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 Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi.

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Raffaele [Miguel Velasco]

Raffaele [Miguel Velasco]

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Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi. Vide
MessageSujet: Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi.   Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi. I_icon_minitimeVen 22 Avr - 14:31

Des jours comme ça on en voudrait volontiers un petit peu plus. Du genre où tu ne te lève pas aux aurores parce que ton réveil criard t’aura percé les tympans alors que tu dormais à poings fermés mais simplement parce que le soleil sera venu inonder de lumière ta piaule. Du genre à ne pas arriver dans la cuisine pour trouver son paquet de céréales vide, sa boîte de café dans le même état et le chat qu’a dégueulé en pleine nuit au beau milieu du salon (ou sur tes fringues jetés en tas au pied du lit la veille au soir c’est au choix), mais oui juste là où tu viens de poser ton pied – nu, le pied, parce que sinon c’est pas assez funky tu comprends.
Du genre où t’es relativement de bonne humeur, (presque) pas en mode « greuhmeparlepasmetouchepaslaissemoimeréveillerenpaixsinonjtebouffe », avec les p’tits zoziaux qui font cui-cui quand t’ouvre la fenêtre, toussa toussa quoi. Ouais bon peut-être pas à ce point non plus mais t’as saisi le principe c’est ce qui compte.
Et donc notre Raffaele, là, elle était fraîche comme une fleur tout juste éclose et n’avait – une fois n’est pas coutume – pas la moindre envie de bouffer tout cru (et sans assortiment) le premier venu qui lui aurait adressé la parole alors qu’elle émergeait tout juste de son pieu. Elle s’était levée du pied gauche aujourd’hui, oui mais comme elle est gauchère l’expression marche à l’inverse de d’habitude t’vois. L’appart’ était étonnamment silencieux, c’était d’ailleurs ce même silence qui l’avait finalement réveillée alors qu’elle dormait de tout son soul la tête enfouie dans son oreiller. Sans doute que Miguel avait encore découché ou bien tout simplement était-il sorti de leur petit nid d’amour (……) pour X raison dont elle se souciait autant que de la vieille chaussette sale qui traînait dans un angle de la pièce. Si tôt dans la journée, ça restait tout de même étonnant mais... tiens, il était déjà 14h du matin ?
Ah ben ouais quand même. Ceci expliquait cela, bien que le fait qu’elle ait dormi d’une traite jusqu’à cette heure alors qu’elle n’avait même pas fait la bringue la veille reste – et resterait à jamais n’en doutons pas une seconde – un grand mystère irrésolu de l’humanité.

La jeune fille zombita en petite culotte à travers l’appart jusqu’au coin cuisine, ses entrailles criant famine et donc déclenchant chez elle un besoin urgent de s’empiffrer de quelque chose, du sucre si possible, afin de rassasier tout ce beau monde qu’était à lui tout seul son estomac.
… Quelques minutes, des restes de pâtes d’un repas datant de quelques jours, une grande tasse de café noir et tous les placards mis à sac plus tard, Raf’ s’était finalement rendue à l’évidence : c’était la dèche totale et complète. La bouffe était désespérément portée disparue et puisque le soleil lui faisait coucou par la fenêtre entrouverte, elle n’avait plus qu’à s’habiller de façon un chouilla plus décente pour partir en quête à l’extérieur de cet appart qui n’avait décidément rien de bien accueillant ; la preuve venait d’en être faite une fois de plus.
Elle ramassa donc un jean baggy qui se baladait par là, s’en alla récupérer dans les affaires propres une chemise un peu trop grande et sans doute pas à elle mais bon de toute façon, Miguel ne lui disait jamais rien quand elle lui piquait ses fringues. (Pour ce qu’il lui adressait la parole, d’un autre côté hein…)
Sa paire de godasses fut repérée au bout d’un quart d’heure de fouilles intensives dans le bordel ambiant (et c’est dans ce genre de circonstances là qu’on se demande à quand l’invention du bipper sur tout objet perdu pour en faciliter la retrouvaille), la stella étant tout bonnement infoutue de maintenir un endroit rangé et ordonné plus de… allez je suis sympa, 5min ? Disons pour être plus correct, le laps de temps entre le moment où elle terminait son rangement et celui où elle avait besoin d’un truc dont, bien évidemment, elle ne se rappelait plus l’emplacement.
Le temps de se chausser – pour être sortie toute une journée en ville pieds nus et en avoir vu la couleur ensuite, elle n’était pas prête de recommencer le truc –, de se passer la tête sous l’eau froide histoire de gommer les dernières traces d’oreiller trop persistantes et de se crayonner viteuf’ le contour des yeux et voilà, elle était fin prête pour partir à l’aventure !
(Ahem)

Et c’est donc une bonne grosse demi-heure plus tard qu’elle se retrouvait attablée à la terrasse bien sympatoche et toute ensoleillée d’un café pas trop trop animé en cette heure du mat– euh, de l’après-midi où les gens normaux étaient censés bosser. Ou à la limite, faire une petite sieste digestive après un bon gros repas très équilibré au McDo le plus proche.
Et elle ? Baah, elle dégustait quelques viennoiseries fraîches – fraîchement sorties de leur emballage surtout, mais ça c’est rien qu’un détail – accompagnées d’un grand verre de jus d’orange parce qu’une bière au réveil c’est crade et surtout, ça gâche le goût des chocolatines (et ça messieurs, c’est tout bonnement i-na-dmi-ssi-ble).

Enfin bref. Passons sur l’épisode qui traite de boustifaille en tout genre parce qu’il ne fait que rappeler à sa rédactrice ô combien elle a la dalle et ô combien ses tiroirs sont tout aussi désespérément vides que ceux de Raf’ et que contrairement à elle, non elle ne peut pas sortir pour aller remédier à ça. Monde injuste. Clôturons donc ce passage d’une simple mais toujours efficace {ELLIPSE TEMPORELLE} et empressons-nous d’aller rejoindre cette chère Raffaele un peu plus tard dans l’après-midi quelque part dans les ruelles de Milan. Raffaele le nez au vent, la casquette rabattue sur les yeux et la chemise avec quelques boutons en moins parce que bon voilà, chaleur oblige. Un peu trop déboutonnée d’ailleurs mais pour ce qu’elle avait de poitrine, elle pouvait se le permettre sans pour autant donner l’impression d’une actrice porno égarée hors de ses studios. Enfin tout est une question de point de vue je suppose, parce que la mère-grand qu’elle venait de croiser à l’instant la dévisageait avec des gros yeux laissant à supposer que son opinion sur la chose divergeait un poil de celle de Raf’. D’ailleurs, il s’en était fallu de peu pour que cette dernière se retourne vivement et l’affuble du trop classique « tu veux ma photo ou quoi ? » craché sur un ton tout sauf aimable.
Mais passons.

Raffaele le nez au vent, que je disais quelques lignes plus haut. Raffaele tête en l’air ouais, surtout. Non mais j’ai rien contre hein, je suis d’accord c’est super chouette de contempler le ciel en rêvassant et tout mais quand on est en ville, penser aux aléas de la circulation et se souvenir qu’on est pas le roi de la route c’est pas en option. Rappelons-le, dans le combat voiture VS piéton c’est rarement celui-là qui gagne à moins de s’appeler Hulk, Superman ou je ne sais trop quel héros tout droit sorti d’un comic.

… Surtout quand on traverse alors que le feu est vert – pour le véhicule –, qu’on n’est pas vraiment sur un passage clouté et qu’on a légèrement omis de regarder si quelqu’un arrivait par la route.

Enfin, puisqu’il serait fort dommage que mon personnage termine à l’hôpital dès son entrée en scène, rappelons également ses prodigieux réflexes (si si, j’insiste sur le « prodigieux » !) qui la conduisirent à faire un très disgracieux bond sur le côté dès lors que le crissement des pneus sur le bitume accompagné de quelques coups de klaxons bien sentis la ramenèrent à la réalité – mais un peu trop tard. Et voilà une bonne tranche de frayeur pour toi, ma grande. Heureusement que les voitures ne roulent pas très vite dans les rues passantes comme celle-ci.
Raffaele se releva, les jambes tremblant un peu (oui, elle s’était cassé la gueule en voulant éviter l’ « assaillant », duquel elle s’était quand même un peu mangé le capot dans le bas du dos) et le visage annonciateur de la colère noire qui prenait peu à peu le dessus sur sa peur. Tout aussi annonciateur, son majeur dressé en un geste des plus élégants à l’égard du conducteur qui, inquiet, venait de sortir de son véhicule et s’enquérir de son état. Elle l’apostropha tout aussi sec et lui déversa toute sa bile au visage sans qu’il ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait, pauvre homme.


Vous pourriez être étonné de la grande variété du vocabulaire haut en couleurs qu’elle était capable d’employer dans ce genre de situations.



Dernière édition par Raffaele [Miguel Velasco] le Ven 21 Oct - 20:46, édité 1 fois
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Milo Vasco

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Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi. Vide
MessageSujet: Re: Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi.   Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi. I_icon_minitimeSam 30 Avr - 18:27

Spoiler:

Cette peste de Maricaritature. Qu’elle l’énervait. Qu’elle l’énervait. Avec sa voix aigüe, toujours à réclamer des comptes, à se répandre en récriminations. T’es jamais là quand il faut, tu penses qu’à toi, tu ne me préviens pas quand tu rentres tard, tu fais sans cesse la gueule, tu es toujours là avec tes grands airs à me juger, patati, patata. Mais que croyais-tu, Maricasse-toi ? Que tu vivais avec un saint ? Tu savais depuis longtemps que oui, je ne m’intéresse qu’à moi, et que j’en ai pas grand-chose à foutre que tu sois fâchée avec ta copine Machintruc, là. J’ai l’impression que tu n’étais pas au courant que j’avais un boulot chargé. Wake up, Maricasse-pieds. Tu as trois ans de retard, là. Oh, par toutes les machines à café en panne, qu’elle l’énervait. Et le lendemain, la bouche en cœur, la Maricaprice. Tu me manques, occupe-toi de moi, je t’aime, je t’ai fait ton plat préféré, bla bla bla. Bouffe le toi-même, chaque bouchée m’étouffe, Maricaca.

Ainsi ruminait Milo en cette matinée trop ensoleillée, comme à son habitude, tout en marchant dans la rue –oui, parce que les embouteillages milanais, c’était gonflant à la fin-. Cela faisait longtemps que Milo avait fait une croix sur les trajets en bagnole. Après tout, le commissariat n’était pas si loin et il n’avait pas payé ses impôts pour que le métro et le réseau de bus soient inutiles. D’un autre côté, il était hors question à cette heure d’embauche d’emprunter le R.E.R ou une de ces boites de conserves surchauffées qui puaient le vomi de la nuit dernière. Non, Milo préférait encore utiliser ses panards et user de ses chaussures impeccablement cirées. Cela lui faisait son sport du jour, du moins un petit entraînement avant la séance de natation du soir dans l’immense piscine municipale glacée qui n’aurait pas fait rêver un petit mioche avide de s’éclabousser. Il aurait pu être fier de ses souliers, mais à quoi bon ? La poussière, la flotte, les ordures ou les déjections en auraient eu raison d’ici ce soir. Mais à part ça, aucune raison de grogner. Il faisait beau, le printemps s’installait, une journée de travail dans le bureau l’attendait et une pile de dossiers inintéressants aussi.

Il y avait évidemment Silvio le stagiaire, pas foutu de mettre un pied devant l’autre, qui heurtait ses hanches à chaque coin de bureau, puis poussait des cris de douleur stridents qui occasionnaient des gloussements chez les visiteurs de passage –merci Silvio- et éparpillait par terre, au passage, tous les papiers empilés qu’il s’apprêtait à transporter dans le bureau du commissaire. Marta ferait sûrement une énième crise de larmes –à quoi bon venir faire office de présence quand on avait ses hormones de femme enceinte en pleine ébullition ?- et viendrait lui pomper sa réserve de mouchoirs en pochette. Cela faisait longtemps que Milo avait fait une croix sur les boîtes cartons posées sur le coin de la table, vu que tout disparaissait en moins d’une journée, quand ce n’était pas la boîte elle-même qui mystérieusement se volatilisait. Magnifique journée en perspective, quoi. Et encore, Milo, malgré sa tendance à mâchonner sa rancœur éternellement, évitait de penser à Maricageot qui allait encore lui faire une scène ce soir. Où est-ce que tu étais passé, Milo, Milo, Milo ? Milo !

C’est vrai qu’elle avait raison d’être en colère, se dit ledit Milo en retroussant son nez. Une question furtive tenta de s’imposer dans son esprit, et cette preuve de faiblesse et de distraction l’agaça au plus haut point. Il chassa vite l’idée avant que celle-ci ne s’installe sous la forme de mots. C’était trop tard, il savait déjà de quoi il en retournait, mais au moins se donnait-il bonne conscience. Non. En fait, ça l’énervait encore plus et il eut envie de s’éclater la tête contre un lampadaire. Il était doublement, non triplement en colère contre lu… non. Il ne voulait même pas se corriger ni même achever la phrase. Le fait d’y penser malgré lui l’irritait, le fait d’oublier certains principes aussi, le fait de se poser ne serait-ce qu’une seconde une question à son sujet en invoquant un faux prétexte, l’air de ne pas y toucher, c’était… le pompon. La cerise sur le tas de bouse.

Aussi, lorsqu’il passa la porte du commissariat, il fila en ignorant la salle d’attente et alla se terre dans celle, plus grande, où se trouvait divers bureaux et déjà quelques collègues attablés. Milo se composa ostensiblement son visage de grizzli et jeta un regard noir et méchant à quiconque faisait mine de se lever pour la traditionnelle discussion du matin. Message reçu, personne ne demanda ce qu’il y avait avant le reste, et on le laissa tout seul, comme un grand, se prendre la tête avec la paperasse quotidienne.

A treize heures, il alla manger Emanuele Galucci, mais tout deux se connaissaient très biens et il n’y eut pas beaucoup de paroles échangées. Milo appréciait bien son collègue, qui était la plupart de temps son partenaire lors des patrouilles et des missions collons-un-zouli-papier-bleu-sur-les-pares-brises-et-allons-nous-coucher-avec-le-sentiment-d’être-le-chevalier-noir-veillant-sur-la-ville. C’était un type efficace. Pour le reste, Milo ne le connaissait pas plus intimement et ne pouvait donc pas dresser un portrait mental précis sur Galucci. Ils devaient partir vers quinze heures faire le tour de quelques lotissements en centre-ville. Au moment dit, par conséquent, Milo alla enfin profiter de l’air frais et des bruits citadins de la cité milanaise. Dieu merci, il n’était plus assigné à la circulation depuis longtemps. C’était lui qui collait les bleus à cette formidable activité qui constituait un réel défi intellectuel. Yerk, yerk. Silvio douillait. Comme d’habitude, rien d’extraordinaire ne se passait. Une vieille avait du mal à traverser -Milo lui accorda à peine un regard avant de passer à la rue suivante-, deux mioches faisaient du roller sur le trottoir –« Vous-vous croyez où ? » aboya Milo sèchement- et une fille débraillée coupa la route alors que le feu piéton était rouge, rien de très gr… Le crissement de freins vrilla les tympans de Milo, jouant de ses nerfs comme un archet sur les cordes d’un violon. Milo fit volte-face, mi-agacé, mi-surpris. Il vit la donzelle s’aplatir sur le bitume, mais elle ne semblait pas avoir été projetée par un pare-choc s’avançant à cinquante kilomètres heures. Poussant du coude les quelques badauds hagards qui hésitaient entre se gausser de l’imprudente ou échanger des regards sur « ah, ces jeunes, aucune tenue, aucun respect ! », Milo s’approcha du lieu du drame. Il semblait il y avoir plus de peur que de mal. Rien de grave. Mais contre toute attente –ou pas- la jeune femme, au lieu d’afficher l’air contrit du repentir, s’avança vers le véhicule et de son propriétaire pour vomir un flot d’imprécations qui auraient mises à mal les oreilles des racailles milanaises.

Bon, Milo n’allait pas y couper. Alors qu’il ne détestait rien de plus que de gérer ce genre d’incidents sans intérêt –mais quand, pitié quand, allait-il enfin changer et s’occuper d’affaires plus sérieuses ?!- il émit un raclement de gorge de mauvais augure.

- Mademoiselle, cessez immédiatement de vous donner en spectacle et accessoirement d’insulter Monsieur, merci, prononça-t-il d’un ton coupant. Ou je vais devoir vous conduire au poste au lieu de me contenter de vous coller un avertissement pour avoir traversé hors du passage piéton –qui, je suis sûre que vous le remarquerez, fine que vous semblez être, se situe à moins de quelques mètres- en dérangeant la circulation et en mettant en danger la vie d’autrui ainsi que la vôtre.

Il affichait l’air épanoui du gardien de prison qui répétait pour la millième fois les mêmes conneries. C’était un peu le cas, en fait. Et Milo avait suffisamment d’expérience pour savoir que vu le caractère que semblait posséder la contrevenante allait poser problèmes et qu’elle n’allait pas laisser le policier lui rabattre son grand clapet devant tout le monde. Et puis il allait falloir gérer le conducteur, qui selon son humeur, allait l’embêter des heures durant au lieu de remonter paisiblement dans sa bagnole pour aller pester contre les flics, les jeunes et le plan de circulation milanais ou bien faire une crise de nerfs en plein milieu de la voie.

Il dévisagea celle qui allait lui pourrir sa journée. Minus, comme beaucoup de spécimens de la gente féminine –fin’, on disait plus c’est petit, plus c’est mignon… Ceci dit Milo avait un goût prononcé pour les grandes élancées aux jambes interminables et…-, aux formes arrondies et douces, classique, blablabla, à la peau hâlée –Dégage de ma tête, toi- et à la moue typique de l’élite de la ronchonnerie, et… tiens, un truc qui changeait de la racaille moyenne, de beaux yeux verts aux nuances bleutées. Mais rien qu’à affronter ce visage furieux, Milo avait envie de frapper. Il inspira un bon coup.
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Raffaele [Miguel Velasco]

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Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi. Vide
MessageSujet: Re: Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi.   Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi. I_icon_minitimeJeu 12 Mai - 17:47

Le bonhomme là, il ne comprenait visiblement rien à ce qui était en train de lui arriver. Faut dire aussi qu’il y avait de quoi avec ce qui venait de lui tomber sur le coin de la tronche. Après tout, il n’avait rien fait de mal non ? Il rentrait chez lui pénard après avoir été à X endroit pour X raison, ne dépassait pas la limite de vitesse autorisée en centre ville, respectait le code de la route comme tout citoyen moyen… Et le voilà soudain qui manquait de renverser quelqu’un qui n’avait rien à fiche là. Encore, il aurait pu se féliciter pour la rapidité de sa réaction qui avait permis d’éviter l’accident, l’autre se serait excusée, on en serait resté là et il aurait enfin pu rentrer chez lui avec en prime une bonne anecdote à raconter à ses gosses pour le repas du soir, histoire d’animer un peu la morne routine de leur train-train quotidien. Mais… ben non. Le scénario semblait un poil plus imprévu. Voilà qu’il se retrouvait la cible d’insultes en aucun cas méritées. De quoi se retrouver sur le cul. Ou presque. Alors il se contentait de la fixer sans un mot, abasourdi tandis qu’elle, elle continuait sur sa joyeuse lancée – pourquoi s’arrêter en si bon chemin après tout ?
Et puis…

« Mademoiselle, cessez immédiatement de vous donner en spectacle et accessoirement d’insulter Monsieur, merci – La voix était autoritaire, franchement pas sympathique et n’admettait pas de réplique. Sauf que c’était mal connaître Raf’, laquelle s’était retournée aussi sec vers le nouveau venu dès lors que ça lui était parvenu aux oreilles, délaissant de ce fait sa première "victime". L’irruption aussi soudaine qu’inattendue de celui qui venait de l’ouvrir était comme une intrusion brutale dans sa petite bulle, dans ses occupations strictement personnelles. Du moins était-ce comme ça qu’elle le ressentait. Casse-toi. C’est pas tes oignons. D’où tu viens foutre ton nez dans les affaires des autres ? Ou je vais devoir vous conduire au poste au lieu de me contenter de vous coller un avertissement pour avoir traversé hors du passage piéton –qui, je suis sûre que vous le remarquerez, fine que vous semblez être, se situe à moins de quelques mètres– en dérangeant la circulation et en mettant en danger la vie d’autrui ainsi que la vôtre. » Ouais mais voilà, Raffa’ n’écoutait déjà plus. Elle avait cessé d’écouter à peu près dès le moment où il avait commencé à parler, en fait (oui bon hein…). Et tandis qu’elle faisait volte-face, un « Toi, ta gueule ! Et mêle-toi de ce qui te regarde. » des plus charmants était sorti de sa bouche, plus par automatisme qu’autre chose d’ailleurs. C’est que la saleté là, elle n’aimait pas trop trop qu’on l’interrompe quand elle était en pleine "conversation" avec quelqu’un tu vois ? Et elle appréciait encore moins qu’on lui parle comme ça, ne trouvant dans l’intonation et le choix des mots rien de moins qu’un grossier foutage de gueule envers sa personne. On pouvait pas rêver mieux pour la faire démarrer au quart de tour.
Ben oui. C’est pas pace qu’elle se permettait de faire ce genre de trucs que les autres le pouvaient aussi, hein. Ça l’agaçait au plus au point, cette marque d’irrespect à son égard. Non mais c’est vrai quoi, la moindre des politesses n’était-elle pas d’attendre que l’autre ait fini de parler avant de lui adresser la parole ? Surtout pour dire ce genre de trucs. Franchement…

Raffaele, ceci dit, ne s’était pas gênée quant à elle pour saluer de la sorte le flicard alors qu’il était en plein milieu de sa tirade. Salutation qu’elle aurait d’ailleurs bien volontiers accompagné d’un geste pour appuyer ses propos, mais le fait de se retrouver brutalement face à un type qui mesurait facilement une bonne tête de plus que lui – le contraste était flagrant, avec le conducteur grassouillet court sur pattes – et dont l’air était tout aussi aimable que celui d’une porte de prison l’en avait assez rapidement dissuadée. Ou bien était-ce le fait qu’entre temps, quelques mots de ce qu’il venait de lui dire alors qu’elle ne lui accordait pas même une oreille avaient filtré ? … quelques mots relevant du vocabulaire d’un policier/gendarme/truc-qui-fait-chier-les-gens-surtout-elle-et-surtout-en-ce-moment-précis. Ah, ouais. Oups.
Le temps que son neurone fasse tilt dans sa petite caboche et elle comprit qu’il valait peut-être mieux qu’elle n’aille pas plus loin. Peut-être. Ça restait à voir. Ce qui ne voulait pas pour autant dire qu’elle allait lui demander pardon ni même afficher l’air contrit de celui qui sait avoir merdé. De toute façon il l’avait bien mérité, fallait pas arriver en mode furtif dans son dos et lui adresser la parole de cette façon aussi, hein.
Oh et puis merde, c’était pas non plus comme si elle venait de déclencher la troisième guerre mondiale.

Un petit silence s’installa, qu’elle mit à profit pour prêter un chouilla plus d’attention au type que ce qu’elle lui avait accordé jusqu’à présent. Et de décider que non, définitivement non, elle ne l’aimait pas (d’un autre côté tu m’diras, elle aime pas grand monde celle là, alors un de plus un de moins…). La tête un peu penchée sur le côté, le menton fièrement relevé et les bras croisés sur sa poitrine, elle reluquait sans gêne celui à qui elle venait d’intimer si gentiment de bien vouloir se la boucler. La moue qu’elle affichait combinée au regard qu’elle lui lançait étaient clairement interprétables : Il était le cheveu sur la soupe, sa présence la faisait chier plus qu’autre chose et elle ne cherchait même pas à se cacher de ce genre de pensées. De toute façon, le jour où elle aurait acquis suffisamment de maîtrise d’elle-même dans des situations comme celle-ci, le jour où elle saurait contrôler ses pulsions et par la même occasion se comporter comme une personne normale… Euh, comment dire. Eh bien disons qu’on avait plus de chance de croiser un troupeau de poneys roses à pois verts buvant des cocktails en pleins centre ville et de ne même pas s’en étonner.

Et donc, en attendant que tout ceci arrive elle continuait de s’enfoncer gaiement dans les ennuis qu’elle avait elle-même déclenchés. Tu comptes faire quoi, maintenant ? Ça, c’était un peu ce que ses lèvres pincées semblaient vouloir lui dire, alors qu’elle continuait de le dévisager sans ciller. Hors de question qu’elle s’abaisse face à môssieur l’agent. Elle avait trop de fierté pour ça, refusant jusqu’à même comprendre le principe de s’écraser quand la situation demandait d’elle qu’elle le fasse. Parce que ouais fallait bien l’avouer là, elle était tout de même un peu ridicule avec son attitude de clébard sauvage.


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Milo Vasco

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MessageSujet: Re: Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi.   Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi. I_icon_minitimeLun 16 Mai - 18:02

Si Milo avait eu la capacité d’avoir, là, maintenant, une poupée vaudou, il aurait passé beaucoup de temps et eut beaucoup de plaisir à y enfoncer de petites épingles minuscules, minutieusement. Méthode subtile. L’autre, plus primitive, consistait à empoigner les gens par les cheveux et frapper violemment leur tête sur la première surface solide rencontrée –le béton de la chaussée ou le bois d’un bureau, par exemple-. En général, c’est vers cette deuxième solution que portait Milo. Simple, efficace. Son statut lui permettait de faire subir ce sort aux jeunes recrues, par exemple. Le bleu n’avait pas pigé qu’il n’était pas censé agiter son flingue dans tous les sens pendant l’entraînement ? Une bonne beigne dans la nuque, un grondement sourd et voir, dans les pires cas, un ajournement. Problème réglé. Un qui ne rédigeait pas correctement ses rapports ? C’est simple, coco ; tu restes au bureau jusqu’à avoir copié le dernier mot, l’ultime point. Si Milo n’était pas spécialement démonstratif, cela ne l’empêchait d’appliquer ses menaces autrement que par la pensée. C’était sûrement pour ça qu’en général, on le trouvait efficace –ou effrayant, ça dépendait du point de vue-. Milo disait ce qu’il pensait –euh, la plupart du temps-, faisait ce qu’il disait. En l’occurrence, coffrer mademoiselle l’excitée ne lui posait aucun problème d’ordre moral. Pas plus que le petit attroupement de bêlants qui se créait autour d’eux.

Dans d’autres cas, il appréciait le ressassement acerbe, acide et aigre. Mâchonner, avaler, déglutir, recommencer, jusqu’à l’envie de vomir. Dans ce genre de cas, c’est qu’il ne pouvait rien faire d’autre que de râler, haïr et maudire mentalement. N’est-ce pas, Marica adorée ? C’est avec elle qu’il ressentait le plus souvent l’envie de prélever un cheveu blond sur une brosse abandonnée, de le déposer soigneusement dans un sachet « evidence » puis de le planter avec un clou dans la tête d’une poupée de chiffon abritant rognures d’ongle ou un scaphoïde de nourrisson brûlé. Mais trêve de rite vaudou, revenons au présent, où Milo ravale ses ombrageuses pensées pour se concentrer sur la donzelle vociférante :

« Toi, ta gueule ! Et mêle-toi de ce qui te regarde. »

Ca, c’était fait. Et une nouvelle fille qui allait finir au poste –par pour les premières raisons auxquelles un camionneur pouvait penser- . Dans les quelques secondes qui s’écoulèrent dans un silence mortifié troublé par les chuchotis-chuchotas des badauds et le vrombissement des voitures qui roulaient indifféremment autour d’eux, le temps sembla s’étirer uniquement pour le plaisir de faire ressortir la lueur de compréhension mêlée de soudains mais inutiles regrets dans les yeux de la future bagnarde. Oups. Trop tard, la miss. Ses bras se croisèrent, ses lèvres se pincèrent. Manœuvre typique d’un individu qui préférait s’enfoncer dans sa connerie plutôt que de renoncer à sa fierté. La suite semblait être évidente. Dans un soupir, Milo répliqua :

- Vous étiez intéressée par un voyage au poste ? Vous avez de la chance, vous avez gagnée ; je vous offre le transport.

Il se tourna rapidement vers le conducteur éploré pour prélever son nom et son adresse avant de lui intimer de remonter dans son véhicule, puis dispersa la foule d’un mouvement de tête. Puis il se tourna vers la fille, qu’il avait ramenée près du trottoir :

- Votre nom ?

Fort heureusement, le commissariat était à deux pas ; Milo se voyait mal de trimballer de force une gamine rétive jusqu’au poste, surtout vu la langue pendue de cette dernière. Il se contenterait de l’y conduire d’une main sur l’épaule ou, si elle se faisait trop remuante, d’une paire de menottes dernier cri. Un accessoire de mode parfait pour compléter la tenue de sa prise. Qu’avait-il eu le désagréable plaisir de pêcher, encore ? Elle semblait être une de ses étudiantes baba cools oisives qu’on arrêtait parfois pour avoir un peu trop abusé de la fumette en public. Ce genre de paresseux spécimens qui s’étalaient complaisamment dans les parcs au mois de mai, lorsque le soleil devient délicieusement tiède et l’herbe parfumée, tandis que les braves gens trimaient sang et eau dans des bureaux miteux à la climatisation douteuse. Ces fêtards imbéciles et bienheureux qui beuglaient à deux heures du matin dans les ruelles des chansons paillardes, un pack de bières à la main, avant d’échouer sur leur lit pour ne ressusciter qu’à quinze heures de l’après-midi le jour suivant. En somme, rien de très reluisant. Ca serait vite fait, si elle décidait de se montrer un tout petit peu coopérative et si elle avait eu l’idée improbable de prendre ses papiers pour une fois avant de sortir ; rien n’était moins sûr.

Si Milo devait perdre un peu de sa substance à chaque fois qu’il émettait un soupir, il deviendrait feuille de papier avant même la fin de la journée. De la même façon que le visage de Maricanard se pinçait de plus en plus, en fait. Ce matin, ils s’étaient encore disputés - le chien n’avait pas manqué d’aboyer, du coup-. Rien de nouveau sous le soleil. Relatif à l’absence plus ou moins justifiée de Milo il y a une semaine et demie. Ca ne lui était pas passé, en fait, contrairement à ce qu’espérait Milo. Il mettait ça sur le compte des humeurs pourries périodiques de sa petite amie, pas sur son propre dos. Et puis quoi encore ? Sans mauvaise foi, Milo ne s’estimait pas responsable de la situation. Enfin, si, personne ne lui avait demandé de découcher et de s’enfuir un soir, hein. Mais pour le reste, il s’était fait miel ; relativement patient, tempéré. Il n’avait pas remis de l’huile sur le feu. Mais, visiblement, Marica réussissait à faire ça toute seule. Tu t’auto-grilles, mon amour. Ce n’est pas moi qui alimente le barbecue.

Si Milo avait décidé de faire un peu d’effort et d’écouter la petite voix, il aurait sûrement entendu que c’était exactement son comportement d’indifférent qui exaspérait Marica. Qu’elle casse la vaisselle, qu’elle embrasse son patron, qu’elle l’ignore ostensiblement toute la soirée, qu’elle verrouille la porte de la chambre pour lui signifier qu’elle lui offrait cette nuit la tranquillité du canapé devant la télé, peu importe, Milo se contentait d’hocher la tête, d’hausser les épaules ou, dans le meilleur de cas, de lever les yeux au ciel d’un air exaspéré en mettant un point d’honneur de faire la même chose de son côté. Et vas-y que Milo lisait son journal quotidien au petit-déjeuner coincé entre la boite de jus d’orange et le bol de café, tout en laissant Marica courir partout pour arriver à l’heure au travail. C’était, de toute façon, une escalade ; plus Marica s’énervait et cherchait à le faire réagir, plus Milo s’irritait et s’enfermait dans sa carapace d’huitre sauvage. Et puis, ça explosait, ils se hurlaient dessus pendant deux bonnes heures, puis se séparaient pour le reste de la soirée, et le lendemain, tout redevenait normal. Des fois, il la haïssait à un tel point qu’il rêvait de la gifler pour lui faire ravaler ses récriminations perçantes et sa bêtise. D’autres fois, il s’attendrissait devant son voile blond auréolant son visage endormi. Il lui prenait parfois l’envie de l’emmener au restaurant, de la faire rire, de la tenir dans ses bras devant le film du soir sur la trois et de sentir sa tête s’appuyer contre son épaule. Des fois.

Pour le moment, Milo était surtout occupé à conduire son spécimen d’excitée –une autre harpie, comme ça le changeait- dans un lieu qui refroidirait ce qui lui servait de caisson.
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Raffaele [Miguel Velasco]

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Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi. Vide
MessageSujet: Re: Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi.   Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi. I_icon_minitimeVen 21 Oct - 20:55

retard, retaaaaaaard


Le problème avec Raffaele, c’est qu’elle pouvait vraiment être très chiante quand elle s’y mettait et sa manière qu’elle avait de toujours vouloir le mot de la fin contribuait largement à ça ; dans la catégorie des gens butés, elle battait des records. Elle aurait eu un tout petit peu plus de bon sens que le problème serait déjà réglé et elle serait partie pourrir quelques minutes dans la vie d’autres milanais lambda sans aucun souci d’ordre moral. Sauf que le bon sens, elle avait dû le reléguer au même niveau que la notion de politesse envers autrui, c'est-à-dire, hum, pas à sa portée actuellement. En fait, elle ne devait même pas savoir ce que ça voulait dire. Un nom de pâtisserie, peut-être ? Mouais, ça ne donnait pas franchement très envie le cas échéant. Alors quand le policier déclara lui offrir gracieusement un bon pour un aller au poste, elle continua sur sa lancée en levant les yeux aux ciel et soupirant comme si toutes les peines du monde s’abattaient soudainement sur ses épaules.

« Génial, trop sympa le cadeau. »
On aurait dit un jeune en pleine crise d’adolescence, une vraie tête à claque comme on en faisait pas deux.
Et inutile de vous dire qu’elle n’avait ni l’envie, ni l’intention de devenir un sage toutou obéissant pour le suivre dans un endroit qu’elle imaginait tout aussi désagréable que le type et rempli d’autres types à son image. Le pied intégral, en somme. Non, elle n’avait jamais eu l’insigne honneur d’y aller avant aujourd’hui et oui, on pouvait aisément concevoir qu’elle en deviendrait rapidement une habituée si elle continuait à se comporter de la sorte.
Enfin, on pouvait toujours espérer que ça finirait par lui remettre les idées en place au bout de deux ou trois fois mais mieux valait ne pas trop se faire d’illusions de ce côté-ci. Elle ne comprenait rien à rien et tant que personne ne prendrait la peine de lui expliquer qu’à certains moments il valait baisser la tête et accepter quelque chose qui ne lui plaisait pas afin d’éviter toute une cascade de conséquences encore moins plaisantes, elle continuerait à s’enfermer dans ses torts tout en étant persuadée d’être celle qui avait raison de se comporter ainsi. Elle continuerait à se rebiffer contre la moindre chose qu’elle prendrait comme une agression personnelle – et pas la peine de préciser qu’elle prenait beaucoup de chose comme ça.

« Votre nom ?
- J’vois pas pourquoi j’te le dirais »
, répliqua-t-elle sur un ton tellement désagréable qu’elle aurait tout aussi bien pu lui cracher dessus : le ressenti aurait été le même. On notera également l’absence de vouvoiement dont elle continuait à faire preuve dans ses réponses.
De toute façon, elle ne pouvait effectivement pas lui dire grand-chose à propos de son nom puisque si l’on prenait au pied de la lettre la question du flic, elle se retrouvait dans l’impossibilité de lui donner une réponse valable. Elle avait un prénom certes, mais pour ce qui était du reste il lui aurait fallu des origines humaines ou un bon faussaire pas trop cher – en d’autres termes : quelque chose qui n’existait pas. Se faire fabriquer des faux imposait de dépenser une somme assez considérable d’argent que son pactisant n’avait certainement pas sous la main. Et quand bien même c’aurait été le cas, nul doute qu’il en aurait fait usage pour tout un tas de truc vachement plus importants et urgents que trouver une identité à ce machin stellaire qui avait déboulé dans sa vie sans crier gare.
Bon, elle aurait pu donner le nom de Miguel à la place ou même en inventer un – soyons fous ! – mais il n’aurait pas été trop difficile de s’apercevoir que ce n’était pas vrai. Tu m’diras, elle était plus trop à ça près, mais quand même. Alors que là, au mieux on la prenait comme une fouteuse de merde qui se la jouait racaille du dimanche en refusant de céder la moindre info sur elle au représentant des forces de l’ordre, au pire comme une sans papier qui vivait dans la rue – ce qui à défaut d’arranger un tant soit peu cette situation moisie, aurait au moins le mérite d’expliquer le caractère de chien enragé. Parce que dormir dans un carton entre deux poubelle, ça vous forgeait une donzelle, clairement.
Ceci étant dit, la première solution restait tout de même la plus envisageable au vu de ce qui venait de se passer. Elle n’était sûrement pas la seule ici-bas à se prendre pour un caïd sans en avoir l’étoffe.

Raffaele recula de quelques pas sur le trottoir, prête à tourner les talons et décamper d’ici si jamais il se faisait trop menaçant à son goût. Le fait qu’il pourrait aisément la maîtriser si jamais elle décidait de faire quelque chose qui n’entrait pas dans ses plans qu’il avait établi pour elle ne lui effleura même pas l’esprit. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle ne comptait pas se rendre là où il avait si gentiment proposé de l’amener.
Elle voulait pouvoir rentrer chez elle ce soir comme si de rien n’était et que Miguel n’ait pas besoin d’être mis au courant des emmerdes qu’elle avait si brillamment réussi à se faire tomber sur le coin de la gueule aujourd’hui. Ce qui, pour l’heure, s’annonçait fortement compromis si elle partait visiter le commissariat.


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Milo Vasco

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MessageSujet: Re: Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi.   Se faire coffrer en temps record : mode d'emploi. I_icon_minitimeMar 1 Nov - 12:29

Toute la sagesse humaine consistait à ignorer les réponses railleuses des prévenus lorsqu’ils se faisaient coffrer. Ca ne leur faisait jamais plaisir, évidemment. Alors, ils se vengeaient en rivalisant pour être le plus odieux possible. C’est vrai, les policiers n’étaient pas non plus connus pour leur délicatesse et leur tact parfaits. Mais Milo estimait que c’était un comportement plus excusable de la part de gens qui exécutaient un boulot pénible pour une reconnaissance quasi-nulle. Alors que les excités, là, ne se comportaient jamais qu’en enfants pourris-gâtés qu’une claque venait ramener à la réalité. Non, ils ne pouvaient pas faire ce que bon leur semblait quand ils le voulaient. Non, ils ne vivaient pas dans un monde où le mot « conséquence » n’existait pas –au contraire, il était même au pluriel-. Et ouais, ouais, ils étaient censés assumer leurs responsabilités. Vexés, ils piquaient leur petit caprice, le seul luxe qu’ils pouvaient se payer, l’unique moyen de se venger réalisable. Passablement mesquin. Et embourbant. Ils ne faisaient qu’aggraver leur cas et restaient jusqu’à la fin persuadés qu’ils avaient raisons. Tout ceci n’incitait pas Milo à faire grand cas de leurs capacités mentales ; à vrai dire, il voyait Lorenzo comme un être beaucoup plus intelligent que la plupart des crétins qu’il se payait en garde à vue.

Comme il n’avait pas eu le rare plaisir de tomber sur l’exception qui confirme la règle, il laissait la jeune femme s’exciter dans le vide. Les profonds soupirs, les insultes, les remarques méprisantes, ça ne finissait par lui faire plus grand-chose, d’autant qu’il était un sportif de haut niveau dans la discipline de l’indifférence. Merci, Maricacahuète.

- J’vois pas pourquoi j’te le dirais , s’entêtait la charmante créature dans un phrasé particulièrement noble.

Pourquoi c’est tombé sur moi ?, rumina Milo en retenant le geste caractéristique de se gratter la tête. Et pourquoi s’était-il compromis dans cette histoire quand il lui aurait suffit de fermer les yeux et de tourner les talons quelques minutes plus tôt ? Saleté de conscience. Qu’allait-il pouvoir faire de sa trouvaille ? Il allait s’encombrer d’une gamine récalcitrante et énervée pour au moins trois heures. La trainer jusqu’au poste tenait du miracle, et tous ces efforts ne serviraient strictement à rien, ni pour lui, ni pour elle, puisque Milo savait pertinemment qu’on n’enfermait pas les gens pour cause d’impolitesse flagrante, même les plus désagréables. Il faudrait lui tirer ce fameux nom, remplir une paperasse encombrante qui finirait échouée dans un casier poussiéreux, lui remonter les bretelles sans jamais donner l’impression de le faire –car sinon, oulala, bêtise, pas bien Monsieur le Policier, vous n’avez pas le droit !- et trouver une bonne âme pour venir la repêcher. Quelle partie de plaisir en perspective.

Maintenant, Milo avait deux choix qui s’offraient à lui : Ou entrer dans le jeu de la demoiselle et de jouer au plus abruti, ou de rester d’un calme et d’un professionnalisme parfaits jusqu’à la fin. Hésitations, hésitations. Ca voulait sortir. Ca ne naissait pas dans la tête, mais directement sur les lèvres, d’un coup de cœur, d’une impulsion. Le genre de choses qu’on regrettait ensuite. Quand la partie rationnelle battait en retraite sous les assauts de celle, brimée, des émotions. Ouais, et même, ça sortit.

- Très bien, dans ce cas je vais te donner moi-même un nom, répondit sèchement Milo. Ca sera Abrutie Mal Lunée en Baggy. Dis-moi, Abrutie Mal Lunée en Baggy, tu as des papiers ?

Le « Tu sais, les trucs qu’on te donne avec ta photo dessus » n’était pas loin de suivre, mais là, Milo se retint. Non pas que ses réponses étaient particulièrement méchantes ; mais elles lui permettaient d’user de son ton sarcastique préféré et Dieu sait que Milo pouvait lui aussi être bête avec une mentalité de gamin de cinq ans quand il s’y mettait.

- Si tu ne les as pas, Abrutie Mal Lunée en Baggy, tu vas quand même devoir me suivre jusqu’au commissariat. Sauf que ça durera plus longtemps. Ton âge?

Etait-elle seulement majeure, au moins ? Pas facile de le décider lorsque le minois qu’elle lui présentait était contracté sous le mécontentement. Pour un peu, Milo aurait prié pour que oui, ce ne soit qu’une ado attardée pas foutue de s’occuper d’elle-même. Parce que comme ça, il pourrait la refiler à ses propriét… parents, les réprimander gentiment et les laisser se débrouiller avec leur harpie de fille. Il n’était pas là pour faire de la garderie de rebelles tagueurs et mal embouchés contre la société. Il laissait ça aux charmantes assistantes sociales qui ne savaient pas faire leur boulot et qui avaient été nourries durant leur enfance avec un régime de guimauve et de lait. Toujours là quand il ne le fallait pas, à pinailler et à mettre des bâtons dans les roues des pauvres types comme Milo qui tentaient de mettre un peu d’ordre dans une ville trop grosse.

Enfin. Abrutie Mal Lunée en Baggy, là, ça restait du menu fretin face à d’autres petites frappes gouailleuses qui batifolaient dans les jupes de la mafia ou pire, des pseudos-cerveaux en personne. Avec des filles comme elle, au moins, c’était une routine confortable qui ne nécessitait pas trop de réflexions. Pas un challenge, certes, pas un défi excitant, mais au moins, il pourrait débaucher à l’heure et rentrer mettre les pieds sous la table sans se prendre la tête. C’était juste… incroyablement casse-pieds. Bon Dieu, vivement que les résultats de ce concours arrivent. Milo ne se voyait pas dompter des fauves mal fringués jusqu’à la fin de ses jours.
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