”Bonjour. Au revoir.”
Que dire sur Cassidi Natale? A première vue, Milo dirait qu'il ne l'aime pas. De la même façon que l'on n'aime pas les moustiques dans sa chambre en été ou qu'on n'aime pas les fêtards qui braillent dans la rue à 3h du matin. C'est une journaleuse, un de ces horripilants parasites qui n'ont rien de mieux à faire que foutre le bordel là où ils peuvent et se jeter comme des chiens affamés sur de vieux os pour se faire mousser. Il y a peu de personnes que Milo aime moins -ajoutons les artisans, les écolos, les profs, l'administration, les politiciens et...- en somme. Que pouvait-il ressentir à l'égard d'un de ces spécimens quand ce dernier vient fouiner au commissariat, fureter partout et le déranger dans son boulot en mentant comme un arracheur de dents? De toute évidence, pas de quoi se jeter dans ses bras en l'étreignant fougueusement. Hum hum.

”Oui, oui, je t'aime".
Marica est la petite amie de Milo, avec qui il vit dans leur appartement milanais. Rencontrée sur les bancs de la fac, c'était l'un des pivots du groupe d'amis qu'ils formaient avec d'autres étudiants. Délicate blonde aux yeux bleus, c'est également une jeune femme à la mine un peu hautaine, rarement souriante -surtout en ce moment- qui a commencé à travailler il y a un an, après de sérieuses études de droit, en tant que substitut du procureur. Un métier dans la justice, donc, proche de celui de Milo. Dotée d'un caractère en acier trempé et d'une fierté aussi bornée que celle de son compagnon, sa relation avec lui est faite d'étincelles et de froid polaire. Il faut dire qu'elle lui a un peu forcé la main, trois ans auparavant. Mais les deux visent au même objectif; avoir une vie tranquille et qu'on leur fiche la paix. Et ne dit-on pas que s'aimer, c'est regarder ensemble dans la même direction? Exempt de la vitre qui s'épaissit de mois en mois entre leur deux profils.

”C'est très... vert."
Avec son look déjanté, ses cheveux verts et sa grande, mais alors là, très grande gueule, Ilana, dès leur première rencontre sur un pallier étroit, a été classée par Milo dans le groupe "Punk/Types douteux à ne surtout pas fréquenter/Crétins qui n'ont rien compris à la vie". Et il a eu raison de le faire, puisque la jeune fille, à 20 ans, était a priori tout ce que Milo pouvait détester avoir comme voisine. Mais, le temps aidant, les rencontres successives, et finalement, la candeur dépourvue de trop de stupidité ont su apaiser les griefs de l'étudiant envers Ilana. C'était bizarre de la voir sortir de sa vie. Et puis, un matin, longtemps après, il a entendu des éclats de voix près de ascenseur, et puis il a vu des béquilles donner des coups contre le mur, et puis il a vu une tignasse verte. Milo passe la moitié de son temps à ronchonner et à se plaindre de sa présence -quand il ne l'engueule pas-, mais il y a de l'affection au fond de son regard mauvais.

”Ca t'arrive jamais de te calmer?"
Milo a eut le privilège de rencontrer Alexis la première fois qu'il fut invité à passer le réveillon de Noël dans la famille de sa chère et tendre pas encore épouse. Cousine de trois ans plus petite que Marica, Alexis, pour ce que Milo a pu en voir depuis, est une vraie boule d'énergie et une bavarde invétérée. Comme Milo est condamné à être sympathique en famille sous peine d'être foudroyé par Marica, et bien on peut dire qu'ils partagent une relation plutôt amicale, même si Milo aimerait qu'Alexis intègre le mot "freiner" dans son vocabulaire.

*Va crever.*
Outre le fait qu'il s'agisse du Requin Vert -mais ça, Milo ne le sait pas- il s'agit de... Non, en fait, Milo ne sait pas grand chose d'autre sur lui. Même son nom, il n'est pas sûr qu'il soit bon. D'où il sort, il ne sait pas, ce qu'il veut, il ne sait pas... Pointant de temps en temps le bout de son museau pour lâcher quelques informations, Leo reste un mystère pour Milo qui ne sait -encore!) s'il doit lui faire confiance ou non. Certes, il s'agit d'un plus dans les enquêtes avortées, mais Milo ne se fait-il pas manipulé par ce jeune homme qui l'amène toujours où il veut? Et puis, Milo n'est pas sûr -on progresse- de goûter à l'humour de Leo...

”Il est réglementaire, ce katana?”

Cette jeune nippone qui traine aux basques de Leo l'infernal, n'est-ce pas la même entraperçue au commissariat, quelques mois plus tôt, alors même qu'un meurtre sordide et aujourd'hui toujours irrésolu avait eu lieu la veille? Si, sans doute. Un témoin, avait soufflé un collègue à Milo, qui ne se doute pas encore qu'il reverra bientôt la demoiselle -et qu'il se prendra la tête avec-..

”Euh… Vos papiers?”

”Que faisiez-vous hier soir à part contribuer à polluer le fond sonore de Milan?”
Nemo, c'est juste un prénom sur la longue liste des gens interrogés pour régler quelques affaires sordides dans le milieu des boites de nuit. Un jeune excité qui a eu tendance à finir ses nuits en cellule de dégrisement au commissariat. Un type qui ne dit certainement pas toute la vérité lorsque Milo vient le questionner.

"Mais pourquoi?"
Un énième grain de sel dans la rouage d'une vie tranquille. Pourquoi ce type se barre impunément à chaque garde à vue où il se retrouve, sous prétexte qu'un gros bonnet lui a fait grâce, plus haut dans la hiérarchie? Qu'est ce qui le rend différent d'une autre banale brute qui finira, elle, sa vie en taule? De toute façon, peu importe la réponse à ces questions. Pour Milo, la juste place de Livio est derrière les barreaux. Non seulement c'est légal, mais en plus ça consolerait Milo d'une grande frustration personnelle et professionnelle. Sans vraiment le connaître -malgré de longues heures d'interrogatoires passées ensemble-, le lieutenant ne l'aime pas. Parce que Livio, il lui tape sur les nerfs, avec sa suffisance de celui qui n'a rien à craindre, de celui qui en sait long, de celui qui ne dira rien, et son fichu passe-droit.

*Pan!*
Milo hésite, au sujet de Valente Genovese. Il est partagé entre une bonne grosse colère ou un mépris pur et simple. Parce que comme s'il n'y avait pas assez de bazar en ville, il y a en plus des gens qui se targuent d'être au-dessus des lois. Et le pire, c'est qu'ils le sont vraiment. Milo a un placard tout entier dédié aux affaires liées à la famille de Valente, sans qu'il puisse n'y faire quoi que ce soit puisque de toute façon, il n'a pas le droit! Ca ne l'empêche pas d'attendre le bon moment pour leur passer la corde au cou, tous autant qu'ils sont. Vu qu'il ne connait pas plus que ça Valente, à part une bonne envie de l'étrangler, juste par principe... Il le méprise plus qu'autre chose.