigts, titillant mes sens de froid et de douleur, mais au moins c’eut le mérite de me sortir de cette douce mélancolie dans laquelle tombait mon regard devenu vague, vitreux.
    Hé, ma vieille, t’es en train de te laisser aller hein ? Allez, secoues-toi, ça ne te ressemble pas d’abandonner, de laisser tomber ton sabre ! Où était la tueuse, la protectrice intransigeante, exigeant toujours plus ?
    Ça ne m’était arrivé qu’une seule fois, en d’autres circonstances, mais une issue similaire : le risque de crever noyée dans son propre sang. Une seconde, le visage de cet ennemi viscéral me revint en mémoire, chassé par une conscience qui fuyait.

    Un cri. Animal.
    Qui traversa la paroi d’insensibilité à ce qui m’entourait comme on éclate du verre. Me vrilla les tympans, alors que la sensation de respirer plus aisément revenait comme par miracle. Pas réellement un miracle, juste la lune Rouge. L’éloignement forcé ne nous comprimait plus… hein ?
    Je relevai la tête imperceptiblement, percevant deux ombres, non trois qui s’étaient précipitées dans la pièce, puis figer. Un ultime réflexe obligea mon corps à se ramasser sur lui-même, même si aucun muscle n’obéit. La vision floue, j’en eu presque le souffle coupée, n’osant pas espérer que c’était vrai. Ils étaient venus. Pas possible…
    Là, où j’avais cru que tout finirait, ils débarquaient et m’offraient une nouvelle porte de sortie.
    La souffrance de mon Stella saturait mes sens, tandis que ses prunelles capturaient les miennes, rejouant une scène déjà bien usée mais rassurante. On se reconnaissait, comme deux vieux ennemis, comme deux amis, et bien plus encore.
    Je détournai les yeux, pour les ancrer dans d’autres, qui firent frémir mes lèvres, voulant prononcer son prénom. Sonorité qui emplissait mon cœur de larmes et d’un sentiment trop fort pour que j’arrive à le canaliser. Mais rien ne sortit de ma gorge, rêche comme du papier.

    Le contact de sa main sur ma peau m’électrisa, et je reculai, comme si le geste à présent ne représentait plus la tendresse contenue, mais une intention bien sadique. Je me cognai la tête contre le carrelage, bruit sourd et vif d’un mouvement de recul. Il y avait un désaccord, une dissonance entre ma pensée et mon corps, lui réagissant agressivement à tout contact, alors que je ne rêvais que d’une chose. Croire que ce que je voyais n’était pas encore une illusion de mon esprit fatigué, d'une drogue, mais bien la réalité.
    Ce serait trop cruel, trop salaud.

    «Aya, ça va aller. On est venu te chercher. »

    Le contact se réitéra, doux, comme pour me prouver que je n’hallucinais pas. La vision se serait envolée alors que je m’accrochais comme une noyée dans ce lac d’inquiétude bleutée qui me fixait. Ne plus le lâcher. Plus jamais. Certitude amère, au goût de sang.
    Leo.
    J’aurais été plus lucide que j’en aurais presque ri, un brin acide. ‘Fallait toujours qu’il joue au héros, qu’il me sauve du danger, pauvre folle en détresse se jetant dans la gueule du loup, même si les choses ne s’étaient pas du tout passées comme j’aurais imaginé ma première descente dans les locaux du GDP. De façon beaucoup plus brutale, et pourtant, l’apprêté de la réalité, j’en connaissais un rayon…
    Mais je ne compris pas ce qu’il disait, l’alarme du bâtiment semblant résonner à l’intérieur de mon corps, et l’envie de me moquer était fissurée.
    Mes doigts agrippèrent presque violemment son bras tendu, les yeux, tels des puits sans fonds fixant un instant la douce lueur qui jaillissaient du bout de ses doigts, rappelant à ma mémoire des fragments de souvenirs. Douleur. Rage. Larme. Soulagement.
    Je les fermai, serrant des dents alors que j’essayais de me lever, sursaut de fierté, d’un tueur.
    Le mouvement, un peu trop brusque et avorté par ma faiblesse, remua la douleur dans les côtes, dans les jambes, même si elle fut atténuée par les soins de Leo.
    Ce n’était qu’une épreuve de plus sur ce chemin sombre, n’est-ce pas ?

    « Prends ma main. Je ne te lâcherai pas. »

    Les mots semblaient flotter dans l’air, comme irréels. Et pourtant ceux qui nous reliaient plus que nous l’aurions cru. Je relevais la tête, un sourire étirant mes lèvres craquelées, des larmes menaçantes au coin des yeux.
    « - … Leo. Je… Ok »

    Les paroles se bousculaient sur la barrière de mes lèvres, sans qu’aucune de cohérent ne la franchisse. Tant de choses, d’excuses, de désespoir, de soulagement.
    Je ne pouvais lui dire que faire de telles promesses était dangereux, il le prouvait à l’instant. Glissant mes doigts entre les siens, je profitais de sa position, d’une poussée pour me relever maladroitement. Une main encore en appui contre ce mur toujours aussi froid, j’essayais de remettre mes idées en place, difficilement, tout se bousculant dans ma tête.

    « - Comment … ? »
    La suite se perdit dans un bourdonnement dans mes oreilles.
    Comment est-ce qu’ils avaient su où je me trouvais ? Comment étaient-ils entrés sans se faire trouer la peau ?
    Pourquoi ne m’avaient-ils pas laissée ici, décision déchirante mais sécuritaire pour d’autres.
    Je les fixais tour à tour, alors que Sky me couvait du regard, prunelles de sang à moitié folles qu’il détourna rapidement. Il faudrait qu’on parle, si on arrivait à s’en sortir.

    Parce que les détonations, et l’alarme ne s’arrêtaient pas, striant l’espace entre nous et la sortie d’une menace bien réelle, le temps filait, n’arrêtant pas sa course pour nous.
    M’appuyant plus que je ne l’aurais voulu sur l’épaule de mon héros, les nerfs crispés par l’angoisse, la douleur, mais surtout la peur de les perdre sous mes yeux, je m’approchai de la porte.

    « - Je ne sais pas où est la sortie, mais il y en avait d’autres… »
    D’autres Stellas, d’autres prisonniers.

    « - T’inquiète, on va te la créer la sortie »
    La voix du Stella vibrait de promesses sombres, et toujours, cette pointe de défi, d’humour qui me faisait sourire intérieurement, me rassurait.

    Je ne leur serais malheureusement d’aucune aide, mes repères dans cet univers quasi inexistants. Juste le vague souvenir d’un couloir interminable, d’autres salles, certaines aux parois transparentes d’où perçait des protestations qui s’éteignaient dans un silence inquiétant.
    Par fierté, plus que pour autre, je me redressai, le regard sombre, même si encore un peu hagard, pour fixer mon stella.

    « - Sky… Tu l’as sur toi ? »

    Il planta ses prunelles couleur d’enfer dans les miennes, encore un peu vitreuses, un instant sans comprendre. Je fronçais les sourcils, je n’avais pas envie d’expliquer les choses, juste pour un couteau. Le premier, celui avec lequel j’avais appris… et que j’avais laissé à Sky, garant de cette lame qui m’importait bizarrement.
    En touchant le manche que la foudre me tendait, la salive au fond de ma gorge me parut faite de graviers. Appréhension où passé et présent se mêlaient. Tout se perdait, se confondait.
    Quoi qu’en dise Leo, que je n’osais pas regarder, ne sachant pas vraiment comment réagir : l’embrasser à en perdre haleine, m’y perdre, ou rester sur la réserve, ça me servirait au cas où.
    Je pourrais, devrais au moins faire ça.

    Quelques pas plus tard, plus sure de moi-même, et de mes jambes, ne lâchant pas la main de Leo, nous nous élançâmes au travers des couloirs où les ténèbres se disputaient avec une lumière rouge, inquiétante.
    Comme annonciatrice de quelque chose qu’aucune de nous n’aurait pu imaginer. Pas ici, pas maintenant qu’ils avaient atteint le but, moi.

    Croire que l’on pourrait s’échapper sans rencontrer de quelconque résistance était une utopie bien douce. Ne voulant pas rester totalement inutile, je me retins néanmoins d’utiliser mon pouvoir, Sky était là, et j’avais assez de jugeote pour comprendre qu’une marque de faiblesse de ma part les ralentirait. Il ne fallait pas broncher, reléguer les grincements du corps au second plan, se baisser, feinter la chute pour atteindre le petit malin qui essaya de nous prendre en tenaille.
    La lame trancha net.
    Et bien que tuer ne me procurait pratiquement jamais de sentiment particulier, ce geste ample me grisa les sens. Comme si en coupant son fil de vie, je cisaillais aussi celui qui retenait ma conscience ici. Une sorte d’exorcisme factice.
    Une illusion à laquelle je voulais croire, en mettant plus de distance entre eux et moi, à chaque pas. Seulement, rien ne se passe comme prévu, n’est-ce pas ?
    Comme cette après-midi où le soleil jouait au jeu d’ombre avec les recoins de Milan, où ma liberté m’avait été volée.
    Comme cet instant où la Lune Rouge ricana intérieurement.

    It’s already over, cowboy.

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MessageSujet: Re: Rescue the light [Leo]   Rescue the light [Leo] I_icon_minitimeSam 20 Oct - 13:16

« Tu es ma pulsion. »

Le contact retrouvé. Retrouver cette sensation. Retrouver ce plaisir. Retrouver cette moitié, cette partie de son âme qui lui avait manqué. Cruellement. Férocement. Aya était vitale, essentielle. & ses doigts, ceux de Leo, à nouveau, couraient sur la peau de l’étrangère –qui n’en était plus tellement une- comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. Alors que, le cauchemar, lui, avait bien frappé. Ce corps que le lion retrouvait avec trop de soulagement ne serait plus jamais le même. Marquée. Bafouée. Brisée. Mais pour l’instant, il n’y avait pas de seconde pour l’apitoiement. Juste des morceaux épars de tendresse de la part d’un certain italien. Certes, cette affection était mal placée. Il ne pouvait s’en passer. Retrouver Aya, c’était se retrouver. Redécouvrir l’encre de ce regard qui écrivait les pages de sa vie. Le souffle qui faisait naitre sa chaleur. La chanson de son rire. L’impulsion. Une pulsion. Aya.

Ses doigts quittèrent les cheveux corbeaux de la pactisante, glissant le long de son bras blessé pour attraper cette main que Leo avait si souvent serré. Leo, rapidement et délicatement, aida Aya à se redresser, l’accueillant une fois qu’elle fut sur ses deux pieds. Il se pencha vers elle, leurs visages se rapprochant. Son azure chercha les yeux de cendres de sa compagne à travers les mèches de jais. C’était rassurant. De la voir, de la sentir, de la vivre. Elle était là. Un rêve extirpé du voile des cauchemars dans lequel il était né, piégé. Aya était là. Vivante. En piteuse état, mais vivante. C’était plus que suffisant. Leo expira un temps. Douce interlude dans l’enfer de leur aventure.

Mais l’alarme sonnait toujours. Les lumières oscillaient encore. L’agitation se faisait entendre. C’était la fin de cette affection provisoire. Leur tâche ne touchait pas encore à sa fin, même si elle venait de saisir le tournant décisif. La foudre et Leo ne devaient plus chercher. Maintenant, ils devaient fuir. Fuir le monstre qu’ils avaient réveillé. Parce que, indéniablement, ils ne pourraient pas affronter cet amas d’agents du gouvernement qui s’apprêtait à leur tomber dessus. Leo écouta d’une oreille distraite les propos que la pactisante échangeait avec son stella. Il sortit sa tête de la pièce, jetant des œillades à gauche et à droite. Cette main était toujours dans la sienne, le flux de son pouvoir coulant à travers ses veines.

« C’est parti. »

Ray aboya, s’élançant le premier dans les couloirs. Le Cerbère avait retrouvé ses crocs. Leo s’en rendit compte quand le sang jaillit sur sa gauche, sans qu’il n’en soit l’auteur. L’idée n’eut pas le temps de traverser son esprit, de s’esclaffer, de s’outrer. Vivement, il se pencha en avant, attirant Aya vers le sol avec lui, une rafale de balles passant au-dessus de leurs têtes. C’était proche. Un claquement de langue lui échappa, mince filet d’excitation le reprenant. Le chien sauta à la gorge d’un ennemi, le plaquant sur le sol et s’attardant sur la jugulaire de sa proie un peu trop longtemps. D’un geste de la main, d’un scintillement d’étoile perdue dans la voute céleste, Leo écarta deux gardes dans un mur.

C’était oppressant. Plus ils avançaient, plus ils rencontraient d’opposition. La sueur recommença à perler sur le front de l’italien, l’angoisse à lui serrer la gorge. Comme l’hydre, plus les têtes tombaient, plus d’autres arrivaient. Leo restait concentrer, une part de son attention délivrée sur Aya, la tirant au moindre trait de faiblesse, ne pouvant s’offrir le luxe de s’arrêter. L’autre moitié focalisé sur tout ce qui se passait autour de lui, ses muscles se tendaient à la moindre action, reprenant de l’air à la moindre seconde de répit pour tirer un peu plus sur l’effort.

C’est là qu’il le vit, un symbole vert au-dessus d’une porte. Exit. Sortie. Leo bénit les normes de sécurité qui régissaient la construction d’un tel bâtiment. Il interpela Sky, éclair plongé dans son agonie de sang, pointant la direction à suivre. Le lion serra un peu plus la main de sa promise, ouvrant à son tour la marche, faisant table rase des individus indésirables sur leur route. Le piège se referme. Ils étaient là en nombre, les attendant. Ils n’étaient pas plus qu’une trentaine. Une trentaine de trop. La mâchoire de Leo se crispa, ses pieds se figeant sur place. Il recula à l’angle du couloir, à couvert. Il saisissait à peine les lignes de ce futur sombre. Il était hors de question qu’ils fassent demi-tour. Ils étaient arrivés si loin qu’ils ne pouvaient se permettre de se rendre, ni se permettre de mourir. Leo se tourna vers Aya, plongeant son regard océan dans le sien.

« Aya, suis Sky. Je vais faire diversion. »

Leo aurait voulu son ton moins empressé, plus tendre. Il y avait trop de tension, trop de choses en jeu pour qu’il puisse se permettre d’être décontracté. Sans qu’il ne lui laisse vraiment le temps de répondre, le brun plaçait déjà la japonaise proche de son stella rouge. Ray était déjà à ses côtés, un grondement sourd surgissant de sa gorge. Délicatement, en un dernier effleurement, il lâcha la main d’Aya, lui adressant un dernier sourire.

« Sky, fais la sortir de là. »

La porte de sortie s’ouvrit en un claquement. Leo adressa un dernier regard plein de défi à la foudre. C’était de la folie. C’était un suicide. Aya n’était que ça pour Leo. Pousser plus loin ses limites jusqu’à tout perdre. Tout sauf elle. Elle te haïra pour ça.

Le chien attaqua le premier, la force d’un champ télékinésique en fauchant plus d’un. Leo passa une main dans ses cheveux, suivant son stella, son partenaire. Il n’y avait plus de bouffon, mais tellement de folie, d’insensé. Il se moquait de sortir vivant de cette histoire, de perdre trop de sang, de se casser trop d’os. Rien n’avait plus d’importance que la silhouette qui filait dans son dos. De ces corps en vue, il s’y jeta à corps perdu. C’est là que la voix se fit entendre. Sa voix. Celle de Ray. Eh gamin. Qui aurait cru que tes rêves débiles finiraient par atteindre une étoile aussi aigrie que moi ? Ses yeux ne filèrent que trop tard sur la figure de son stella.

Déjà son corps était poussé en arrière. Sans qu’il ne puisse rien faire. Sans qu’il ne puisse crier. Sans qu’il ne puisse hurler. Il frappa le mur, le souffle coupé. Je te dirais bien d’être prudent, mais tu es trop simple d’esprit pour suivre ce conseil. Tu vas me manquer Leo. Le chien, sa langue pendante sur le côté, lui adressa ce qui ressembla à un clin d’œil, aboyant de joie. Les poils noirs et blancs de Border Collie étaient tachés de sang. De celui des autres. Mais aussi du sien. Leo voulu se décoller du mur. Il n’arriva qu’à se débattre. Il devait faire quelque chose. Quelque chose !

« RAY ! »

Une première fissure apparut sur les parois des couloirs. Ainsi qu’une deuxième. Une balle fila dans la direction de Leo, qui se ficha dans son bras. Une autre lui effleura la tempe, vrillant son tympan avec le bruit de l’impact. Le pactisant serra sa mâchoire à s’en faire mal. Les premiers gravas tombèrent. Et Leo restait là. Cloué. Observant son stella s’adonner aux joies d’un dernier acte héroïque. Et tout s’effondra. Le faux plafond, les plaques de plates. Les briques. Les éclats de béton. Les fils. Les câbles.

Un voile de poussière se souleva. Leo retomba sur ses jambes, la pression invisible disparut. Il avait le souffle court. Une vrille de douleur lui traversa le crâne. Une autre lui transperça le cœur. Il porta la main à sa poitrine alors qu’il tentait de se redresser. Il dû s’appuyer sur le mur, son cœur serré de douleur. De tristesse.

« RAY ! »
Take your name away and become what you mean to be. A ray of hope. A ray of light. Bright. Shy. You, beautiful star.

L’appeler ne servait à rien. L’attendre ne servait à rien. Le goût du sang et de la bile lui arriva à la gorge. Sa main s’agrippa à un tuyau, suivant les traces par lesquelles Aya était passée. Aya. Aya. Ray. Son poing partit s’encastrer dans le mur. Il ne sentait pas la douleur de son bras blessé. Ni celle de ses doigts. Ni cette de son corps. Il n’y avait que son cœur qui saignait. Douleur d’une promesse qui se déchire.

Tu en es sorti. Et une partie de toi reste à l’intérieur de ces locaux. Plus rien ne sera jamais comme avant. Des pièces de ton âme se sont égarées en chemin, monnaie d’échange pour un destin qui était vain. Chaque chose a un prix. Tes rêves. Tes envies. Ta vie aussi. Dans une confusion indescriptible, Leo leva les yeux vers le ciel. Il sentait le monde tourner autour de lui, à l’épicentre d’une frasque incompréhensible. Le ciel était noir. Si noir. Il sentait les étoiles au-dessus de sa tête, sans les voir, sans les deviner. Cette nuit, Leo perdit une étincelle dans son regard. Il avait échangé la grâce de la Lune pour un avenir qui ne lui appartenait pas.

Leo fut pris d’une nausée, sans qu’il ne réussisse à vomir. Il ne pouvait se permettre de s’arrêter, chancelant sur ses pieds plus qu’il n’avançait. Tout tournait. Tout était si sombre. Tout était si placide, inerte. La présence rassurante dans son dos était partie. Cette marque, comme une main posée sur son épaule s’était envolée. Depuis combien de temps Ray vivait-il à ses côtés ? Il avait envie de pleurer, de crier. A la place, il se mordit l’intérieur de la joue, profitant de la claque que lui octroyait le froid pour reprendre ses esprits.

Aya était là, plusieurs pas devant lui. Ray, lui, était quelque part derrière. & Leo était là. Humain. Vivant. Une vrille dans le cœur. Du sang sur sa tempe. Il serra ses poings, accélérant le pas jusqu’à Aya et son stella.

« Allons-y. »

Il avait la gorge nouée, trop d’émotion dans la voix. Trop de noirceur dans son regard. Dis-moi, qu’est-ce qui est mort en toi ce soir ? Dis-moi, pourquoi est-ce que tu ne pleures pas ? Dis-moi, pourquoi est-ce que tu ne ris pas ? Pour la première fois depuis qu’il avait huit ans, Leo se sentit seul… Si seul.


Dis-moi, il est où Ray ?
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