Ultima Alluvione
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  SiteSite  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-55%
Le deal à ne pas rater :
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer HD9200/90 Série 3000
49.99 € 109.99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis. [PV Delia]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Delia Fabriosa

Delia Fabriosa

Membre- Reseau
 Membre- Reseau


MESSAGES : 128
AGE : 33

Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis. [PV Delia] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis. [PV Delia]   Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis. [PV Delia] - Page 2 I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 5:57

D’ordinaire, le manque du Love’s out se faisait pressant dans ce genre de soirée. Souvent, Delia regrettait l’air enfumé qui circulait entre les tables rondes du centre de salle, les murmures ou éclats de rire qui fusaient de partout, le silence plus intimiste qui s’échappait des rideaux menant à la seconde salle du bar. Le tintement de la porte, suivi du grincement des pas sur un parquet qui commençait à avoir fait son temps à l’entrée de la salle. Permettant ainsi d’annoncer tout client, tant la patronne et son seul employé étaient habitués à ces petits sons qui, tout de suite, les faisaient jeter un œil en direction de son origine. Les visages détendus lui manquaient aussi, tout était plus simple dans son domaine qu’ici, les véritables émotions se lisaient avec précision sur les faciès de ses clients, qui n’avaient aucune bonne raison de cacher une affection ou au contraire un sentiment de rejet. C’était son décor à elle, tandis qu’elle bavassait avec l’un ou l’autre, enlevait les cendriers trop plein, offrait une ou deux boissons à ses plus fidèles habitués. Comme une mère qui veille sur ses petits, c’est Delia qui prêtait attention à ce que tout le monde se sente bien et soit venu avec un objectif qu’il leur serait ici possible de se concrétiser. Mais les moments qu’elle préférait encore, c’était les débuts ou les fins de soirée. Quand il n’y avait que quelques clientes ou clients, qu’elle pouvait s’asseoir tranquillement à une table pour s’intéresser, prendre des nouvelles, assurer son commerce et sa fidélisation. A ces moments là, elle-même pouvait se laisser aller à boire un verre bien qu’elle ne prenne jamais de cigarette, préférant éviter l’haleine repoussante et les dents jaunies.

Et contrairement à son barman, la jeune femme appréciait ces moments. Ceux où elle pouvait mieux connaitre les silhouettes qui hantaient son établissement à des heures trop tardives ou au contraire, venant en avance pour rechercher un peu plus de calme. Si Delia n’éprouvait rien quand elle séduisait ses proies, elle appréciait pourtant les relations créées avec ces clients. Espérant qu’un jour Elio découvre ce plaisir, au lieu de faire remarquablement bien semblant de s’intéresser tout en ayant rien à faire. Elle, appréciait demander des nouvelles de la femme enceinte de ce client qui, quelques heures après elle le savait, partirait en chasse d’un jeune homme avec qui passer la nuit. Ou bien savoir comment se portait les affaires d’une cliente timide en ces murs, pourtant une redoutable directrice générale en dehors du bar. Ils laissaient tous tomber les masques, et c’est dans ces moments là qu’on pouvait le mieux les découvrir, en apprendre sur eux, et Delia aimait ça. Elle se remplissait ainsi des histoires des autres pour oublier que ses journées n’étaient qu’une suite d’incessantes répétitions, constantes et immobiles, qui ne laissaient pas beaucoup place à la diversité. Et elle se mit à espérer, qu’un jour, elle puisse discuter aussi librement avec Egeado. Sous leurs airs méfiants, comme deux chiens de faïence s’observent en silence, la jeune femme sentait leur attirance mutuelle mais c’était bien évidemment trop tôt et ici déplacé d’en apprendre plus sur lui. Elle aurait pu, pourtant, à l’occasion de sa question à son encontre. Lui demander innocemment dans quelle branche il travaillait, n’attendant pas forcément une réponse et préférant l’étude de sa réaction immédiate.

Oui, elle aurait pu. Tout comme il lui avait été possible de le questionner sur la raison de sa présence ici malgré son ennui, où encore plus important, sur son amour pour les étoiles filantes. Mais tout ça fut remplacé par une question stupide, imbécile qu’elle était, dont la réponse serait simple à donner. Son esprit lui ayant joué un tour, Delia regrettait déjà ses paroles bien qu’elle en attendit pourtant avec impatience la réponse. Et pourtant, dans un sens, elle la redoutait. Car elle savait qu’il n’y aurait pas d’autres vérités pour ce soir et que cela signifiait donc le quitter, avec pour seule promesse de se revoir la semaine suivante. Oui, mais s’il décidait finalement de ne pas venir ? Et puis, comment se comporter avec lui après une soirée aussi surprenante, inattendue et pourtant délicieuse ? Toutes ces questions parcouraient son crâne, annonçant un mal de tête qu’elle aurait bien mérité. Oui, la fin de la soirée approchait et Delia avait laissé passer une occasion, s’était attachée à une pensée aussi futile qu’éphémère plutôt qu’à la raison de son malaise des derniers jours. Toutefois, la jeune femme ne comptait pas laisser passer bêtement les derniers instants en une si agréable compagnie. D’autant qu’il semblait aussi heureux de sa réponse qu’elle l’avait été à son invitation. Un instant, Delia fut troublée du visage qu’il lui offrit, mais rapidement elle crut l’avoir imagé puisqu’après avoir cligné des yeux, son expression était redevenue celle qu’elle avait pu observer toute la soirée. Aussi amusée qu’auparavant, aussi proche mais à la fois lointaine, comme elle devait l’être de son côté avec ses ébauches de sourire et ses réactions mesurées. Puis il recommença. Magicien expert et véritablement doué, il la secondait sur le chemin de la séduction, ou du moins du plaisir de se laisser aller quelques instants. A son contact presque sur son visage, Delia aurait voulu se rapprocher un peu plus. A ces mots qu’il n’était pas obligé de prononcer en miroir à sa propre réponse, elle voulut le croire.

C’était facile, comme de se laisser happer par un conte de fée qui ne dure que le temps d’une soirée. Avec l’espoir, oui l’espoir qu’une suite puisse s’écrire la prochaine fois. Delia se rendait bien compte que pour la première fois elle envisageait ce prochain rendez-vous avec impatience et un plaisir qu’elle avait bien du mal à dissimuler, les yeux brillants et un léger voile rosé sur ses joues pâles. Si elle avait souvent pris la main durant cette soirée grâce à un jeu tiré de ses envies de folie, il se rattrapait largement ici, l’entraînant dans un délicieux univers d’au revoir dont elle savourait chaque instant. Il n’y avait ni vainqueur ni vaincu, pourtant Delia sut que cette dernière manche était menée par son interlocuteur lorsqu’il enchaina.

- Cela dépend de ce que vous voulez. Mais il y a toujours moyen de bousculer le cadre établi et donc de s’amuser de nouveau. Car c’est bien quelque chose qui manque dans ce genre de soirée c’est vrai. Et puis il y a mille façons de s’amuser, il suffit d’en choisir une. Je ferais n’importe laquelle, tant que c’est avec vous.

En disant cela, Egeado était venu se positionner derrière elle afin de lui murmurer ces derniers mots tout bas, pour qu’elle seule les entende. Heureusement qu’il était finalement placé là, puisqu’à cet instant les joues de Delia finirent de s’embraser une seconde, une seule seconde où elle perdait quelque peu son aplomb et sa distance. Une seule seconde où elle avait imaginé se retourner pour le prendre par la nuque, l’attirer à lui et poser brièvement ses lèvres sur les siennes. Simplement, simplement pour vérifier si elles étaient aussi douces qu’elles en avaient l’air, simplement pour goûter ce contact qu’elle ne se savait pas envier. Juste un écart qu’elle aurait pu savourer en souvenir. Mais elle n’en fit rien, et se contenta de lui répondre dans un souffle :

- Je m’emploierai alors de nouveau à vous amuser, la semaine prochaine.

Les mots étaient plus simplement choisis qu’à l’ordinaire, et pour une fois il n’y avait ni fioritures ni réflexion. C’était quelque chose qui jaillit naturellement de ses lèvres, alors qu’elle redevenait plus présentable, effaçant le rouge de ses pommettes et qu’il repassait devant elle pour lui embrasser délicatement le dos de la main. Cette fois-ci, elle se retint mais devait bien admettre qu’il devenait difficile de lui résister, alors qu’il irradiait ce charme et cette assurance feinte qui lui allaient très bien.

- Ce fut un plaisir d’avoir passé la soirée en votre compagnie. Je vous souhaite une bonne nuit, et je vous dis à la semaine prochaine. Sans faute j’ose l’espérer.

Un simple signe de tête de sa part suffit comme réponse, Delia ayant peur de dire une bêtise si, à cet instant, elle venait à ouvrir la bouche. Elle le regarda s’éloigner, sur un clin d’œil entendu et quand il fut déjà à quelques mètres, la jeune femme s’autorisa à pousser un long soupir. De soulagement de ne pas s’être fait prendre à son piège, intraitable, de cette fin de soirée, et de lassitude en pensant qu’elle devait maintenant rentrer, dans cet endroit que pourtant d’habitude elle languissait tant. En rentrant elle pousserait la porte, ferait craquer le parquet et sonner la petite cloche, verrait Elio occupé à rassembler les derniers verres avant de fixer son regard sur l’heureuse élue de la nuit. Sa routine, son quotidien, qui venait d’être légèrement perturbé par un seul homme qui lui insufflait déjà un petit air d’impatience. Plongée dans ses pensées, Delia ne remarqua pas qu’avant de franchir la lourde porte en pin, Egeado s’était attardé auprès de Cartelli, l’homme dont elle avait voulu faire la connaissance un peu plus tôt. Elle ne remarqua pas non plus le regard courroucé de Rosetta en sa direction. Mais, tout en s’apprêtant à partir, Delia vit tout à coup une ombre lui couper le passage et une voix sympathique venir l’aborder.

- On m’a dit que vous vouliez me parler ?

Quelle ne fut pas sa surprise de voir celui qu’elle pensait avoir laissé filer ! Comprenant que ce n’était pas l’œuvre du hasard, Delia se hissa sur la pointe des pieds, dépassant ainsi légèrement Cartelli pour voir son compagnon d’un soir partir, regrettant déjà sa présence. Lui jeter un dernier regard, croiser le sien alors qu’il se retournait. Le remercier en silence. Mais il était maintenant temps de se reprendre. Son visage reprit un air séducteur et hypocrite, celui qui lui allait si bien, que personne ne perçait à jour. Pourtant, son sourire paraissait légèrement rouillé de se montrer si faux, et ses réflexes mirent quelques minutes à revenir avant qu’elle ne s’adresse avec chaleur à sa proie, qu’elle retrouvait toutefois avec plaisir. Il s’était fait largement pardonné, même si elle n’avait pas eu besoin de ça. Et Delia en était heureuse, heureuse de voir qu’il n’avait pas oublié l’air ennuyé qu’elle avait adopté au début de la soirée, ce qui lui semblait maintenant une éternité ...

- Absolument, mais que diriez-vous de profiter de cette fin de soirée dans un bar plus tranquille dont j’assure la bonne réputation ? Ici, tout semble ... terminé. Jusqu’à la prochaine fois.

Parlait-elle à lui ? À elle ? Ou bien à celui qui venait de partir, la laissant satisfaite de sa soirée et pas pour la compagnie, certes agréable, de Cartelli. Les derniers mots, emprunts d’un regret de politesse pour saluer la performance de l’hôtesse, sonnaient pourtant vrais cette fois, son esprit se dirigeant bien ailleurs, un instant, avant qu’elle ne ressaisisse, lui sourie et lui propose élégamment de l’accompagner dehors. Ce qu’il fit avec plaisir. Delia n’avait pas perdu sa soirée, et elle pourrait même oublier le regard déçu de Leo. Grâce à une certaine personne, tout n’avait été que plaisir et satisfaction.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
 

Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis. [PV Delia]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ultima Alluvione :: 

Milano { RP }

 :: Commerces
-
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Cookies | Forum gratuit