Ultima Alluvione
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 {X} ~ Juntos [Wellens]

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Maddox. [Tinkerbell]

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MessageSujet: {X} ~ Juntos [Wellens]   {X} ~ Juntos [Wellens] I_icon_minitimeDim 27 Juin - 15:24

C’est dingue qu’on ne puisse pas s’empêcher de faire des conneries comme ça. Maddox n’est pourtant pas réputé pour avoir le sang chaud, et puis, c’est un gentil garçon. Mais alors, pourquoi, bordel de merde, ne fait-il que s’attirer des ennuis ?

Le mec en costar cravate avait impunément balancé sa cloppe mal éteinte sur les chaussures de Maddox. Ses belles chaussures, achetées environ deux cents euros, c’est à dire une fortune comparée au salaire dérisoire qui ponctué les fins de mois avec ce job de merde. Le GDP. Maddox ne savait toujours pas ce que signifiaient ces initiales. Et c’est pas comme si le savoir le ferait gagner au loto donc rester dans l’ignorance ne lui posait aucun problème. L’autre avec sa clope allumée le savait surement : il en était aussi. Mais Maddox avait autre chose à l’esprit qu’aller lui demander pour ces putains de lettres de merde ! Tous deux partageaient un grand secret, qui, s’il venait à être découvert, changerait sans aucun doute la face de la planète. Stellas, pactisants, Luna et tutti quanti. Autant dire que ces enjeux quasi métaphysiques passaient largement au dessus de Maddox… Autrement dit, le fait qu’il fasse partie du GDP ne sauverait pas l’autre type : il lui avait cramé ses pompes ? Maddox lui cramerait la gueule.
Maddox alla lui demander du feu, pour allumer sa propre cigarette. Il le remercia, tira deux ou trois taffes puis la lui enfonça dans le creux de la joue.
- Un souvenir de la part Caïn Wellens pour lui avoir niqué ses godasses ! La prochaine fois, tu regardes où tu jettes ta clope !


'chez Luigi'

Maddox se mit à mordiller le bout de sa paille avec nervosité. Quel con ! Mais quel con ! Il allait avoir des problèmes à cause de ça, de gros problèmes. Et depuis 4 heures qu’il se planquait dans ce café, il cogitait pour savoir quelles seraient les sanctions adoptées. Ils ne pouvaient pas le renvoyer, le GPD, c’est comme la CIA, le seul moyen d’en sortir, c’est de mourir, accidentellement ou pas. Merde, ils n’allaient tout de même pas le tuer pour si peu ?

Après avoir défiguré l’autre enfoiré, Maddox avait enlevé la batterie de son portable –sait-on jamais, avec les nouvelles technologies, tout ça, tout ça…- et s’était réfugié dans un café bar miteux du centre de Milan, avait commandé une grenadine pour garder les idées claires puis s’était installé au fond de la salle.

Il était désormais 23h et Maddox était le seul client –avec un couple dégoulinant de mièvreries mais ça compte pas. Il replia ses jambes sur la chaise et commença à ronger ses ongles. Pourquoi s’était-il fait passé pour Wellens ? Aucune idée. C’est juste ce qui lui était venu sur le moment. Et puis bon, il ne regrettait pas vraiment cette partie parce qu’attirer des ennuis, même éphémères, à Caïn avait quelque chose de jouissif ! Donc de ce côté là, pas de regret. Mais bon Dieu, pourquoi avait-il fallu qu’il choisisse un mec habillé en pingouin. Avec la chance qu’il avait, le type faisait surement parti des hautes sphères du GDP.
- Pitié, faites qu’il ne soit pas plus haut gradé que la vielle Lamacchia !

Il l’avait feinté jusqu’ici mais elle lui tomberait bientôt dessus et ça ferait mal, très mal.
Depuis sa place, Maddox jetait des coups d’œil inquiets à la porte d’entrée. Personne n’était susceptible de le trouver ici, mais le jeune homme se méfiait. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’ils arriveraient à faire un truc aussi ‘dingue’ que le retrouver un samedi soir dans un des bars les plus perdus de la ville. On était certes non loin des sals quartiers de Milan, mais même Maddox était étonné d’avoir trouvé ici un café aussi poisseux.
Il laissa 3 euros sur la table pour payer la grenadine puis poussa sur la porte d’entrée en saluant le barman. De l’autre côté, s’apprêtant à rentrer dans le café, se tenait Wellens.
Maddox, durant une fraction de seconde, envisagea de s’enfuir par la porte de derrière ou de se cacher dans les toilettes.
- Et merde.

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Caïn E. Wellens

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MessageSujet: Re: {X} ~ Juntos [Wellens]   {X} ~ Juntos [Wellens] I_icon_minitimeMer 7 Juil - 19:19

« Nothing arrive au cœur de son trip. Il gisait en position fœtale sur le matelas, les poings pressés contre les yeux, abîmé dans la contemplation des échiquiers étincelants qui tournoyaient sur l’écran noir de ses paupières. Ses entrailles tressaillirent : il sentit frémir l’extrémité de son intestin. Son esprit plongea, courut, s’envola. »

Poppy Z. Brite, Âmes perdues.



    Car le sang est la vie.

    Et le poing se délogea de sa place initiale pour tenter de gagner le galbe de sa joue qui semblait prêt à l’accueillir. C’était futile et dérisoire. Inutile et prosaïque. Il était trop proche. Il pouvait sentir son odeur se répandre dans sa bouche et se mélanger à sa salive, lui donnant l’impression de respirer le parfum éthéré d’un reste de cigarettes et d’alcool, un cocktail à la fois doux et agaçant qui titillait ses narines et dérangeait son cerveau. Il sentait cet effluve s’insinuer insidieusement au fond de son gosier, remuant ses tripes et retournant le peu de raison qu’il lui restait. Il puait. Et ça lui donnait envie de dégueuler toute sa rage sur ses chaussures et d’agrémenter son visage déjà brûlé d’autres plaies plus ou moins belles à voir.
    Archaïque. Et encore. Des lunettes noires, un pantalon noir, des chaussures noires et un veston tout aussi noir d’où dépassait un paquet de clopes à peine entamé, juste là pour donner un certain style à son propriétaire, tout ceci agrémenté d’un crâne dévoilé par endroit car grignoté par le temps. Cet homme n’avait rien d’extraordinaire. Il n’était qu’un agent lambda qui avait un peu trop regardé les films de science-fiction et s’acharnait maintenant à vouloir maintenir son image en s’engageant dans un combat perdu d’avance. N’avait-il donc aucune conscience ou les rouages du GDP lui avaient-ils déjà bouffé la cervelle jusqu’au trognon ? La merde lui bouffait les yeux. C’était clair. Il ressentait sa confiance, son envie de frapper et de restaurer son honneur, de ne pas passer pour un lâche auprès de ses compagnons de guerre, de montrer qu’il était fort, beau et brave.

    Pauvre con.

    C’était tellement ennuyeux et lassant qu’il attendit la dernière seconde pour fléchir ses genoux et ainsi éviter à son visage de récolter les fruits de la colère de l’individu qui lui reprochait – à tort, mais, après tout, seul un abruti pouvait s’être laissé convaincre par un autre abruti – de lui avoir brûlé le visage à coups de cigarettes.
    Maddox lui paierait cet affront. Ca ne pouvait qu’être lui. Il voyait déjà son visage tuméfié par les coups qu’il aurait mis dedans, ses affreux petits yeux de fouine capables de déceler le mensonge rendus aveugles pour un temps. Son imbécilité atteignait dorénavant des sommets jamais égalés par l’homme.
    Si l’on ne pouvait renvoyer un agent, il arrivait toutefois qu’un homme un peu trop contraignant disparaisse du jour au lendemain… Un vrai miracle pour le groupe. La mort n’avait rien de conformiste en soi. Ce n’était qu’une étape de la vie et cette étape venait de se rapprocher dangereusement de Shin. Ce gamin avait pris trop d’assurance au cours du temps, s’était offert trop de luxes et de privilèges pour être ignoré. Cherchait-il à attirer son attention ou à simplement lui pourrir la vie ?
    C’était chiant. Vraiment. Il entendait déjà son rire lézarder les murs, fissurant chaque parcelle de son cerveau, rendant âcre le goût de son sang et lui racontant au creux de l’oreille toutes les nuits qu’ils avaient pu passer ensemble. Il s’en foutait de Shin. Il se foutait de ce qu’il devait accomplir pour le faire rester. Tout ce qu’il voulait, maintenant, c’était lui faire payer au centuple le fait de lui avoir envoyé cet homme à demi ignare qui se tenait face à lui.
    Crève, Shin.

    . :.

    Quand on connaît l’horreur de se faire avoir par une pétasse aux cheveux de feu, quand on se mélange à son parfum d’encens et à ses grandes prunelles azurées, quand on sombre lentement dans des cloaques incertains et gluants et quand on s’empêtre dans son propre désespoir, casser la gueule d’un gamin arrogant devient une véritable jouissance, digne des plus savoureux des trips desservis par la drogue. Hé, Maddox, t’as conscience un peu de ce qui t’attends ou t’envisages encore le fait de t’en tirer avec seulement quelques écorchures ? Parce que Caïn n’est pas un angelot de basse catégorie. Caïn déchire, mord, brûle, détruit, anéanti, annihile, torture, tous ceux qui s’opposent à lui parce qu’il n’est plus assez con pour se faire avoir par des connasses comme Gabrielle. Parce qu’il a attrapé Dieu et qu’il l’a balancé sur la Terre et que, s’il va au confessionnal, c’est seulement pour se foutre de la gueule du prêtre. Sa messe à lui, sa grande messe noire et coruscante, il l’a dit tout bas. Il la murmure à ses propres ténèbres et il y mêle sa douleur et son orgueil. Il sait déjà que cette histoire fera le tour du GDP et qu’il se chuchote des paris un peu fous visant l’état dans lequel Maddox reviendra au bercail… Et le gros des paris misent sur quelques dents en moins et une loque humaine se traînant comme un ver de terre agonisant sur le perron du GDP.
    Ce serait jouissif. Corrosif. Ca le rassasierait pour le mois à venir, déchaînerait toute la violence accumulée jusqu’alors. Il s’en fout. Il s’en fout de savoir si Shin crèvera ou non. Il se fout des conséquences ou de la vieille Lamacchia. C’est inintéressant comparé à ce qu’il va pouvoir faire déferler sur la tête de ce gamin sans cervelle.
    Dis, Maddox, tu croyais pouvoir t’en tirer avec un grand sourire et quelques tours de passe-passe cette fois ?

    Crétin.

    Alors il l’attend. Il regarde la porte vitrée du bar où s’est réfugié ce petit merdeux. Il guette, tel un prédateur assoiffé qui sent déjà venir l’odeur du sang, qui imagine déjà sur ses mains dégouliner lentement ce liquide rouge et chaud. Il a hâte. Le moment à venir sera exquis. Emplis de plaisir et de souffrance et ça l’excite déjà. Punir. Torturer. Détruire. Son axiome. Tout ce qui dicte sa vie et fait qu’il y tient encore. Retrouver Gabrielle, coucher avec Shin, haïr Leo, emmerder Angelo en venant stone à toutes les réunions, envoyer Diana acheter sa came.
    Et il l’attrape à sa sortie et le traîne dans une ruelle où il est sûr qu’aucune femme effrayée ne viendra le déranger en hurlant de terreur, où il sait que seuls les adolescents drogués, ivres de passion, de vin et confiant leurs plus noires secrets aux étoiles sont susceptibles d’aller.

    « Dis, Shin, c’est ‘Saki qui t’a rendu aussi con ou t’as réussi cet exploit tout seul ? »


    Murosaki. ‘Saki. La fille qui venait le faire chier, des fois, le soir ou dans la journée, pour s’envoyer en l’air. Elle était mignonne. Un peu conne. Le genre sangsue qui s’accroche et dont on peut se servir quand on a envie de tirer un coup peinard. Le genre un peu débile qui s’agrippe à tout ce qui passe, qui a ses préférés, ses chouchous… Le genre qui avait jeté son dévolu sur Maddox en le renommant Shin. Qui était restée près de lui. Qui l’avait aimé à sa façon. Avant que le pauvre petit ne se rende compte que Caïn était aussi présent. Que Caïn baisait ‘Saki. Que ‘Saki resterait avec Caïn quoi qu’il arrive. Qu’elle avait posé ses griffes sur lui pour ne plus jamais le lâcher.
    Les nanas, c’est le truc à éviter parce qu’elles sont toujours chiantes, toujours changeantes, incapables de se fixer sur une seule et même personne. Toujours à la recherche d’un mec à séduire, avec qui s’envoyer en l’air, laissant derrière elles d’indigents gars éplorés incapables de se remettre de leur perte, voyant s’agrandir un trou béant au niveau de leur poitrine. Un trou profond et insondable qui aspirait tout. Les bons sentiments comme les mauvais. Les tripes, les boyaux, chaque organe, l’hémoglobine répugnante qui remplissait son rôle au fin fond du réseau sanguin filamenteux et vaste, chaque cellule de la matière grise. Ces dernières passaient au mixeur pour en ressortir broyées et inutilisables avant de se réassembler dans une nouvelle configuration : celle du parfait connard qui ne se fera plus avoir.
    ‘Saki en elle-même était inintéressante au possible. Par contre, ‘Saki sur laquelle il avait superposé l’image de Gabrielle devenait tout de suite beaucoup plus alléchante. Maddox n’avait jamais vu les bleus. Maddox n’avait jamais eu vent des ébats mouvementés que Caïn avait eu avec sa putain. Maddox n’avait jamais su que Caïn voyait ‘Saki comme sa catin. Sa pétasse. Son truc sur lequel se défouler. Shin était naïf. Maddox aussi.

    Il le plaqua contre un mur, l’une de ses mains enserrant sa gorge tandis que l’autre allait chercher son pistolet. Le canon posé sur la cuisse de Shin, il lui adressa un sourire et posa ses lèvres sur les siennes avant de les approcher de son oreille.

    « Tu croyais pouvoir te cacher éternellement, mon petit Shin ? Tu sais que, si on ne peut pas te renvoyer du GDP, il est possible que tu disparaisses un jour ? Mystérieusement. »



Dernière édition par Caïn E. Wellens le Dim 11 Juil - 10:46, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: {X} ~ Juntos [Wellens]   {X} ~ Juntos [Wellens] I_icon_minitimeJeu 8 Juil - 12:24

Maddox redevient un peu Shin quand il est avec Wellens. Il oublie sa vie présente, le GDP, les embrouilles qui lui tournent autour, tout ça… Et puis il retrouve du bout des lèvres l’enivrante sensation d’avoir quelqu’un à ses côtés. Quelqu’un qu’il connaît depuis longtemps.

C’est peut-être pour ça qu’il s’était fait passé pour lui en face de l’autre pingouin. Maddox savait que Caïn le retrouverait, tôt ou tard. Maddox avait juste envie que, pour une fois, Caïn vienne par lui même. C’était trop facile pour Maddox d’aller chez lui, de se faire appeler Shin deux ou trois fois et puis de repartir le lendemain. Mais cette fois, cette fois il avait réussis à ce qu’il vienne spontanément. Les raisons et les conséquences n’importaient plus. D’ailleurs, bien qu’il soit plaqué contre un mur, une main sur le cou et un flingue un peu trop proche pour que ce soit inoffensif, Maddox s’en foutait. La peur venait de le quitter, remplacée par la satisfaction du gosse égoïste qui a obtenu ce qu’il voulait. Il avait ce sourire aux lèvres, ce sourire, rayonnant au possible, éclatant comme le soleil. Caïn ne le voyait pas ce sourire, il avait la joue collé à celle de Maddox, il ne pouvait pas. Mais s’il l’avait vu, mon Dieu, s’il l’avait vu, Maddox serait mort dans la seconde, aucun doute là-dessus.

Mon Caïn adoré.

Caïn Wellens attendant Maddox à la sortie d’un café-bar. Ce dernier savait pertinemment ce qu’il allait lui arriver. Caïn n’était pas tendre avec ceux qui l’emmerdaient. Maddox en avait conscience, mais il avait tout de même agit. Il aurait presque pu décrire le déroulement des évènements à venir. Parce que ce ne serait pas la première fois qu’il se retrouverait aux urgences, à plus pouvoir parler, à cause de Wellens. Maddox cherchait les ennuis et les trouvait à chaque fois. Jackpot, il est furax !
« Déconne pas Caïn. Je rigolais, c’est tout ! Fais pas le con ! Lâche mon bras, tu me fais mal. » Se plaignait-il.
En se réveillant d’un coma potentiel, il dirait à cette conne d’infirmière qu’il était tombé dans les escaliers. On ne le croirait pas, la police viendrait. Mais Maddox EST la police. GDP, ça vous dit quelque chose ? Et il s’en sortirait, encore une fois, avec un bon nombre de commotion, mais la juste impression qu’au final, ça en valait la peine.

Masochiste ? Non. Il a horreur de la douleur. L’idée de s’infliger ça volontairement ne lui viendrait pas à l’esprit. S’il pouvait arrivait à la même satisfaction sans se faire passer à tabac, croyez-moi, il choisirait l’autre option. Malheureusement, c’était l’unique réaction de Caïn quand on le foutait en colère : les flingues, les couteaux, les poings. Et c’était le but recherché par Maddox, foutre Caïn Wellens en colère, le faire sortir de ses gonds. Ce mec là partait au quart de tour, Maddox adorait en être le déclencheur. Il se sentait puissant. Y’avait pas de quoi pourtant, mais c’est bien connu, Caïn se fout de ceux qui l’entourent, y compris ceux qui tiennent à lui, alors qu’il se préoccupe de Maddox, même d’une telle façon, ça lui plaisait ! En voyant la rage que Wellens avait vissée au corps, Maddox avait simplement regretté de ne pas s’être plus défoncé la gueule et de n’avoir prit qu’une saleté de grenadine dans ce bar à gigolos. Il aurait surement moins ressenti la douleur que Caïn était sur le point de lui infliger. Wellens avait prit Maddox par le bras sans un mot. Ce dernier avait simplement suivi, sentant son heure de gloire arriver plus rapidement que prévu.
« Dis, Shin, c’est ‘Saki qui t’a rendu aussi con ou t’as réussi cet exploit tout seul ? »

Ahhh, ce que ça lui faisait chaud au cœur de se faire appeler comme ça. Shin, Shin. Si ça avait été quelqu’un d’autre, il aurait reçu une droite –ou une cigarette tiens- au visage. Parce qu’habituellement, ça l’emmerdait qu’on l’appelle Shin. Le souvenir d’années misérables, ou la liberté, comme Maddox la définit, était proscrite. De toute façon, il ne connaissait quasiment plus personne de cette époque. Et puis, comme c’était Caïn, Maddox ne fit rien. Dis le encore Caïn ! Appelle moi encore Shin ! Par contre, putain de bordel de merde, qu’est-ce que cette pute de ‘Saki venait faire dans la conversation, hein ? Ce soir, là, dans cette rue trop déserte pour être porteuse d’espoir, il n’y avait de Caïn et Maddox. Personne d’autre n’était invité ; ni la gonzesse de Mad’, ni celle de Wellens. Comment elle s’appelle déjà ?
« Et toi Caïn, tu perds ton sang froid bien facilement je trouve ! C’est moi qui te met dans un tel état ? »

Wellens lui agrippa la gorge. L’espace d’un court moment, son instinct de survie refît surface. L’une de ses mains tenta vainement de retirer celle qui empoignait sa carotide. Maddox n’arrivait plus à avaler, se sentait oppressé et tous ses sens étaient décuplés. Ses pupilles s’agrandirent pour laisser rentrer plus de lumière. Ses muscles se contractèrent, le goût de grenadine secoua ses papilles pendant une fraction de seconde. Il prenait de grandes bouffées d’air, de peur d’en manquer d’un moment à l’autre. Sa main libre cherchait en vain le couteau suisse au fond de sa poche.

Et puis Caïn l’embrassa. Le corps de Maddox se relâcha instantanément. La pression des ses lèvres contre celles de Caïn le fit s’embraser. Le feu avec lequel il jouait depuis ce matin lui monta aux joues, les faisant rosir à la lumière du réverbère à quelques mètres d’eux. Maddox lui renvoya la pareille, appuya d’autant plus fort, entrouvrit la bouche mais Caïn se dégagea.
« Tch. »

Lui qui, le temps d’une seconde, avait espéré qu’il aurait finalement droit aux caresses et aux mots doucereux plutôt qu’aux coups revînt brutalement à la réalité. Sous sa poigne, Caïn avait surement ressentit le pou de Maddox s’accélérait. La peur, mêlée à la satisfaction et à l’excitation ne rendait le moment que plus intéressant ! Alors que Caïn rapprochait ses lèvres de l’oreille de Maddox, la bouche de ce dernier s’étira jusqu’à lui faire mal. Il rayonnait. Libéré de toute panique, il trouva enfin son couteau fétiche au fond de sa puche. Quitte à jouer avec le feu, autant s’y plonger en entier, baigner dedans, sentir les flammes te chatouiller la peau et supplier au bon Dieu que tu préfèrerais mourir.
« Tu croyais pouvoir te cacher éternellement, mon petit Shin ? Tu sais que, si on ne peut pas te renvoyer du GDP, il est possible que tu disparaisses un jour ? Mystérieusement. »

Maddox glissa l’une de ses mains dans les cheveux de Caïn. Avec deux doigts, il sortit la lame de son étui et, de son autre main, vînt la poser délicatement sur la gorge de Caïn. Il l’y enfonça un peu, à peine, mais déjà bien assez pour que Caïn la sente.
« Je sais Chéri, je sais. Et toi, tu as pensé à l'éventualité que je ne me cachais pas ? Peut-être que je t’ai attendu tout ce temps, qui sait ? »


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Caïn E. Wellens

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MessageSujet: Re: {X} ~ Juntos [Wellens]   {X} ~ Juntos [Wellens] I_icon_minitimeDim 11 Juil - 11:54

Une lame vint se glisser sur son cou, se frottant à sa peau, annonciatrice de souffrance. Pour qui se prenait-il ? Cette assurance gagnée commençait à le faire chier. De toutes les facettes de Shin, la seule que Caïn se permettait d’apprécier c’était celle du soumis, du pauvre gamin éploré délaissé par sa gonzesse qui était venu chialer dans ses bras durant les nuits d’orage. Celui-là, il était mignon. Attendrissant même.
Mais, contrairement à lui, l’espèce d’énergumène qui lui faisait face ne lui inspirait ni pitié ni compassion. Il rêvait juste de voir ses entrailles jaillir de son corps. Il voulait juste aspirer tout ce qui le composait, le détruire jusqu’à la dernière cellule, souiller sa chair, violer son âme. Et ça n’aurait pas suffit. Parce que Shin ne comprendrait pas. Shin ne comprendrait jamais. Il continuerait de l’emmerder quoi qu’il arrive, de le questionner sur l’autre conne qui lui avait pourri la vie, quémandant le droit de connaître son nom, demandant à en savoir un peu plus sur cette balafre qui lui sciait le corps en deux, lui rappelant un peu plus chaque jour combien il avait pu être aussi con que Shin avec ‘Saki.

Le monde stupéfié s’affaissait lâchement, se décomposait à mesure que la colère de Caïn grandissait et prenait de l’ampleur, tel un nouveau né qui recherche encore le moyen d’échapper à la destruction. Mais il avait besoin de cette déchéance. Il avait besoin d’entraîner les autres. Il avait besoin de faire mal à Shin. De l’emporter avec lui vers les bas-fonds. Il avait déjà commencé, en lui faisant intégrer le GDP, en le projetant dans cette organisation douteuse et crasseuse qui se réclamait du pouvoir, s’enivrait de toute sa puissance et finirait, indéniablement, par se corrompre de l’intérieur.
La gangrène s’installerait au cœur même de ses rouages et rongerait toutes les installations, tous les hommes, tous ceux qui avaient juré de détruire les pactisants. Ce n’était tous que des pauvres hères incapables de marcher droit, incapables de se rendre compte de leur propre connerie et qui, comme le mec en noir, aspiraient à faire grossir leur orgueil et leur fierté de se sentir mieux que les autres.

Le canon de son flingue alla cueillir la cuisse de Shin. Il tirerait sans hésitation. Le couteau qui enserrait sa gorge le poussait à ne pas réfléchir, à ne pas se perdre dans des méditations béates qui ne serviraient à rien sinon à le déstabiliser. Il se pencha à nouveau vers Shin, maintenant ses lèvres proches des siennes. Il sentait le couteau s’enfoncer dans sa chair. Il entendait perler quelques gouttes de sang, leurs « ploc » malsains se répercutant contre les façades des maisons.
Putain, t’es trop con, Shin. Un jour, tu t’attireras des emmerdes. Un jour, tu m’attireras des emmerdes. C’est moi qui t’ai fait intégrer le GDP alors aies l’air un peu plus intelligent. Tu sers à rien, franchement. Qu’est-ce que tu espères ? De l’attention ? Un bon gros câlin bien écœurant quand tu rentres de mission ? Un mode de vie à la bisounours, bien pourri, bien gluant, tout plein d’amour et de bons sentiments ?
Il l’aurait anéanti s’il l’avait pu.
Son doigt s’approcha de la détente. L’agrippa. Une légère pression, même infime, et la balle partirait se loger dans sa cuisse. Entendrait-il son hurlement de douleur ou Shin préférerait-il rester stoïque, perdant peu à peu de ses couleurs à mesure que l’hémorragie de se répandrait, vidant son sang sur les pavés. Il ne resterait rien de son passage, sinon une flaque merdique qui sècherait avec le temps et ne deviendrait plus qu’un reste de peinture carmin, décorant la ruelle, que les gamins aux yeux soulignés à grands renforts de khôl noir viendraient contempler, l’esprit embrumé par la bière, par la drogue et le sexe. Shin ne serait plus qu’un souvenir qui s’effacerait peu à peu de sa mémoire. Un reste. Une erreur. Un point. Un rien. Il s’écraserait au fin fond de son subconscient, d’où il se tortillerait dans un cloaque d’incertitude. Il ne lui manquerait pas. Seule Gabrielle, seule sa putain arrivait à manquer à Caïn.

Et il tira.
Il sentit la balle quitter le pistolet pour pénétrer dans sa cuisse. Il la sentit s’enfoncer lentement, briser l’épiderme, fracasser les muscles et les nerfs. C’était douloureux. Sûrement. Mais il s’en foutait. Que Shin crie. Qu’il hurle, qu’il pleure. Ca ne l’exciterait que plus encore. Ca ne ferait qu’alimenter sa folie. Il attendait avec un désespoir pernicieux son hurlement. Il le guettait. Se préparait à le refermer avec un baiser. A le noyer dans l’acide. Ils n’étaient que les produits avariés nés d’un siècle vaurien. Que les sous-merdes d’un mode de vie devenu une obsession. Des mecs banales qui se croyaient plus forts que Dieu, plus puissants que le Diable, qui pensaient pouvoir tout surmonter du moment qu’ils faisaient parti de l’engrenage qui soutenait ce monde. C’était ridicule et pittoresque.
Crie, Shin. Hurle ta douleur. Hurle ton dégoût et ta colère.
Il aurait aimé aller plus loin, frapper plus fort, détruire ce qui devait lui rester de ligaments pour l’empêcher de remarcher, pour n’en faire qu’un robot vissé à un fauteuil. Ce serait cruel. Et même Caïn, malgré son indifférence, ne pourrait pas se le pardonner. Tant que Shin était capable de s’en remettre, ce n’était pas si grave. Après tout, c’était lui, sa nouvelle catin, son nouveau jouet sur lequel il pouvait dispenser coups et blessures sans qu’il ne bronche. Une sorte de poupée Ken grandeur nature qu’il pouvait défoncer à coups de reins, dans lequel il pouvait déverser toute sa démence et y implanter sa semence. Sa chose. Son machin. Son truc. Rien de plus, rien de moins. Il savait qu’il n’aurait pas de mal à acheter une nouvelle marionnette dont il pourrait tirer les fils avec délices si jamais celle-ci venait à faillir. Il le savait remplaçable. Mais, pour l’instant, Shin gardait son utilité.
On ne devait pas trop abîmer un jouet au risque de devoir le jeter prématurément.

« Alors, quel effet ça fait de m’attendre ? Maintenant que tu as toute mon attention, tu es heureux, Shin ? Ta connerie et ton obsession sont-elles satisfaites ? »

La pression qu’il exerçait sur sa gorge se relâcha, ses doigts allant chercher les siens, s’y entremêlant, pour écarter légèrement le couteau. Il se rapprocha, colla son corps au sien, changea son flingue de main pour aller l’imbriquer dans son autre cuisse. Et il lui sourit. Un sourire dément. Un sourire radieux. Un sourire qui ne reflétait aucune émotion. Un sourire qui prouvait qu’il était creux. Vide. Que seuls les organes qui habitaient sa carcasse étaient capables d’illustrer son humanité.

« Si je te détruis l’autre cuisse, est-ce que tu seras encore capable de marcher ? Est-ce qu’on devra t’amputer ? »

Il le détruirait.

« Et quitte à m’envoyer un gars, Shin, choisis-en un potable, que je puisse m’amuser. »

Jouons, Shin. A voir jusqu’où ta résistance peut aller. Jusqu’où ta fierté pourrie peut te mener.
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MessageSujet: Re: {X} ~ Juntos [Wellens]   {X} ~ Juntos [Wellens] I_icon_minitimeDim 11 Juil - 17:42

Maddox pensait que Caïn attendrait. Qu’il commencerait avec les poings, pour s’amuser. Que le flingue ne servait juste qu’à faire joujou, qu’à le menacer. Qu’il avait encore du temps. Que Caïn n’allait pas tirer. Alors il savourait chaque moment. Chaque précieux moment de ce qu’il croyait être une victoire, la sienne. Il en était presque ému tiens.
Mais Maddox pense trop.
Une seconde environ avant qu’il ne tire, il croisa le regard de Caïn. Le visage du Sous-Lieutenant se décomposa. Frisson. Montée d’adrénaline. Il venait de comprendre que la partie virerait au cauchemar plus vite que prévu.
« Caïn… »

Il n’avait même pas eut le temps de tenter quoi que ce soit. La détonation lui vrilla les oreilles. Il eut l’espoir idiot que Caïn aie raté son coup. Puis il sentit. La balle pénétra la chaire. La balle traversa le muscle. La balle se logea dans l’os. Bouche ouverte.

La main de Maddox, celle restée dans les cheveux de Caïn, s’y accrocha avec hargne, d’une part par reflexe, d’autre part pour ne pas tomber, son équilibre ayant valsé au loin. Son autre main serra plus fort le couteau, l’enfonça plus profondément dans le cou de Caïn. Seulement… Maddox n’avait pas l’intention de le blesser. Maddox ne voulait pas blesser Wellens. Pas sérieusement du moins. Il l’adorait trop pour lui faire du mal. Pour lui faire mal. Maddox était faible. La victime s’entichant de son bourreau. Maddox complètement épris de Caïn. Ce qu’on appelle le Syndrome de Stockholm.

Alors toute la force que certains auraient placé dans un hurlement, lui l’utilisa pour retenir d’éventuels gestes brusques, de ceux qui vous trancheraient la gorge sans crier gare. Il ne cilla pas. Ne bougea pas. S’arrêta de respirer. Retiens toi, enlève ce couteau de son cou. Ne le blesse pas.

Il baissa la tête, se mordit les lèvres jusqu’au sang. Ce goût de fer dans le palais comme si je mangeais un hélicoptère. Il relâcha l’emprise de ses doigts, doucement. Le couteau tomba au sol dans un bruit métallique. Maddox passa sa main sur la blessure. La vision de tout ce sang associée à la sensation du liquide coulant entre ses doigts lui donna la nausée. Son estomac se retourna. Mais la douleur était plus forte encore. Tout passait après. Tout sauf…

Caïn parlait. Maddox ne comprenait pas. Attention ; Connerie ; Obsession. Shin, Shin, Shin. Les mots devinrent confus, perdirent tout leur sens, comme s’il les entendait pour la première fois de sa vie. Un nouveau-né. Il appuyait sur la blessure de toutes ses forces mais celles-ci l’avaient quittées. Même penser était devenu fatiguant. Il respirait profondément par la bouche. Maddox manquait de souffle. Il ferma les yeux pour tenter de se concentrer. Inspirer. Expirer. Passer outre la douleur. La contourner, la dépasser. Trouver son animal porteur de force.
« Si tu m’achèves alors que le jeu vient à peine de commencer… »

Il ne put terminer la phrase qu’il n’aurait jamais du commencer. Porte ouverte, défenses baissées. Le mal s’engouffra. Le supplice atteignit son point le plus haut. Maddox frappa l’arrière de sa tête contre le mur, regarda le ciel et laissa échapper le hurlement qui obstruait sa gorge depuis à peine trois minutes. Un Enfer. Maddox était paralysé. Comme une maladie n’attendant que cette occasion pour se manifester, la douleur se rependît dans tous ses muscles, envahit jusqu’à son esprit.

Caïn s’était rapproché. Encore. Encore. Il avait prit les doigts de Maddox et ce dernier lui caressait l’intérieur de la main avec le pouce. Maddox remplit ses poumons d’air avec l’impression qu’on lui brulait la gorge. Ses paupières papillonnèrent. Il pleurait. De sa main ensanglantée, Maddox effleura la joue de Caïn, la mâchoire de Caïn, les lèvres de Caïn. Il sentait son souffle, pouvait presque l’entendre penser.
« Et quitte à m’envoyer un gars, Shin, choisis-en un potable, que je puisse m’amuser. »
« Tu n’as pas besoin d’un idiot pour t’amuser. Tu m’as moi. »

Il passa son bras derrière dans la nuque de Wellens, appuya son front contre celui de Caïn, déposa un léger baiser sur ses lèvres.
« Mais attends. Attends un peu pour la seconde jambe, ça m’embêterait de tomber dans les pommes. Alors attends un peu. »

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MessageSujet: Re: {X} ~ Juntos [Wellens]   {X} ~ Juntos [Wellens] I_icon_minitimeLun 12 Juil - 11:04

C’était jouissif. Excitant. Les couleurs qui avaient agrémenté le galbe des joues de Shin s’effaçaient peu à peu, comme une peinture ancienne délavée et délaissée dans un vieux placard. C’était beau à voir, cette fuite du rose pastel, cette descente progressive du rouge. Et, surtout, maître incontesté, roi de cette scène qui se déroulait, le sang… Tout ce sang qu’il sentait couler le long de sa jambe, pénétrant son pantalon, chaud et tentateur, insouciant, se déversant avec hargne sur les pavés froids de Milan.
Il avait rêvé de ce moment depuis sa rencontre avec Shin.
C’en était presque devenu un fantasme. Ce jour où il pourrait enfin fermer sa gueule, où il pourrait lui prouver une bonne fois pour toutes qu’à force de jouer au plus malin, il finirait par crever quelque part dans une des venelles sales et nauséabondes, macchabée inutile et moisi. Sa connerie avait payé. Il en avait le droit maintenant. Il avait assez subi la vantardise de Shin, son regard vainqueur quand il croyait avoir obtenu quelque chose. Il le haïssait. Le faire souffrir était devenu un nouveau jeu dont il dictait les règles avec passion.
Shin, Shin, Shin. Allait-il mourir ? Tout ce sang serait-il la cause de son décès ou serait-ce l’addition des multiples blessures que Caïn se préparait à lui infliger ?

Et il résonna contre les murs des habitations, se faufila parmi les ruelles froides, s’engouffra dans le linge qui pendait au-dessus de leurs tête, grossit, prit de l’ampleur, se révélant dans toute sa splendeur, magnifique et coruscant. Il en aurait joui sur place s’il n’avait pas appris à se maîtriser, heureux qu’il était d’entendre le hurlement qui s’échappait de la bouche de Shin. Heureux de le voir s’épanouir hors de son corps. Il avait mal. Il souffrait. Le sang s’écoulait telle une rivière carmin, serpentant à leurs pieds.
Crie encore, Shin. Plus fort.
Et il aurait voulu appuyer sur sa blessure. La rendre encore plus douloureuse. Oui, crève, crève ! Shin n’était qu’une plaie impossible à cicatriser si on ne l’annihile pas complètement. Un truc qui s’accrochait, sangsue gluante et pouilleuse, à l’image de sa gonzesse. Ca devait être pour ça qu’il avait tant aimé ‘Saki. Elle lui ressemblait. Shin et ‘Saki étaient semblables. Tout aussi chiants. Tout aussi anormales. Plus on leur jetait de pierres pour les faire disparaître, plus ils revenaient à l’assaut, cognant à la porte de l’appartement avec l’énergie du désespoir, incapables d’envisager un autre avenir, inaptes à se détacher de ce qui constituait leur univers. Ils n’étaient que des cloportes qui avaient besoin de s’enivrer de la vie des autres pour exister.
Mais Caïn aurait menti s’il avait dit que ça ne lui procurait pas un minimum de plaisir. Il était égoïste, comme tous les humains. Egocentrique et narcissique, pourri jusqu’à la moelle de ses défauts toujours plus vivaces. Drogues. Corruption. Il aimait que Shin s’accroche désespérément. Il aimait l’entendre arriver sur le pas de sa porte. Il aimait lui faire mal. Il aimait leur relation. Mais pas parce que c’était Shin. Pas parce que c’était ce mec et pas un autre. Juste parce qu’il aimait qu’on vive à ses dépends et qu’on ne regarde que lui. C’était con. Et tellement simple.

Un sourire étira ses lèvres. Un baiser à peine volé. Léger et frêle, à l’image de l’esprit de Shin qu’il sentait tourbillonner, sur le point de s’évanouir. Des pensées égarées. Une douleur trop atroce. Son cou l’élançait, mais sa blessure n’avait rien de comparable avec celle qui avait déchiré tout l’épiderme de son jouet. De sa chose. Un rire filtra.
Oui, pauvre con. Je n’ai pas besoin de toi. Je n’ai pas besoin de te savoir près de moi. Ton amour me donne la nausée. Cette espèce d’attirance que tu éprouves me révulse. Sérieux, comment tu fais pour être aussi niais ? Faut le vouloir, franchement. Ta connerie est à la hauteur du pauvre Q.I qui alimente ton cerveau de quelques idées grotesques. Alors arrête de t’accrocher, putain. Tu vois pas que ça sert à rien ? Tu vas te bouffer l’esprit. Tu vas ronger ton corps et ton cœur avant même d’avoir atteint la trentaine. T’es comme ‘Saki. Quand t’en auras fini avec moi, t’iras te chercher un nouvelle bouée pour te tirer de ce cloaque dans lequel tu t’englues. Pour avoir l’impression d’exister malgré ton manque d’identité.
Il aurait voulu tirer une seconde fois. Sentir à nouveau la balle se loger dans la chair. Mais les larmes qui roulaient lentement le long du visage de Shin l’en empêchèrent momentanément. Putain, il chialait. C’était ridicule. Il se prenait pour une nana ou quoi ? Il avait pas plus de tripes que ça ? D’accord, ça devait faire un mal de chien, mais franchement, à ce point-là… Il y avait pire.

Un soupir s’arracha de sa bouche alors qu’il retirait le flingue et le rangeait soigneusement. Une vraie gonzesse. Sa tête de fillette n’était pas donc pas juste là pour attirer les mecs dans son pieu. Désirait-il, peut-être, qu’on organise pour lui une grande panégyrie pour qu’il puisse continuer à chialer en paix, devant tous ses fidèles ?

« Je crois que, justement, tu préférerais tomber dans les pommes… Chialer comme une gonzesse alors que tu savais à quoi t’attendre. T’as pas honte ? »

Il laissa glisser ses doigts jusqu’à son visage pour aller cueillir ses larmes, se recula, un rire secouant légèrement son corps alors qu’il jetait un regard à Shin. Il aurait pu se casser. Décider que ça suffisait. Mais ce n’était rien pour le moment. La vieille Lamacchia se foutrait de sa gueule s’il faisait preuve de clémence à l’égard de son sous-lieutenant. Il entendait déjà résonner ses moqueries insipides et lubriques, sa voix s’insinuant par tous les pores de sa peau. Un frisson le secoua alors qu’il pensait au visage de cette abrutie. Sur ce coup-là, il reconnaissait que Shin n’était pas tombé sur la meilleure… Sur la plus conne aurait été plus exacte. Mais ils s’étaient bien trouvés tous les deux. Un duo de macaques puants et chiants. Quoi de mieux pour agrémenter les couloirs du GDP ?

Son poing partit avant même qu’il n’ait eu le temps de réfléchir, se logeant dans l’œil de Shin.

« A ta place, je prierais pour fermer les yeux maintenant et ne me réveiller qu’une fois à l’hôpital. Le seul avantage que tu as à en tirer c’est que, pendant quelques jours, on sera dans l’incapacité de t’identifier. T’auras pas à subir les conneries des autres. Oublie pas de me remercier. »

Et il lui envoya son pied dans le ventre, visant avec soin l’estomac.

« Tu préfères que j’appelle l’ambulance maintenant ou tu veux continuer un peu ? T’as tout mon intérêt. Rien que pour toi ! Là, maintenant. Pourquoi t’en profites pas, Shin ? C’était pas ce que tu voulais le plus au monde ? »

Il le frappa encore, s’extasiant devant tout ce sang. Shin pouvait crever. Tant mieux. S’il n’était pas capable de résister à ça, c’était qu’il n’avait rien à faire au sein du GDP. Quelle serait la réaction d’Angelo quand il apprendrait cette histoire ? Ca risquait d’être prometteur. Annonciateur d’un nouveau jeu encore plus amusant. Encore plus fun.

Putain, c’que tu peux être con, Shin. C’est affligeant.

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MessageSujet: Re: {X} ~ Juntos [Wellens]   {X} ~ Juntos [Wellens] I_icon_minitimeMar 13 Juil - 17:31

La tête de Maddox rencontra le mur de brique. Ce coup là, il l’avait vu venir. Il s’était dégagé de Caïn pour mieux lui offrir son visage. Le poing sur son œil ressemblait presque à une caresse comparé à la balle dans sa jambe. De ce fait, il ne dit rien, ne cria pas, resta juste un temps immobile, son visage sur le coté. Il s’y été attendu cette fois-ci. Caïn ne se serait pas arrêté avec la balle. Ça ne lui aurait pas suffit. Il voulait que Maddox souffre jusqu’à ne plus pouvoir tenir debout. Tu veux me tuer Caïn, n’est ce pas ? Comme à chaque fois, tu veux me tuer. Ne te prive pas. Si tu oses, je ne t’en voudrais pas. L’eau embrouillait sa vision, Maddox voyait trouble. Il chialait juste parce que ça faisait mal, physiquement. Il ne contrôlait pas ces larmes mais ne cherchait pas à les dissimuler. Puis se fut le genou dans l'estomac. Tout compte fait, il avait bien fait de ne pas boire. Il se souleva, cracha du sang, essuya sa bouche puis ferma les yeux et sourit. Vas-y Caïn, vas-y de toutes tes forces, histoire que cette fois, je n'oublie pas la leçon.

« Tu préfères que j’appelle l’ambulance maintenant ou tu veux continuer un peu ? T’as tout mon intérêt. Rien que pour toi ! Là, maintenant. Pourquoi t’en profites pas, Shin ? C’était pas ce que tu voulais le plus au monde ? »
« N’essaie pas de comprendre ce que je veux le plus au monde Caïn, ça te dépasse. »


Il ne faut pas que je flanche, je ne dois pas fermer les yeux. La situation perdrait tout son intérêt sinon. Je l’aurais fait venir pour rien. Les paupières de Mad’ pourtant, restaient closes. Il se sentait faiblir, prit d'une irrésistible envie de dormir. Mais ce n'est pas ce qu'il voulait. Il voulait voir Caïn. Le toucher. Imprimer dans son esprit d'idiot l'image de ce mec. Connaitre tous les traits de son visage, s’en rappeler sans qu’il soit là. Reconnaitre son odeur parmi des milliers d'autres. Il voulait s'imprégner de Caïn Wellens jusqu'a mourir sous ses coups.

La douleur ne comptait plus. D’ailleurs, il la ressentait de moins en moins. Maddox avait un quota de douleur au dessus duquel il ne faisait plus la différence. Son cerveau recevait trop d’informations et surchauffait. Blackout. Alors comme tout le reste, celle ci s'évanouissait loin de Maddox. Il ne sentait plus les coups, n'y répondait plus, restait aussi silencieux que la mort, attendant celle ci. Certainement, elle viendrait, elle l'emporterait loin du monde des vivants, loin de Caïn. A cette pensée, Maddox rouvrît les yeux. Caïn était toujours là, le rouant de coups.

Le sang avait remplacé les larmes. Caïn aussi en été couvert. Le carmin te va si bien. C’était ça leur relation. Le sang. Maddox en avait perdu beaucoup. Une fois réveillé, il se mit à divaguer. La tête lui tournait. Il oubliait la cigarette et les pompes qui l’avaient menées ici. Il oubliait sa grenadine, son angoisse, la rue, le coup de feu. La douleur. Il n’y avait que Lui, que Caïn, ses cheveux noirs, ces yeux bleus, son visage d’ange, taché de rouge. Je fais des rêves comme si j’avais mille ans, juste avant l’effondrement du monde.

Maddox se redressa. Sans se soucier de sa jambe, il s’appuya dessus. Le sang, qui s’était presque arrêté de couler, dégoulina de nouveau le long de sa cuisse, n’en finissant plus de teinter le sol de sa couleur sulfureuse. Il se sépara du mur, s’approcha de Caïn, glissa ses doigts dans les siens, comme la dernière fois. Son autre main repartit dans les cheveux ténèbres puis descendit sur sa joue. Il l’attira à lui, se hissa sur la pointe des pieds, colla son visage au sien et lui glissa quelques mots à l’oreille.

« Dis Caïn, tu m’aimes n’est-ce pas ? Tu m’aimeras encore longtemps, pas vrai ? Parce que moi, je t’aime à en crever. »


L’amour que Maddox avait pour Caïn n’était, par définition, pas de l’amour. Plus une forme d’addiction. De dépendance. Voilà, Maddox était dépendant de Caïn, comme un temps il l’avait été de Saki. La différence ici c’est qu’il « aimerait » surement moins Caïn s’il n’y avait ne serait-ce qu’une once de réciprocité.

Il alla trouver ses lèvres. Les effleura du bout des siennes. Baiser timoré, craintif. Toujours aussi timide, il ouvrit la bouche, s’appuya plus encore, cherchait le contact de son corps. Sa main passa sous son T-shirt. De ses doigts fins, il suivit la cicatrice qui barrait le torse de Wellens. Celle qui renfermait ses secrets et dont Maddox voulait être toujours plus prêt.
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MessageSujet: Re: {X} ~ Juntos [Wellens]   {X} ~ Juntos [Wellens] I_icon_minitimeMer 21 Juil - 18:27

« Tu me donnes envie de gerber. »

Écœurant. Et le mot était faible. Maddox n’était qu’une immense contradiction à lui tout seul. Ce n’était pas de l’amour qu’il ressentait, c’était un truc encore plus dégueulasse dans lequel il voulait l’engluer et le faire sombrer, pour l’emmener avec lui dans sa merde et dans sa dépendance pourrie. Tu m’aimes, hein, Caïn ? Pauvre petite fillette déplorée. Pucelle non déflorée. T’es moche. Tu pues. Tu me donnes envie de dégueuler toute ma rage sur tes pompes et de t’enfoncer encore plus profondément dans cette addiction que tu vénères tant. Ce n’était pas de l’amour. Ce n’était rien. Rien de plus qu’une marionnette dont les ficelles pouvaient être tirées par n’importe qui. Il suffisait juste de savoir manier les fils. D’apprendre à jouer avec les bâtons de bois et l’horloge qui lui servait de cœur. Il n’y avait rien pour Maddox sinon l’affreuse course du temps qui lui rappelait à chaque seconde égrenée combien il serait dur de n’avoir personne vers qui se tourner, personne à qui se raccrocher, personne avec qui partager les chaînes qui entravaient ses pieds.
Putain, dégage Shin. Tu pourris mon atmosphère. Tu déformes ma vie et mes objectifs. Il n’y a que Gabrielle. Juste cette pétasse à la chevelure flamboyante, cet oxygène, ce cauchemar, ces murmures d’un passé trop lointain. Il voyait en Shin ce reflet affreusement altéré de sa vie d’avance. Il ne retomberait pas dans ce piège. Les mots doux, les caresses, tout n’était que factice. Rien n’était réel. L’amour, cette connerie pour gonzesses accro aux contes de fées, n’était là que pour mieux tromper et se servir d’autrui. Shin était utile au GDP. Alors il le laissait faire. Il lui vendait son corps en échange de son allégeance.

C’était pourri et ça n’avait rien de mignon ou de chou.

Et il aurait voulu frapper. Détruire. Anéantir ce corps aux courbes frêles, briser entre ses doigts les os blancs pour en faire jaillir la moelle. Shin n’était utile à personne. Personne ne se soucierait de sa disparition.
Qui s’inquièterait de l’absence d’une catin ?
Mais il était là. Bien vivant. Bien réel. Ce n’était pas une simple hallucination due aux drogues. Il s’accrochait désespérément à lui, tout comme lui se raccrochait à son fantôme pour gagner une finalité à sa vie et à son existence. Il devait juste la retrouver. C’était tout ce qui comptait. Tout ce qui pouvait l’obséder et déranger son esprit. Quand bien même il se foute de tout, le rire d’Esther se répercutait perversement dans son esprit ; clochette fêlée. Partition déchirée. Bruit de lame qui glisse et tranche l’air pour gagner sa peau et la taillader. J’ai été coupé en deux. Il n’était pas une fillette. Il se fichait de tout ce qui avait pu se produire. Il réclamait juste une réparation. Une vengeance à la hauteur de la cicatrice qui barrait son corps. Il aurait voulu que Gabrielle vive son calvaire, vive la douleur de voir ce défaut zébrer sa peau de marbre, disloquant l’un de ses seins, rendant sa personne atrocement hideuse. L’enlaidir était un doux fantasme, un spasme de bonheur dans ce présent morne et silencieux.
Et Shin qui s’approchait. Et Shin qui déposait ses lèvres sur les siennes tandis que sa main se faufilait sous son haut pour effleurer sa peau, pour suivre les contours de cette cicatrice qui lui rappelait chaque jour ce qu’il en coûtait de faire confiance à quelqu’un. D’être crédule et naïf. Ne sois pas aussi con que moi, Shin. Mais Shin était con. Shin était bête. Shin troquait son intelligence pour une dépendance sur laquelle il ne pouvait avoir aucune maîtrise et dont il était heureux de se laisser posséder. Et Caïn qui ne comprenait pas. Qui ne comprend pas. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Alors qu’il sait qu’il n’y a rien à gagner, rien à retirer de cette relation pourrie, de ces nuits violentes. Il a juste besoin d’une bouée. D’un point d’ancrage dans sa réalité. Putain. N’importe qui ferait l’affaire.

« Je ne t’aime que lorsque tu hurles de douleur. Et je t’aimerais encore plus si tu me supplies. Si tu te décides à accepter ta défaite pour te trouver un autre pigeon auquel te raccrocher. Pauvre Shin… Abandonné. Désespéré. »


Il se retint de le frapper à nouveau. Parce qu’il n’y avait plus de raison. Le sang qui maculait le visage de Shin et dégoulinait lentement le long de son corps suffisait à prouver que c’en était assez. Mais c’était tellement excitant. Tellement jouissif de le sentir faiblir entre ses doigts, pauvre oisillon blessé. Alors il ne put retenir son poing qui allait cueillir son ventre pour l’abîmer un peu plus, pour maculer son corps de bleus. Parce que c’était Gabrielle qui voyait. Elle et rien d’autre. Tant qu’il ne l’aurait pas obtenue, il n’y aurait jamais rien d’autre.
Ses doigts glissèrent le long de son cou pour attraper son menton, serrer sa mâchoire avec plus de forces que nécessaire. Shin n’était rien de plus qu’un pion. Son pouvoir était utile. Il le faisait bouger à sa guise sur le grand échiquier, fou noir décapité avançant à l’aveuglette au milieu d’une mare de sang et de meurtres. Il n’était pas digne de confiance parce qu’il trahissait sans vergognes, n’ayant aucun sens du mot allégeance.

« Au final, il n’y avait que ‘Saki pour répondre pendant un temps à ton désir de dépendance. »

T’as juste besoin d’un pigeon. Un mec à entuber. Parce que t’es trop bête pour te servir de ta tête et envisager une autre possibilité. Dans le monde de la connerie, je t’érige en roi. Arnaque, détournement, sexe et drogues. Tout se disloque car rien n’est réellement tangible et même les sentiments se mêlent et se démêlent à une vitesse effarante. Ils sont simples et faciles. Corrompus. Un peu d’argent, quelques mots doux, une pensée incertaine, et vous voilà à la botte d’un nouveau maître. L’indépendance n’existe pas. On est tous l’esclave de quelqu’un ou de quelque chose. D’une impression dérisoire.
Alors il joue avec Shin parce qu’il n’a rien d’autre pour occuper son temps. Quand bien même il le déteste. Quand bien même il soit en train de lui pourrir la vie, il continuera à jouer avec lui parce que ça l’occupe et ça trompe son ennui. Et c’est pour ça qu’il l’embrasse, qu’il se fait plus pressant, qu’il demande plus que son baiser chaste et craintif. Il y a toujours tellement plus à obtenir et à voler. Ses doigts glissant fébrilement le long de sa nuque, suivant la courbe de son dos pour passer sous son haut, pour en caresser la peau. Il sait que c’est une connerie. Que c’est exactement ce que ce connard de Shin attend de lui. Mais ça l’éclate. Ca le rend plus humain. A moitié. Demi-vie souillée. Ses ongles qui s’enfoncent doucement dans sa chair pour en faire jaillir un nouveau flux de sang. Ce n’est pas drôle s’il ne peut pas le punir en même temps. Je serai humain seulement pour une nuit parce que je n’ai rien d’autre à vendre que mon corps et mon âme.
Et ses lèvres descendent vers son cou pour y déposer un baiser avant de le mordre. Il aimerait percer la peau, avaler son sang. C’est pas de la drogue, c’est de la coke.* Il s’en fout. Mieux vaut être indifférent et digne que malheureux et pathétique.*

« T’en as pas marre de baiser avec un con différent tous les soirs ?* »


Mais ce doit être parce que tu l’es toi aussi.
A nos vie de merde, dans un monde de merde qui tire à sa fin.*

*Yop. On aime Hell parce qu’on le vaut bien.

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MessageSujet: Re: {X} ~ Juntos [Wellens]   {X} ~ Juntos [Wellens] I_icon_minitimeJeu 22 Juil - 15:42

Caïn ou le premier meurtrier. Caïn qui illustra la haine dans le cœur des hommes. La jalousie aussi. Caïn fils du péché. Caïn qui tua Abel. Suis-je Abel ? Caïn qui déteste Dieu. Suis-je Dieu ? Quelque part, lui aussi pourrait être l’élu. Rejoindre le Roi du haut des Cieux. Prendre sa place dans l’éther céleste. Race de Caïn, au ciel monte, Et sur la terre jette Dieu. Maddox était croyant. Encore un de ses nombreux mensonges. Aux questions existentielles, il répondait à Dieu d’aller se faire foutre. Comme tout un chacun, il lui en voulait lorsqu’une merde lui tombait sur la gueule. Maddox se complaisait dans le péché jusqu’à en vomir. Son triptyque gagnant ; Envie. Orgueil. Luxure. De temps en temps, il portait un pendentif en forme de crucifix. Il le retirait avant d’entrer dans le lit d’un parfait inconnu, ou avant qu’un parfait inconnu n’entre dans son lit. Caïn. Caïn de la Bible. Caïn de Milan. Une réincarnation peut-être. Avec sa bouille d’ange, sa bouille d’ange meurtrier. Et l’histoire se consume, et l’histoire se répète. Veux-tu essayer Caïn ? Je joue Abel et toi ton propre rôle. Le mythe éternel du Bien contre le Mal. Un Bien dépravé. Un mal aliéné. La dualité de deux frères dans l’ancien temps, devenus amants aujourd’hui. Mon frère, tu m’aimes n’est-ce pas ? Parce que moi je t’aime à en crever. Tue-le Caïn. Tue Shin, réduis à néant ce visage élégant, brise ce sourire dément, détruit ces yeux pétillants. Comme une envie de sang sur les murs. Tue la Vérité. Qu’il ne sorte plus de sa bouche que des insanités. Race de Caïn, cœur qui brûle, Prends garde à ces grands appétits. Maddox était croyant. Maddox avait un Dieu. Il se nommait Caïn. Et comme le premier Caïn, Maddox ne désirait que l’attention de son Dieu. Aime-moi !

« Tu me donnes envie de gerber. » VRAI.


Et Clochette faisait son apparition dans un moment pareil. Ting Ting. Clochette était conne. Maddox ne savait pas qui était Clochette. Maddox était con. Ting Ting. Il entendait juste ce bruit agaçant se répercuter entre ses oreilles comme une litanie, un disque rayé. Ting Ting. Mais aujourd’hui, Clochette avait beau remuait son cul tout ce qu’elle pouvait, Maddox ne l’entendait pas, trop obnubilé par l’ange meurtrier restant à ses côtés. Il lui suffit de le regarder dans les yeux, de se perdre dans ce bleu pour que le bruit parasite ne se dissipe.

No drinks no drugs no cigarettes,
No loose women because I'm weak.
And that's all fine for you to say,
But I'm too shy to even speak.

Et il sourit. Malgré tout ce que Caïn, malgré tout ce que son Dieu lui faisait endurer, et malgré tout ce qu’il pouvait lui dire, Maddox souriait comme un imbécile. Imbécile heureux. Parce qu’Il était là, avec lui, dans cette ruelle minable, parce qu’il l’avait pour une nuit et que rien d’autre ne comptait. Dépendance. Dépendance. Le mot résonnait dans ses veines comme il le faisait pour la poudre blanche. Dépendance. Elle s’encrait dans son corps, libérant ces hormones du bonheur lorsqu’il comblait le vide qu’elle créait. Endorphine. Avec Caïn, c’était physique. Ça passait par les coups, le sang, le sexe. C’est pas de l’Amour, c’est du besodraume. Maddox comblait son manque par ce que Caïn voulait bien lui donner. J'ai comme envie d'une fin torride Comme on en voit qu'au cinéma.

« Je ne t’aime que lorsque tu hurles de douleur. Et je t’aimerais encore plus si tu me supplies. Si tu te décides à accepter ta défaite pour te trouver un autre pigeon auquel te raccrocher. »
« Aime-moi. Pour de vrai. Tout le temps. Peut-être que je partirais. »
« Pauvre Shin… Abandonné. Désespéré. »
« Pauvre Caïn, ton supplice aura-t-il jamais une fin ? »


Shin. Shin. Shin. Shin est un mensonge. Maddox aussi.

Je crains le lendemain où tout sera peut-être brisé. J’ai peur de l’avenir quand celui-ci n’apporte aucune réponse. Que dois-je imaginer sur cette Aurore aux doigts de rose s’étendant jusqu’à l’éternité ? Cette aurore qui se teinte du noir de la réalité.
La réalité est toujours chiante. Écœuré par la réalité, j’ai décidé de refaire le monde. J’ai dressé un mur. J’ai trié les déchets de ce qui était important. C’est le meilleur moyen de séparer la réalité de la fiction. J’ai jeté ce qui me semblait indispensable et me suis réinventé une existence.
« Maddox, ou l’mytho 2.0 »J’ai abandonné mon passé, une première fois. Je suis né de rien, je n’ai pas d’attache. Et puis il y eut Murosaki. J’avais besoin d’elle comme elle avait besoin de moi. I met a woman that night. She loved me for the stories that I told. C’est le meilleur moyen de se rattacher à la réalité. Merde. Je ne veux pas d’elle. Ça tombe bien, elle ne veut plus de moi. La réalité me tient, pieds et poings liés, me rappelle chaque jour qu’elle a beau être à mes côté, elle n’ai plus à moi. Ting Ting. Je veux effacer ça de la réalité. Je l’abandonne, une seconde fois.

I don't know if I should drink
Or stay at home alone.
I don't know I'm alive.

Maddox se plia sous le coup de poing. Son sourire s’envola. Il toussa, s’étouffa avec son propre sang.On peut avaler un demi litre de sang avant de tomber malade. Il le sait parce que Caïn le sait. A l’infirmière, il dira qu’il est tombé dans les escaliers.

« Au final, il n’y avait que ‘Saki pour répondre pendant un temps à ton désir de dépendance. »
« Ça tombe mal, elle et morte ! »


Ou c’est tout comme. Je l’ai viré de ma réalité. J’ai retrouvé un semblant de liberté. Caïn comblait ce vide qu’elle avait laissé. Il occupait ses pensées. Il l’appellait Shin. Ton indifférence ne me touche pas. Mais à la fin, on se retrouvait toujours incapable de fuir son passé. Qu’il se nomme ‘Saki ou Gabrielle. Qu’il ai laissé un cœur creux ou une cicatrice encore ouverte. Il nous explosait à la gueule quand ça lui chantait. Are you afraid to dye ? C’était peut-être la seule solution. Tues moi Caïn !

Maddox frisonnait au contact de Caïn. Il s’abandonnait pour la dernière fois avant de retourner à sa réalité. Il ferma les yeux ; L’ange en face de lui l’éblouissait de sa noirceur. Et ses lèvres s’attardaient sur le cou de Shin. Et ses dents maltraitaient le cou de Shin. Comme ses ongles dans le dos de Shin. Mais Maddox aussi s’en foutait. Maddox se sentait comme un super héros. En cet instant, Maddox était le favori de Dieu.

Et Maddox est croyant. Il prit tous les jours pour que les guerres cessent. Faux. Il prit tous les jours pour que les justes soient récompensés. Faux. Il prit. Encore et toujours. Faux.

« T’en as pas marre de baiser avec un con différent tous les soirs ? »
« Je vois pas de quoi tu parles. Il n’y a que toi. Je te resterais fidèle. »


Il racontait sa vérité. Celle qu’il voulait croire. Tout plutôt que de s’avouer dépravé. Suis-je Peter Pan ? Tout plutôt que de s’avouer enfant perdu. Il mentait, encore et encore. Il mentirait jusqu’à ce que la maladie ne l’emporte. Six pieds sous terre, il resterait celui dont on ne sait rien. Ce gosse étrange qui ne racontait que de la merde. Tu te rappelleras de moi Caïn ? Je te laisserais un souvenir pour que tu ne m’oublies pas. Que dirais-tu d’un X traversant ton torse ?

Et Maddox se pressait toujours plus contre Caïn. Ses bras s’enroulaient autour de son cou. Sa hanche trouée remontait le long de sa jambe. Il alla rechercher les lèvres de Caïn, ne supportant pas d’en être éloigné. Il mordit la sienne. Jusqu’au sang peut-être, il ne savait pas, il n’avait plus que ce goût de fer dans la bouche. Un peu plus ou un peu moins…

Il voulait Caïn. Il le désirait plus que tout au monde. Il pourrait arrêter ses conneries pour lui. No drinks no drugs no cigarettes. Il lui faisait perdre l’esprit. Il ne pensait plus.

« Je peux très bien me passer de toi. »



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Caïn E. Wellens

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MessageSujet: Re: {X} ~ Juntos [Wellens]   {X} ~ Juntos [Wellens] I_icon_minitimeJeu 5 Aoû - 19:47

« Je t’aime pas et je t’ai jamais aimé. Franchement, j’ai une gueule à t’aimer ? »

J’ai une gueule à te désirer ? J’ai une gueule à vouloir jouer les parfaits maris pour sa catin de service ? J’ai une gueule à jouer avec les sentiments, à m’amuser avec ton inconscience, à sourire de ta niaiserie permanente ? J’ai une gueule à faire tout ça ? Sérieusement ? T’es con ou t’as vraiment rien envie de voir ? Tu fermes les yeux délibérément parce qu’il te faut un truc auquel te raccrocher. Que ce soit un clébard, une poubelle merdique ou un mec drogué jusqu’au plus profond de son être et perverti par sa propre existence, tu t’en fous. Du moment que l’amour ne t’est jamais renvoyé, c’est bien. Du moment qu’il n’y a pas de recherche de plus, de recherche de mieux, de recherche d’une autre existence et d’un autre moyen de façonner l’avenir. Tu préfères qu’il n’y ait pas d’après. Juste ce présent pourri jusqu’à la moelle qui te ronge et grignote ta chaire pour ne faire de toi qu’une marionnette sur laquelle on peut abattre tous les maux. Une putain de poupée de chiffons qui n’en a plus rien à foutre de savoir si on a envie de la voir crever ou rester. Si on tient à elle ou si on veut la détruire.
Aucune fierté. Aucun orgueil. Rien. Juste le néant. Et pour y échapper, tu tends tes doigts, tu les refermes sur tout ce que tu peux, tu salis et souilles. Pleure. Crie. Hurle. Ca m’excite. Ca me rend dingue. Je veux te voir souffrir. Je veux réduire à néant ton existence. Je veux que tu ne sois plus qu’un point, un rien. Une merde sur laquelle je pourrai essuyer mes pieds, que je pourrai écraser avec véhémence. Montre-moi un peu plus de ton arrogance encrassée. Laisse-moi voir la répugnante patine de misère qui recouvre ton corps et ton cœur. Tu pues, Shin. Tu suintes l’ennui et la mésestime. On s’emmerde quand on n’a plus rien à désirer et je m’emmerde avec toi. Tu la vois la finalité ? La réalité ?

Et il sent ses lèvres qui s’approchent des siennes, tremblantes, moroses. Il n’y aura plus de baisers. Il ne lui cèdera plus. L’assurance de Shin le bouffe et l’empêche d’avancer, d’accomplir ce pour quoi il est fait. Les gonzesses qui n’ont plus de vision d’elle qu’un bout de viande pervertie par les nombreux corps qui sont passés dessus n’ont rien à foutre dans sa vie. Les clébards qui suivent leur maître parce qu’ils n’ont pas d’autres endroits où aller devraient être dégommés.
Il y a son corps contre le sien qui se fait plus pressant. Il le connaît par cœur. Parce que c’était la condition pour que ce crétin entre au GDP. Pour qu’il puisse continuer à lui pourrir tranquillement la vie sans avoir à redouter les foudres des autres agents. Tout le monde sait d’où proviennent les bleus de Shin, à quoi sont dues ses nombreuses visites à l’hôpital. Et tout le monde se doute qu’il finira par disparaître un jour, agonisant au fin fond d’un caniveau, aristocrate déchu, au milieu des capotes et des mégots encore chauds, la tête recouverte de boue. Parce que c’est la seule fin que tu mérites, Shin.

Un goût de fer se répandit dans sa bouche. Connard. Il pouvait sentir la drogue présente dans son sang, s’en enivrer, pour laisser échapper un rire malsain. Il tourna son regard fou vers Shin. Qu’il était con. Sa main attrapa son menton et serra sa mâchoire. Je te détruirai. Il approcha son visage du sien, plantant ses yeux dans les siens, souriant, jouissant de cette position de force qu’il exerçait sur son jouet favori. Tu peux te passer de moi ? Sa bouche alla chercher la sienne pour jouer avec ses lèvres, pour happer sa langue. T’es sûr de ce que t’avances ? Ses mains se firent plus pressantes sur son corps alors qu’il allait caresser son cou, passait sous son tee-shirt. T’es prêt à miser ta vie ? Il sentit sa peau sous ses doigts, quitta ses lèvres pour glisser sur sa gorge, la mordre. T’es prêt à tout abandonner, mon petit Shin ? Mon joli jouet ? Ses doigts soulevèrent son haut pour permettre à ses lèvres de goûter sa peau, d’aller lécher son torse, descendant plus bas, jouant avec son désir. Mon pauvre Shin… Il s’approcha de son bas-ventre, déposa un baiser et remonta pour l’embrasser à nouveau, une dernière fois. … Ta connerie te perdra.

« Tu peux très bien te passer de moi ? »

Il lui sourit et passa ses bras autour de son cou pour l’attirer à lui, jouant avec ses cheveux, mordillant ses lèvres avec une envie non dissimulée. Tout ça, ce n’est qu’un jeu, au final.

« D’accord. Alors cap de ne pas me parler, de ne pas chercher à me voir, de ne plus m’appeler, de ne plus avoir aucun contact avec moi pendant 1 an ? »

Un défi. Un nouveau divertissement.
Dis, Shin, t’es cap de jouer à ce jeu-là ? Par fierté. Par orgueil. Par préjugé. Parce que tu ne veux pas contredire des mots qui sont sortis de ta propre bouche… Ton mépris brisé te perdra.
Il enfouit sa tête dans son cou. Son sang coulait en abondance sur les pavés froids de Milan. Bientôt, ce ne serait plus qu’une tâche carmin qui hanterait la venelle, faisant frissonner les passants, intrigants les amateurs de film d’horreur. Il n’y aurait plus aucune trace de leur passage et lui, Caïn, n’aurait plus à supporter Shin. En un an, il aurait le temps de se dégoter un nouveau pigeon et de l’oublier. C’était tellement simple. Tellement con. Tellement facile et dérisoire. Je dégueule sur la facilité des sentiments. Il n’y aurait plus de Caïn dans son esprit. Il y aurait un nouveau nom, une nouvelle sonorité, une nouvelle dépendance qui le hanterait jours et nuits et l’empêcherait de dormir. Il fonctionnait comme ça, Shin. Il ne survivrait pas un an sans pouvoir dégueuler sur les pompes de quelqu’un, sans savoir que cette personne existait. Qu’elle était là. Quelque part. Et que lui pouvait s’accrocher à elle parce qu’elle n’avait plus la force de le déloger.
Comme un virus attaquant le système immunitaire. Comme le VIH avec les lymphocytes T4.

« D’accord, Shin ? Tu peux très bien te passer de moi après tout. »

Et il referma son poing pour aller le loger dans le ventre de Shin. Pour l’expédier loin de lui et lui jeter un dernier regard.

« A dans un an, mon merveilleux jouet. »

A dans un an. A jamais.
C’était fini. La fin de cette histoire sordide. De cette connerie qui n’aurait jamais dû se produire. Shin lui avait offert l’opportunité d’y mettre fin, de se détacher de ça.
Tout le monde y trouve son compte.

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