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 Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]

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Aya Murazaki [Sky]

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MessageSujet: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeVen 13 Aoû - 13:10

Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] Hakuouki6 & Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] 17330565-1f3e34b
Vers 2h du mat'

"Y'a des jours comme ça,
Où on a l'impression que le ciel nous est tombé sur la tête... "


    Quelques heures avant ...

    Une enveloppe livrée, des cocktails à volonté et une fin de service qui ne sonnait pas vraiment comme une délivrance, mes mains entachées de sang enchainées par une nécessité, une vague pulsion aussi ...
    Je rentrai, le pas tranquille malgré la rapidité du rythme. Un coup de fil, au milieu de la fumée d'un appart. Un coup de gueule mais une confirmation et un point de rendez-vous pour le lendemain. Procédure habituelle ... Tandis que je raccrocha, je croisais le regard sombre de mon Stella, comme une désapprobation discrète, une grimace sur mon visage je détourne le mien pour prendre une douche avant de disparaître dans un claquement de manteau en cuir.
    L'eau ruissèle mais ne lave jamais totalement ...


~~

    Dès le premier contact, je l'avais pas senti ce type. Comme si tout son être me soufflait la tromperie et le ricanement intérieur qui l'habitait, le premier frisson qui avait coulé dans mon dos à notre première entrevue aurait du être ma première et dernière impression quand à ce commanditaire véreux, mais voilà il fallait qu'on puisse finir le mois et la somme proposée était tellement alléchante que je n'avais presque pas eu le droit de faire la fine bouche dessus. Je serrais des dents, étouffant le soupir d'exaspération, observant ma future victime entourée de gardes du corps. Deux contrats en une nuit, et le second avec une protection rapprochée ah bah bien ... Même si j'avais déjà accompli la moitié de ce qui était établi, j'étais à peu près sure que cet arnaqueur ne me filerait pas un sou. La peur n'entraverait pas mes gestes, c'était juste l'imprévu de la situation qui ne me mettait pas dans une situation confortable mais après tout, sans challenge, que serait la vie ?
    Je sauta.

    Entrant à pas de loup dans le territoire de celui à qui je devais ôter la vie, telle une faucheuse silencieuse, je réussis à me faufiler dans l'entrée en quelques minutes sans que des ces lourdauds à lunettes noirs n'aient pu percevoir ma présence. Bigleux va ! je ne savais rien du propriétaire des lieux que son visage et le fait qu'il trafiquait un peu trop de drogues sales ... et à vrai dire, je m'en foutais royalement. Petite frappe ou grand ponte, c'était à la limite les liens qu'il pouvait avoir qui me faisait tiquer, bien que c'était le commanditaire qui se prendrait le plus gros du revers de sa vendetta personnelle. Affaire de cul ou de fric, seul importait le lendemain, même si je soupirais secrètement, rassurée par le fait que la famille de mon contrat ne soit pas présente. Aucun témoin mais je répugnais à tuer les gosses surtout ...
    La baraque sombre avait beau être sacrément grande de l'intérieur, je ne perdis pas trop de temps à trouver ma cible qui n'avait pas bougé depuis la position que j'avais observée précédemment, mais bien sur, tout ça était trop beau pour être vrai.
    Il fallait forcément que ça dérape à un moment ou un autre et là, ce n'était pas dû à une connerie de Sky, puisque c'était une mission en solitaire, lui m'attendant affalé dans le sofa, ou tout simplement sorti je ne sais où ...
    Un bruit suspect et je me retourna, laissant cette seconde fatidique s'écouler le temps que le premier garde donne l'alerte dans un gargouillis sinistre et que son employeur hurla comme une oie à qui on veut tordre le cou.
    Mes prunelles étaient rageuses et mes gestes efficaces devant la résistance que m'offrait les quelques hommes de mains qui se mettent en travers de mon chemin. Ce coup-ci j'avais foiré, mon attention soudain attirée par un bruit trompeur.
    Je dansais, l'épée toujours dans son fourreau mais une lame d'à peine 20 centimètres entre mes doigts, traçant de sang le chemin de la mort certaine. Le temps de m'occuper des gêneurs en les semant dans les rues adjacentes et je me lançais à la poursuite de la jolie grosse tête qui représentait mon confort et le revenu de ma vie. Il courrait comme s'il avait un cerbère à ses trousses, hurlant, criant à l'aide et sa voix était un son horrible qu'il fallait très vite faire disparaître. Je pestais contre moi-même d'avoir préférer la manière "douce" et furtive plutôt que d'éliminer tout ce qui se trouvait sur le chemin menant à mon gibier. C'était des conséquences à craindre, et un retard pour le lendemain. Encore une nuit blanche à coup ... D'autant que le lendemain ou tout du moins quelques heures après, j'avais rendez-vous avec Léo sur les hauteurs de Milan pour s'entrainer. Ça allait encore gueuler parce que j'avais du retard, ou même pas d'ailleurs pfff ...

    Mais qu'est-ce qui m'arrivait de penser à ça moi ? Je secoua la tête.
    Entre exaspération et colère, j'aperçus enfin la silhouette essoufflée de ma victime et je forçais l'allure tandis qu'un sourire se formait sur mes lèvres. Excitation de voir la chasse arriver à son terme, instant de flottement entre le but et l'attente.

    " NOON, au secours ! Aidez-moi , par pitié !!! "

    Mais arrête de gueuler comme une truie, bon sang ! Le coup d'œil qu'il avait jeté en arrière lui avait glacé le sang et le souffle de l'homme se transformait en hoquet de terreur face à l'inéluctable. Encore un peu et sa vessie le lâcherait ... Pitoyable. Et ses cris qui emplissait la nuit d'appel au secours, tais-toi s'il te plait ...
    J'y étais presque, quand quelque chose s'interposa entre moi et mon objectif. Qu'est-ce que c'était encore ?


Dernière édition par Aya Murazaki [Sky] le Mar 10 Mai - 7:33, édité 1 fois
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Leo Accettura

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Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] Vide
MessageSujet: Re: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeVen 13 Aoû - 19:56


« Nure cria, hurla toute cette souffrance incubant son âme. Le sang perla. Les larmes coulèrent. Tout s'effaça, dans un chant d'étoiles, bercé par cette Clé de Sol. C'était la fin. La fin de tout. »
No data

Le chant d'une respiration, haletante, couvrant le calme de la nuit. Inspire. Et gorge toi de l'atmosphère de Milan. Inspire. Tout ce mal, toute cette décadence de ton antre. Inspire. Avale. Engloutit. Tout ce qui se fait ténèbres. Tout abysse. Toute malice. Inspire. Ingurgite. Introduit en toi. Tout ce qui ne peut faire sa loi. Pour que la Lumière, au soleil, danse le nouveau jour, survivant des heures sombres. Expire. Et relâche cette fureur au goût d'horreur. Expire. Tout ce qui ne va pas en toi. Tout ce qui t'attire hors de toi. Expire. Rejette. Avorte. Tout ce que tu ne peux. Tout nœuds. Tout vœux. Expire. Exhale. Envole de toi. Tout ce que tu as transformé. En bien. En amour. En rien. En toujours. Et ainsi, la vie continuera dans ce Royaume, chevalier las.

Quelque part, sur un immeuble. Quelque part, dans un lieu au hasard. Il y avait une silhouette. Il y avait une histoire. Il y avait un héros. Il y avait ce regard. Bercé dans l'éclairage d'un lampadaire défectueux, on ne pouvait le distinguer. Pas ceux ne possédant les yeux pour le voir. C'était triste. C'était un peu de son désespoir. L'homme se pencha en avant, tutoyant un peu plus la chute. Un mince sourire s'offrit sur son visage, cependant caché par le masque qui était sien. Voile à la couleur du sang, de ce rouge si important. Il tira dessus d'une main assurée, le rabaissant en dessous de son nez. Inspirer. Expirer. Ressentir l'orage qui menaçait de gronder, le soleil qui venait de se coucher, le ciel commençant à se cacher. Son corps s'avança un peu plus en avant, les pieds barbotant dans le vide infini. Un humain serait tombé. Le sol l'aurait éclaté avec véhémence. Cet homme n'était pas un humain. Cet humain n'était pas un homme. Il était autre chose. Inspire. Expire. Leo ♥.

Un soir, comme tous les soirs. Une nuit, comme toutes les nuits. Le sommeil des éphémères. Le réveil des immortels. Ses yeux bleus percèrent l'obscurité, la nauséabonde réalité, la tristesse concentrée. Il scruta calmement, aussi serein que lors d'un rituel. Il captait. Tout ce qui n'avait pas lieu d'être dans cette ville. Dans sa ville. Les putes se trémoussaient. Les dealeurs attendaient. Les chanteurs divaguaient. Les drogués mourraient. Pas assez de pitance pour le Lion. Pas assez de maux pour le Bouffon. Alors, il se laissa glissé. Un pas de plus. Dans le trou, la chute. Et choir, plus vite que nécessaire. Pas assez longtemps peut-être. Sur un autre toit, un autre univers. Horizon quitta la clarté édulcorée. Il quitta, ou se défila, de cet éclat trompeur et faux protecteur. Horizon s'engouffra dans l'ombre, limbes d'un malsain cerbères. Ce soir, tu seras ma proie

Il parcourut le monde élevé. Celui qui n'appartenait à personne, à aucun homme. De maison en maison, détaillant le monde d'en bas, cherchant le moindre vices. Toujours à l'affut. Près pour le moindre danger, le moindre risque. Tout tenter au prix de sa vie. Pour s'amuser aussi. Il arpenta les hautes sphères, marchant, parfois courant. Leo se laissait aller à l'ivresse de découvrir Milan, cette dame qu'il chérissait plus que nécessaire. Il vagabonda plusieurs minutes, à la recherche d'un trouble qu'il se serait empressé de railler. Un pactisant dans la folie, guetteur d'un peu de terreur, pour rire durant des heures. Un être naissant des enfers, qui se délecterait dans la propagande de son dogme meurtrier. Quelqu'un de rêveur, armé d'un couteau, ou de quelque chose de moins beau. Une atteinte à la paix et l'euphorie de l'instant présent. Leo. Être sur le Qui-vive. Qu'il vive. Qu'il meurt.

Mais rien ne vint. Pas même le souffle d'une espérance, ou la prestation d'une déchéance. Rien ne provint de la noirceur. Pas dans l'instant présent, ni dans le futur naissant. Buffone s'offrit un soupire, face à cette nuit de clémence. L'éventrement de son repos devenait féroce, originaire de l'absence de sa vigilance. Des détails lui échappaient, se défense s'ouvrait. Goutte à goutte, c'était parfois son sang qui coulait, ou trop de temps qui s'échappait. Et le voilà qu'il devenait distrait, tiraillé par un bâillement ou des pensées murmurées par le vent. Il se frotta les yeux, les leva vers les nuages grisonnants. Foudre, craques et lâches ta fureur sur nous.

Les murmures des habitants grouillaient dans les avenues, signe de cette volonté qui jamais ne s'éteignait. Les passants nocturnes défilaient entre ces interstices de bâtiments. Chacun étant réglé à son rythme, à la vitesse du battement de leur cœur. Avancer. Reculer. Tourner. Réguliers comme des acteurs, des gens sans ardeurs, au visage plein de pâleur. Leo les auscultait, un à un, amusé de cet univers qui n'était pas le sien. Lui appartenait à d'autre cieux. Il était le camarades d'étoiles brillantes, bouillonnantes. L'une d'elle ne tardera pas à se réveiller, ce sera pour bientôt.

Horizon rabattit la capuche de son manteau noir, protégeant ainsi ses oreilles du froid régnant. La trace blonde de ses cheveux se cacha sous ce tissu, faisant disparaître ainsi toute trace d'identité. Il ne lui restait plus que ses yeux, pour être vu des autres. Des yeux qu'il s'amusa à transformer en rouge, comme son foulard. Mais ces deux rubis étincelaient d'une lueur malsaine, qu'il s'égaya à renforcer encore plus par cette apparence. -que voulez-vous? Quand Buffone s'ennuie, il joue à se déguiser de mille-et-une façons. Le tueur au regard de sang était un de ses préférés.- Il se masqua en vilain, au regard carmin. Pour en effrayer plus d'un, et rire pour ce lendemain. Il s'étira, fit craquer sa nuque par plaisir. Il continua sa promenade, l'attention toujours si aiguisée. Au moindre soucis, il serait parti rieur, un tantinet moqueur. Buffone Verde arrivera.

L'appel ne se fit pas attendre. Avant même de l'entendre, ce fut un frisson qui déchira l'échine du jeune homme, augmentant ses réflexes et l'étirement de ses lèvres. Puis, il y eut ce cri et beaucoup d'autres qui suivirent. Il rigola et fut le seul à s'entendre. La ville était plongée dans la torpeur. Viens ici que je te câline, ma douce... Son cœur s'envola, son souffle s'accéléra. Un croc apparu au coin de sa bouche, la morsure du chasseur en attente. Cette excitation qu'il ne se livrait qu'à lui. Si différente, et pourtant si familière aux fils des dangers. Leo sauta de son toit, pour atterrir sur un autre, et suivre l'hurleur au cri barré par la peur. C'était du gros, du lard. Le héro ne s'en soucia pas. Non. Le détail qui l'attira plus, ou plutôt, qui le captiva tout entier, c'était cette ombre se cachant dans une autre ombre. Ses yeux se firent plus transperçant, pour arriver à détailler un peu plus l'agresseur. Cerbères. Chien des Enfers. Et il se cachait dans les ténèbres de son maitre, pour ne pas se faire attaquer par un traitre. Soit. Leo ne s'en formalisa pas. Il détailla la distance manquante entre lui et le sol. Et madame fatigue lui offrit une bise.

Ce que Leo ne vit pas, ce fut le croc parfaitement tranchant du Cerbère. Une lame au reflet parfait. À cette couleur qui serait la dépositaire de la douleur. Du gros, du lard. Il la vit se dresser, entendit l'homme crier une fois de plus. Ses tympans s'en moquèrent, son cerveau se ferma. Entré en mode action. Agir plus vite que ses neurones, plus vite que l'ombre également. Il sauta. Du haut de son perchoir, de là où il était invisible, pour se montrer sous sa plus belle forme. Il arriva, plus bruyamment de prévu, ne s'en formalisa pas. A peine le voile de poussière se souleva-t-il du sol, que déjà le Bouffon s'avançait le plus vite possible, aidé de la bienveillance de son étoile. Et la mâchoire du chiot se refermait sur sa proie. Tant pis, plus de temps. On payera ça avec le sang. Il barra le chemin de son bras. Membre, dont les doigts brillaient légèrement, se fit attaqué par les crocs de l'animal. Cerbère au regard de cendre. Leo le défia de ses yeux rouges, sans piper un mot. Juste le foudroyer de son regard et tenter de capturer les traits de l'agresseur.

« A...Attaquer! »

L'ordre était donné. Mais Buffone n'était pas Cerbère. Et Ray n'était pas dans les parages. La lame toujours dans le bras, il détourna la tête, pour jeter un œil au gros, gras. Ce dernier ravala sa salive. S'attendant à ce que le nouvel arrivant lui lance une remarque acerbe, ou qu'il le tue d'un simple clin d'œil. Mais rien ne vint. Ce soir, Buffone se ferait muet pour sa première prestation. Il se contenta de le repousser, d'un coup de son power, pour qu'il aille se balader dans les poubelles et voyage au pays des rêves. Ce genre de personne n'était bonne que pour jouer la souris. Après, le rat devenait trop gourmand. Sa dernière réplique en était bien la preuve.

Leo se retourna vers le Cerbère, le croc toujours enfoncé dans sa chair. Il afficha un sourire qu'il aurait espérer être remarqué, si ce foulard ne sa baladait pas sur son visage. Inconnu au mimiques cachées, passes moi la langues, ou pleures. Mais Meurs! Il recula d'un pas. Puis attaqua. Le Bouffon rentrait dans son rôle principal. Celui pour lequel il était taillé, l'Attaque.

& La blessure se soigna.
& La foudre tomba.
& Le Bouffon ria.

Spoiler:
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Aya Murazaki [Sky]

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MessageSujet: Re: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeSam 14 Aoû - 11:42

"Souris, moques-toi et ris,
J'étreindrais ton être dans la nuit
Et la seule couleur que tu percevras, sera ce rouge infini "


    Le choc fut brutal, secouant mon corps comme si mes os allaient se disloquer tel un château de cartes rencontrant la bourrasque du vent. Pourtant, mon coup avait trouvé une faille, s'enfonçant dans le bras de ce sauveur aux yeux carmin. Prunelles incandescentes qui me fascinaient, comme si je ne pouvais m'empêcher de plonger mes yeux sombres dans ce regard semblable à mes ténèbres.
    Tu es mon enfer. Approche. Viens susurrer tes paroles à mon oreille, laissant s'égarer des mots que je ne connais que trop.
    Ténèbres. Douleurs. Fin de la route. Promesse.
    Et malgré ça je te souriais comme si mes lèvres représentaient le héros de mon défi entier à tout ton être. Toi l'être mystère dont les traits disparaissent et réapparaissent dans une danse de lumière dans cette ruelle mal éclairée, territoire des peurs les plus secrètes. De celles qui vous étreignent le cœur, vous enserrent comme si elles voulaient vous posséder tout entier.
    Laisse moi être ton cauchemar pour cette nuit, laisse-moi voir la peur remplacer cette lueur dans ton regard qui me brule.
    Rouge sang, comme le liquide qui s’écoulait de la plaie béante que ma lame a provoqué. La lueur de ses yeux me rappelait d'autres prunelles, joueuses, violentes.
    Sky, mon étoile, mon démon à moi. Amoureux du sang et du chaos ...
    Jewel, inconnu au sourire factice ... Entouré d'une écharpe mystère aussi dangereuse que son regard.
    Jude, Cerbère attitré dans un monde qui ne deviendrait bientôt que le spectateur d'un déchirement.

    Pourtant, la silhouette masculine qui s'est interposée n'est aucun de ses personnages que mon regard a accroché. Il était plus massif que moi mais ses muscles finement sculptés en faisaient quelqu'un d'agile. Un seul pas, un geste d'une insignifiance suffisante et j'apprends le monde qui le compose.
    Une fraction de seconde, il se retourna vers ma proie pour le repousser sans un geste, l'envoyant valdinguer - volontairement ? - dans les poubelles. L'homme sur qui planait ma menace s'affaissa mais il ne perdait rien pour attendre, le temps que je m'occupe du gêneur qui n'avait décidément pas froid aux yeux.

    La douleur ne semblait être rien à ses yeux, nul tremblement de douleur tandis que le bout de ses doigts scintillent. Et merde ! ...
    Les yeux toujours fixés sur lui, je recula d'un pas en me demandant si l'affrontement était réellement à un contre un ou s'il fallait m'attendre à subir les attaques vicieuses de son potentiel acolyte. Je ne pouvais récupérer la lame toujours fichée dans son bras, mais elle n'était pas essentielle. Oserait-il la retirer pour s'en servir à son tour ?
    Peu importe, je mordrais plus fort, plus profond jusqu'à ce que le sang éclabousse nos corps.
    Et s'il en veut encore, une nécessité poindra. Frisson de réticence à peine perceptible à cette pensée. La douleur n'est qu'un stimulus, ce n'est qu'une impression, on peut passer outre, s'en servir et la faire danser silencieusement pour mieux la faire ressentir à l'autre.
    Mon sang s'écoulera, et la foudre s'abattra. Et son cri retentira, pour mourir doucement dans mes ténèbres. Il deviendrait une ombre, une tâche de plus sur mes pas.

    Un souffle, un mot jeté au vent, comme s'il n'obéissait non à lui même mais un maître invisible, une pulsion d'aller en avant peu importe la douleur et les morsures à venir. Chien sauvage, ne cherches pas le loup ou tu t'en mordras la queue. Pauvre fou.
    Mais fidèle au delà de toute raison, il recula et d'une détente presque gracieuse il s'élança vers moi. Ainsi, il avait pris sa décision, même si cela voulait dire en finir dans les larmes et le sang, je ne pouvais qu'accéder à sa requête, un sourire torve au bout des lèvres.
    Un premier coup porté que je pare, me glissant sur le côté, annulant l'élan qui aurait pu donner à mon adversaire masqué un avantage. Sauveur de pacotille ...
    Le tranchant de ma main s'abattit sur l'intérieur de coude, engourdissant son bras sous la force du coup mais j'en profita pour m'éloigner d'un léger saut en arrière.
    J'en étais encore à l'observer, parcourant et écoutant le souffle de son corps, ses mouvements fluides. Dire qu'il ne m'intriguait pas aurait été un mensonge. Qui aurait pu être suffisamment stupide pour s'interposer entre un tueur et sa proie. Un fou surement, ou quelqu'un de désespérément sur de lui ... Intéressant en somme.
    En face de lui, j'oubliais pratiquement tout, les minutes qui s'égrainaient, les pensées inutiles du lendemain et des nécessités à accomplir. Seule comptait l'envie d'en découdre, de déchirer ce masque pour révéler dans une clarté pâle, l'identité de celui qui osait me défier. L'affrontement sérieux n'avait pas tout à fait commencé mais le jeu dans mes prunelles et l'amusement avait laissé place à une sauvagerie plus pure, plus vicieuse aussi. Qui a dit que l'on devait jouer réglo ?
    Il avait manifestement des pouvoirs et c'était un élément que je me devais de garder à l'esprit. Qu'était-il réellement capable de faire ? Bonne question, même si je me doutais que j'aurais la réponse d'ici peu de temps. Détermination. Lui voulait protéger cette larve avachie de mes crocs et moi je voulais le déchiqueter. Rien de plus ni de moi pour nos opposer que nos buts respectifs, relief du défi silencieux qu'il avait lancé en intervenant.

    " Casses-toi de mon chemin "

    Le ton rauque qui s'enfuit de mes lèvres était empreint de toutes une myriade de sentiments. Il promettait des minutes insondables dans les ténèbres d'une douleur à venir. Fuis tant qu'il est encore temps, rabats-toi sur autre chose pour jouer au super héros. Dernier avertissement avant la morsure froide de mon être sur le tien.
    Protège ta vie. Je ne le ferais pas moi.
    Chuintement sinistre d'un acier légèrement différent de la moyenne. Lame aussi sombre que la noirceur de mon âme. Croire que la lame noire que je tiens entre mes mains n'était qu'une arme, un outil serait une erreur. Le sabre ouvragé que je ne quitte pratiquement jamais était plus que cela, il faisait partie de moi, une extension de mon être. Il était les griffes acérées, rapide et sans pitié du prédateur que je pouvais devenir.
    Je ferma les yeux. Sereine malgré tout.

    Respire le monde Aya.... Apprends-le et tu verras. Laisse ton corps te guider...

    La pointe du sabre, brillante dans sa direction, quelques secondes s'écoulant à l'acide, dans l'attente d'une réponse silencieuse qui était manifestement claire comme de l'eau de roche pour moi, je contrattaquai.
    La véritable danse commençait, je faisais simplement le deuxième pas en avant vers un partenaire dont j'ignorais encore pas mal de choses mais qui ne tarderait pas à dévoiler dans quel bois il était taillé pour me faire face.
    Un geste, une respiration et la lame, prolongement de mon bras coupa une mèche de cheveux d'un blond rayonnant. Tu l'as voulu, ne recule pas maintenant... Et sans attendre de réaction plus violente de la part de mon adversaire, je m'élança complètement, réduisant instantanément l'espace qui nous séparait.
    L'acier noir traça des sillons mortels autour de moi, et même si mes deux mains étaient posées sur la garde, je savais parfaitement le manier d'une seule main au besoin. Je m'approchais encore dangereusement de lui et répliqua avec un coup de pied vicieux à sa défense, avant de mettre tout en œuvre pour me protéger aussi, le sourire toujours accroché aux lèvres, presque invisible dans cette obscurité.
    Viens, fais couler le sang ... à tes risques et périls, charmant inconnu ...


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Leo Accettura

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Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] Vide
MessageSujet: Re: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeSam 14 Aoû - 20:35

« L'engrenage de défauts s'était lancé. Plus vite que n'importe quel coup de feu. Plus lent que n'importe quel blessure. Il chut. Dans un plongeon qui jamais ne s'arrêta. Il n'y eut rien. Rien. »
No data

Nuit noire. L'amant de Milan. L'enrobant de sa couverture nocturne. L'enrobant dans ce monde taciturne. Ou les faibles fermaient les yeux. Ou les fort riaient d'eux. Dépositaire d'un maléfice emplit de malice. Porteur de la marque du rieur. Ceci n'est pas une histoire. Ceci n'est pas un conte. Ceci n'est pas dû au hasard, ni à la honte. Ceci est la réalité tourmentée d'âme damnées. Un face-à-face, qui bientôt aurait le goût de farce. Un combat. Non pour déterminer qui serait le roi. Un combat. Pour ceux qui possédaient la foi. Pour lui qui avança. Pour lui qui recula. & Milan criait, hurlait cette distinction qui faisait fureur dans les entrailles de son être. Les affrontements qui se faisaient sans jugements. Les saignements, qui se faisaient trop hâtivement. & Milan pleurait trop de larmes, perdait son charme. Une ville au regard morne, protégée par trop peu d'hommes. Il y en avait un. Celui aux yeux carmins, lui qui veillait au grain. Pourfendre le chagrin. Pourfendre le malin. La solitude en magnitude. Et le pire, en rire. Buffone était là. Leo était là. Et cette histoire pour tous faire choir, ne se produira pas.

Il avança. Un pas. Un seul. Avec toute cette intention machiavélique, d'en finir vite. Il avança. Comme ça. Pour observer, ce qui allait arriver, la manière de répliquer de l'homme porteur du danger. Une menace, il n'y avait pas encore de trace. Bouffon se faisait rieur. Bouffon se faisait rêveur. Peut-être que tout ceci se terminera avant l'arrivée des rats. Peut-être que tout ceci s'effacera avec le glas. Il n'y eut pas de poing, ni une attaque en coin. Juste une esquive. Sur le côté, comme pour s'ôter une épine du pied. L'individu se moqua du moqueur. Soit, il lui ferait regretter ce choix. Mais trop tard, ou pas assez de regard sur le coté. La main de l'adversaire vint s'enfoncer dans sa chaire. Un courant électrique. Désagréable, qui se propagea dans son avant-bras, lécha quelque peu le contour de son épaule. Leo le secoua. Pour dissiper cette sensation à rebours. Le bougre. C'est qu'en plus de balancer son couteau dans un sens puis dans l'autre, il savait se battre un minimum. Bien. Le chasseur s'occuperait du Cerbère. Leo se ferait dompteur de la peur de l'animal en fureur. Il lui apprendrait qui était le maitre, à renaitre dans un corps sans remords.

Déjà le Cerbère reculait, en prévision de ce qui adviendrait. Petit petit, viens ici. Je ne mords pas. C'est ta tête de que je tordrai à tord.Leo, le regard vif, tenta une fois de plus de sonder l'être en face de lui. Un rai de lumière artificiel se trouvait avec audace au bord de ses pieds. L'animal se terrait encore dans la noirceur. Horizon sourit avec douceur. S'il ne voulait pas se montrer à lui, alors il le traînerait par la peau du cou dans la pâle clarté de la ville ensommeillé. Pour que son visage soit dévoilé, découvrir son identité. Il le forcerait. Il s'imaginait, ses doigts dans ses cheveux, pour reconnaître le fou qui importunait Dame Milan. Et dans ses yeux, il ne lirait pas le regret. Il ne lirait que l'affrontement de la rage, de se battre jusqu'à la fin des âges. Et Leo sourirait. Comme il le faisait à chaque arrêt. Alors, il se pencherait vers lui et murmurait son rire qui attire. Pour le tendre vers la lumière vrai et qu'il ne recommence plus jamais. Oui, sentir sa poigne s'enfoncer dans le col, son poids dans ses bras et l'amener à la vérité.

« Casses-toi de mon chemin! »

Charmant. Vraisemblablement, la vérité de la passivité et de l'amitié ne figurait pas sur sa liste des apprentissages du futur. Tant pis. Leo l'apprendrait pour lui. Lui dicterait les lois à ne pas rompre, au risque de se corrompre. Tout ce qui manquait à cet individu corrompu. Cette carence en élégance, cette addiction à l'annihilation, ces amouraches à faire taches. Leo le laverait, lui arracherait ses dents de laits, à la force des poignets. Pour que le Cerbère pleure la perte de ses crocs, qu'il souffre de milles maux. Ce chiot criera sa mort, retournera à sa tanière la queue en arrière.

Leo sautilla sur place, l'excitation lui offrant d'agréables sensations. Il vola un sourire à la tire, bougea ses mains, impatient comme un gamin. Et Cerberus sortit sa Lame. Ses vrais crocs. Sa morsure fatale. Son arme meurtrière. Aussi noire que son pelage. Aussi sombre que son regard. Aboie ! Aboie ! Aboie ! Aboie ! Aboie ! Mors-moi ! Mors-moi ! Mors-moi ! Mors-moi ! Mors-moi ! Je te cracherais mon sang à la figure, te lécherais plaies et blessures. Viens mon beau. Viens ma belle. Je te violerais de tes secrets, te remplierais de regrets. L'éclat de la lame emplit la nuit de plus de ténèbres, de nombreuses et nouvelles sombres promesses. Les crocs du chasseur s'étirèrent, s'allongèrent. Soit, si le Cerbère se voyait doté d'un nouveau jouet, pourquoi pas notre rêveur? Le bout de ses ongles brillèrent plusieurs secondes, alors que la lame se pointait dans sa direction. Et Leo sentit son corps se durcir, devenir plus résistant à l'air le frôlant, aux vêtements le touchant. Sa peau se faisait serpent, glissant comme l'eau ruisselant. Son derme se faisait pierre, dur comme le rocher millénaire. Le sabre l'aurait taillé. Peut-être un peu. Mais cela l'aurait plus aiguisé, voir cassé que blessé le Bouffon rouge. Bon, maintenant qu'ils étaient à armes égales, pourquoi ne pas commencer ?

Cerbère n'attendit pas que Leo l'invite. Il avait sentit l'attardement qui pesait sur le pauvre héros. Le chien fonça. A toute vitesse. Beaucoup plus rapide que sa précédente attaque -si on pouvait l'appeler ainsi- il surprit le blond. Il recula. Un pas, un deuxième, le début d'un troisième. Il sentit le vent caressé son visage, soufflé dans son œil. Un instant, il crut le perdre, sentir le sang dégouliner de son orbite. Mais sa vision était toujours clair, et il vit clairement cette mèche de cheveux qui dégringola sur le sol, pour choir avec les autres débris. Pas le temps de pleurer. Le Gardien des Enfers se faisait insistant, se trouvait déjà à l'approche de son visage. S'il l'avait voulu, Buffone aurait pu lui mordre les lèvres et partir avec un bout de sa langue. Ce n'était pas un combat d'animaux. Cerbère était armé et savait se servir de son canif. Cependant, à présent que Leo l'avait vu une fois, rarement il le reprendra à se comporter comme son coiffeur. Avec une facilité frôlant l'horreur, il esquiva les griffes de l'animal, s'aidant des mouvements que faisait l'assassin pour reculer encore plus rapidement.* Cerbère possédait quatre pattes et non deux. Le blond l'apprit à ses dépend, quand ce coup de pied vint heurté son estomac. Il recula encore un peu, grommela.

Ces yeux rouges, il s'amusa à leur donner une forme de fentes. Une seconde, le temps que faire comprendre au chien qu'il n'était pas le seul animal armé dans ce combat. Le couteau planté dans son bras, il l'arracha de sa main valide. D'un geste rageur, un peu râleur, il le fit tourner dans sa main, et le lança en direction de Cerberus. Un peu vite, dans une direction qui n'aurait pas dû atteindre sa cible. Le couteau partait trop vers la gauche de l'homme de l'ombre. Et au dernier instant, avant de se planter dans le mur délimitant leur espace, la lame dévia, pour foncer en direction du chien. Leo profita de cette diversion pour foncer vers Cerberus, les poings serrés, les crocs sortis. Cerbère ne se laissa pas faire, agita son sabre dans certains sens, recula, menaçant à nouveau le blond.

Ce dernier tiqua sur quelque chose. Un détail. Il pencha sa tête sur le côté, éventra le silence de son rire. Il connaissait ces mouvements de sabre pour les avoir observé pendant de nombreuses heures, où il avait combattu avec ardeur une asiatique qui ne faisait pas assez de mimiques. Des blessures, des morsures, des rires, des dires. Ces rumeurs censées lui faire peur. Des activités qu'il n'aurait pas appréciés de la part de la dame au regard noir. Alors, il secoua la tête et fonça vers le Cerbère qui n'attendait depuis pas si longtemps. Il y eut une succession de coups. De pieds, de poings, de coudes, de têtes un peu. Il y eut cette lame qui le frôla trop de fois, ce métal qui faillit lui mordre sous les ordre de son possesseur. Dans un de ses derniers mouvements, Leo frappa de son pieds et dérapa par un coup envoyé de son adversaire chevronné. Il dérapa, partit en arrière. Un de ses doigts s'illumina et il retrouva une position acceptable, mais sans défense.

La lame perça tout. L'atmosphère. Les vêtements. La peau. L'air. Le sang. Les os. Oh, pas beaucoup me diriez-vous. Son corps était renforcé. Mais la voilà à présent percé d'une lame fait d'un métal étranger. Il serra les dents, extirpa la lame avec véhémence. Le sang perla. S'imbiba dans son sweet, baptisa le sol de sa couleur, de son odeur. Horizon regarda ce spectacle, comme si c'était un miracle. Il recula de plusieurs pas, pour se situer dans la lumière d'un lampadaire. Le silence s'installa comme une douce symphonia. Il souleva son habit, pour détailler la marque, le trou qui le perçait de part en part. Il regarda ça comme une anomalie. Quelque chose qui aurait dû être une source de folie. Il ne s'en formalisa pas, alors que déjà la perforation dans son estomac se cloisonnait d'elle-même, timide, ne laissant plus qu'une bride de cet acte cupide. Il sourit, se rhabilla convenablement. De cette blessure, il ne lui restait plus que le déchirement de son haut et ce picotement désagréable qu'il ressentait dans son corps.

Baigné par l'éclairage, il abaissa son capuchon qui commençait à le déranger. Ses cheveux purent bouger en toute tranquillité. Il les ébouriffa d'une main distraite, alors que son autre, s'adonna à une tache peu anodine. Fouineuse, curieuse, elle gratta le bas du manteau du héros. Un fil caché en sortit de chaque côté. Le voilà armé.

« Désolé de l'attente. Les choses sérieuses vont commencer. »

Un voix. Froide. Tranchante. Alarmante. Il est plus que temps de te cacher petit chiot. Oh, mais il est déjà trop tard...♥️

& Il ria.
& Le Bouffon fit un pas.
& La Foudre tomba une deuxième fois.

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Aya Murazaki [Sky]

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Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] Vide
MessageSujet: Re: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeDim 15 Aoû - 14:15

Ce rire qui perce ma nuit
Ce sourire qui fuit
Ces lèvres qui finiront dans un rictus de regret et de douloureuse plaisanterie
Je te le promets mon ami.


    Esquive. Douleur. Chaleur. Douceur. Danse d'une nuit entre deux êtres qui se frôlaient dans un manège étudié et dangereux, sur le fil du sang. Comme une chorégraphie inventée par le destin lui-même, nos corps se rapprochaient pour s'éloigner à tour de rôle, cherchant toujours à dévoiler l'autre dans la lumière blafarde qui éclairait notre rencontre.
    Il évita avec une grâce toute particulière les crocs de ma lame couleur nuit, comme un funambule qui s'amuse sur le fil de sa vie. Amuse-toi mais tais-toi. Ce rire, léger comme une brise qui s'enfuit dans la nuit ne m'évoquait que l'image stupide d'un gamin voulant jouer avec le feu. Avance et brûles-toi dans les flammes de mon enfer. Sois mes ténèbres et je serais les tiennes, délicieuses de noirceur et de douleur. Enfonce toi dans mon monde et je ferais taire toute émotion, le silence de ton âme résonnant au côté de la mienne, le temps d'une respiration.
    Mais non, mes tympans se déchiraient au son du sarcasme qui pourrait faire écho au mien. Il n'était pas encore temps de rire ... pas encore.
    La presqu'innocence de son sourire ne faisait qu'amplifier la rage qui pulsait dans mes veines comme une mélodie de tambours annonçant l'imminence du contact, plus fort, plus violent et plus douloureux encore.
    Je détestais ce rire, malgré une note familière d'un jeu qui se terminait, comme s'il me le jetait à la figure d'un air moqueur, me sous-estimant de toute sa grandeur de pauvre clown. Je haïssais les cris mais ce rire suintait autre chose, comme s'il me poussait à aller encore plus vers lui, l'arracher, le mordre, enfoncer mes crocs, appelant le sang de tout son corps. Et la bête assoiffée que j'étais, répondait comme par instinct. T'en veux ? T'en auras, petit bouffon.

    Le contact suivant me fit sourire de satisfaction. Le mécanisme se débloquait tout doucement, l'affrontement plus amusant. La difficulté nouvelle de sa résistance quelque peu hors norme ne faisait que m'exciter davantage, avide de déchirer encore et encore. Noie-toi dans la douleur de nos existences avec moi. D'autant que mon mystérieux adversaire ne réagissait plus aussi promptement à éviter les cercles mortels que formait la lame, volonté cruelle qui le suivait dans une danse presque charnelle. Son poids s'était fait plus lourd, comme si l'être qui se tenait devant moi était devenu autre, changeant sa nature au gré de ses envies. Un frôlement et des regards qui se croisent, fente rouge sang contre prunelles ténébreuses, emplies de défis pour la silhouette qui leur fait face, joueuse.
    Brûlure, fugace douleur d'une lame rageuse, lancée au hasard. Alors on se met en colère ? J'ai esquivé mais pas assez vite, l'éclat de mon propre couteau au coin de l'œil tandis qu'il en profitait pour se jeter de nouveau sur moi. La lame déchira mon épaule avant de se ficher dans un bruit mat sur le mur derrière moi mais la douleur n'était que désir et plaisir à mes yeux, électrisant mes sens devant ce petit geste, minime mais drôlement bien calculé. Cependant, cette vaine tentative ne suffit pas à faire plier le Cerbère et le sourire ne quitta mes lèvres, parant ses coups.
    Il n'y allait pas de main morte et je lui rendais bien, les extrémités de mon corps tantôt boucliers, tantôt image de mes canines assenées. J'encaissais ses poings sans broncher, le sang dégoulinant au coin de mes lèvres. Pauvre fou, le sang est ma vie, mon éden et mes ténèbres, il est le flux permettant de faire de ta vie un enfer aux arcs douloureux. Blesse, Déchire, Plonge avec délice dans une erreur qui te sera fatale.

    Pour un peu, j'en remercierais presque cette pourriture de Stella qu'est Sky. Vicieuse, douloureuse et mystérieuse contrepartie à un contrat signé dans le sang et les larmes. Surprise morbide de voir son adversaire ensanglantée revenir vous hanter dans un éclat de lumière mortel.
    Mes morsures se heurtaient à la carapace qui semblait parcourir son corps, mais loin de m'inquiéter, cette constatation ne me força qu'à plus le pousser dans ses retranchements tandis qu'un drôle de rire s'échappait de ses lèvres. Provocation ou simple amusement ? Je n'aurais su le dire.
    Je l'aimais. Je le haïssais. Pour ce doute qui s'insinuait en moi quand au résultat de cette rencontre. Pour cette impression de jouer avec quelque chose d'intangible. Pour tout ce qu'il provoquait en moi. Mystère et doute, excitation et déchirement.
    Une série de coups désordonnés, instinctifs qui me montraient la passion qui animait le justicier ridicule qui tentait de se mettre en travers de mon chemin. Le chemin de ma lame fut naturel, comme guidé par un geste qui fait partie intégrante de ma vie. La meilleure défense est l'attaque n'est-ce pas ?
    Coup de pied bloqué dans un élan maladroit et une fraction de seconde trop tard. Éclaboussures vermeilles sur nos corps, si proches que je sens son souffle court dans ma nuque. Odeur familière qui troublait mon regard. Un sourire s'étira sur mes lèvres, écho de la sensation de mon sabre s'enfonçant avec avidité dans l'abdomen de l'idiot.

    !Doux chuchotement.
    "Crève ..."
    Il grimaça; ses yeux pleurant en silence une douleur sourde tandis qu'il essayait de retirer la lame de son bas ventre. Je l'aidais d'un coup sec, me reculant dans la perspective d'une vengeance désespérée de sa part.
    Féroce, il ne mourra pas maintenant, me tenant tête jusqu'au bout de toute raison et se redressa quelques instants plus tard, la chemise poisseuse mais toute trace de douleur disparue de son regard. Tss ... T'es qui toi ? Superman ? Sous la lumière vacillante du réverbère, il n'a pas franchement l'allure de Clark Kent, au contraire. Et pourtant, il émanait de lui, soudainement une aura de force toute autre. Le jeu était fini... et ses paroles reflétèrent les projets qu'il avait pour moi.

    « Désolé de l'attente. Les choses sérieuses vont commencer. »

    Viens, approche je t’attends.
    Le ton de sa voix était sans équivoque. Vengeance et Déchirures au programme. Charmant, monsieur se réveillait enfin. Ses mots éveillait encore plus la sauvagerie qui m'habitait, mais il ne fallait pas lui donner libre court tout de suite. Encore quelques instants, que cet inconnu trop sûr de lui se fourvoie encore une fois ... T’apprendras, mon doux, dans le sang et la douleur, on ne s'approche pas de moi.
    Pourtant, une pointe de trouble restait présente dans mes prunelles noires. Son geste, petit mouvement insignifiant d'une main qui se glissait dans une chevelure. Tic, habitude d'un autre être, parfois tout aussi ridicule. Et là, tandis que mon adversaire qui s'est enfin réveillé sortit ses véritables crocs, des flashdéfilaient devant mes yeux. Scènes d'entrainement, mouvements esquivés avec souplesse et grâce, rire moqueur. Non Non ! Léo ... Ce mec ne pouvait être Léo ...
    Et quand bien même il l'aurait été, cela aurait-il vraiment changé la donne ? J'avais un travail à accomplir et l'inconnu étrange qui s'avançait vers moi n'était qu'un obstacle à dégager de ma route. Ne pense pas Aya. Laisse ton corps le faire à ta place. Pensée écartée, troublé effacé, mon esprit se vida.
    Un battement de cils plus tard, mes lèvres s'étirèrent comme si mon sourire allait manger mes oreilles. Rictus féroce, et tressaillement tandis que j'entamais ma propre peau avec ma lame couleur de nuit, faisant jaillir le sang des veines à vif sur mon avant bras. Il en fallait encore plus ... Il était nécessaire que ma vie s'écoule en flots de larmes carmines.
    J'étais à présente aussi poisseuse de sang que l'homme qui me faisait face, ses drôles de tiges de métal sortant de son long manteau. Magicien, que vas-tu me sortir encore de ton chapeau ? Laisse-moi te montrer le joli tour dont je suis capable, ça te fera tourner la tête, j'en suis persuadé. Tu verras les étoiles étinceler.

    Mon regard aussi dur qu'une lame d'acier le regardait évoluer, s'élançant vers moi comme un chasseur sur sa proie. Qui de nous était le prédateur de l'autre ? Bonne question ... Et cette pensée accentua mon sourire, tandis que l'ampoule du réverbère claqua dans un bruit assourdissant, l'atmosphère s'alourdissant comme si nos volontés s'étaient mus en particules et que l'attraction et la répulsion de celles-ci avaient un quelconque effet sur l'air qui nous entourait.

    Le rire qui menaçait mes nerfs s'éteignit comme on souffle une bougie.
    Et la lumière se fit. Crépitante, affolante.
    Mortelle...
    L'électricité fusa au bout de mes mains, parcourant mes bras comme des serpents se délectant de mon sang, éclairant par intermittence mon visage dans la noirceur de la ruelle. Vois, tu as devant toi le visage de ta dernière douleur. Je suis le croque-mitaine de ton enfance, les ténèbres de ton sommeil.
    Bordel, ce que ça faisait mal quand même ! J'abhorrais cette sensation de brûlure constante tout comme je m'en délectais, insultant intérieurement Sky pour me demander ceci. Tout aurait été plus facile si ce grand couillon avait été là plutôt qu'à profiter des délices d'un drap de soie d'une inconnue. Saleté de Stella. L'effort demandé était deux fois plus grand qu'à l'habitude, sa présence minimisant la quantité à donner.
    Et malgré tout ça, je m'élança, enragée, fiévreuse d'une douleur que je voulais qu'il ressente. L'inconnu para le premier coup de ses étranges bâtons souples de fers, aussi durs que du béton et j'esquivai de justesse le deuxième en une pirouette aérienne.
    Seulement, le jeu avait changé de ton et malgré l'arc électrique qui crépita sur son épaule, la lame noire s'envola pour résonner quelques mètres plus loin.
    Dangereux ... mais encore trop naïf. Tu crois m'avoir tranché les crocs du cerbère ?
    La vivacité du crépitement qui habitait toujours mes bras se fit plus forte, répondant à merveille au sentiment qui m'animait, froid et acide. Tu vas mourir ... Toi le fier et moqueur justicier de sang, tu vas te noyer dedans.
    Féline, je parvins encore à éviter et à rendre certains coups, mon rire éclatant dans la nuit. Acide, fou, il cachait une pointe de désespoir et de rage derrière ses notes faussement gaies.
    Ses crocs déchirèrent ma chair délibérément, je m'étais avancer, comme sans défense, n'esquivant pas la douleur qui me vrilla les côtés et adressant un clin d'œil à mon adversaire dont l'identité était de plus en plus trouble, je saisis à pleines mains les deux tiges en fer, déclenchant une myriade de crépitements plus furieux les uns que les autres. Le courant douloureux monta rapidement jusqu'au corps de ce prétentieux pour réveiller ses cellules d'un coup de fouet.

    L'impact le projeta quelque mètre plus loin, l'électricité encore présente dans son corps projetant des étincelles au dessus de son être affalé sur le béton.
    Crachant un peu de sang, je parvins à récupérer la lame de jais qui reprit de droit sa place dans ma main droite et le silence se fit.

    Relève-toi ! Relève-toi encore et montre-moi l'éclat de ma propre mort.



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Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] Vide
MessageSujet: Re: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeDim 15 Aoû - 18:20


« Bats mon cœur, entre ces os qui te compressent, ces poumons qui t'oppressent. Tu es les maitre de mon corps, le roi de tous mes tords. Bats mon cœur. Que je t'arrache bouillonnant de mon être. Je n'en serais que plus fière.  »
No data

Ce rire. C'était son appel. C'était son cri. Un hululement rêveur, ralieur de mille raisons, de moult horizons. Un déchirement de l'âme, qui convoquait l'attention des gens des environs. Il le chantait à l'aube des nouveaux jours, de Tokyo à Singapour. C'était sa signature, la fin de la torture. Il le criait sur le toit du Monde, dans les caves immondes. En soprano, à l'unisson, en solo, avec variations. Leo ne vivait que pour cette délectation. Parce que ce rire pouvait faire bien plus de choses. Fini de briser les vitres, de broyer les autres. Fini de courir pour fuir, d'affronter pour se blesser. Tout faire comprendre en un coup. Une vague fatale, raflant tout sur l'Océan. Tristesse. Mélancolie. Allégresse. Folie. La Terre devenait sereine, marraine Fécondité de Voie-Lactée. Rire. À gorge déployée ou nouée. À en avoir des larmes et baisser les armes. À en avoir assez, ou en redemander. Rire. Ce nom ne lui convenait pas. Ce nom, il était à toi. Oh ! Buffone ♥

Joueuses. Ses tentacules se mouvaient dans un sens, puis dans un autre. Presque porteuses de leur volonté propre, c'était pourtant un seul être qui les guidait. Dans une direction. Dans une autre. S'avancer sur la gauche, reculer sur la droite. Et se tordre en arrière, se pincer comme un nerf. Se jouer de l'adversaire. Lui faire croire qu'il n'y avait aucun lien être ces jumelles, alors que furieuses, malicieuses, elles se passaient le relais dans l'art des méfaits. Coquines, volatiles, rien ne les arrêterait. Ni cette lame au noir dérisoire. Ni ce regard empli d'espoir. Le vainqueur, ce serait Bouffon. Parce qu'il était Rieur. Parce qu'il était le Meilleur. (ou pas) Dès cet instant, Leo ne bougerait plus. Il se ferait statue, contemplatrice et observatrice. Il se contenterait de diriger ces membres métalliques de ses rubis. Il voulait en finir, mais pas trop vite. S'il mêlait son corps au combat, il ne durerait certainement pas. Alors, il resta là, en arrière, protecteur de son derrière.

Et le sang jailli. Avant que la première attaque ne soit porté, que le premier assaut ne soit envoyé. Il gicla de partout, de nulle part, couvrant le décor sombre de cette ruelle d'un rideau pourpre, à la mélancolie d'une étoile embellie. Ses yeux s'écarquillèrent un peu. Surprise! Le rouge perla, s'imitant à la pluie tombeuse, rieuse. Il crut être blessé un moment. À l'exception de ce picotement acide, la maltraitance de ses membres jouait à l'absence. Alors, ses yeux carmins scrutèrent Cerbère, et remarqua son pelage teinté de cette eau rouge. Portes-tu, toi aussi, un masque maintenant ? Désires-tu revêtir l'apparence de celui qui déposerait ta déchéance ? Mon pauvre chien, tu n'y connais rien. Ce n'est pas en se maquillant tel un combattant qu'on engloutissait tout dans un dernier râle oublié. Mords-moi. Tu en mourras. Il ne tiqua pas tout de suite. Leo pencha pour un suicide, une envie d'en finir avant la fin de la nuit placide. Il faillit en rire. Et puis il croisa ce regard. Ces iris de fer, qui ne tolérerait pas de fuyards. Alors, il retint son appel. Se contentant de sourire sous son voile, de découvrir ses crocs affamés. La pitance était arrivée...

Il fonça. Rapidement. Plus que ses prestations de novices. C'était un vrai combat. Un qui ferait jaillir la folie, pour rire jusqu'à la lie. Jusqu'à n'en plus pouvoir, jusqu'à n'en plus vouloir. Ses fils fusèrent plus vite encore, fonçant sans omettre le moindre détail, captant toute variation de leur environnement. Retourner chaque situation, chaque attaque, parade, estocade, feinte. Tout effacer. Même la naissance d'un mouvement. Ne donner aucune échéance. Effacer. Annihiler. Et se retrouver dans un face-à-face houleux, ou seul le bruit des percussions donnait des sons. Il y eut un craquement, un objet qui éclata dans son dos. Il n'y prêta aucune attention. La fin de cette luminosité dans laquelle il s'était baigné lui indiqua la fin du réverbère. Et Leo s'arrêta. Stop en plein mouvements. Les tentacules vrillant presque le visage de l'inconnu, le perforant. La clarté revint. Pas celle qu'il aurait souhaité. Une plus dangereuse, langoureuse, amoureuse, tueuse. L'électricité. Crépitement d'un feu d'artifice à venir. Où jaillirait le sang. Où jaillirait la fin. Ceci est le dernier acte.

Leo refusa de comprendre ce qui déjà voyait le jour dans son esprit. Ce n'était plus le temps des réflexions. Maintenant était venu l'action. L'affrontement. Y perdre ses dents, et plus si trop d'engouement. Ses fils repartirent à l'assaut. Plus rageur, plus râleur. Fiévreux d'en finir en moins de deux. Les accrochages recommencèrent, où cette fois-ci l'électricité commençait à lécher le bout des tentacules. Ne t'approches pas trop Cerbère, tu risquerais de te faire prendre. Ses armes volèrent dans des sens, des champs différents. Leo fit un pas. Il se rapprocha. La lame noir voulu le pourfendre une seconde fois. Tu ne m'auras pas. Il s'abaissa. Furtif, félin d'une démarche qu'il appréciait. Et le fil surgit. Frappa, sec, violemment la main de l'assassin. Le sabre vola. Loin de tout. Loin des remouds. Il rit.

Les tentacules s'approchèrent du Cerbère. Sans griffes, sans crocs, il arrivait à esquiver. Mais plus pour longtemps. Un fil s'approcha, maitre des lieux, de l'espace entre eux deux. Il s'agrippa au bras du malfrat. Son jumeau dit de même, l'empoignant, le levant du sol. Un crépitement. Et d'autres encore. La lumière remonta ces chaines solidifiées. Les yeux du Bouffon devinrent encore plus rouge, alors que les premières tentatives pour limiter le choc à venir se mettaient déjà en place. Futiles. Inutiles. Ce fut comme la foudre. Joueuse, lumineuse. Tout se crispa en lui. Son cerveau, son corps, ses membres, organes, diaphragme. Plus rien ne bougea. Il s'écroula, la tête vide, les yeux fatigués. Ses cheveux redevinrent bruns, le carmin de ses iris disparus. Bleu, comme l'océan se fermant sur le néant. Tu coules. Tu t'enfonces. Reviens. Reviens-lui.

Ses mains se crispèrent sur le sol, ses paupières se soulevèrent. Grillé juste à point n'est-ce pas? Un poil de trop, un manque de réflexe, un surplus de fatigue et Leo se serait retrouvé en Haut, pour tout surveiller, sans corriger. Et ce n'était pas acceptables. Il se dressa sur ses pattes, cracha du sang, toussa à plusieurs reprises. Sa tête lui faisait mal, l'impression d'être enserré jusqu'au plus profond de ses entrailles. Bad Trip mon gars... Il se redressa difficilement, prenant appuie sur ses bras, ses pieds. Il invita ses muscles à travailler à l'unisson. Et lentement, surement, S. reprit sa splendeur grillée. Il frotta la poussière de son pantalon, remarqua l'état lamentable de son blouson. Son foulard tomba, noircit par le jus qui l'avait frappé. Ainsi, il ne serait plus Bouffon, il serait Lion. Ses crocs apparurent à la lumière de la Lune pointant son regard hors des nuages. La foudre tomba, illuminant un instant la scène où tout se terminera. Sa mâchoire lui faisait mal, en manque d'un morceau de fer, ou de chaire. Tant pis. Il planterait ses dents dans les crocs du Cerbère. En fera son chien, le traitera comme un larbin. Et il redeviendra l'ombre du Rien.

Il avança. Encore plus rapidement que sa dernière prestation. Aidé de son pouvoir, qu'il utilisait dans toutes ses capacités, ses fils se sortaient de leur léthargie, de tentacules, ils devinrent des dards. Et le poison qu'ils contenaient, ce n'était pas pour les nourrissons. Un simple contacte, et tout sera fini. Le premier fil fusa vers Cerberus, qui l'esquiva. Mais cette fois-ci le Bouffon n'était plus rieur. Il n'était plus moqueur. Ses fils s'entourèrent sur la gueule de l'animal, l'encerclant, le capturant. Déjà, l'électricité jaillissait du corps de l'ennemi. Aucune décharge ne lui tomba dessus. Ground Zero. La fin de tout. Il bloquait le courant dans ses fils, pour le renvoyer directement dans le sol. Paratonnerre. Physique applique, première année. Il venait de finir sa quatrième avec assez de succès. Le lion se fit carnassier. A présent que le chiot était piégé, il l'immobilisa pour l'éternité. De sa force, de son étoile. Incapable de bouger, il approcha, un fil toujours enroulé. Bienvenue, vil individu.

« Maintenant, montre-moi qui tu es! »

Il planta ses mains dans le pelage sombre de l'animal, le tira en arrière, pour observer le visage du Cerbère. & La foudre tomba, illumina ce spectacle, la chute de son obstacle. La chute de sa certitude. La brulure des ailes d'Icare. Et sa régression au monde des hommes. Traitrise. Mensonge. Illusion. Manipulation. Blessure. Ouverture. Ses yeux s'écarquillèrent, forcés de lire la triste vérité. Il le savait. Depuis qu'il avait vu ce sabre dégainé. Mais cette idée, il l'avait crevé, tué, assassiné avant qu'elle n'ait que trop le temps de germer. Asphyxier d'une couche de plaisirs qui l'aurait fait jouir. Noyer cette réalité au goût de coup monté. Oublier. Effacer. Faire face, presque pleurer. Ses tentacules se lâchèrent, rentrèrent dans leur tanière. Il détacha cette main, souillée pas cette atrocité.

« Aya... »

La voix cassée. Qui résonnait en même temps qu'une autre fracture. Plus profonde, sinistre. Inéluctable, incommensurable. Leo recula d'un pas. Le lion avait perdu ses crocs. Il ne savait plus quoi faire, quoi dire. Ses yeux bleus se plantèrent dans cette encre, elle qui avait servi à écrire ce scénario de catastrophe. Il ne voulait le croire. Il ne pouvait le croire. Que faire ? Que dire ? Pleurer ? Rigoler ? S'échapper ? Il s'assit, ou se laissa tomber. Et ria. Comme il savait si bien le faire. Peut-être que c'était la seule chose qu'il lui restait à faire. Te voilà bien bête Bouffon. À force de rigoler, aurais-tu oublier comment pleurer ?

& La chute fut saignante.
& La nuit, Bouffon la hante.
& La pluie fut glaçante.
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Aya Murazaki [Sky]

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Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] Vide
MessageSujet: Re: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeMar 17 Aoû - 0:20



"Le mal est ma lueur
Son ombre est ma couleur
Le mal est ma lueur
Mon parfum, son odeur
Prend ton mal en douceur "

Dolly, Je ne veux pas rester sage

    Mal. Douleur animale.
    Mon corps n'était plus que douleur et pourtant j'avais la sensation de n'avoir jamais été aussi vivante qu'en cet instant. Regarde-moi Sky, du haut de tes prunelles aux couleurs de l'enfer. Vois et sois fier. Fais éclater ton rire moqueur et inquiet à mes oreilles déchiquetés par son rire à lui... Lui, le seul être pour l'instant à m'avoir poussé un peu au delà de mes limites, serait-il ma nuit ?
    Respiration hachée et membres qui tremblaient de cet effort que je réitérerais pourtant autant que ce serait nécessaire. Viens te bruler dans le feu crépitant de ma volonté. Râle étouffé.
    Mais rien ne valait ma satisfaction à voir les crépitements, jetant un voile de lumières meurtrières sur l'imprudent. Tu as voulu voir le visage du Cerbère, de ton adversaire, alors observe, grave dans tes rétines cet éclat plus fort que le soleil en été, vision fugace de ce que tu auras été. Ris, pleure sur ta présomption de te croire justice en ce monde... Volonté de destruction, d'annihilation. Tout aurait du disparaître dans cet éclat de lumière.

    Ma limite en avait décidé autrement, son corps projeté et ramassé contre les pavés dans un bruit sourd d'une carcasse qui souffre. Malgré nos techniques, nos pirouettes et aériennes parades, nous n'étions au final que deux bêtes assoiffées de curiosité et du sang de l'autre.
    On aurait très bien pu s'arrêter là et bien avant, ne s'enfonçant pas de nous-mêmes dans les ténèbres d'une vérité qui poindrait son nez comme le glas du destin. Nos déterminations se heurtaient comme des éléments contraires qui n'avaient pas d'autre choix que de s'affronter encore et encore, nature capricieuse.
    Les secondes s'égrainaient comme si ça avait été les dernières heures de l'éternité. Volonté soufflée. Cassée mais non tuée ... Il se relevait comme répondant à mon injonction silencieuse et la foudre éclaira sa silhouette malmenée. Poupée de chair et de sang rageuse, le chasseur découvrait sa dernière carte. Sa véritable apparence ...

    Éclairée par un des éclairs provoqué par le pouvoir que j'avais invoqué, la vérité se fit jour à mes yeux écarquillés.
    Et mon sang se figea. Mon monde s'arrêta. Ma rage s'estompa. Une compréhension mêlée de regret se forma. Impossible ... Ce ne pouvait être ça, pas lui ... Tout mais pas lui. Prunelles océans et sourire salvateur. Il venait de faire éclater mon cœur. Ma bouche forma silencieusement le prénom de l'individu enfin dévoilé. Léo ... Léo que j'avais fini par accepter à mes côtés, me refusant à admettre que je l'appréciais beaucoup plus que ce que je ne voulais bien le dire. Enquiquineur de première, trop droit et d'une justice naïve devant ce monde de ténèbres. Mais tellement plus aussi, présence silencieuse et rassurante dans cette guerre à venir, bras sur lequel je pouvais compter. Je ne voulais pas croire que l'être que j'avais affronté jusque là, dans le sang et la rage soit lui.
    Pourquoi n'avais-je pas renoncé, fait demi-tour ?
    Figée de stupeur devant cette révélation, j'observais sans pouvoir dire quoi que ce soit les tentacules de fer s'élancer, furieuses vers moi. Arrêtes ...
    Mais cela aussi faisait partie de ce que l'on pouvait croire du domaine de l'impossibilité. Larmes intérieurs d'un cœur déchiré. J'esquivais ses attaques plus rapides, plus vicieuses avec grâce, virevoltant sans cesse pour éviter ses longs bras meurtriers, armes d'une volonté blessée. Mais toute mon adresse ne suffit pas à contrer les fils de métal qui s'enroulèrent autour de ma gorge. Erreur d'un instant, danse brisée par un regard océan.
    Suffocation. Il serrait ses lianes comme s'il voulait me briser l'échine et le râle qui s'échappa de ma bouche, ne put prononcer son prénom, murmure d'une supplication. Les larmes aux yeux, je ne peux que forcer de nouveau, contrer sa volonté dans un ultime geste de secours. Sauve-toi ... Non ... N'approche pas.
    Je ne voulais pas qu'il découvre la délicate horreur de la vérité de cet instant. Continues de vivre dans tes rêves, Léo ... Crois pour moi qui n'ai plus la force d'espérer un retour en arrière.
    Crépitements douloureux et désespérés, plus forts que jamais, le foudre jaillit de mes doigts agrippés aux tiges de fer qui me trainaient irréversiblement vers lui. Sursaut d'une volonté qui ne voulait pas voir s'écrire la blessure d'une relation. Pourtant, rien ne se passa comme je l'espérais... Pouvoir absorbé par une science étudiée. Léo dévia mon attaque pour la diriger vers le sol, faisant crépiter les dalles au dessus de mes pieds qui ne touchaient plus terre. Tentatives avortées, repoussées par le pouvoir de ses lianes mortelles. Je glissais irrémédiablement vers sa silhouette, étouffant et crachant du sang, rageuse et triste de voir son regard, confirmant, m'achevant devant cette vérité presque dévoilée. Non, il n'était plus possible de ne pas voir de ma position, plus question de se voiler la face ... Je ferma les yeux.
    L'avertissement n'aurait pas lieu... Adieu ?

    « Maintenant, montre-moi qui tu es! »
    Ses doigts dans mes cheveux, tirant violemment ma tête vers lui, m'arrachant un hoquet de douleur. Je serrais des dents, retardant le moment imminent. Ouvrir mes yeux, plongeant mes prunelles corbeau dans son lagon. Ce bleu si intense, voilé par une révélation qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Gomen ... Comme un miroir, je lisais dans ses yeux la même peine, la même douleur dans lequel l'identité de la silhouette de l'autre m'avait plongé.
    Oui, je n'étais qu'une menteuse, cachant mes ténèbres les plus sombres derrière un sourire et des rumeurs ridicules, mais toi Léo ? N'es-tu pas aussi manipulateur que moi ? Toi, l'être aux milles visages, qui est le vrai ? Que m'as-tu montré jusque là ... Du mensonge, des demi-vérités ou caché l'essence même de ton être, enfin révélé sous cette lune blafarde d'un Milan pleurant ?
    Nous n'aurions pas dû nous retrouver ici, si proches, si douloureusement à découvert du regard de l'autre. A nu. Destin cruel de deux volontés prêtes à tout donner. Je ne pensais même plus à ce qui m'avait motivé à pousser jusque là, le contrat que je devais remplir s'envolant comme de la fumée devant ce regard, qui soudain prenait tout l'importance du moment dans mon esprit. Et une seconde fois, sa voix me brisa. Mon regard se fissura.
    Peur. Douleur.

    « Aya... »
    Constatation glacée d'une vérité. Inéluctable, incommensurable. La douleur qui transparaissait au travers de ses lèvres m'acheva. Je détourna le regard, comme honteuse. Et m'affala. Les crocs de fer du Bouffon de sang m’avaient lâché et mon corps chuta comme une poupée désarticulée sur le sol. Plus que la douleur et la fatigue physique qui menaçait ma conscience, c'était le résultat de cet affrontement qui m'épuisait. Pathétique, comme ma performance d'ailleurs ! j'étais stupide et me maudissait intérieurement tandis que le désespoir jumeau qui habitait son cœur laissait Léo, perdu dans un monde de brume. Il me fixait le regard, comme vide ne sachant surement pas quoi dire, ou faire. Et c'était vrai... Que fallait-il dire, au risque de casser encore plus le miroir de nous deux, face à face alors que nous étions censés combattre côté à côté. July se trainait deux drôles de chevaliers ... Pathétiques.
    Des mots jetés au vent, ne risquaient pas d'aggraver la situation plus qu'elle ne l'était déjà ?
    Léo, Bouffon Rieur s'affala devant le Cerbère et ria, son clair et désespéré au fond, dans la nuit qui nous enveloppait. Fou de douleur, ce rire me tira pourtant un sourire, comme si c'était l'unique provocation d'un être qui ne savait plus qui avait au final eu le dessus. J'avais foiré ... du début jusqu'à la fin. Contrat annulé. Existence révélée. Amitié bafouée. Sur tout les tableaux et je me haïssais pour ce sentiment qui emplissait mon cœur. Me pardonnerais t-il pour ce que j'étais devenue, ce que j'avais toujours été au fond ? Regret et larmes en mon cœur ... Suivis de cette peur, finalement qu'il me tournerait le dos, réaction naturelle au vu de nos positions respectives. Tueur contre Sauveur. Assassin contre fantassin. Héros d'une justice que je bafouais ...
    Je n'avais pas vraiment bougé, m'adossant contre le mur de la ruelle, mon rire faisant écho au sien, pour finir dans une toux sinistre et je cracha le sang encore présent dans ma gorge tandis que le liquide vermeil s'épandait autour de moi dans une flaque reflétant notre douleur. Deux secondes, deux petites secondes et je m'en occuperais, pansant l'estafilade béante de mon côté droit et de mon bras. Notes éphémères et si inconnues de moi-même ... Si différent de ce grincement de chaines sadiques qui se manifestait quand la frénésie du sang et du combat prenait le pas sur mon esprit, l'euphorisant comme jamais.
    Ma voix, souffle court dans cette nuit de ténèbres, s'éleva, légèrement rauque, douleur incarnée d'un esprit qui ne sait plus totalement où il en est, malgré ce qui sorti de mes lèvres.
    " Hihi ... Quelle surprise hein? Qu'est-ce tu fous là Léo ? moi je chasse le cochon grillé !" J'aurais pu lui sortir ça, naturellement, comme on lance une blague complètement bidon...

    Pourquoi ... Pourquoi t'as pas continué ? T'aurais pu gagner, m'écraser ...."

    Et c'était vrai. J'avais échoué, lamentablement échoué, trop chamboulée pour répliquer correctement, mais même ça n'était pas une raison valable à mes yeux d'ébènes. Le défi avait été mutuel et j'avais perdu contre un bouffon aux milles visages ... Du moins, c'est le sentiment amer que j'avais sur le langue. Je prendrais ma revanche d'une manière ou d'une autre... Le bouffon pouvait y compter, son aura miroitant d'un rouge sang à mes yeux.
    Pourtant, je ne pouvais dire à cet instant si ma détermination aurait été plus inébranlable que celle de Léo. Après tout, me relâcher était contre les principes qu'il défendait ... Les liens que l'on avait tissés dans la sueur et les sourires étaient-ils si important que même le justicier baissait le masque ? Je sentais poindre les demandes d'explications, mais bizarrement, j'étais prête à lui donner ce qu'il voudrait savoir. Après tout, il avait découvert que la charmante Aya cachait dans son ombre un loup assoiffé de sang ...

    J'ai mal, Léo. Mal pour toi, Mal pour moi, pour nous ...
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Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] Vide
MessageSujet: Re: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeMar 17 Aoû - 17:29


« Tu souffres plus que nécessaire, t'absentes face à ton malêtre. Tu as le regard perdu, tenté de jouer au pendu. Et tu souffres, chavires dans ce gouffre. & Tu souffriras. A cause d'Elle. A cause de Toi.»
No data

Un plongeon, indéfinissablement long. La tête en bas, le cœur entre les bras. Le protéger de la crainte, l'enfermer dans cette étreinte. Sentir sa chaleur, combattre le malheur. Souffler un peu de cette rancœur, semer ces graines qui étaient leurs, se faire fort durant des heures. Tirer le firmament & Chuter inlassablement. Trop longtemps. Trop profondément. Capturer par l'attraction du sol, du sous-sol. Se terrer. S'enterrer. Fuir la réalité. Comme une onde qui se propage en une seconde. Se heurter. A tout ce qui fait mal. A tout ce qui n'est pas normal. Lutter. Pour un but vain qui s'est éteint. Geler en plein vol, oublier Clé de Sol. Glace aux reflets d'Enfer, qui ne laisse aucune trace. Tout décimer. Tout annihiler. Sin Error. 404 Not Found. 42 ? Donne-moi la réponse cachée dans les ronces.

Ne plus avoir le besoin de rire. Disparaître avant le lendemain. Prendre les paris que c'était fini. De cette peinture au goût de moisissure. Regarder devant soi, être aveugle de toi. Voir cette pluie qui tombe, qui faisait l'effet d'une bombe. Exploser. Imploser. Surtout ne pas pleurer. Attendre que cette pluie se fasse glaçante, trop enivrante. Montrer l'exemple à ne pas prendre. Se rendre. Se damner pour cinq ou six éternités. Rire à en pleurer. Pleurer à en rire. Ne plus savoir que faire. Ne plus savoir comment faire. Ne plus vouloir. Oublier le pouvoir, le devoir, l'espoir. Laisser tout couler dans les caniveaux où se meurent les eaux. Oublier pour le plaisir de recommencer. De râler encore. De mâchonner toujours. De croire jamais. « Toujours c'est terriblement long. » « Jamais c'est terriblement triste. » « Encore, c'est dans la continuité de ce qui est arrivé. » Pleurer encore. Rire encore. Hurler. Partir. Se noyer. Souffrir. Encore. Encore. Encore. Encore. En Corps. En Chaire. En Or.

C'était comme une fuite. Ça coulait, ca s'échappait. Inexorablement. Toute émotion vagabondait vers les sentiers du non retour. Dans un chant emplissant son regard d'une sombre mélancolie. C'était le coup de trop. Le coup de pas assez. Surplus de dévouement, de découragement. Manque de solution, de résolution. Un knock out, qui l'envoyait vers l'infini, mais surtout vers ce qu'il en restait. Un émiettage exponentiel, s'enfonçant aussi loin que la galaxie et ce signe mathématique à l'approche empirique. Et il se sentait vide. Creux. Cassable. Cassé. Brisé. Heurté. Fragmenté. Ce sentiment dérangeant le fit rire. Geste d'un fou accusant le contrecoup. Pour se remplir. Se gonfler d'un air intoxiqué. Se réparer. Et rire. Toujours plus longtemps. Toujours plus fort... Si vide...

Leo s'arrêta, la gorge secouée par un tremblement à risque. Une boule illégale qui s'était logée dans ses amygdales. Tu te vois comme tu es. Fragile. Comme le verre en hiver. Et tu te trouves stupide. Et tu te trouves ignare. Comme si tout ce que tu avais appris ne te servait à rien. Tu avais tout oublié, perdu dans une esquive de ce combat, ou d'un autre affrontement. Comme si tout ce que tu avais connu n'avait jamais existé. Une renaissance brusque qui te laisse fébrile. Et ça t'écœures. Et ça t'epeures. Te caler dans un coin? N'y penses pas. Je te trainerais par la peau du cou, te mordrais les genoux. Tu dois avancer. Tu es allé si loin. Trop loin. Tu es arrivé à ce point. Celui du non retour. Tu n'as plus le droit aux détours. Tu es arrivé à un carrefour. Tremblez, tambour! Il leva les yeux.

Aya riait. De cette même démence les attaquant sans clémence. Si ca lui avait fait un choc, elle devait être dans le même état. Ses iris, torturée par cette révélation lui revinrent en mémoire. Devait-il s'excuser ? La supplier ? Ou l'ignorer ? Il ne savait pas. Il ne savait plus. Dans un geste hagard, il se boucha les oreilles, tourmenté par ces pensées, furieuses furies relâchées. C'est n'est pas de ta faute. Même si tu le penses, même si elles te le chantent. Rien n'est de ta faute. C'était écrit par l'encre de ses yeux, cette ancre jetée dans ton océan. C'est prédestiné, et tu ne peux le refuser. Mais quand comprendras-tu ? Ce sera ardu. Mon pauvre ami perdu... Aya toussa. Il jouait encore au sourd. Ne voulant rien entendre. Ne voulant rien voir. Il se ferma les yeux. Leo avait 5 ans et une peur bleue des orages. La foudre tomba, le sonna. Il ouvrit les yeux. Leo avait 8 ans, une passion dévorante pour ses rêves et un chiot mort sur ses jambes. Le ciel gronda, il sursauta. Leo avait 12 ans et failli mourir pour la première fois. Lui pluie le heurta, l'humidifia. Leo avait 15 ans et rencontra son premier amour. Le vent souffla, il trembla. Leo avait 18 ans, toutes ses dents et trop de sentiments. Le sang coula, il se leva. Leo avait 21 ans, trop de rouges sous les ongles, un sigle sur le coeur. Horizon rit. Un appel au bonheur, au malheur.

Et la crise était avalée, mais pas tout à fait digérée. Il la ressentait encore. Présente dans sa gorge, la serrant trop fort. Cette poisseuse impression d'avoir tout fait de travers jusqu'à ses premiers jours. A présent, qu'est-ce qu'il y avait de changer ? … Il ne pouvait mettre le doigt dessus, ni la main. C'était peut-être une succession de modifications qui l'avait transformé, pour combattre le poing levé. C'était peut-être un pas de plus, dans l'antre des dérangés, dans ce cas, il y aurait beaucoup de veuves éplorées. C'était peut-être autre chose. Quelque chose de plus subtil. Comme cette délimitation qu'il s'amusait à franchir quand ce masque recouvrait son visage. Jouer sur la limite entre le bien. Entre le mal. Entres mon enfant, dans cette maison qui sera tienne. Je te grefferai de nouveaux yeux. Je te transplanterai un nouveau cœur. Je modifierai tes poumons. J'échangerai ton sang. Je solidifierai tes os. Et tu deviendras plus fort que cette pale faiblesse qui résidait dans ton corps. Et tu seras Buffone. Et tu seras Verde. Et tu seras Leo. Et tu seras Horizon. Il s'approcha de la dame, se vidant de son sang.

« Pourquoi ... Pourquoi t'as pas continué ? T'aurais pu gagner, m'écraser .... »

Il sourit. Plus gentiment que ce qu'il n'avait fait. Plus fort que jamais il n'était. Leo s'accroupit en face de la nippone, toujours cette mimique collée sur son visage. Il pensa à July. A April. A Luisa. A Cain. A Aaron. A Luna. A Boy. A Roméo. A Sharon. Et il y avait Aya, spectatrice de sa renaissance, sans qu'elle n'en ait vraiment conscience. Il la regarda dans les yeux, aucune once de haine, d'incompréhension, ni de répercutions. C'était le Leo qu'elle avait toujours connu. En pire. En Mieux. Les cheveux trempés, la blouse déchirée, la tête encore un peu sonné. Et il la vit tremblante sous la pluie battante. Son index s'illumina, et la chaleur les gagna tous les deux, les larmes du ciel les évitant comme une menace de firmament. Il lui caressa la joue un instant.

« Ce n'est pas dans mon genre. Je n'ai jamais tué personne tu sais... Et je n'ai pas envie que tu sois la première... »

Il lui sourit encore, puis observa les blessures de la nippone. Il soupira, en voyant ce qu'il avait fait, et ces blessures qu'elle s'était infligées. C'était cher payé, cette compensation. C'était trop onéreux pour un combat entre deux alliés. S'il avait su remarqué plus vite que c'était Aya... Ses pensées s'arrêtèrent là, il se pinça le bras pour chasser ces mauvaises idées. C'était écrit, n'est-ce pas? Alors, elle ne mourrait pas dans ses bras. Il voulu poser sa main sur ce membre écorché. Elle bougea.

« Tss, ne râles pas. Je vais te soigner un peu mieux que ça. »

Il porta ses doigts sur ces plaies béantes, alors que toute sa main s'illuminait. Il avait déjà soigné des gens par le passé, mais ce n'était que superficiel. Ce n'était pas son don accordé par le ciel. Il se débrouillait très bien pour lui, mais il y avait toujours cette frustration de ne pas pouvoir en faire plus pour son entourage. Les plaies se refermaient doucement, cependant, ce n'était pas assez à son goût. Il pinça ses lèvres, eut une mimique aussi furtive qu'un lièvre. La peau blessée d'Aya brillait à son tour, de cette lumière baignant les étoiles, les soirs, quand il se faisait tard. Seule source dissipant les ténèbres, les ombres de leurs silhouettes jouaient sur les murs des scènes où se mêlaient des murmures, et d'étranges peintures. Le Cerbère était vaincu, le poil doux, comme les plus chaudes couvertures. Leo jeta un coup d'œil à Aya.

« Ne fais pas cette tête. Si je t'en voulais vraiment, je t'aurais embarqué au GDP plus vite qu'un éclair -si tu me permets l'expression. Nous avions tous deux nos raisons, n'est-ce pas ? »

Il lui adressa un sourire. Encore un. Encore. En Corps. En Chair. En Or.

& la pluie tomba.
& dans l'ombre, il se souleva.
& Leo la soigna.
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Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] Vide
MessageSujet: Re: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeMer 18 Aoû - 15:52

Futilité d'un geste
Pars, pour ce qu'il en reste
Et pourtant, tu chantes la geste
Des mots soufflés,
Des mots murmurés
Dans les ténèbres d'une nuit désespérée


    Chaud, rassurant, le contact de sa paume sur ma joue était comme le baume protecteur d'une illusion de pardon. Son sourire était comme le soleil qui éclabousse la noirceur d'un Cerbère à genoux. Fuis, Léo ... Mais aucun mot ne franchit la barrière muette de mes lèvres tandis que je me noyais dans ses yeux. Un battement de cœur raté, comme si ce sourire avait soufflé toute vie en moi, comme si la tempête que provoqua son geste, avait tout effacé sur son passage. Esprit vide, perdu face à ce comportement incongru. Tu devrais me détester Léo, pour t'avoir trompé pendant tout ce temps, pour avoir mis à jour les masques que tu portes successivement. Hais-moi, pardonnes-moi
    Deux désirs brulants qui s'affrontaient dans mon esprit, tandis que la gentillesse dont faisait preuve Léo me bouleversait encore plus que la découverte de son identité précédente. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais plus.
    Je le savais capable de beaucoup, d'une exaspérante compréhension et patience envers mes crises de nerfs ou mes paroles aussi glacées que virulentes. Mais ça, c'était beaucoup, beaucoup trop pour moi, vision d'un mal qui le hante. Son sourire figeait mes sens, comme perdus dans les méandres d'une tendresse d'un geste que je n'avais pas senti depuis une éternité. Réminiscence passée. Sourire effacé. Soirée ambrée, éclairée par une chaleur de fée.

    « Ce n'est pas dans mon genre. Je n'ai jamais tué personne tu sais... Et je n'ai pas envie que tu sois la première... »


    Mes lèvres ne purent s'empêcher de s'étirer dans un sourire étrange, d'où perçait un rire mêlé de regret avec une pointe de reconnaissance. Ne vous y trompez pas, je n'étais reconnaissante d'être encore en vie, la mort était dans l'ordre des choses, arrivant plus ou moins vite, guidée par une main ou tout simplement le destin. Je savais qu'elle me faucherait aussi et un sourire intérieur apparut pourtant à la pensée que j'avais souhaité que ça soit par lui. La logique de ses principes et du rôle qu'il semblait tenir aurait du l'amener à me tuer, peut importe le pourquoi et le comment. Mais non, il refusait tout ça, laissait parler son cœur, erreur ? Pleurs imminents.
    Milan pleurait pour ce voile déchiré, ce mystère révélé.
    La pluie ne ruisselait plus sur nos deux corps, lui accroupi en face de moi, bercé par un pouvoir, don des étoiles.Regardes-toi Léo, regardes-moi ... Je n'avais pas besoin de lui dire ces mots ...et pourtant, je ne me moquais pas vraiment. Oui, j'étais son contraire, son inverse élémentaire. Le mot "jamais" n'existait pas dans mon vocabulaire, surtout en ce qui concernait le meurtre. Il venait d'en avoir une preuve flagrante, déflagration éclatante de ce qui se cachait dans la part sombre de mon existence. Et pourtant, il restait à mes côtés, pire,se rapprochait.
    Mes lèvres auraient pu souffler un merci amer, face à une innocence trop brillante, lui répliquer d'un ton moqueur, sarcastiques et menteur mais je me contentais de suivre des yeux le manège de son attention.
    Il observait attentivement les parcelles de mon corps blessé et je me mordais les lèvres de gêne et de colère face à cette étrange situation. Incroyable acceptation. Honteuse faiblesse. Traitresse. Malgré ça, je savais que le Cerbère n'avait pas complètement perdu, en vérité, personne n'avait remporté ce stupide trophée. Fragilité et pourtant nouvelle volonté transparaissait sur le visage de Léo. Parcelle du héros ?
    Ses doigts sur ma peau ensanglantée, déchiquetée. Aussi blessée que pouvait l'être ma fierté. Pauvre poupée ... Instinctivement, je tentais de reculer, le contact de l'autre me brulant comme des éclats incandescents. Peur, douleur. Le pli de sa bouche respirait la désapprobation, ne fais pas cette tête, champion ! Il ne voyait pas la lueur qui avait pris place dans mes prunelles d'ébènes, entre colère et gène, trop concentré sur la plaie béante qui se refermait doucement, moi malgré tout consentante.
    Mouvement rapide d'un bras que l'on retire trop vivement. Grimace et réprimande.

    « Tss, ne râles pas. Je vais te soigner un peu mieux que ça. »

    Recul non contrôlé d'un être qui n'a pas l'habitude d'être approcher. Trop près. Je repris le contrôle de mon corps, secouée par ce frisson de douleur que mon geste avait provoqué, et baissa les yeux, amusée mais un brin honteuse. Ça ne m'étonnait pas vraiment de sa part, mais Léo aurait très bien pu, sans m'achever de ses bras de métal fin, me laisser là, sa silhouette se détournant, disparaissant dans la brume. Un léger rire s'échappa de mes lèvres, toux retenue malgré le sang qui coulait au coin de mes lèvres. Rivière pourpre d'un volcan sombre. Sang et catacombes. Auto-dérision ...

    " Merci ... T'inquiètes, c'est juste une égratignure "

    Ne t'affoles pas pour si peu ... Le corps possède l'incroyable capacité de se régénérer seul, et la volonté fait beaucoup. Un ou deux jours de sommeil entiers et j'aurais été de nouveau debout. Vacillante mais bien présente.
    Remerciement discret, lâché dans l'air parce qu'il m'est impossible de ne rien dire. Après tout, il utilisait son pouvoir pour moi et les étoiles savaient combien je connaissais le prix d'un tel don. Les contreparties étaient différentes selon les stellas, plus ou moins handicapantes, vicieuses ou heureuses. Je ne m'en plaignais pas, jamais. Mystère d'une volonté aux yeux vermeils, un sourire triste au coin des lèvres. Je ne lui en voulais pas, même si je devais bien avouer que j'avais rarement autant forcé. Preuve irréfutable d'un entrainement à venir, acharné.
    Mais pour l'instant, je laissais la chaleur rassurante de la présence de Léo et de sa guérison envahir mon corps, même si la méfiance et la peur restaient ancrées dans mes prunelles de nuit. Le Cerbère était coincé ... Ses raisons obscures flottaient encore dans un raisonnement complexe que je n'arrivais pas à appréhender, parsemées de pointes rageuses, par rapport à mon état. Ambiguïté d'un instant où les méandres de mon esprit se perdaient en conjecture. Et cela n'échappa pas au coup d'œil rapide de Léo. Sourire. Encore un.

    « Ne fais pas cette tête. Si je t'en voulais vraiment, je t'aurais embarqué au GDP plus vite qu'un éclair -si tu me permets l'expression. Nous avions tous deux nos raisons, n'est-ce pas ? »

    Mots reproches. Mots accroches. Une grimace se formait sur mes lèvres, bien remplacée par un rire qui teinta à mes oreilles comme une mélodie des temps anciens. Rouge carmins. Si peu de mots pour faire revenir en mots l'impression d'exprimer des notes teintées non trop pleines d'acide mais bien de franc amusement. Je me tenais enfin immobile en face de lui, les gouttelettes de pluie tombant de mes cheveux au même rythme des siennes. Tellement longtemps que ce rire n'avait pas fait son apparition dans mon existence ... Vide de sens ?
    Une lueur taquine dans le regard, je me jeta dans le bleu océan du sien, un léger sourire toujours accroché aux lèvres.

    "T'aurais fait ça... je me serais échappée rien que pour te tuer."

    Amusée, certes mais sérieuse ? Oh, si peu ... J'avais également entendu parler de cette organisation qui traquait sans relâche les êtres contre-nature que nous étions, pour je ne sais quelles raisons d'ailleurs. Toujours étaient-ils que malgré les précautions, des rumeurs avaient filtrées et que la méfiance s'était installée dans l'esprit de beaucoup... Était-il lié à eux, jouait-il sur deux tableaux ? Mon instinct me soufflait que ce n'était pas le cas, trop de plaisanterie dans son ton, sans cet arrière-gout acide d'un être qui faisait couler du venin dans ses mots. Confiance ? Pouvais-je vraiment qualifier ce que je pensais de Léo ainsi ? La constatation cingla à mes oreilles comme une bombe à retardement. Oui, je lui avais accordé ceci bien avant même cette nuit aux reflets d'affrontement. Et ses dernières paroles me revinrent à l'esprit ... Une acceptation que je ne pouvais croire, comme un faux espoir soufflé par mon incommensurable Noir.
    Je ne répondis que d'un sourire entendu.
    Un nouveau pacte avait vu le jour sous cette nuit humide, nos deux identités à nues. Assassin contre Bouffon. Murmures silencieux et sourires complices au fond. Souris encore Léo, souris jusqu'à ta mort


    Un déclic familier. Des pas lourds qui s'avançaient et l'instinct du Cerbère qui renait. Il s'était levé, étranger à la bulle que nous avions formé, en dehors de notre monde. Viens, être immonde. Approche-toi, toi et ton odeur nauséabonde.
    Réaction instantanée, années d'entrainements archivées dans un être qui n'est plus que l'expression d'une lame acérée. De la position toujours accroupie, mes yeux fixaient les ténèbres de la ruelle, le faisant miennes, attendant l'instant propice où la silhouette de l'individu, intrus, se glisserait dans un reflet de lumière.
    Coup de feu, mon corps qui se déplaçait comme mu par lui même, pour me placer dans un mouvement circulaire devant Léo. Mes yeux brillaient d'une attention décuplée tandis que les particules encore présentes dans mon sang crépitèrent, parcourant momentanément les doigts de Léo encore présents sur mon bras avant de se jeter en avant dans un éclair aussi violent que fugace.
    Lumière épars qui éclaira le visage de la victime devenue prédateur, attendant son heure.
    Et merde ! Je savais que j'aurais du m'en occuper bien avant, plus vite que tout ceci. Assommé, il n'avait plus compté, mon attention concentrée sur l'être mystère qui m'avait fait face, captivée. Quelle ironie, voilà que mon contrat voulait me balancer une balle dans la tête !

    "Bouges ! "
    Second éclat de métal suivit d'une déflagration qui emplissait mes oreilles, les rendant sourdes au moindre chant. Peu importe, tu verras venir vers toi le chant des ténèbres, lueur d'une fin de vie qui vacille.

    Les crocs du Cerbère blessé ressortirent, comme par réflexe, instinct de conservation pur ... Die.
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Leo Accettura

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Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] Vide
MessageSujet: Re: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeVen 25 Mar - 20:33

« Agni. Tu es Phoenix. Tu renaitras de tes cendres.»
Sôma

Un nouveau souffle s’échappa des lèvres roses de Leo. Ses doigts posés sur l’avant-bras de la nippone pour seule lueur bleutée. Les soubresauts de sa blessure, et la main du Bouffon pour bloquer ses mouvements, posée sur le coude de la demoiselle. A ce moment, ils étaient un couple de combattants, blessés, mais vivants. Et Leo était possesseur d’une nouvelle force, d’une nouvelle conviction qui le pousserait plus loin encore que les étoiles ne l’avaient fait pour lui. Oui, bien que ses épaules fussent légèrement voutées, que sa respiration fut accablée par un surpoids de fatigue et qu’il fut acculé par cette fâcheuse tendance à se gratter les côtes, là où le Cerbère avait mordu, Leo était fort. Ses épaules auraient porté encore plus de souffrance, ses bras auraient repoussé toujours plus de maux. Il se serait battu pour de vaines raisons, mais il se serait fait gardien de ses convictions. Dire que personne, ou si peu, ne pouvait comprendre. Il les protégerait : Milan et ses habitants.

« Merci ... T'inquiètes, c'est juste une égratignure. »

Un autre souffle s’échappa, cette fois-ci, celui d’Aya. Il fut accompagné d’un silence léger. Leo gardait un œil attentif sur cette blessure qui se refermait lentement, faisant disparaitre les dernières traces de leur combat. Il n’en resterait plus que quelques traces de sang sur le sol et sur leurs vêtements. Juste une égratignure. Oui, il le savait. Lui aussi n’avait que quelques égratignures, qui se feraient un plaisir d’en rejoindre d’autres, gravant son corps de ce parcours idéologique qu’il s’était fixé trop longtemps dans le passé. Ce sont des traces, une carte aux trésors de ses malheureux combats. Garde-les précieusement mon amour. Elles sont pour toi ton cadeau de tous les jours. Va et vient de respirations, le jeune homme ne manqua pas de marquer sa désapprobation face à cette remarque, en lui adressant une petite grimace. Dis-moi donc combien as-tu de cicatrices ?

« Tu sais, je n’aime pas quand tu dis ça. Tu dis que ça n’est pas grave. Mais c’est moi le seul Bouffon ici, donc je suis le seul à pouvoir me prendre des coups et des blessures. »

Il termina sa phrase pas un souffle nouveau, qui alla se poser sur les joues de l’asiatique, qui fut suivi par cette main qui calait anciennement le coude, puis essuyer le sang qui perlait de ses lèvres. Cette réflexion était la parfaite illustration de son idéologie. C’était Buffone qui prenait les coups. C’était Buffone qui se faisait blessé. A la place de sa ville, à la place des autres. Car il était Buffone. Car il était Verde… Il ancra ses pupilles dans celles de l’assassin, lui scrutant de ce regard bleu indéfinissablement puissants. C’était une union puissante qui venait de voir le jour durant cette nuit-là.

« T'aurais fait ça... je me serais échappée rien que pour te tuer. »

L’air de Milan s’engouffra dans la ruelle sombre dans laquelle ce combat nocturne s’était déroulé. Le vent souleva les rares mèches brunes du héros, lui léchant l’échine avec un demi-frisson. Leo devint fatigué, mais tint bon encore quelques secondes. Sa main se retira du visage de la nippone, essuya le reste du sang sur son pantalon. Il reconnaissait bien là la répartie de Aya. Soit, c’est qu’elle devait aller mieux, certainement. Il sourit une nouvelle fois, de ce sourire emplit d’une puissance unique. Il ne répondit rien. Qu’aurait-il pu faire, sauf se lancer dans un débat de piques qui se serait révélé sans sens réel et profond. La ruelle fut à nouveau plongée dans ce silence léger, juste emplit de cette mélodie issue de la pluie. Et cette lumière bleutée qui s’échappait des doigts tachés de Leo qui empêchaient cette averse de perles transparentes de venir frôler le corps des deux combattants.

Une respiration. Deux respirations. Et une troisième, que Leo n’entendit pas immédiatement. Le dos tourné au dernier acte, son regard était posé sur la frêle silhouette de l’ancienne ennemie et les doigts toujours présent sur cette marque de sabre enfoncée dans la chair, mais de moins en moins profonde, de moins en moins douloureuse. Alors, oui, il ne le vit pas. L’être qu’il avait eu tort d’oublié, qu’il pensait éliminé depuis bien longtemps. Peut-être ne l’avait-il pas emmené valsé assez fort dans les poubelles… Cette carcasse se redressant péniblement d’entre les détritus. Oh, le beau rat, gros et gras. De ce fait, Leo ne saisit pas immédiatement la raison de ce brusque mouvement qu’avait fait Aya, cette violence avec laquelle elle s’était relevée et déjà cette électricité lui parcourant les nerfs, électrisant légèrement les doigts de Leo, qu’il s’empressa d’enlever.

Le mouvement d’air que dégagea la balle, passant à une distance que Leo savait dangereuse, ne manqua pas non plus de réveiller ses sens. Plus lent que le Cerbère, il la vit se jeter sur l’individu tous crocs sortis, prêt à s’enfoncer dans les viscères du gros, du gras. Sa main, pleine du sang de sa coéquipière, se tendit d’elle-même, pour faire appel à cette puissance des étoiles. C’est là qu’il vit cette chose, petit bille de métal, se dirigeant vers lui. Et il comprit, un temps trop tard. Aya avait eu le temps de l’éviter, lui, la contempla pendant qu’elle se rapprocha. La balle longea son bras, déchira presque sa manche. A défaut de ce « presque », la munition se contenta d’entrer dans la peau avec puissance.

« Aya, Arr/pan/… Tch. »

La pluie se remit à tomber, n’évitant plus les deux protagonistes de la Lune. Il eut la respiration coupée par le choc. La balle lui transperça les tissus de l’épaule, pour se ficher dans l’os de son omoplate. Il se cogna contre le mur, glissa un peu contre les briques. Puis il se rattrapa tant bien que mal, se calla contre la paroi. Ses yeux quittèrent le sol qu’il avait fixé involontairement pour se poser un peu plus loin. Il vit le gros, le gras couché dans une mare de sang. Il secoua la tête tristement, voulu avancer et dut s’y reprendre à trois reprises pour pouvoir s’approcher de Cerbère à présent apaisé.

« J’imagine qu’on ne pouvait pas faire autrement… Au moins il ne fera plus de mal à personne comme ça… »

Voix rauque et plus lourde que celle qu’il est habitué à propager dans l’air. Il poussa un soupire, alors qu’il contemplait ces gouttes qui perlaient de son vêtement, pour rejoindre l’eau et le sang ruisselant sur les pavés salis de Milan. Il observa les yeux révulsés de l’homme, les rares spasmes qu’ils lui restaient encore. Que les humains semblaient bien pauvres quand ils mourraient. Leo se demanda à ce moment à quoi ressemblerait sa propre mort. Haussa faiblement les épaules et manqua de lâcher un gémissement de douleur. La pluie battante cachait les gouttes de sueur qui prenaient un malin plaisir à perler de ses tempes, pour se mélanger avec l’averse perpétuelle. La boule de métal toujours logée dans son os ne manquait pas à faire naitre une légère souffrance, anesthésiant les sensations de son bras droit. Il pesta intérieurement.

« Bon, je t’emmène pas au GDP, mais j’aurais une faveur à te demander… »

Et toujours cette maudite mimique se baladant sur ses lèvres bleues. Devrait-elle vraiment t’enlever ce morceau de fer ? Ne veux-tu pas savoir comment tu te meurs, mon doux enfant. Moi je le sais. Es-tu vraiment sur ? Pas maintenant ? Bien, soit…

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou]   Ce que je ne pouvais te réveler ... [pv Léo-chou] I_icon_minitimeLun 28 Mar - 17:37

Un pardon
Une acceptation
Tu fais fi de la raison
Je ne te laisserais pas sombrer dans des cieux plus profonds


    Ses yeux me fixaient, absolue attention d'une volonté si proche et si contraire à la mienne. Je ne pouvais m'empêcher de m'y noyer, jetant la bouée de doutes et de protection que je m'étais construite au fil des ans. Soumise malgré moi à ce regard qui pouvait tout voir, écarter le voile d'un passé tracé aux estafilades cachées. Un simple regard, un pas de danse acéré suivi de plusieurs autres, pour finir par mêler nos souffles dans une même nuit.
    Dis-moi Léo, comment tu as fait ?
    En un instant, il avait tout fait éclater, la vérité comme ma défense face à lui. Magicien ou bouffon? je ne saurais le dire, petit justicier qui porte depuis trop longtemps sa croix. il me paraissait si fatigué et pourtant empli d'un regain nouveau, comme si notre affrontement lui avait offert quelque chose de plus fort. Je ne lui avais pourtant donner que du sang et de la douleur, pourtant il semblait y puiser ce sourire que je n'arriverais décidément jamais à effacer.

    « Tu sais, je n’aime pas quand tu dis ça. Tu dis que ça n’est pas grave. Mais c’est moi le seul Bouffon ici, donc je suis le seul à pouvoir me prendre des coups et des blessures. »

    Des blessures et des coups, j'en avais surement autant que lui et plus encore à l'avenir. J'étais habituée, j'étais faite pour ça après tout.

    -" Foutaises ... "
    Faible protestation face à toute la conviction ancrée dans ses mots. J'étais à la fois amusée et presque perdue face à Léo. Qui avait décrété qu'il devait se prendre les coups à la place des autres ? Encore son sens de la justice qui guidait ses pas ?
    Pour moi, c'était tout le contraire, certains méritaient de souffrir et nul n'avait à faire le bouclier, les protégeant des retombées de leurs erreurs... Pour les autres, ma foi, on ne pouvait porter la peine du monde sur ses frêles épaules éternellement et la pensée que Léo soit persuadé que ce fut son rôle me révoltait.
    Le monde est moche, cruel et c'est ainsi ... Dans cet enfer, on survit ou tout du moins on tentait de le faire. Essayer de sauver tout le monde, un beau projet juste bon à se culpabiliser pour le restant de ses jours. Désabusée et acide, j'avais du mal à comprendre les motivations de Léo, retournant ses mots dans mon esprit.
    Restait ce sentiment étrange, cette révolte qui grondait doucement mêlé d'une attention, d'une préoccupation envers mon compagnon que je chassais d'une pensée désespérée. Mais le mal était déjà fait et bien ancrée en moi, sous ces doigts qui passaient par réflexe essuyer les traces de sang qui perlaient à mes lèvres.
    Était-ce moi qui me perdais dans son regard ou l'inverse ? Je ne saurais le dire ...Étrangement, ce lagon était tout d'un coup pour moi synonyme d'une protection plus forte qu'une forteresse, comme si rien ne pouvait franchir cette bulle bleutée qui nous entourait.
    Bulle de papier, bulle éclatée, déchirée ...


    Je l'avais vu avant lui, cette silhouette tout droit sorti de notre cauchemar commun, voutée et vengeresse. Alors que Léo était occupé à refermer sans trace les blessures que l'on s'était infligé, tout c'était passé si vite. L'espace de quelques secondes, la sécurité n'avait plus lieu d'être, plongeant notre monde dans une réalité qui se rappelait à nous avec un bruit assourdissant.

    J'avais vidé mes réserves contre ce bouffon de Léo, déviant maladroitement la première déflagration dans un éclair silencieux, étouffant une respiration hachée entre mes dents serrées. Le chargeur n'était pas vide, mais l'impudent dégoulinant n'allait pas tarder à apprendre qu'on ne tente pas de trouer la peau au Cerbère comme un vulgaire chien des rues. Désarmé, il possède toujours ses griffes et l'ombre allait l'apprendre à ses dépends, se défendant d'un nouveau coup de feu, déchirant l'air endormi de la ville.

    « Aya, Arr/pan/… Tch. »

    J'avais bougé imperceptiblement, me décalant de quelques centimètres devinant plus que suivant la trajectoire de la balle. Moi oui, mais mon ombre non ...
    Un mot perçu qui me fit me retourner brusquement dans ma course tandis que Léo s'effondrait, se retenait contre les briques du mur derrière lui. Et merde !
    Une fraction de seconde, la course du Cerbère s'arrêta pour se figer dans un murmure, supplication d'une âme désespérée ...

    " Non...... Léoooooooooooooooo !!!! "

    Il me semblait que mon corps ne répondait plus, un gouffre sans fin s'étalant à mes pieds tandis que résonnait un cri animal sorti de ma gorge, sans que j'en ai vraiment conscience. Sous mes yeux, se répétait une scène que je m'étais juré de ne plus jamais voir et la fureur se disputait au désespoir dans mon cœur.
    J'avais pourtant l'habitude, notamment avec Sky, de voir mon compagnon se prendre les coups à ma place et mes prunelles sombres reflétaient bien souvent mon inquiétude face à la façon suicidaire avec laquelle agissait mon stella. Mais voilà, c'était un Stella, plus fort que n'importe qui, une montagne de nerfs et de coups mortels que l'on abattait pas si facilement.
    Léo, lui était humain, fragile et épuisé.

    Mon cri résonna encore dans les ruelles sombres de Milan tandis que je me précipitais vers l'objet de ma vengeance, personnelle cette fois-ci.
    Milan pleurait des larmes bleutées.
    Mon cœur pleurait des larmes de sang et de rage.
    Inutile de le nier plus longtemps, je ne pouvais plus me voiler là face quand à la place qu'avait pris Léo dans ma vie, doucement mais surement. Ce n'était pas seulement l'expression d'une inquiétude pour un compagnon d'armes, c'était beaucoup plus que cela sans que je puisse mettre de mots.
    Il ne pouvait pas disparaitre de mon existence.
    Il n'avait pas le droit.
    Masquant de colère noire ma douleur, le Cerbère découvra ses crocs, se transformant en une pluie de coups qui frappaient exactement là où c'était prévu pour être extrêmement douloureux et mortel. Mon corps était ma lame, Aya n'était plus qu'un réceptacle d'une multitude de sensations et de souvenirs trop forts. Aya n'existait plus en cet instant, laissant avec délice le chien des enfers prendre les commandes pour finir par disparaître petit à petit alors que le corps ensanglanté de l'homme s'effondrait dans une mare de sang.

    Je tentais, immobile de calmer cette respiration trop rapide, qui tambourinait à mes oreilles comme un orage. Je ne réalisais pas totalement, enfin si ... J'avais finalement effectué le contrat pour lequel je serais payé, mais cette violence accrue. Ces coups à répétitions alors qu'un seul aurait suffi à lui retirer son immonde souffle de vie ... C'était une perte de contrôle de ma part. C'était pathétique. J'étais pathétique, troublée.

    « J’imagine qu’on ne pouvait pas faire autrement… Au moins il ne fera plus de mal à personne comme ça… »

    Je ne l'avais pas entendu se relever, malgré son pas hésitant derrière moi. La voix rauque de Léo sonnait comme une fatalité triste qui ne m'atteignait pas; le timbre de sa voix avait légèrement changé sous l'effort du déplacement. Mais ce gros porc avait eu ce qu'il méritait pour s'être attaqué à nous, point final. Certes, je n'y étais pas allée de main morte, et c'était plutôt ce fait qui me perturbait. Insensible, ou tout simplement lot de mon quotidien, le fait de l'avoir refroidi ne me faisait ni chaud ni froid, me concentrant sur la présence à mes côtés.
    Claquant des doigts pour provoquer une légère étincelle, faible restant de ce que la lune rouge m'avait accordé un même soir de pluie, j'en profita pour observer Léo, en grimaçant, passant légèrement mes doigts là où s'écoulait un flot de sang qui n'annonçait rien de bon. Son bras pendait le long de son corps, inutilisable.
    Et toujours ce maudit sourire accroché à ses lèvres bleuies par l'air frais qui s'était engouffré dans la ruelle, faisant voler quelques mèches de mes cheveux couleur ébène.

    « Bon, je t’emmène pas au GDP, mais j’aurais une faveur à te demander… »

    J'aurais très bien pu planté un regard empli de dédain dans le sien et lui demander, acide : Oui Léo ? et le laisser se vider de son sang, mais non, impossible. Au lieu de ça, je ne lui laissa même pas finir sa demande, le fixant sévèrement, comme un petit garçon qui a piqué la sucette de sa voisine en classe, et me glissa sous son autre bras pour passer son bras valide derrière mon cou et le soutenir.

    " C'est bon, j'ai compris.... "
    Ajouté d'un mince sourire entendu. Oui, je savais, je pouvais sentir sa douleur muette, malgré ce sourire toujours agaçant.
    Arrêtes de sourire Léo, c'est d'autant plus inquiétant.
    Sans même lui demander son avis, j'entrainais Léo, le portant à moitié hors de la ruelle, après avoir pris soin de jeter d'une main gantée, l'arme à feu dans une poubelle. On ne savait jamais ... Si Léo avait pu me repérer, quand était-il de la serpillière décolorée qui me collait le train depuis quelques temps ?

    " Tu parles d'un justicier, tu te fais trouer et paf y'a plus personne ...
    " Un silence.

    Tu fais chier Léo ..."
    J'esquissais un micro sourire.
    Autant parler à un mur qu'à cette silhouette au sourire amusé et aux yeux lagons qui me fixaient toujours ...

Au cas où, SUITE ICI
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