Boom Boom Pow.
Yo, I got that hit that beat the block.
You can get that bass overload.
Journée relaxe, peut-être un peu trop. Une des rares journées de congé qu’on lui avait accordées depuis ses débuts. M’enfin. Congé. C’était un grand mot de cinq lettres. Parce qu’il n’était jamais en congé, il y avait toujours quelque chose qui déclenchait une pagaille ou qui mettait un terme au peu de tranquillité qu’il ressentait. Relaxer, c’était une mission impossible. Ouais, ouais, mission impossible à la James Bond, mais version Gaston Lagaffe. Et lui, ce n’était pas du tout un James Bond. Il était par formé pour faire des missions, des pirouettes et se jeter au sol à la moindre occasion. D’ailleurs, il en avait montré la preuve, non ? Avec Alexis, la blonde légèrement timbrée qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Eh non. Lui, il n’était rien de tout ça, il préférait l’action légère soit marcher, discuter et revenir. Vous savez, le genre de truc qui implique de ne pas se faire tuer ? Bon, évidemment, on ne peut pas empêcher la vie de faire son œuvre, s’il devait mourir, et bien il allait mourir. Mais pas aujourd’hui. Ni demain, si possible. Pourquoi dire tout ça ? Parce que cette journée-là, une autre journée qui aurait pu passer si bien, si rapidement, si
facilement tandis qu’il était en congé … eh non, encore une fois. Noooooon. Tout ça avait tourné au vinaigre avec une facilité remarquable.
Déjà ce matin, lorsqu’il s’était brûlé la langue avec son café dès la première heure de la journée, il aurait pu se douter que ce jour n’était pas pour lui. Au lieu de ça, il avait revêtu un jeans bleu foncé un peu usé aux genoux, un t-shirt tout simple gris avec une veste par dessus le tout. Jhek « dormait » encore lorsqu’il se décida à sortir de sa chambre, attrapant son sac au passage pour y mettre son portable ainsi que d’autres trucs utiles. On ne sait jamais, hein. On ne sait jamais quand ils pouvaient le contacter, alors autant éviter de s’attirer des ennuis en n’était pas disponible. S’il avait eu congé cette journée-là, c’est que ces derniers temps, il avait fait des pieds et des mains pour trouver des informations. Des nuits blanches, il en avait fait aussi. Il avait « épuisé » les ressources, comme on dit. Écouteurs sur les oreilles, il prit le bus en direction des galeries commerçantes. C’était l’anniversaire de sa mère dans quelque temps et il tenait pour une fois à lui offrir un vrai cadeau. Il ne l’avait pas vu depuis deux ans … ou bien était-ce trois ? Il ne savait plus. Cette vie l’empêchait de pouvoir faire des choses comme des voyages, voir sa propre famille également. Le GDP le tenait à l’œil, mais également en laisse. Voyons. Pas question de le laisser filer en douce, ou bien de lui laisser un minimum de liberté. Pas un informateur comme Eska. Il recevait régulièrement des courriels de sa mère, auxquels il répondait avec grand soin et prenant garde de ne rien écrire qui pourrait risquer un petit interrogatoire de la part de ses supérieurs. Mais encore là, il se sentait coupable. Oui, Eska Lynch se sentait coupable. Donc premier réflexe masculin ? Aller acheter un truc cher pour se faire pardonner. Les femmes aiment les trucs chers, pas vrai ?
Une fois sur les lieux, il avait une bonne heure à parcourir les boutiques, s’étrangler sur les prix, jurer en italien, en anglais et en Celte. Bordel. Il avait économisé des mois pour lui acheter un truc, pas une année ! Il finit par entrer dans une boutique d’antiquité, posant ses yeux sur un sac bourse machin dont il ignorait finalement de quoi il s’agissait. Tandis qu’il regardait l’objet de plus près, une des vendeuses de la boutique s’approcha presque discrètement –presque – le fixant comme s’il était un monstre de foire avec ses plumes turquoise. Ses doigts se crispèrent sur l’objet féminin, tournant la tête vers elle.
" … J’ai pas l’intention de le voler si c’est ce que vous pensez. D’toute façon, c’est même pas du vrai cuir. "Ton légèrement cinglant, un peu insulté qu’on pense ça de lui – ou du moins, c’est ce qu’il avait bien voulu faire croire en agissant ainsi, jetant un regard noir à la vendeuse qui rougit en se faisant adresser la parole ainsi, détournant les yeux en sentant son regard noisette sur elle. Relâchant l’objet dans un soupir de découragement, il quitta la boutique, autant changer de plan parce qu’il n’avait pas envie de passer la journée à moisir dans les galeries commerciales. En plus, il avait faim. Les écouteurs remis sur ses oreilles, il s’éloigna de son pas vif, cherchant des yeux ce snack qu’il avait repéré lorsqu’il était entré dans les galeries.
Et tout avait explosé.
Il n’avait rien vu venir. Une seconde il passait près d’un snack, se décidant à s’y arrêter pour acheter un truc à manger … Puis ce fut comme un bruit sourd, profond. À peine eut-il le temps de retirer ses écouteurs que les lumières s’éteignirent brusquement et… et on aurait dit que les murs tremblaient. Un tremblement, un éclair. Ce fut si fort qu’Eska fut projeté contre une table dans le snack. Sa tête percuta le mur en bouscula la table, brouillant son esprit, l’assommant. Aïe. Il ne sut combien de temps il passa là, au sol, sonné comme jamais. Peut-être dix minutes ? Vingt minutes ? C’était un brouillard total dans son esprit. Lorsqu’il ouvrit les yeux, ce fut d’abord comme s’il était aveuglé, puis l’absence de vue céda à la douleur. Douleur atroce à la tête, il y porta ses doigts, contre sa tempe et grimaça. Et lui qui n’avait même pas pensé à prendre des cachets. Toussant, il se redressa sur ses coudes. Les lumières s’allumaient et s’éteignaient, comme lorsqu’il y avait un court circuit ou une panne d’électricité, vous savez dans les films d’horreur? Beh c’était pareil. Et pour le comble, sa jambe lui faisait atrocement mal. Il avait dû mal atterrir dessus. Mais, putain de merde, qu’est-ce qui venait de se passer !? Ce n’était sûrement pas un tremblement de terre ! Encore moins un exercice d’évacuation puisqu’il était ENCORE là ! Son esprit chercha, fermant les yeux en marmonnant pour finalement les ouvrir sur l’horloge qui était tombée sur le sol, en pièce. Mais oui. Bien sûr.
Une bombe ?
La planque de cette « July ». Alors, cette foutue bombe … Pourquoi n’avait-elle pas été arrêtée !? Trouver le plus d’informations possible. Trouver les planques. Trouver… Trouver n’importe quoi. Ils l’avaient fait, alors pourquoi est-ce que c’était arrivé quand même ? Il devait y avoir une erreur, on leur avait donné une fausse piste… Non, c’était impossible ! Eska ne se trompait jamais ! JAMAIS. Sur le coup de la frustration, il se tortilla puis étouffa un juron de douleur.
" Ah… Merde … "Soupirant, il réussit malgré tout à se redresser, regardant les autres clients du snack apeurés un peu partout. Ses yeux noisette se posèrent sur ce qui était « l’entrée/sortie » du magasin… Ils allaient devoir trouver un autre moyen de sortir d’ici parce que le toit était totalement défoncé et il s’était effondré, bloquant le passage. C'est bien bête. Et dire que ça ne faisait que commencer.
I got the that rock and roll.
That future flow.
- Spoiler:
J'ai déjà hâte à la suite o/
Et je vais faire mieux la prochaine fois. 8'D