Ma souris. Ma Stella. Mon âme. Sans elle, je serais un robot. Sans elle, j'arrêterais de souffrir. Sa présence me comble et m'empoisonne à chaque instant. Je l'aime mais je la déteste.
Pourquoi je suis comme ça ? Elle est gentille pourtant. Mais elle me fait souffrir. C'est intolérable. Les sentiments qu'elle me procure, comme une drogue, comme un poison, sont trop forts. Elle ne sait pas réguler la puissance de son pouvoir.
Heureusement qu'il est là, ma petite belette.

Cela fait deux mois déjà. Deux mois que nous avons partagé une table dans un café bondé. Deux mois que nous nous sommes regardés en chiens de faïence, pendant une heure, tout deux trempés par la pluie diluvienne du mois de Mars, engloutis dans les discussions stupides des badauds qui avaient causé ce rapprochement inattendu et indésirable.

Et puis tu as attaqué. Tu m'as observé et tu as décidé de passer ta haine et ta folie sur moi. Tu m'as mordu, déchiré pendant des heures-minutes, ou enfin tu pensais le faire. Tu contemplais mon visage triste et mon corps ramassé sur lui-même et tu jubilais en toi-même. Mais moi je savais. Moi qui ne fait qu'observer les humains, je savais déjà qui tu étais. Et déjà en moi je t'appelais "l'homme fou". Et puis la pluie cesse, tu te lèves et tu pars.

Le lendemain. Je suis revenue, dans ce café que je ne connais pas, dans cette rue que je ne connais pas, pour cet homme que je ne connais pas. Pourquoi ? Parce que je ne te connais pas. Je n'avais encore jamais rencontré d'homme fou. Et la curiosité guide mes pas. J'entre et tu est là. Je m'assoie à côté de toi et tu recommences à me frapper de tes mots, sans m'atteindre, et moi j'écoute, tranquillement, en buvant mon café.

Et comme ça des jours entiers. Et puis finalement tu me parles presque gentiment, et moi pour la première fois je te réponds. Tu me donnes ton nom, je te prête le mien. Tu me racontes des choses, toutes fausses et je le sait. Moi je ne te dis pas qui je suis, ce que je suis et tu le sait. Et tu vis dans le mensonge, et moi dans l'oubli. Il n'y a plus de "je", il n'y a pas de "nous". Qui a-t'il alors ?

BLABLABLABLABLABLABLABLA

Papa. Tu m'aime tellement. Tu m'en veux tellement. Tu ne comprend pas. Pourquoi ? Pourquoi je n'ai pas d'âme ? Je ne sais pas. Je ne pense pas faire exprès. C'est n'est pas ta faute, tu sais. Tu penses que m'aimer suffira ? Tu te trompes. Seul Beata peut me guérir. Seul Beata veut me guérir. Mais je pense que je t'aimerais, papa, si je pouvais.

Tu me détestes. Enfin non. Tu ne veux plus me voir. Boulet. Je le sens dans tes yeux. Tu n'as qu'une envie, me chasser de ta vie. Rêve pas. Je resterais. Tu es trop intéressant. Et puis, toi tu ne me tueras pas, même si tu me hais. Cousin.

[Notre histoire n'est pas finie, cousin Aurelio.]

A venir ~

A venir ~

C'est une Élue. Une vraie. Et je travaille avec elle quotidiennement. Mes aïeux, cette enfant n'est pas une sinécure. Je crois qu'elle comprend encore moins la nature humaine que moi. Quelle drôle de petite fille.

Elle m'aime bien. Elle veut me faire sourire. Enfin, un vrai sourire. Elle dit souvent que mes sourires sont très tristes parce que faux. Peut-être n'a-t-elle pas tort.

Elle adore Beata. C'est une grande fan des rongeurs, visiblement, et elle n'aime rien autant que lui gratter derrière les oreilles en lui murmurant des "Belette-sama" à n'en savoir que faire. Il adore ça. Quel idiot. Quelle idiote.

Je ne sais pas qui je vais choisir. Je ne sais pas si je vais choisir. Je pense que je n'aurais sûrement pas le choix. Nous verrons bien, petite Julietta.

Franchement, je crois qu'il m'en veut encore un peu pour son gâteau. Même s'il ne sait pas ce que j'ai ainsi découvert comme absurdité en moi, ça l'a toujours un peu énervé. J'avais osé cramer son sacro-saint gâteau d'anniversaire. C'est un rancunier.

Mais il m'aime bien. Je pense que notre relation pourrait être qualifiée d'amitié, d'enfance en plus, ce qui ne gâche rien. Une relation distante, parfois froide, mais je ressens de sa part une certaine forme de tendresse. J'aimerais un jour pouvoir lui rendre cette amitié.

Psuchè c'est un grand distrait.
A vrai dire je ne sais plus comment je l'ai rencontré. Où, quand, comment. Moi, à qui il ne reste pour seul piédestal la mémoire, c'est une insulte inoffensive que je lui pardonne.

Il m'apprécie. C'est réciproque. Enfin, ça le sera. Quand j'aurais réalisé le voeu. D'ailleurs, en parlant de voeu. Psuchè est un Pactisant. Et c'est gros comme le nez au milieu de la figure. Parfois, quand il me rencontre, il m'offre des sourires et des plaisanteries, comme autant de cadeaux providentiels.

Mais Psuchè n'est pas qu'un Pactisant, ou un oubli permanent. C'est aussi un ami, enfin je pense que je le suis pour lui. A quel niveau, je n'en sais fichtre rien, mais je dois dire que sa compagnie est intéressante et pleine de sentiments que je n'arrive pas toujours à comprendre, ce qui ne m'ennuie étrangement pas plus que cela.

Alitia, c'est la seule personne que je me permet de surnommer. Lili. Lili. Toto, parfois.

Lili, c'est une amie. Une vraie. Ce genre de jeune fille un peu folle qui a décidé qu'elle me soutiendra dans la vie comme dans la mort, et qui attend de pied ferme que je lui rende cette engagement avec autant de ferveur. Et je les tiens. Pourquoi ?

Toto, c'est une fille qui fait des bêtises et qui entend bien me tirer à sa suite, pour en commettre d'autres, et qui ne supporterait pas un non. Un non que je ne lui accorde pas, d'ailleurs. Pourquoi ?

Pourquoi ?

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Abruti. Jugement haut et couleur et étonnant chez moi, mais néanmoins fort adapté à Aaron. Abruti. C'est une imbécile, réduit à sa plus simple expression. Bouffe, sexe, dormir, bagarre. Sa vie se résume à ça. La seule et unique chose un peu originale et intéressante chez lui serait son addiction pour les chats.

Connard. CONNARD de Kitty. Beata le hait. Sa saloperie de chat m'a déchiré les oreilles. Un peu plus, et ma souris mourait. La prochaine fois que te vois, Kitty, je tuerais ton chat. Tant pis pour les bonnes manières.