Si vous lui demandiez son avis, elle vous répondrait franchement : Ilana est une salope. Avec une putain de gueule. Et depuis s’être fait traiter d’épouvantail, c’est pas franchement le grand amour. Et mieux vaut ne pas traîner dans les parages quand les deux décident d’ouvrir leur bouche. En général, ça pleut des sarcasmes et des jurons. En général, ça braille comme des cochons. En général, bon bah, c’est le foutoir. Surtout quand on s’y met à quatre. Livio et Agostina. Ilana et Egeado. Vous voyez, au GDP, on ne s’ennuie jamais. C’est très mouvementé, et on s’en fout toujours plein la tronche. Donc oui. Ilana, elle l’aime pas tout le temps. Ce qui ne les empêche pas, pour une obscure raison, d’aller boire de temps en temps un petit verre ou deux. Allez donc savoir pourquoi. N’empêche que dans ces moments-là, quand l’autre ferme enfin sa putain de gueule, le moment est presque agréable. Presque.

Livio, c’est un poto. Ca paraît fou. Et pourtant… Y’a de quoi être fier. Parce que les gens qui arrivent à supporter Agostina sans broncher, c’est quand même rare. Très rare.
Elle lui gueule dessus. Souvent. Pas pour le blâmer, non, elle a bien trop de respect pour lui, mais juste pour se plaindre. Pour se plaindre de sa vie, et puis de celle des autres. Et puis il l’écoute, vaguement. Limite, il s’en fout. Mais il sait s’y prendre pour la calmer. Ca la soulage de le prendre pour son psy, de lui raconter sa vie. Et, doucement mais sûrement, ça lui allège aussi le porte-monnaie. Elle oublie un peu parfois que, Livio, c’est un bon copain. Pas un psy. Et qu’elle ne lui doit rien. Alors elle lui court après pour récupérer son fric, et redécouvre à chaque fois que malgré les apparences, le type est un beau salop qui ne le lui rendra pas.

T'es vieux, t'es foutu. Tu finiras tout seul dans un trou.